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EAN : 9782352877042
220 pages
Archipoche (07/01/2015)
3.69/5   40 notes
Résumé :

Irlande, début des années 1970… Nuala a 16 ans. Un jour, son père décide de la marier à l’un de ses riches clients : un veuf de 65 ans. Prix convenu : £2500 et une voiture.

Bien que tout le monde réprouve cette union, nul n’ose affronter le patriarche. Malgré un arrangement prénuptial stipulant qu’il n’y aurait aucune relation sexuelle, son mari la violera et la battra.

Elle essaie alors de demander de l’aide, mais à cette époqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Irlande années 70, Nuala, 16 ans, pour fuir un père alcoolique et violent, accepte d'épouser un vieux fermier de 65 ans, croyant naïvement à la promesse qu'il ne la toucherait pas.

22 ans plus tard elle racontera et bien que retranscrit par une journaliste, j'ai trouvé le style assez plat.
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Nuala, irlandaise de seize dans les années 1970 est comme toutes les adolescentes elle à une idole, David Esstex des copines et va à l'école. A la maison, c'est son père Dan qui fait la loi. Livreur de charbon, gros joueur, marieur à ses heures perdues... Il est surtout alcoolique et violent, sa femme et ses enfants vivent dans la terreur de ses explosions de colère. Un jour alors que Dan livrait du charbon, il entra par hasard dans une ferme cossue où il espérait écouler son stock. Son propriétaire Paddy, un veuf de 65 ans, regardait avec admiration la jeune femme soulever les sacs avec la même aisance qu'un homme. Quand le déchargement fut terminé Paddy invita Dan à boire un verre, bien sûr Nuala n'y était pas conviée. Les discutions se passent entre hommes. Elle ne le savait pas qu'elle venait d'être vendue par son père contre la somme de 2500 livres. Pendant le trajet du retour son père était souriant. Que tramait-il encore ? Surement un pari juteux… le jour où Dan annonce officiellement que Nuala va vraiment se marier Josey sa mère proteste, Nuala hurle son indignation ! Pour toute réponse, elle reçoit une raclée et est séquestrée dans sa chambre. Lorsque le mariage a été conclu, le contrat stipulait que Paddy ne devait pas toucher sa femme. Elle avait donc sa propre chambre, et portait les derniers vêtements à la mode Maigre consolation qui éclairait quelques instants son existence avec un vieux chnoque pour qui elle n'avait aucune affection…. Une nuit Paddy entra dans son lit nu, Nuala pleurait de terreur, il repartit frustré et mécontent. Un autre soir animé d'une détermination féroce, il la pousse sur le lit et l'attache pour mieux la soumettre à ses bas instincts… Ce fût le premier d'une longue série de viols et de coups doubles… En effet à chaque colère de paddy, qui ne manquait bien sûr pas de se plaindre à Dan des incartades de sa femme aussi futiles soient-elles… Son père reprenait son pouvoir dissuasif de rébellion en la battant de plus belle. Alors elle se réfugie dans l'alcool et la drogue. Nuala tentera aussi de mettre fin à ses jours à plusieurs reprises. La voilà enceinte, à la naissance de son bébé elle le laissera à la protection de sa mère bien qu'elle sache pertinemment que son fils Ronan n'est en rien responsable de son malheur. A la mort de Dan, libérée des menaces constantes, Nuala fuit en Angleterre où elle tente de se reconstruire en vivant de petits boulots. Aujourd'hui mère de plusieurs enfants et en couple elle a renoué les liens avec Ronan mais elle garde de sévères traumatismes. En racontant son histoire elle espère avancer sur le chemin de la vie.

Ce livre est raconté à la troisième personne, tous les faits sont décousus et raconté d'un ton froid et sans attache. Quand les événements heureux arrivent, ils sont brossés en trois lignes bref, l'écriture n'est pas accrocheuse. C'est peut-être à cause du ton utilisé.
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Pas étonnant pour moi qui m'intéresse aux récits de vies et aux témoignages, d'avoir été sur le chemin de ce livre qui évoque l'histoire vraie et étonnante de cette jeune irlandaise de seize ans (Nuala, prénom changé) vendue par son père à un homme de quarante ans son aîné, pour 2000 livres et un véhicule d'occasion, telle une vache à un fermier !

Le plus étonnant, ce n'est pas, en soi, l'acte de vente car L Histoire nous a montré qu'il s'agissait d'une pratique courante. le plus étonnant, c'est qu'il s'agisse d'une histoire s'étant déroulée au XXe siècle (dans les années soixante-dix) et pas, comme on pourrait le penser, au XIXe ou au XVIIIe siècle !

on se demande d'emblée comment cela a été possible ? Pourquoi cette adolescente ne s'est pas d'emblée rebellée ? Pourquoi la mère de cette enfant ne s'est pas opposée, ni ses frères ? Pourquoi l'église ayant pratiqué le mariage a pu cautionner ? Pourquoi la police n'a jamais voulu donner suite au signalement fait par l'intéressée ?

Et puis, très vite, on se rend compte que quelle que soit l'époque, il s'agit encore et toujours de la sempiternelle domination des hommes sur les femmes. Des femmes ignorées et souvent ignorantes, battues et bafouées à longueur de journée, et sous totale emprise (fille/père, épouse/mari), incapables d'agir pour défendre leurs intérêts élémentaires. Et ce, malgré la modernité à laquelle semblait avoir accès Nuala. Et ce, avec l'assentiment de tous ceux qui savent (la famille, les voisins, les institutions et l'église) et qui ne disent rien.

Je pensais qu'il s'agissait d'un témoignage, mais en fait, il s'agit du récit, par un narrateur omniscient, d'une histoire vécue. On le sait dès le début, ce narrateur est Sean Boyne, rédacteur en chef du service politique du Sunday Word (l'un des principaux journaux irlandais). Au milieu des années soixante-dix, il avait écrit un article sur le mariage de Nuala. Deux décennies plus tard, c'est cette dernière qui l'a contacté pour lui demander de l'aide à rédiger son histoire.

De mon point de vue, cela rend le récit beaucoup moins sensible que s'il avait été raconté directement par l'intéressée (1, parce que c'est un homme et 2, parce que c'est un journaliste). On sent bien, derrière le style qui s'attache aux faits (et beaucoup moins à l'émotionnel), une prise de recul professionnelle qui transpire dans le ton général de l'ouvrage. Peut-être une froideur rendue nécessaire aussi pour mieux mettre en avant le caractère glaçant de tels actes ?

Mais, il n'en reste pas moins que cette histoire a existé et que les faits évoqués sont proprement scandaleux dès lors qu'ils sont restés totalement impunis.

Je suis également convaincue de l'importance qu'il y avait pour l'intéressée (devenue mère et sans doute à ce jour grand-mère... le livre a été publié la première fois en 1998) de parvenir à coucher sur le papier ce vécu si douloureux qui a été le sien. Même si l'on n'écrit pas soi-même, il y a un réel pouvoir cathartique à se raconter, puis à se retrouver dans la parole qui a été écrite par l'autre. Une forme de reconnaissance. Je ne doute pas que cette histoire a été constitutive de l'identité de cette jeune femme. La faire connaître au plus grand nombre, est une façon pour elle d'une part d'alerter l'opinion sur la nécessité de rester vigilants face à de telles dérives comportementales et d'autre part, de tourner la page tout en transmettant à sa descendance des informations précieuses sur ce qu'a été sa vie (afin de veiller que jamais cela ne se reproduise parmi ses descendants...).

En tant que femme, j'ai été meurtrie par ce récit, au plus profond de ma chair, de mon coeur et de mon esprit. En tant que militante de la cause des femmes, cela m'a mise en colère en constatant que bien qu'elle sût que sa situation n'était pas normale, l'intéressée n'a rien fait (ou trop tardivement) pour l'empêcher. En lisant, j'aurais eu envie de la secouer, de lui crier dessus pour qu'elle ouvre les yeux...

Je me dis que les jeunes filles d'aujourd'hui ont bien de la chance d'avoir pu bénéficier d'une réelle avancée sociétale leur reconnaissant quasiment les mêmes droits que les hommes (je dis quasiment, car on sait bien que la réalité n'est pas toujours encore aujourd'hui en adéquation avec la loi qui se veut égalitaire). Malgré tout, les choses ne sont pas encore totalement acquises, puisque l'on sait que dans l'intimité des foyers, lorsque la porte de chez soi est fermée, il peut y avoir encore des situations difficiles d'emprise ou de violence, quand celles-ci ne conduisent pas à un nombre toujours plus croissant de féminicides.



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Un mariage forcé entre une adolescente et un homme de plus de 60 ans, résultat d'une transaction financière en faveur du père de la jeune fille… impensable au 20ème siècle!!! Voilà la triste histoire vécue racontée dans ce livre. Choquant et révoltant, d'autant plus que cette union est marquée de violences physiques et sexuelles.
Néanmoins, cette publication aurait eu plus d'impact si elle avait été écrite à la première personne, comme autobiographie, plutôt qu'à la troisième personne, ce qui lui ôte une grande part de sensibilité, et de ce fait, m'a nettement moins touchée malgré la dureté du sujet.

Un avis mitige donc après cette lecture, teintée d'une certaine déception… Cette expérience de vie aurait pu en faire un ouvrage beaucoup plus percutant.
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Honteux
Quelle famille peut se permettre de vendre son enfant ?!? C'est horrible. Une mère indignait qui n'agit pas vraiment face à un mari violent...
Je n'indique que trois étoiles, car c'est un roman froid, sans profondeur, ni attache, du fait qu'il ne soit pas raconté à la première personne du singulier de surcroit par un journaliste. Un sujet qu'il traite avec banalité, sans réelle conclusion.
Le lecteur suit bien les évènements grâce aux chapitres traités au fur et à mesure, trop survolé.
Le livre est pas mal mais il manque quelque chose pour 4 ou 5 étoiles.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans certains cas, ils étaient même prêts à payer une fortune pour que le marieur leur trouve une jeune femme séduisante. On ne comptait plus alors en dizaines, mais en centaines, voire en milliers de livres. De nombreux célibataires vieillissants habitaient la région. Souvent, ces fermiers avaient attendu d’hériter de la ferme familiale des années avant d’envisager de se marier, et il leur devenait très difficile de rencontrer quelqu’un. Et plus ils vieillissaient, plus ils désespéraient. Beaucoup d’entre eux cherchaient une femme assez jeune pour leur donner un fils – et si en plus elle était belle, c’était la cerise sur le gâteau. Les plus économes pouvaient se contenter d’une épouse moins jeune et plus banale si elle avait quelques terres.
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En tant que marieur, il suivait un certain rituel. D’abord, il allait chercher l’homme pour le présenter à la femme, en général dans un pub, parfois dans l’arrière-salle. Si le courant passait bien et qu’un mariage était envisageable, ils mettaient cinquante livres sur la table – vingt-cinq chacun, à situation financière équivalente. On confiait l’argent à un tiers de confiance, en général le patron du pub, puis on trinquait à la rencontre. Le couple commençait alors à se fréquenter et, si le mariage avait bien lieu, Dan touchait les cinquante livres le jour de la cérémonie, moins une petite commission pour le « banquier ».
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Si un homme ou une femme avait du mal à trouver un conjoint, ils faisaient appel au marieur qui jouait le rôle d’intermédiaire. Il était à lui seul une version rurale de l’agence matrimoniale. Il n’avait pas de bureau, évitait le téléphone et ne faisait jamais de publicité. Le bouche-à-oreille assurait sa réputation, et il ne gardait nulle trace de son activité : on faisait affaire sur un coin de table autour d’une bouteille de whisky, dans la cuisine ou l’arrière-salle d’un pub.
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Petite, Nuala redoutait les soirs où son père rentrait ivre et venait les sortir du lit, elle et ses frères et sœurs. Ils savaient à quoi s’attendre. Leur père allait battre leur mère. À cette époque, Dan ne se contentait pas de frapper sa pauvre femme en privé – il préférait la rouer de coups devant leurs enfants éplorés. C’était une façon de montrer son pouvoir dans son propre foyer.
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Outre la vente de charbon et de bois et les mariages arrangés, Dan avait encore une autre activité : les antiquités. Tout ce qui pouvait lui rapporter de l’argent l’intéressait.
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