Ce n'est pas un roman mais un livre témoignage. La journaliste Erica Fischer a recueilli les témoignages des survivants d'une véritable (et triste) histoire d'amour entre deux femmes, dont l'une est juive, à Berlin pendant la guerre. Elle a ensuite reconstitué chronologiquement le déroulement des événements, de manière extrêmement factuelle, avec tant de précisions que le livre devient presque un livre d'histoire sur la vie des Allemands en général et des Juifs allemands en particulier à Berlin pendant cette terrible période.
On se perd parfois dans des détails que j'ai jugés un peu inutile, si ce n'est qu'un historien y trouvera de nombreux points peu connus et parfois étonnants.
Le texte d'Erica Fischer est coupé par les interventions des survivants qui précisent les faits. Cette part "témoignage direct" augmente au cours du livre, au point de représenter au moins 25% au total du texte. Des photos viennent agrémenter le tout. La multiplicité des personnages gêne parfois pour suivre le déroulement des événements.
Il n'y a aucun aspect larmoyant, malgré la fin tragique, et c'est ce qui m'a un peu surpris. le livre a un peu, parfois, la froideur d'un reportage.
Quoi qu'il en soit, c'est un livre où on apprend beaucoup de choses sur les conditions de la guerre telle que vécue par les Allemands et les Juifs. A lire par tous ceux que cette période intéresse.
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Malgré une magnifique histoire d'amour, tragique, je n'ai ressenti aucune émotion à la lecture de ce roman.
Le récit est froid, presque clinique, et malgré une multitude de détails sans importance, il manque un fil dans le récit.
Si ce n'est pour Felice, on ne s'attache à aucun des protagonistes.
Et on ne ressent absolument aucune affection de l'auteur pour ses héroïnes. Ceci est d'ailleurs confirmé par la note de l'auteur en prologue.
Dommage. Je suis peut-être passée à côté.
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Avec Felice, les choses étaient totalement différentes. Elle était mon double, elle était littéralement le reflet de moi-même. Il me semblait être en même temps moi et Felice. Il suffisait qu'elle me touche et je... Quand elle m'embrassait, j'étais entièrement sous son empire. Pour la première fois de ma vie, je trouvais l'amour beau, esthétique. [...] Et puis il y avait ce sentiment absolu d'appartenir l'une à l'autre. C'était une relation complète, faite de sentiment et de sexualité ; nous ne faisions aucune différence. D'ailleurs, au début, je l'appelais toujours mon "premier être", parce qu'elle représentait vraiment pour moi le premier être rencontré sur cette terre. Il n'existait rien d'autre, absolument plus rien. Un peu comme une seconde naissance. Felice m'a libérée. Je savais enfin qui j'étais, où était ma place, aux côtés de qui je devais être ; tout le reste m'était complètement indifférent.
À toi et à tes mains
j'adresse l'arc de la nuit
les mots les plus tendres que j'aie jamais pensés.
Je sens depuis que tu existes
que dans tous ceux qui m'ont plu par le passé,
c'est toujours toi que j'ai aimée.
La nuit touche à sa fin, maintenant,
seule, seule, seule,
mais je pense à tes mains
et finalement, je m'endors.
[...] son besoin de sécurité qui est toujours en même temps un besoin de fuite.