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Clémence Boulouque (Éditeur scientifique)Nicole S. Serfaty (Éditeur scientifique)
EAN : 9782912019363
140 pages
Bleu autour (15/10/2005)
4/5   1 notes
Résumé :

" Ces cartes sont un album de famille, pour ceux qui l'ont perdu, qui n'en ont jamais eu. Ceux à qui la terre, sous les pieds, vient parfois à se dérober. Le sol est traître. Les visages, eux, ne mentent pas. " La jeune romancière Clémence Boulouque ajoute : " Mes ancêtres, alors, sont ces cartes - des figures muettes.

Qui, entre elles, en secret, s'expriment en arabe, en judéo-arabe, en haketya. Il faut apprendre leur langage. C'est le t... >Voir plus
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Que lire après Juives d'Afrique du Nord : Cartes postales (1885-1930)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Comme incorrigible collectionneur d'anciennes cartes postales avec des personnages, pas de bâtiments, j'ai passé des heures à chercher de telles cartes et à en discuter éventuellement le prix d'achat, à Paris, Marseille, Tanger, en Tunisie et au Maroc.

En m'achetant tout récemment, pour une large part grâce à mon profond estime pour Clémence Boulouque, qui semble bourrée de talents, ce merveilleux livre, j'ai été ravi comme un gosse de constater qui plusieurs des cartes de ma collection se trouvent reproduites dans ce livre.

Pour l'auteure, ces cartes sont un album de famille : "Mes ancêtres, alors, sont ces cartes".
Et l'ouvrage compte exactement 88 cartes postales de la période 1885-1930 de femmes juives, dont 34 Marocaines, 20 Algériennes, 26 Tunisiennes et 8 Libyennes.

Si pour Clémence Boulouque et la coauteure, Nicole Serfaty, professeur de judéo-arabe née en1947 à Casablanca au Maroc, ces Juives d'Afrique du Nord constituent des ancêtres, pour des simples lecteurs comme moi venant d'un tout autre horizon, ces cartes représentent un tantant dépaysement. C'est étrange, des Flandres ou de la France septentrionale la distance au Maghreb n'est cependant pas si importante en nombre de kilomètres et pourtant quasi tout est différent : les habitations, l'ameublement, l'habillement, le maquillage, les poses et attitudes. Même pas tout à fait un siècle plus tard.

Selon une contribution de Lucette Heller-Goldenberg de Nice, sur le site "pensée française", " l'ouvrage est remarquable, qui outre la beauté et la rareté de son iconographie, offre quelques jalons qui étayent la réflexion. La femme maghrébine est un fantasme qui hante les Occidentaux, un fantasme qui repose sur une image stéréotypée". "La femme juive de ces contrées lointaines occupe une place à part du fait qu'elle n'est pas voilée".

Toutes ces cartes font partie de la considérable collection de Gérard Sylvain, qui est entre autres l'auteur de l'ouvrage influent : "Sépharades et Juifs d'ailleurs" de 2001.

Nicole Serfaty, avec son énorme érudition, a développé la chronique d'une émancipation voilée des femmes juives dans des familles traditionnelles, qui vaut sûrement la peine d'explorer.
Sur sa lancée, elle s'arrête brièvement sur les particularités des différents pays du nord-africain et note ainsi que "la composante juive enracinée au Maroc a partagé durant près de deux mille ans le sort collectif et les aléas de la conjoncture socio-historique."

"Juifs et musulmans ont cohabité et résisté à toutes ces fluctuations en tissant un patrimoine culturel commun, tout en préservant leur spécificité religieuse". Ce qui jette une autre lumière sur un passé nettement plus pacifique et harmonieux que certaines voies aimeraient bien nous faire croire.

Bref, il s'agit en même temps d'un bel ouvrage à ranger dans sa bibliothèque et d'un document instructif.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Je ne sais pas trop pourquoi, mais je mélange souvent le russe et l'arabe...Peut-être parce que, dans leurs alphabets distincts ... la sonorité de certains mots est identique.
"Ana" par exemple. C'est "je" en arabe ; c'est "elle" en russe (mais écrit "она"). Un soir, à Moscou, j'ai dit "ana oustala" , "elle est fatiguée", alors que je voulais m'excuser et aller me reposer. Quand je me trompe, en russe, je parle de moi à la troisième personne.

Clémence Boulouque, octobre 2005, page 7.
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On ne savait rien
de ce qu'il eūt fallu savoir :
la culture était trop compliquée
pour permettre de comprendre
autre chose que les rides de la surface.

Paul Nizan
"Aden Arabie"
Page 56.
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Vidéo de Clémence Boulouque
Clémence Bouloque publie « Un instant de grâce », un roman sur Audrey Hepburn. Pour Entrée Libre, l?écrivaine revient sur la carrière de l?actrice américaine, icône du cinéma hollywoodien, avec des films cultes comme « Funny Face », Diamants sur canapé », « Vacances romaines »?
Du lundi au vendredi à 20h15, Claire Chazal explore les multiples formes de la culture. Au menu, l'actualité culturelle des dernières 24 heures, des reportages sur des sujets éclectiques, ainsi que des rencontres avec des personnalités du monde des arts plastiques, du spectacle vivant, du cinéma et de la musique. Une fois par mois, un invité prend les commandes de l'émission et propose ses choix culturels.
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