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4,11

sur 5611 notes
Livre emprunté lors du dernier comité de lecture à la bibliothèque où travaille ma meilleure amie.

J'ai bien cru retomber dans les mêmes thèmes que lors de ma précédente lecture avec le dernier Giebel : Une jeune fille vendue qui devient une esclave dans une famille complètement dérangée ... Esclave de maison et esclave sexuelle ...

Il y avait même un Gabriel qui se tenait là, témoin de toute cette histoire.

Mais alors pour moi cette lecture a été une très belle lecture contrairement à mon ressenti sur le livre de Karine Giebel ( à lire ou relire ICI)

Tout d'abord, parce que l'écriture est très belle, nous ne sommes pas dans le "brut de décoffrage" mais dans une écriture relevant de la poésie noire.

C'est dur, extrêmement dur, mais c'est beau !

Les sentiments des divers personnages sont mis à rude épreuves et ici même dans ce qui semble sans espoir on trouve toujours une petite étincelle d'espoir...

Mais revenons à l'histoire, celle de Rose, cette jeune fille vendue par son père. L'histoire nous est transmise par l'intermédiaire de la lecture de ses carnets intimes qu'elle a écrit lors de sa détention dans un asile d'aliénés.

Ses carnets sont lus grâce à l'intervention d'une infirmière qui permettra à Gabriel de nous "lire" ceux -ci et ainsi de connaître l'histoire de Rose.

On découvre alors une vie d'horreur. Rose vendue par son père se retrouve avec des maîtres complètement frappés qui vont faire d'elle une esclave corvéable à merci et surtout une esclave sexuelle et un "ventre".

Rose raconte dans ses cahiers, son abandon, son calvaire et aussi ses quelques étincelles de bonheur au milieu de tous ce noir.

Nous sommes dans une époque ancienne où la vie n'était pas facile et où le principal objectif pour la plupart des hommes et femmes étaient de survivre.

Si nous avons les cahiers de Rose (un point de vue subjectif de son histoire), il y a aussi selon les paragraphes d'autres personnages qui prennent la parole pour parler de l'histoire de Rose selon leur point de vue.

Il y a Onésime, le père de Rose que nous suivrons dans le regret de son terrible acte.

Il y a Edmond, le palefrenier de la famille ayant acheté Rose.

Il y a Gabriel, le passeur de l'histoire de Rose à travers les cahiers de celle-ci.

Il y a aussi des narrateurs plus "brumeux" : l'enfant, elle, l'homme...

Une bien "belle" histoire où il faut avoir le coeur bien accroché lors de scènes d'une cruauté particulièrement sauvage !

Mais à côté de cette cruauté et de ses scènes violentes, Franck Bouysse va distiller à petites doses des petites étincelles d'espoir.

Des scènes oniriques permettent au personnage de Rose de s'envoler loin de sa vie cauchemardesque !

J'aurais presque mis le maximum d'étoiles sur Babelio et si je ne l'ai pas fait, c'est pour le seul tout petit petit petit bémol qu'il m'a été un peu difficile d'accepter certaines connexions et manipulations pour "boucler " l'histoire de Rose.

Selon les points de vue et les souvenirs, nous n'avons souvent pas toujours la même histoire.

"Né d'aucune femme" est une lecture coup de poing,
une lecture que l'on découvre le souffle coupé.

Une lecture noire, très noire mais qui sait avec subtilité,
nous offrir des parcelles d'espoir et des étincelles d'humanité.

Tout ce que j'aime en littérature !

Merci Monsieur Franck Bouysse !
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Mince, mince... Je savais que je ne devais pas attendre avant de publier ma chronique sur ce livre. Je savais que j'allais en perdre mes mots , ma saveur, la force d'une critique spontanée et fidèle.
J'ai terminé la lecture de ce roman passionnant il y a tout juste un mois.
Entre deux, il y a eu la vie, la mort, d'autres lectures passionnantes, des découvertes touristiques, des émotions fortes, des saveurs inattendues, des joies et des douleurs. Il y a eu trop. Beaucoup trop pour que je puisse parler de Né d'aucune femme à sa juste valeur.
Et ça me peine...
Parce qu'un tel livre mérite qu'on y mette toute son énergie.
Parce que des héros comme Rose méritent qu'on les mette en lumière et qu'on ne les oublie pas.
Parce que l'espoir mérite sa chance face à l'horreur et la méchanceté dont sont capables les hommes.
Parce que la complexité de l'intrigue m'a fait naviguer dans l'univers passionnants des dénouements possibles.
Parce que Franck Bouysse mérite des chroniques dithyrambiques après avoir tant travaillé pour mettre entre nos mains ce petit chef d'oeuvre.
Parce qu'en écrivant ce petit bout de chronique, tout me revient instantanément à l'esprit.
Parce que je sais que ce roman m'a passionnément touchée.
Parce qu'il est Né d'aucune femme.
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Rose , l'aînée d'une famille très pauvre se voit contrainte d'accepter un bien triste sort.
Pour payer ses dettes, son père, rongé de remords par la suite ,l'emmène et la vend à un maître de forges aussi terrible qu'un ogre et répugnant physiquement.
Celui-ci vit dans une demeure avec sa mère que Rose appelle La vieille. le maître s'est marié et prétend que son épouse est malade et isolée dans une chambre.
Rose trouve un réconfort près d'Edmond, le jardinier, palefrenier : on en saura plus à son sujet.
Rose va basculer dans l'horreur et nous aussi avec heureusement des instants plus calmes où plane sans arrêt l'espoir de voir Rose s'échapper de cet enfer.
Le roman est très riche en évènements de toutes sortes reliés magnifiquement les uns aux autres.
La plus grande place est donnée aux carnets que Rose a écrits de sa main, d'une écriture qu'il faut s'approprier, sans négation, avec les dialogues et instants de narration collés les uns aux autres. C'est cette caractéristique qui donne le charme aux carnets de la jeune fille.
Les autres chapitres sont courts, ils donnent la parole à :
- l'homme, l'affreux maître de forges
- Gabriel, le prêtre qui sera le personnage clé au début et à la fin du roman.
- Onésime, le père de Rose qui réalise sa mauvaise action mais un peu tard.
- Edmond, qui semble étonné que la jeune fille s'appelle Rose aussi. On apprendra pourquoi à la fin.
- Elle, la mère de Rose qui nous livre quelques bribes de sa vie misérable.
- L'homme à la fin mais pas le même que celui du début.
Le récit n'est pas situé dans le temps mais on aurait bien envie de le placer au 19ème siècle vu la barbarie, les moeurs, la vie dure, plus que spartiate.
J'ai décidé dès le début, de me laisser emporter par la beauté des mots, des phrases de Franck Bouysse qui, au milieu de cette barbarie parvient à glisser des moments poétiques.
Un très beau roman que j'ai mis du temps à aborder car la noirceur annoncée m'éloignait un peu.
Il a fallu la parution en poche pour que je me lance car depuis un petit temps maintenant, je déserte les bibliothèques. J'ai raté trop de livres qui me plaisaient car je devais les rendre.

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C'est avec une immense tristesse que je repose ce roman. Un coup de coeur
L'histoire est touchante, l'enfant rose, toute innocente, insouciante sera un jour arrachée à ses parents, à sa vie miséreuse pour vivre l'enfer dans un monde d'adultes, de responsabilités, un monde brutal où son quotidien est fait de servitude, souffrance, haine et mépris.
La trame est finement construite, tous les événements qui se produisent nous donnent un coup au coeur, on a mal, on souffre avec rose
Je n'ai pas lu le roman, je l'ai vécu ! Voilà !
Je le recommande pour ceux qui hésitent encore.
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Onésime vend sa fille Rose, à un maître de forge afin de sortir sa famille de la misère. le maître et sa vieille mère réduisent Rose en esclavage. Non seulement elle s'occupe de toute la maison, mais le maître la viole systématiquement. La pauvre Rose va-t-elle échapper à ces horribles personnes ?
Le roman se passe à une époque passée, indéfinie, où l'on se déplace à cheval. On est dans une campagne misérable où règne la misère à côté de quelques privilégiés, propriétaires et chasseurs. Tous les caractères sont rudes, abrupts et parfois féroces, comme celui du maître qui n'hésite pas à marquer Rose au fer rouge, ainsi qu'une bête.
Pourtant, Rose raconte elle-même son histoire, elle s'exprime dans le style oral que les écrivains prêtent aux paysans, car elle a appris à se raconter en lisant en cachette le journal du maître (sans toutefois parvenir à utiliser le « ne » explétif.)
Le problème de ce roman, c'est qu'on se demande de quel monde et de quels êtres il parle. On est, en fait, dans un univers de conte avec tous ses stéréotypes : la famille pauvre, les parents qui vendent les enfants, la pauvre jeune fille prisonnière qui s'occupe du ménage, le méchant ogre avec sa meute de chiens et la vilaine sorcière, le frère cadet évincé, le secret inavouable et même la fin heureuse qui réunit ceux qui s'aiment.
Le roman laisse un sentiment de malaise comme si on était allé déterrer de vieux fantasmes.
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Il y a dans l'écriture de Franck Bouysse une faculté à restituer la pesanteur de l'atmosphère et les contrastes de lumières qui créent une sorte d'effet de sidération, pénètrent le lecteur en profondeur et font ressortir avec violence la noirceur comme la flamme de ses personnages.

Ainsi en est-il de Rose et de ses persécuteurs, Rose et son destin tragique qui prend racine dans la misère familiale poussant son père à la vendre au potentat local et qui se révèle dans une intrigue brillamment construite, entre angoisse et catharsis. Dur, mais somptueux!
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Peu d'indices sur le lieu : une brève mention d'Espalion et de la Vézère indique la Corrèze. Quand à l'époque, ce pourrait être il y a plus ou moins une centaine d'années. Un prêtre se voit confier les cahiers rédigés clandestinement par une femme internée dans un asile psychiatrique. La malheureuse y relate sa vie, une effroyable descente aux enfers depuis son adolescence, qui aboutit à sa réclusion forcée quand elle n'avait pas vingt ans.


Ce drame rural est d'une intensité et d'une noirceur telles que, plusieurs fois, au bord du malaise, il m'a fallu interrompre la lecture pour reprendre mon souffle. Véritable secousse tellurique, ce livre est de ceux qui vous aspirent, vous matraquent et vous obsèdent, ne vous laissant pas indemne et vous poursuivant longtemps après la dernière page.


Franck Bouysse écrit merveilleusement bien et c'est avec un profond plaisir que je me suis mise très souvent à relire certains passages plusieurs fois, impressionnée par la beauté de l'écriture et du style, la justesse des mots et des images. Cette histoire sombre et cruelle, mais profondément humaine, est saisissante de réalisme : les personnages y sont croqués dans toute leur vérité avec une acuité et une précision d'orfèvre, leurs paroles frappent par leur justesse de ton et d'émotion.


Rares sont les livres qui allient aussi bien la force d'une histoire, la vérité de ses personnages et la beauté de la langue. Né d'aucune femme est une oeuvre magnifique et bouleversante, une lecture d'exception à ne surtout pas manquer.
Franck Bouysse joue dans la cour des Grands écrivains, en tout cas dans celle de mes auteurs de prédilection.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Né d'aucune femme est un conte. On ne sait pas vraiment où ni même quand se déroule cette histoire, mais on sait que c'est un conte, un conte noir et gore, un conte où l'amour sous différentes formes est au rendez-vous…

Je ne connaissais pas Franck Bouysse, j'avais juste entendu parler de l'auteur grâce à son ouvrage Grossir le ciel mais je constate que l'auteur aime explorer la partie noire de l'homme et la méchanceté qui rôde autour de nous…

Dès les premiers chapitres, je comprends que ce roman est un roman à plusieurs voix – celles de Rose, de son père, du curé, d'Edmond,.. – je me dis que je ne vais pas accrocher car je déteste ça ! Mais c'est tellement prenant grâce à la simplicité de l'écriture lorsque Rose écrit – on sent que la gamine n'a pas connaissance de toutes les règles de grammaire, les codes de l'écriture – que l'on est complétement aspiré dans ce roman.

Le titre et la magnifique photographie qui ornent la première couverture de l'ouvrage sont trompeurs… Car cette histoire est gore, violente, déshumanisante : Rose est violée par le maître de forge pendant qu'elle est attachée aux barreaux de son lit, le maître l'oblige même à regarder son père mourir après l'avoir battu et jeté dans un brasier… Par moment, sincèrement, j'avais le coeur au bord des lèvres.

Plus les pages s'enchaînent, plus cela devient noir mais Rose reste vivante : elle est là, elle ne vacille pas, elle tient debout, grâce à des instants lumineux, des instants fugaces de bonheur : caresser une jument, monter sur son dos, se rappeler le rire de ses soeurs, voir les épaules ou les mains d'Edmond.

Tout au long du roman, on oscille entre la noirceur des deux bourreaux et l'étincelante lumière qui nous apparaît grâce à la bonté de Rose, grâce à sa relation si particulière avec Edmond…

C'est poignant, c'est dérangeant, c'est déshumanisant, c'est horrible mais qu'est-ce-que c'est beau ! C'est une lecture qui marque, qui reste gravée, jamais on ne peut oublier les carnets de Rose ni même pourquoi Rose à « écrier » comme elle nous l'enseigne…

Une lecture coup de poing qu'on ne peut pas lâcher, une lecture que je vous conseille, une lecture qui trouve sa place dans mon panthéon de lectures…

Seule petite interrogation : pourquoi les deux bourreaux ne font pas partie des personnages qui nous racontent l'histoire ? Peut-être parce que Franck Bouysse se refuse à croire que l'homme est totalement mauvais ?
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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Ce que j'ai ressenti:


Il était une fois…Rose. Un bien joli prénom pour une fleur des champs, un de ceux qui deviennent inoubliables, un prénom d'héroïne de conte. Rose. Sauf, que Rose n'a pas voulu incarner, ce rôle de jeune fille de conte de fées, mais elle a dû s'y résoudre, soumise à l'autorité des hommes. Condamnée à suivre un homme-ogre, emmenée contre son gré dans un château des ombres, arrachée au jardin de son enfance, sacrifiée pour une poignée de pièces sonnantes…Le Conte et le Roman Noir n'ont jamais fait plus belle affaire, puisque c'est un véritable diamant brut, taillé de reflet de poésie que nous propose Franck Bouysse et son Né d'aucune femme.

"-Rose, elle s'appelait Rose, c'est tout ce que je sais."

La souffrance de cette jeune fille est telle, que l'on est vite submergé par l'émotion. C'est presque viscéral, comme j'ai ressenti cette douleur et que j'aurai voulu pouvoir la soulager, Rose. A pleurer avec elle, un peu, parce que la souffrance des femmes se partagent en larmes. A crier avec elle en mots, contre l'injustice et se servir de l'encre pour apaiser ses tourments. Rose en prenant la plume, met du pouvoir dans ses mots et rend réelle son histoire, parce que l'écriture devient son pansement, sa résilience qu'elle offre au monde. Et tout d'un coup, l'objet magique de ce conte-là, devient ses deux carnets…Les mots s'inventent, la douleur se surmonte, les messages passent, l'avenir s'ouvre…Et même si elle ne vécut jamais heureuse et n'eut qu'un seul enfant, son histoire mérite votre plus vive attention et son auteur, les plus élogieux compliments. Franck Bouysse a écrit un chef-d'oeuvre, intemporel et sublime. Noir et Hypnotique.

"Qui pourrait m'en vouloir de fendre ma douleur en deux pour essayer de vivre un peu mieux?"

Franck Bouysse a une plume fabuleuse, poétique, émotionnelle, vibrante, magnifique. Je suis éblouie à chaque fois que je me replonge dans un passage. Je ne me lasse pas et surtout, je n'arrive pas laisser Rose à son destin. C'est le genre de livres qui devienne précieux, usé de relectures et que tu gardes auprès de toi, sur la table de chevet pour retrouver un peu de cette beauté au coeur de la nuit. Je n'aurai même pas les mots pour dire, à quel point, cet auteur me touche parce que c'est une sensation trop intense. Mon coeur a littéralement explosé. Et je ramasse encore les mots-morceaux éparpillés , et j'écris, avec dans les yeux la plus passionnée des admirations dans mon petit carnet: Coup de Coeur ! Merci Monsieur Bouysse pour ce grand moment de lecture!

"La seule chose qui me rattache à la vie, c'est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient. Au moins, les mots, eux, ils ne me laissent pas tomber. Je les respire les mots-monstres et tous les autres."



Ma note Plaisir de Lecture 10/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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Franck Bouysse fait partie désormais de mes écrivains préférés. Ce roman est tellement puissant ! Je le compare à « une vie « de Maupassant, roman magistral. L'héroïne n'est épargnée par rien de la tragédie d'une jeune fille de quatorze ans innocente née dans une famille très pauvre paysanne et victime de l'écrasement des miséreux par des riches puissants monstrueux, diaboliques, infâmes, implacables, inhumains avides de pouvoir et sans aucun état d'âme. Gros coup de coeur pour ce roman inoubliable.
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