Passionnée de tout ce qui tourne autour de la maternité et du développement de l'enfant, j'avais hâte de lire ce livre, cet auteur. Si je n'avais qu'un mot à dire, après avoir lu la dernière page de ce livre, il serait : Wahou !
J'ai été soufflée, impressionnée par l'intelligence, par le bon sens des propos de John Bowbly.
Certes, on parle beaucoup de la maman, trop peu du co-parent, mais mettons ça sur le compte de l'époque à laquelle l'auteur exerçait.
D'ailleurs, sa théorie est terriblement avant gardiste !
Ses démonstrations sont parlantes, justes.
Sa vision de la maternité est primitive, au sens où nous sommes des mammifères à la base, et n'aspirons qu'à protéger nos petits. Et ceci, reste ancré en nous, malgré la modernisation de notre époque. Modernisation qui amène son lot de névroses, qui mène la vie dure aux parents.
Ses théories me sont allées droit aux tripes, j'ai corné beaucoup de pages. C'est un livre qui me reste, et qui m'accompagnera tout au long de ma vie.
Alors petite mise en garde quand même : je pense que la lecture peut être ardue pour quelqu'un qui n'est pas habitué à ce genre de livre, traitant de psychologie et de psychanalyse. Même si c'est une vulgarisation, ce n'est pas facile facile d'accès. Non-initiés, il faudra vous accrocher un peu, ça en vaut la peine.
Toutes personnes entourées d'enfants, que ce soit parents, ass mat, prof, ou même grand parents devraient avoir connaissance des " destins du lien affectif". Les enfants n'en seraient que plus heureux !
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Chaque jour de notre vie, nous découvrons une fois encore que si nous souhaitons aller dans un certain sens, nous devons abandonner d’autres pistes tout aussi désirables ; nous découvrons en fait que nous ne pouvons pas manger notre gâteau et le conserver entier. Chaque jour donc, il nous revient la tâche d’arbitrer des intérêts rivaux en nous-mêmes et de réguler des conflits entre des impulsions inconciliables. D’autres animaux ont le même problème. Lorenz10 rapporte qu’auparavant, seul l’homme était considéré comme victime de pulsions conflictuelles, alors que l’on sait aujourd’hui que tous les animaux sont constamment assaillis d’impulsions incompatibles les unes avec les autres, comme l’attaque, la fuite et l’approche sexuelle.
Un bel exemple est celui du rouge-gorge. Mâle et femelle ont le même plumage, ils ont tous deux la gorge rouge. Au printemps, le mâle se constitue un territoire et a tendance à attaquer tous les intrus porteurs de cette caractéristique. Cela signifie que, lorsqu’une partenaire potentielle entre dans son territoire, la première impulsion du mâle est de l’attaquer, et sa première impulsion à elle, c’est de fuir. Ce n’est que lorsqu’elle lui fait du charme que l’hostilité du mâle se trouve inhibée et qu’une réaction de parade se déclenche chez lui. Dans les premières phases de cour, donc, les deux partenaires sont dans un état de conflit, le mâle est partagé entre l’attaque et les avances sexuelles, et la femelle entre le flirt et la fuite.
Toutes les recherches récentes en psychologie et en biologie ont montré sans aucun doute possible que le comportement, celui d’autres organismes ou celui de l’homme lui-même, résulte d’un conflit quasi constant entre des impulsions en interaction permanente : ni l’homme en tant qu’espèce ni le névrosé en tant que sous-groupe en souffrance n’a le monopole du conflit. Ce qui caractérise ceux qui sont malades sur le plan psychique, c’est leur incapacité à réguler leurs conflits de manière satisfaisante
La santé mentale c'est de choisir de vivre avec des gens qui ne nous rendent pas malades.
Les découvertes d'Ainsworth montrent qu'un bébé avec une mère sensible, accessible et réactive, qui accepte le comportement de son enfant et coopère avec lui, est loin d'être le petit être exigeant et malheureux que dépeignent certaines théories. Au contraire, un maternage de ce type est clairement compatible avec le développement chez l'enfant d'une certaine dose de confiance en lui, associée à une grande confiance en sa mère et à un plaisir d'être en sa compagnie.
Bowlby. La théorie de l'attachement.