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sur 12473 notes
A choisir je préfère Fahrenheit 451 à 1984, un mixte des deux aurait été du pur chef d'oeuvre en papier… Comme 1984, est-ce qu'il y a quelque chose à rajouter hormis le simple plaisir d'essayer de grimper dans l'échelle hiérarchique des amateurs de critique de Babelio ? Mouais certainement que ce serait la principale raison qui me pousse à donner un autre avis… et aussi certainement pour le plaisir de mélanger futur, présent dans la même phrase avec un je m'en foutiste de bonne tenue de la langue française…

Je ne vous referai pas l'article sur la portée philosophique du roman, j'y perdrai mon temps et le vôtre, mais qui serais-je si par auto-délation je ne me dénonçais pas ? Je vous enfumerai en accablant notre société de mille et un maux comme à chaque fois, alors que je ne pratique absolument pas le bon vivre : question écologie je suis à l'ouest, j'y pense, je condamne mais j'en fou pas un effort ou si peu… Question consommation, je suis un capitaliste hors norme, je consomme jusqu'au kilo de trop sans trop me condamner la morale, parfois une once de culpabilité vient chatouiller mon malvivre, ma malbouffe, pourtant les habitudes l'emportent sur mes convictions bien trop nombreuses pour un si petit homme… pour faire simple, je m'adapte au système sans me priver, je profite à outrance sans me choquer, j'attends que ma lâcheté s'encourage d'un mouvement de masse de gens en colère, quoi que même là j'y bougerai pas une couille de virilité pour aller défendre les nombreuses dérives sociales, je ne suis qu'un spectateur qui se bêtise d'une vie trop courte, qui s'excuse de problèmes ordinaires, manque de temps, de discipline, d'éducation, j'apprends les grands principes, mais je n'en branle pas une…

je te dis pas la honte que je me fais, enfin parfois, quand je l'ignore pas, mon indifférence se moque bien de ce que je pense, elle méprise mes opinions et me renvoie à mes belles aventures imaginaires…

Dis comme ça, c'est moche, pourtant je n'y accorde pas beaucoup d'importance, enfin pas plus que ça, j'ai pleinement conscience de mes contradictions, j'améliore des petits trucs mais je suis encore loin de la raison, du rationnel, du bon sens, l'égoïsme et l'individualité sont de très bons amis, je reste un caillou du troupeau…

Le héros du bouquin se réveille un jour, avec le même état d'esprit, une vie pas très raccord, un truc cloche, ça prend de la place jusqu'au moment 451 ou ça fout la merde partout dans la jardin, donner du sens ou il n'y en a plus, voyez comme l'actualité de nos jours est traitée, l'importance du futile, l'illusion de cette importance, la crédulité populaire de la bêtise qui se banalise grossièrement, l'effet HALO d'une population dépassée, qui ne s'intéresse plus qu'à la paresse d'esprit, du moins celles et ceux qui peuvent se le permettre, les autres prolétisent dans des boulots sans intérêt, d'autres s'usent le temps et la vie dans les inégalités, on perd la tête et les priorités, on oublie dans la décadence, on est élevé au sein de l'égoïsme, jusqu'au jour ou l'équation n'est plus solvable, le trop plein est bondé, on s'affole de questions, on existentialise tout, on se radicalise, on ne nuance plus, on caricature, on condamne et on descend dans les rues brûler nos rancoeurs et nos illusions, bercées par un système déshumanisé et humainement redoutable.

A plus les copains
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J'ai découvert Fahrenheit 451 sur le tard. Trop tard sans doute, car j'ai tellement adoré cette lecture l'année dernière que je regrette de pas avoir pu m'en délecter plusieurs fois déjà au cours de mon existence.
à retard il y a une raison : j'avais vu, étant plus jeune, le film de Truffaut. Décevant pour ma part, un peu bâclé-kitsch, avec des costumes et des décors bricolés, un jeu d'acteur déprimant... Alors je n'ai pas osé ou pas voulu m'attaquer à l'ouvrage.
Quelle erreur!
Lisez Fahrenheit 451! C'est un chef d'oeuvre intemporel.
Lisez Fahrenheit 451, car c'est un livre qui semble vous dire, tout simplement : Lisez!
Je n'en dirai pas plus, tout a été dit dans les critiques ci-dessous!
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J'ai lu Fahrenheit 451 à peu près au moment où Palmyre venait d'être détruite et que Daesh brûlait des livres à grand renfort de vidéos. Peut-être que c'est ce qui m'a décidée à lire enfin ce roman, peut-être pas. J'ai remarqué que pas mal de personnes qui l'avaient lu en même temps que moi établissaient un parallèle entre ces faits de notre actualité et ceux décrits dans le livre. Je pense que c'est un peu à côté de la plaque, que Fahrenheit 451 a une portée beaucoup plus large. Les autodafés, malheureusement, ne datent pas d'aujourd'hui. Mais pour ce qui est de la société imaginée par Bradbury pour son roman, c'est une autre histoire...

Il me semble que ce que presque tout le monde trouve en Fahrenheit 451, c'est cette incroyable et terrible adéquation entre un livre publié en 1953 et le monde d'aujourd'hui. En effet, de nos jours, on en est à peu près là : les infos défilent en continu sur nos écrans, on est submergé d'images et, si on continue à lire, une majorité de gens n'ont décidément pas envie de réfléchir. Parce que le point que dénonce Fahrenheit 451, ce n'est pas tant les autodafés que cette décrépitude dans laquelle se complaît la société : la tirade de Beatty à Montag est sur ce point on ne peut plus claire. C'est tellement frappant qu'on a envie de crier au génie visionnaire.

Bon, c'est ce que j'ai ressenti sur le coup. Je suis un peu plus mitigée avec le recul, bien que je pense toujours que c'est là un très bon roman, qui nous colle face à certaines de nos failles les moins plaisantes. Je n'ai pas pensé un seul instant, pendant ma lecture, ou même juste après, que Fahrenheit 451 était un roman réactionnaire. Pourtant, il a été parfois été, voire souvent, dénoncé comme tel et je me souviens bien d'avoir entendu Anne Staquet à la radio défendre ce point de vue : selon elle, les dystopies seraient réactionnaires, parce qu'en dénonçant les méfaits susceptibles d'avenir dans nos sociétés, elles inviteraient à ne surtout rien changer. Et c'est aussi ce qu'on peut lire dans Fahrenheit 451 : pas de révolution possible. Les opposants (les "hommes-livres") se terrent et attendent qu'on ait enfin besoin d'eux. Quant à la dénonciation de la toute-puissance de la télévision, elle peut apparaître comme très proche de certains arguments anti-jeux vidéo - autrefois anti-télé, anti-cinéma, dans l'Antiquité anti-théâtre (mais oui, même si ça semble aujourd’hui bizarre!), mais aussi anti-bande dessinée et anti-science-fiction... On pourrait décliner tout ça à l'envi. Et puis, tout de même, le livre qu'apprend Montag, c'est la Bible... Ce qui m'a franchement gonflée.

Je crois que les deux lectures sont bonnes à prendre et que Fahrenheit 451 est un roman à lire, qu'il constitue une puissante mise en scène des problèmes que notre société rencontre aujourd'hui, mais qu'il est aussi bon de prendre un peu de recul. Après tout, d'autres que Bradbury ont abordé le sujet, parfois plus subtilement et plus pleinement.
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"Est-ce que vous êtes heureux ?" demande Clarisse à Montag.

Cette question, Montag se la pose désormais. Lui, le pompier dont le travail consiste à bruler les livres et les maisons de ceux qui renâclent à s'en débarrasser.

Parce que "le livre est un fusil chargé dans la maison d'à côté. Brûlons-le. Déchargeons l'arme. Battons en brèche l'esprit humain. Qui sait qui pourrait être la cible de l'homme cultivé ?"

Au XXe siècle, avec l'apparition de la photographie, du cinéma, "on a commencé à avoir là des phénomènes de masse. Ils se sont simplifiés. Et la population de doubler, tripler, quadrupler. le cinéma et la radio, les magazines, les livres se sont nivelés par le bas, normalisés en une vaste soupe".

"La scolarité s'est écourtée, la discipline se relâche, la philosophie, l'histoire, les langues sont abandonnées, l'anglais et l'orthographe de plus en plus négligés, et finalement presque ignorés. On vit dans l'immédiat, seul le travail compte, le plaisir c'est pour après".

Mais dans ce monde où les livres et l'ouverture sur le monde et sur la réflexion qu'ils apportent sont vilipendés, Montag ne peut se résoudre à cesser de lire.

Jusqu'à ce qu'il soit amené à bruler son propre domicile.

A mon avis :
Ecrit en 1953 "alors qu'étaient dénoncées les dérives fascisantes de la Commission chargée des Activités antiaméricaines et plus tard du maccarthysme", ce livre n'a pas pris une ride. Voire même il est plus que jamais d'actualité.

Et c'est un coup de poing au ventre, un rappel de l'urgence à maintenir la connaissance, l'ouverture d'esprit et la liberté de pensée.

Aussi puissant qu'un 1984 de George Orwell, ce livre, magistralement écrit, réveille en deux cents pages votre conscience et alerte sur les dérives d'un système où la banalité et la facilité sont la norme et où le bonheur fabriqué ne peut être vraiment satisfaisant.

Un roman dystopique qui rappelle l'importance des livres eux-mêmes, pour la démocratie et sa survie, pour éviter ce qui semble déjà se profiler dans la société française actuelle :
"Les Noirs n'aiment pas Little Black Sambo. Brûlons-le. La Case de l'Oncle Tom met les Blancs mal à l'aise. Brûlons-le. Quelqu'un a écrit un livre sur le tabac et le cancer des poumons ? Les fumeurs pleurnichent ? Brûlons le livre. La sérénité, Montag. La paix, Montag. A la porte les querelles. Ou mieux encore, dans l'incinérateur".

Il nous engage alors à nous remplir les yeux de merveilles. A vivre "comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine. Ne demande pas de garanties, ne demande pas la sécurité, cet animal-là n'a jamais existé. Et si c'était le cas, il serait parent du grand paresseux qui reste suspendu toute la journée à une branche, la tête en bas, passant sa vie à dormir. Au diable tout ça [...]. Secoue l'arbre et fais tomber le paresseux sur son derrière !".

Et enfin, comme un message d'espoir, cette anecdote vient nous bousculer : "Il y avait autrefois, bien avant le Christ, une espèce d'oiseau stupide appelé le phénix. Tous les cent ans, il dressait un bûcher et s'y immolait. Ce devait être le premier cousin de l'homme. Mais chaque fois qu'il se brûlait, il ressurgissait de ses cendres, renaissait à la vie. Et on dirait que nous sommes en train d'en faire autant, sans arrêt, mais avec un méchant avantage sur le phénix. Nous avons conscience de l'énorme bêtise que nous venons de faire, conscience de toutes les bêtises que nous avons faites durant un millier d'années, et tant que nous en aurons conscience et qu'il y aura autour de nous de quoi nous les rappeler, nous cesserons un jour de dresser ces maudits bûchers funéraires pour nous jeter dedans. A chaque génération, nous trouvons un peu plus de monde qui se souvient".

Bon sang ! Mais ça ne vous pète pas au visage ça ?
Alors lisez, lisez, lisez, en commençant par Fahrenheit 451.

Retrouver d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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Je remercie Neneve pour cette très bonne pioche (Janvier). J'ai la version roman que depuis peu mais j'ai apprécié la découvrir. Il s'agit d'un classique de la littérature américaine quand même.

Je l'avais déjà lu en version comics au tout début de l'aventure des pioches. Cela m'avait ainsi permis d'en comprendre le succès et l'anticipation. Mais heureusement que j'en connaissais la teneur car le début est très bizarre avec ses dialogues de sourd entre Montag et sa femme, celle-ci semble venir d'une autre planète tant elle est à côté de ses pompes. L'auteur est si juste dans certains de ses raisonnements que s'en est flippant pour notre avenir, à nous les lecteurs, comme l'effet des « masses ». Comment pourrait devenir le monde si les livres devenaient les ennemis du peuple et du bonheur ? L'auteur a ainsi créé un bouquin hors norme avec cette simple question et en si peu de pages (191p). Histoire très originale et qui nous oblige à rester vigilant si on ne veut pas que la littérature digne de ce nom tombe dans l'oubli.

Comme vous l'aurez compris, ce roman est en excellente découverte même si j'ai préféré la version comics, nettement plus agréable de mettre les bonnes images sur ce type d'histoire. Si vous ne l'avez toujours pas lu, je vous conseille très fortement de découvrir ce classique de la littérature fantastique américaine. Pour ma part, malgré un type d'écriture particulier, cela m'a donné envie de découvrir de nouveaux romans de cet auteur si plein de justesse dans son anticipation du monde à venir.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Dans un futur indéterminé, les livres sont devenus des objets subversifs, donc formellement interdits.
Eh oui, sachez-le, amis babéliotes : la lecture, c'est dangereux !
La lecture est dangereuse, avant tout, parce qu'elle permet de penser, de réfléchir : c'est gênant pour le pouvoir en place.
Dame ! Où va-t-on si les citoyens se mettent à penser par eux-mêmes au lieu de vivre une petite vie sans histoire et de suivre un chemin tout tracé ? On ne va tout de même pas tolérer le désordre que cela engendrerait !
Le prêt-à-penser, il n'y a que ça de vrai !
Alors, ce prêt-à-penser, le pouvoir l'impose par la force. Et puis tout le monde finit par y trouver son compte. Parce que les citoyens, détournés de la lecture, sont amenés à d'autres activités et sont finalement heureux. Heureux de ne plus penser.
Ça doit reposer !
Mais attention, l'inaction pourrait être dangereuse. Elle pourrait conduire certains à se poser des questions, et finalement... à penser.
C'est rebelle un cerveau, ça veut penser.
Alors, on n'est jamais trop prudent, il faut combler le vide, ne rien laisser au hasard. Il faut occuper les cerveaux.
Et quoi de mieux pour cela que des écrans ? Des écrans géants allumés en permanence sur tous les murs de la maison ? Des écrans sur lesquels s'agitent sans cesse une galerie de personnages pathétiques dont les habitants hébétés suivent les "aventures", allant même jusqu'à les considérer comme étant leur "famille" ?
Ainsi, les gens sont heureux, et le pouvoir (qui n'a jamais aussi bien porté son nom) agit sans entrave : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Enfin, presque tout. Parce qu'il y a quelques récalcitrants.
Qu'à cela ne tienne : ils sont traqués sans répit et impitoyablement éliminés.
Par des pompiers.
Oui, des pompiers ! Par une géniale inversion des rôles, ceux qui sont chargés de faire régner l'ordre sont des pompiers. D'un genre un peu particulier. Les brigades sont super organisées et équipées, les lances crachent du pétrole au lieu de déverser de l'eau. Toute maison de contrevenant est impitoyablement brûlée, réduite en cendres du sol au plafond.
Avec ses occupants.
Sans état d'âme, puisque c'est pour le bien de la société.
Je trouve incroyable de penser que Ray Bradbury a écrit ce roman en 1953 ! Ce texte qui fait froid dans le dos est tellement moderne, tellement actuel... hélas.
Dans l'Histoire les dictatures ont toujours poursuivi les écrivains, ces gêneurs qui offrent au peuple de la matière à penser.
Je pense, entre autres, à Alexandre Soljenitsyne ou au poète Ossip Mandelstam en Russie, mais les exemples sont légion, partout et à toutes les époques. Les pouvoirs totalitaires voient toujours d'un très mauvais oeil tout ce qui pourrait amener le peuple à penser hors des cadres, hors de la pensée unique imposée. Ils traquent donc tous ceux qui à travers la littérature ou plus généralement la culture constituent un danger.
Et en plus de poursuivre les auteurs, ils n'hésitent pas à détruire des oeuvres. Des livres, mais aussi d'autres objets, comme les magnifiques Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan démolis en 2001 par les talibans.
Pourquoi ai-je écrit que ce roman était très actuel ? Parce que je crois profondément que nous vivons la même situation.
En France, en 2018. D'une façon plus insidieuse, mais tout aussi réelle.
L'effondrement du niveau des apprentissages scolaires dans notre pays est tel qu'il devient flagrant et ne peut plus être nié. Notre système public d'éducation, autrefois si performant, "forme" actuellement des générations d'élèves qui lisent très mal, ne maîtrisent pas la grammaire élémentaire et disposent d'un vocabulaire ultra réduit. Pour la grande majorité d'entre eux, il n'est hélas plus besoin d'interdire les livres : ils ne lisent pas. Ils ne lisent pas parce que lire est une activité, pour eux, désagréable et trop complexe compte-tenu de leur niveau. Et totalement inintéressante.
Parallèlement, ils sont abreuvés d'écrans sur lesquels ils passent le plus clair de leur temps.
Ray Bradbury l'a imaginé, mais nous, société française l'avons fait.
Fabriquer des générations de citoyens privés de culture, privés de véritable réflexion, occupés pour ne plus penser.
Des citoyens-moutons, manipulables à souhait.
Ce qui m'a amusée dans le roman me terrifie dans la vie réelle.
Jamais le terme de "pouvoir" pour désigner les dirigeants d'une société n'aura autant pris ce sens que maintenant. Ceux qui tirent les ficelles se réjouissent de voir à quel point leur prêt-à-penser fonctionne. Les médias relaient en boucle ce qu'il est de bon ton de penser, les "débats" n'en sont pas car qui pense hors de la pensée unique est hué, conspué, et réduit au silence.
Le prêt-à-penser est imposé, c'est la norme bien-pensante.
C'est terrifiant.
Quand on pense qu'un dirigeant de grande chaîne de télévision s'est vanté de vendre du "temps de cerveau disponible", les écrans géants des maisons de Fahrenheit 451 ne sont pas loin.
Alors, que faire pour éviter que ce terrible roman ne devienne réel ?
Résister !
Lire et faire lire autour de soi. Partager cette curiosité qui garde nos cerveaux éveillés.
Faire vivre l'instruction et la culture.
C'est indispensable, c'est vital !
Une lecture choc que je recommande à tous, adultes ou adolescents.
Mon fils de quatorze ans avec qui j'ai lu ce roman (nous aimons partager des lectures) a adoré, et nous avons eu pendant et après la lecture des discussions passionnantes.
Je rajoute une petite remarque : mon édition (folio science-fiction) comporte une préface très intéressante du traducteur, Jacques Chambon. On peut y lire ceci, écrit par Jean d'Ormesson dans le Figaro du 10 décembre 1992 au lendemain de la suppression de l'émission littéraire "Caractères" animée par Bernard Rapp sur France 3 : "On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence. La censure, aujourd'hui, est vomie par tout le monde. Et, en effet, ce ne sont pas des livres d'adversaires, ce ne sont pas les idées séditieuses que l'on condamne au bûcher de l'oubli : ce sont tous les livres et toutes les idées. Et pourquoi les condamne-t-on ? Pour la raison la plus simple : parce qu'ils n'attirent pas assez de public, parce qu'ils n'entraînent pas assez de publicité, parce qu'ils ne rapportent pas assez d'argent. La dictature de l'audimat, c'est la dictature de l'argent. C'est l'argent contre la culture [...] On pouvait croire naïvement que le service public avait une vocation culturelle, éducative, formatrice, quelque chose, peut-être, qui ressemblerait à une mission. Nous nous trompions très fort. le service public s'aligne sur la vulgarité générale. La République n'a pas besoin d'écrivains."
Triste, mais vrai.
Alors, résistons !
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Un livre visionnaire qui décrit le drame d'une société dystopique sans livre bien sûr, mais sans idée, sans parole, sans échange, sans contradiction ni contestation et où tout n'est plus que distraction solitude et désespoir. Une écriture poétique et poignante -François Truffaut adapte Fahrenheit 451 au cinéma dès 1966- effrayante et glaçante tant elle pourrait paraître prophétique, et où s'affrontent sans cesse la glace le feu le froid et la fournaise menant à la mort de l'amour, de la famille, de l'empathie ou de la compassion, de la culture et des civilisations …
70 ans après sa première parution, un livre lumineux et moderne, terriblement contemporain, un petit chef d'oeuvre !

Fahrenheit 451 a été publié en 1953 aux USA, et a reçu le prix Hugo du meilleur roman 1954.
Ray Bradbury racontait que cherchant la température à laquelle un livre s'embrase et n'ayant trouvé personne susceptible de le renseigner, il aurait alors téléphoné au poste de pompiers le plus proche de chez lui qui lui aurait donné le chiffre de 451 ºF comme température d'ignition du papier…!

Le premier âge d'or de la science-fiction aux États-Unis se situe dans les années 1920 à 1950. La SF n'est cependant à cette époque qu'une littérature de gare.
Mais dès 1950 se révèlent des écrivains de premier plan comme Philip K. Dick, Isaac Asimov ou Ray Bradbury.

Pour ce 70é anniversaire, les éditions Denoël ont réalisé une jolie cover très futuriste mais résolument « fifty » et le livre est préfacé par Hervé le Tellier ( prix Goncourt 2020 pour « L'Anomalie » )
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Certains livres sont intemporels, Fahrenheit 451 est l'un d'eux! Comment peux t'on imaginer un monde "civilisé" où le fait de détenir et de lire des livres qui "apportent" des connaissances est condamnable ? C'est pourtant ce qui est advenu dans cette ville du futur(?) et le métier de Guy Montag consiste à aller brûler livres et maisons quand le cas se présente . Quel beau métier que celui là ! D'ailleurs a t'on besoin de livres quand l'image, les écrans muraux du salon, la vitesse, les sports collectifs vous apportent tout ce dont vous avez besoin? Il n'est plus question ni d'apprendre, ni de réfléchir, à quoi cela peut il bien être utile ?
La vie et le destin de notre pompier vont basculer quand sa route croise celle de Camille McClellan, il suffira de quelques paroles , de quelques regards et d'une petite question "toute bête" êtes-vous heureux?
A partir de cet instant le regard de Guy Montag sur le monde qui l'entoure va changer , progressivement il va entrer en résistance et devoir affronter ce qu'il s'est mis à haïr ; sera t'il seul sur le chemin ou d'autres le rejoindront ils?
Dystopie certes mais qui dit que.... roman d'anticipation mais jusqu'à quand? que de questions, que d'interrogations une fois lue la dernière ligne, cri d'alarme, alerte généralisée, ne laissons pas l'encre sécher dans les stylos, soyons vigilants tout peut arriver .......
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Comment donner son avis sur un classique de la science fiction ?
Honnêtement, je ne suis pas entrée dans l'histoire. J'ai eu beaucoup de mal à imaginer les scènes, les personnages, le contexte. Quelque chose m'a dérangé dans la façon d'écrire de Ray Bradbury, sans pour autant mettre le doigt dessus...
J'en ai ressorti quelques citations, mais c'est tout. L'histoire en elle-même m'a paru confuse. Bref, un livre que j'oublierai probablement vite...
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S'il y avait un livre à apprendre par coeur
en premier lieu pour se souvenir de ce qu'est un livre, la passion des livres et de ce qu'elle peut susciter chez les esprits totalitaire d'envie de détruire tous les livres
mais aussi pour donner à chacun l'envie de lutter contre cette disparition par tous les moyens
assurément ce serait en premier lieu Fahrenheit 451.
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