Le chant du pipiri

Fort-de-France, à la fin des années 50. Louise et Man sont amis d'enfance. Ils ont pris depuis longtemps l'habitude de se retrouver au fond du jardin, dans la petite cabane construite par le jeune garçon.
Les enfants grandissent, leurs sentiments évoluent, la cabane logée au coeur du flamboyant abrite alors leurs amours.
Ce pourrait être une romance toute simple mais Louise est une beckée, descendante d'une famille de colons esclavagistes. Man, lui, est le fils du régisseur de la plantation, propriété de la famille de Louise. Elle est blanche, il est noir. Tout les sépare, leur milieu, leur couleur, le poids des conventions, l'histoire de la Martinique. Leur union est inconcevable pour les parents de Louise qui ont fait une alliance de convenances et pour lesquels amour et mariage sonnent comme incongruité. Même Da Paulette, la nourrice de Louise, véritable substitut maternel, désapprouve la relation et avertit Louise des difficultés auxquelles le jeune couple va devoir se confronter. Pour que cesse cette relation, les parents de Louise vont l'envoyer finir ses études en Métropole, espérant que la distance fasse son oeuvre…
Un roman au style si classique - pour ne pas dire plat et dénué de toute profondeur - qu'il semble avoir été écrit à l'époque où se déroule le roman. Les dialogues sont parfois d'une mièvrerie affligeante, les descriptions sommaires, les sentiments tièdes.
Racisme et colonialisme composent la toile de fond du roman mais la critique d'un mode de vie s'appuyant sur la domination et la soumission est à peine esquissée. La complexité à se construire dans le métissage aurait pu également bénéficier d'un traitement moins en surface. Là encore, l'auteur suggère, effleure mais ne va pas au bout, comme si elle n'était pas elle-même convaincue de son projet littéraire.
L'ensemble se lit sans déplaisir mais manque singulièrement de souffle. J'ai parfois eu le sentiment de lire un Arlequin un peu plus élaboré.
Bref, à oublier.

Louise Baudin de la Molinière est une fille de Békés, cadette de Pierre et Marie, un couple que la raison et l'argent a unis et non l'amour.
Man Morande, homme noir, descendant d'esclave, fils du régisseur du domaine des Baudin de la Molinière – est l'ami d'enfance de Louise.
Dans leur cabane, nichée au creux d'un arbre du jardin, ils grandissent dans l'inconscience, loin de s'imaginer que les conventions sociales et leur couleur de peau vont les séparer.
Les années passent, les jeux d'enfants ont fait place à une idylle entre les deux jeunes gens. Pour eux, l'avenir, c'est ensemble et marié.
Quand les parents de Louise ont connaissance du flirt de leur fille avec le fils du régisseur, ils n'hésitent pas devant les moyens pour les séparer et envoi Louise en exil en France.
Là-bas, dans le froid et la grisaille, loin du chant du pipiri qui la réveillait le matin, Louise apprend qu'elle est enceinte de Man.
Elle mettra au monde son enfant, loin des siens, loin de son île et deviendra pour tous Louise Baudin.
20 ans plus tard, Rodolphe, le fils de Louise et de Man, en mal de repère, se rendra en Martinique sur les pas de ses parents pour tenter de percer les secrets de ses aïeuls.

Ce livre est à mettre d'urgence sous le sapin si vous voulez combler un amateur ou une amatrice de saga et de belle plume. Il y a de l'amour, des drames, de la trahison, des remords, des destins brisés, … et il y a aussi de l'espoir !
Les personnages sont le fruit d'un travail murement élaborer.
Un roman qui est construit de manière à ne jamais vous lasser, les événements s'enchainent au point d'en rendre cette lecture addictive. Un livre riche d'émotions diverses, on ne peut rester impassible devant cette lecture.

Je remercie chaleureusement les Editions Archipoche pour la découverte de ce roman.

#Challenge multi-défis 2019

Sous le soleil de la Martinique

    

Belle saga qui nous emmène à la découverte de la Martinique, des années 1960 à aujourd'hui, avec ce qu'il faut d'amour, de mensonges mais aussi de "racisme". L'écriture est fluide, la lecture agréable, les personnages attachants et au fil des pages, on a qu'une envie savoir la suite quand, enfin, on tourne la dernière page avec émotion.