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Jean-Clément Martin (Autre)
EAN : 9782846300278
144 pages
Cosmopole (01/06/2006)
1/5   1 notes
Résumé :
Jeune femme issue d'une famille libérale favorable aux idées de Rousseau, rien ne prédisposait la comtesse Sophie de Bohm à être emportée par la tourmente révolutionnaire. Il a suffit d'une dénonciation anonyme pour que sa vie bascule arrêtée avec ses enfants à Senlis en août 1793, elle est enfermée sans procès dans les geôles parisiennes où s'entassent les milliers de victimes de la Terreur. Elle échappera par hasard à la mort alors que ceux qui l'entourent périron... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Des mémoires sans grand intérêt (hormis la préface rédigée par Jean-Clément Martin).

Je recherchais un ouvrage sur la vie quotidienne dans les prisons durant la révolution française (1789-1799), mais malgré l'indication sur la quatrième de couverture (récit… sur la vie quotidienne des captifs …) ce n'est pas le cas…

Un simple récit rédigé à postériori (rédigé en 1830 et augmentée en 1878) par une bourgeoise empli de considérations soi-disant philosophiques et politiques…

La comtesse de Bohm est née en 1762 et décédée en 1845. Elle est la fille du marquis de Girardin, qui fut le protecteur de Rousseau et l'accueillit en 1778 à Ermenonville, dans son domaine dédié à la philosophie et à la nature.

Cette famille libérale s'engagea en faveur de la Révolution dans ses débuts. le marquis prit position pour Turgot et ses réformes, contre Diderot et les philosophes athées, pour une réforme agraire qui limiterait les propriétés foncières. Il s'opposa au prince de Condé. Il intervient au club des Jacobins, puis à celui des Cordeliers où il se fait appeler René Girardin et y prône la démocratie directe et fréquente Marat.

Après la fuite du roi et son arrestation en juin 1791, il se retire de la politique. Accusé de "despotisme" à Ermenonville en avril 1793, la famille est emprisonnée en septembre 1793 jusqu'en juillet 1794, sur dénonciation, sans motif politique.

Son fils aîné, élu député à la Législative en 1791, administrateur de son département sous le Directoire, comte d'Empire sous Napoléon et sous la Restauration.

Un fils plus jeune sera aussi élu au Corps législatif.

Le dernier fils est général d'Empire.

Sophie est le troisième enfant du marquis. Epouse en secondes noces du compte de Bohm, diplomate prussien. Elle avait quitté la France en 1789 et y revient pour garantir la pérennité des possessions familiales.

Dans ces mémoires, elle stigmatise les individus qui occupent indûment des places inappropriées : ce sont des gens sans culture et sans légitimé qui accaparent des postes par ambition, cupidité ou méchanceté; Pour elle, ces individus ont perverti les hiérarchies sociales naturelles ! Inversement, elle s'étonne des convictions monarchistes et chrétiennes des femmes du peuple !

Jean-Clément Martin nous précise que la vision de la comtesse de Bohm doit être lue pour ce qu'elle nous apprend des mentalités collectives. Fille de réformateur avancé, femme d'émigré se soumettant à la loi et rentrant en France pour revendiquer ses propriétés, elle est opposée à la violence de la Révolution. Elle a bien saisi les luttes stériles entre la noblesse et la Cour qui ont entraîné le pourrissement de la situation. Elle fait partie de ces groupes nobiliaires qui estimaient que la situation française devait subir des réformes radicales, inspirées par les réformateurs et les aristocrates réactionnaires.

Mais je n'ai pas été convaincue…
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le 9 Thermidor lui-même (ce 26 juillet 1794 qui voit Robespierre être mis hors-la-loi avant d'être exécuté le lendemain), qui joue un rôle important dans le récit qui suit, n'est pas une date butoir. Le 9 Thermidor peut être compris comme la "sortie de la Terreur" et le moment de la création d'un nouvel imaginaire sur la Révolution, mais aussi comme un des épisodes parmi tous ceux qui jalonnèrent les rivalités entre les élites dirigeantes du pays, la fin véritable du gouvernement révolutionnaire n'intervenant qu'un an plus tard ; il est aussi possible de l'interpréter comme la fiction mise en place en 1794-1795 par les détenteurs du pouvoir, qui purent, derrière cette dénonciation orchestrée de la "terreur", continuer à mener une politique violente jusqu'en 1801 au moins.
Dans tous les cas, l'idée de vouloir couper la Révolution entre une montée, vers l'enthousiasme ou l'horreur, et une reculade, vers l'embourgeoisement ou vers l'avilissement, autour de 1794, n'a plus de sens.
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Il faut l'avouer de grands changements dans les institutions étaient devenus inévitables, la fermentation des esprits s'accroissait journellement. Les nobles cherchaient, par le moyen des états généraux, à recouvrer d'utiles prérogatives et surtout l'immense influence qu'ils avaient perdue en quittant, pour ramper à la cour, les illustres manoirs de leurs ancêtres. La haute bourgeoisie, enrichie par le commerce, l'industrie, et les grandes spéculations, aspirait aux premiers emplois de l'Etat. Enfin, l'universalité des Français, fatigués de l'arbitraire, voulait à tout prix s'y soustraire, et acquérir la certitude pleine et entière du redressement des abus.

Sophie de BOHM
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Lorsque, le 5 septembre 1793, les sans-culottes envahirent la Convention pour réclamer des mesures exceptionnelles et la création d'une armée révolutionnaire, détentrice de guillotines, pour porter la terreur parmi les contre-révolutionnaires, la Convention fit le gros dos, institua une petite armée révolutionnaire, sans guillotine, parla de la terreur sans s'y arrêter et ne la mit pas à l'ordre du jour, que ce soit à son propre ordre du jour, ou à celui, bien peu juridique, de la nation. Dans l'effervescence des discours, et de l'émotion, chacun ayant obtenu en partie ce qu'il voulait, les conventionnels le maintien de leur pouvoir sur le pays, les sans-culottes une armée révolutionnaire, le statu quo entre les factions révolutionnaires demeura en place.
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Il y eut manifestement pendant ces mois (juin 1794), une manipulation politique qui fut diligentée par un groupe complexe de hauts personnages de l'Etat, les conventionnels Barère, Vadier, Fouché, le président du Tribunal révolutionnaire Fouquier-Tinville également. Ces hommes hostiles pour de multiples raisons à Robespierre et à ses proches, inventèrent à l'évidence des "complots" dans les prisons pour imputer à Robespierre la responsabilité d'une férocité terrifiante et préparer sa chute, savamment réalisée le 9 Thermidor.
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Ainsi, contrairement à ce qui est souvent affirmé, ce ne fut pas l'excès d'Etat qui fut le premier responsable des violences de l'automne 1793, mais bien son incapacité à maintenir un ordre central, obligé qu'il était de s'appuyer sur les forces disponibles pour faire face aux contre-révolutionnaires avérés de l'Ouest et aux troupes étrangères et émigrées sur les frontières.
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