Dynamisée par la retranscription sur papier d'une discussion entre les quatre auteurs, la lecture de l'ouvrage est très agréable. Tour à tour dans les faits, le contrepoint historique et le renouveau continuel des faits, les auteurs nous font rentrer dans les débats qui font rage dans les laboratoires autant que dans la rue, les salons ou l'école. Les êtres humains sont ici présentés dans toute leur pluralité, leur insatiable curiosité et leur ouverture sur le monde à travers des récits tortueux et plein de surprises depuis, au moins, les débuts de la préhistoire humaine.
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Nicolas Teyssandier: [...] Ce qu'on constate pour ces périodes reculées de la Préhistoire eurasiatique, c'est d'abord l'extrême diversité des solutions techniques utilisées d'un bout à l'autre du continent. Autour de -500 000 ans environ, apparaissent des cultures à bifaces (dites acheuléennes), ces objets de pierre taillée sur les deux faces qui existent en Afrique dès 1,7 millions d'années. En Europe, cet objet emblématique semble bien faire l'objet d'une réinvention totalement indépendante du phénomène africain. Ceci nous permet d'introduire que, tout au long de l'évolution humaine, des groupes humains ont pu disparaître, emportant avec eux leurs savoirs, leurs connaissances, leur culture.
Bruno Maureille: [...] Si on diffusait un peu plus de connaissances sur la variabilité biologique humaine - pour me limiter à ce point là - dès les petites classes d'école primaire, on pourrait résoudre bien des questions de racisme fondé sur les différences anatomiques. Cela ne supprimerait pas toutes les causes du racisme, mais cela amènerait petit à petit un savoir dans toute la population qui éliminerait une part importante des fondements du racisme.