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Henrý Kiljan Albansson (Traducteur)
EAN : 9782864247364
240 pages
Editions Métailié (03/03/2011)
2/5   18 notes
Résumé :

Eva Einarsdottir se sépare de son fiancé et rentre chez elle en Islande après avoir vécu à New York. Une vague relation lui prête un logement au centre de Reykjavik, dans une tour high-tech équipée des technologies dernier cri en matière de sécurité et de surveillance. Eva veut prendre le temps de s'installer dans ce pays qu'elle ne reconnaît plus, les pêcheurs ont disparu et cadres de banqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
L'Islande déshumanisée de Steinar Bragi
Le polar nordique, qui se présente comme le porteur de mauvaises nouvelles dans les démocraties censément idylliques d'Europe du Nord, compte désormais un nouvel agitateur des consciences en la personne de Steinar Bragi. le romancier a écrit Installation (Konur) juste avant la crise qui fit vaciller l'Islande, au moment où Reykjavik, devenue une véritable usine financière à l'écart du monde atteignait un seuil dangereux.

Steinar Bragi a écrit un thriller terrifiant, vertigineux, qui parle de la déshumanisation du monde et de la vacance de l'art, de la place faite aux femmes devenues de vulgaires produits de consommation, des choses dont on se sert pour accomplir des desseins délirants. Ici, pas de cadavre fumant ou refroidi pour point de départ mais l'errance d'une femme portée par sa douleur et dont le nom, Einarsdottir, semblait la prédestiner à une existence solitaire [1].

Eva, artiste dilettante et, de son propre aveu, paresseuse, décide de quitter New York pour suivre son ami en Islande, son pays d'origine. La séparation définitive du couple semble inévitable mais Eva ne peut pas encore s'y résoudre. Une vague relation de travail lui prête un logement au centre de Reykjavik, dans une tour high-tech équipée des technologies dernier cri en matière de sécurité et de son corollaire : la surveillance. Eva décide de renouer avec l'Islande et arpente la ville, de préférence sous la pluie, à la recherche de sensations perdues et de souvenirs d'enfance. Puis, peu à peu, son humeur change et ses belles résolutions d'une vie saine sous le climat islandais s'envolent sur l'aile d'un corbeau. Elle sort de moins en moins de ce curieux appartement, toujours propre, aux meubles design, blancs, aux angles saillants. Des cauchemars l'assaillent, elle fait d'étranges rencontres, se laisse envahir par une voisine, a l'impression qu'on l'observe. Une tension s'installe. Une sensation de menace, d'abord diffuse, s'intensifie à mesure que l'oeuvre progresse. Qu'est-ce qui ne va pas dans cet appartement où le chat qu'elle devait en principe nourrir ne fait que de rares apparitions ? Par où s'échappe-t-il ? Lors des quelques sorties que se permet encore la jeune femme à travers la ville, elle a des hallucinations visuelles, métaphores de la vision de l'Islande déshumanisée que nous montre l'auteur : « Elle ne savait plus où étaient tous les gens mais à la lisière de son champ de vision, lorsqu'elle tournait la tête, elle avait l'impression que quelque chose se cachait d'un bond, des enfants négligés – des femmes soûles traînaient dans les passages entre les maisons, s'asseyaient sur leurs talons, expulsaient des tas d'oeufs jaunes et le week-end venaient des hommes soûls qui mettaient leur bite à l'air, les arrosaient de sperme et une semaine plus tard des enfants sortaient en rampant dans la rue, étaient piétinés dans le goudron sous les semelles, balancés à coup de pied dans les égoûts ou projetés contre un mur. »

Peu à peu, Eva, effrayée par le dehors, renonce à ses promenades sous la pluie. Des questions la taraudent sans cesse : que fait-elle exactement dans cet appartement ? Pourquoi l'y a-t-on installée puisqu'il est évident qu'il n'y a ici ni chat à câliner, ni plantes à arroser, ni ménage à faire ? Ce masque dans le mur de la chambre, est-ce une oeuvre d'art ? Un masque mortuaire ? Pourquoi est-il placé à cet endroit ? Enfermée dans ce lieu inhospitalier, Eva ne s'y sent pourtant pas plus mal qu'ailleurs et même plutôt mieux : « Tout dans sa vie était changé ou c'est ce qu'il lui avait semblé au début ; puis s'accentua son soupçon que peu avait changé, en fait, sauf éventuellement une « représentation » de sa vie ; ce sentiment de perplexité, de reddition et d'être enfermée en elle-même qui l'avait suivie si longtemps, avait enfin revêtu une apparence réelle : les murs intérieurs étaient maintenant extérieurs, et elle pouvait ainsi mieux formuler le problème pour elle-même. »

Le rythme du roman ensuite s'accélère et Eva, tout comme le lecteur pantois, est emporté dans un tourbillon de visions horribles, réelles ou fantasmées ? Réel, fiction, mise en scène, on a la tête qui tourne et les neurones en ébullition jusqu'à la fin, inattendue et pleine d'étrangeté.

Ce roman est aussi une formidable analyse de la fragilité psychologique des individus, atteints de névroses narcissiques, tour à tour manipulés et manipulateurs.
via http://www.larevuedesressources.org/l-islande-deshumanisee-de-steinar-bragi,1921.html
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Roman islandais peut être mais surtout vision du monde culturel dans l'art contemporain.
Une spirale démoniaque nous entraîne assister au spectacle de l'aliénation d'une femme dans un espace clos.
Le milieu de ces artistes qui préparent des "installations" et qui ont une vision déconcertante de l'élément féminin qu'est l'Homme!
L'homme avec un petit h, présenté comme étant le seul Homme avec un grand H, la femme étant inexistante et ne pouvant servir que comme support !
La dénonciation de ce milieu est glaçante et s'étend bien plus loin que dans le seul contour de ce petit pays qu'est l'Islande !
Le style est parfois difficile, mais est ce le style ou la traduction un peu heurtée du texte qui parfois ne semble pas restituer avec beaucoup de finesse les propos de l'auteur !
Si quelqu'un est capable de lire ce texte en islandais, il pourra peut être répondre à mon interrogation.
Installation paru en 2011 en France
Excursion Paru en 2013 ne semble pas avoir été mieux compris par les babelionautes
La difficulté du style ou de la traduction semble persister...
Alors j'attendrai un jour plus clément où la curiosité m'incitera à retourner tâter des autres textes de cet auteur.
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Eva est islandaise, artiste, paumée, meurtrie par sa vie de femme, revient avec son ami en Islande. Eva s'installe dans un appartement, prêté par une vague connaissance faîte à New York, un avocat d'affaires. Pour ce prêt, Eva devra s'occuper du chat et arroser les plantes.
A son arrivée, il n'y a pas de chat et aucune plante n'est dans l'appartement.La vue de celui-ci est magnifique, de hautes technologies sont installées dans cet appartement. Ce que cache et va révéler cet appartement, est tout autre.
Elle va essayer de reprendre gout à la vie, arpente la ville, sous la pluie. Elle est à la recherche de ses souvenirs d'enfance. Puis son humeur change.
Eva va peu à peu se refermer sur elle-même, elle passe de longues heures à boire. Un étrange malaise s'instaure. Elle reçoit des mails étranges. Elle se sent prise pour cible. Une locataire en sait beaucoup sur elle. Elle se sent surveillée, de sa télévision, sur le canal 14, elle peut voir la vie de cette étrange tour. l'étau peu à peu se referme sur elle. Les cauchemars commencent, prise au piège dans son appartement. Un masque étrange est fixé au mur. l' installation d'art sadique, retransmission sur l'écran de télévision, Eva va vivre une descente aux enfers des plus monstrueuses.
Le rythme du roman ensuite s'accélère et Eva, tout comme le lecteur pantois, est emporté dans un tourbillon de visions horribles, réelles ou fantasmées ? Réel, fiction, mise en scène.

L'auteur explore l'horreur, dans toutes ces formes.
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Eva Einarsdottir se sépare de Hrafn, son fiancé, et quitte New York pour revenir en Islande. Emil Thorsson, un avocat qu'elle connaît peu, lui prête un logement luxueux et moderne, au centre de Reykjavik. Peu à peu, elle sort de moins en moins de cet appartement, elle fait des cauchemars et rencontre des gens étranges.
Avec ce texte hermétique, Steinar Bragi nous offre une vision très sombre de l'Islande. Une Islande en crise, totalement déshumanisé. Reykjavík la capitale est devenue une plateforme tournée uniquement vers la finance et le profit. Un thriller psychologique où l'on suit la descente aux enfers d'une jeune femme fragile. Eva est une artiste amateur, elle n'a pas de véritable statut social, elle est comme piégé dans cette appartement aseptisé qu'elle occupe et où même les plantes vertes et le chat dont elle doit prendre soin lui joue des tours. Mais alors Eva est-elle victime d'une manipulation incroyable ou alors est-elle devenue folle et victime d'hallucinations. Ce qui est certain c'est que son histoire nous bouscule, elle nous oppresse, nous tremblant avec et pour Eva. Eva ne serait-elle pas devenue une sorte de bête de foire. Entrainée malgré elle dans une expérience comme un happening artistique qui la placerait au centre d'une oeuvre contemporaine.

Mais ce n'est pas tout
Dans un monde ultra connecté, l'auteur nous propose une interprétation de ce que pourrait être notre vie dans un monde déshumanisé, un monde où l'ultra libéralisme serait aux commandes et où même l'Homme n'aurait plus qu'une valeur marchande. Alors que dire de la place de la femme.
Une écriture ténue, parfois sibylline qui fait de notre lecture, un moment éprouvant et pourtant intense. Installation est un livre qui se mérite et qui ne se lit d'une traite. Il faut prendre son temps pour l'apprécier pleinement. Mais l'expérience vaut vraiment le coup. Car à n'en pas douter Installation est un roman prophétique

Lien : https://collectifpolar.com/
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Eva Einarsdóttir se sépare de son fiancé et rentre chez elle en Islande après avoir vécu à New York. Elle a connu un drame trois ans auparavant, ayant perdu son bébé de deux mois. de retour dans son pays natal, elle emménage dans un appartement ultra sophistiqué, avec toutes les nouveautés en terme de sécurité et de technologie. Mais son pays a bien changé, les pêcheurs ont disparu et cadres de banques et traders ont envahi la ville.

En contrepartie de cet appartement, elle doit s'occuper des plantes et du chat. Sauf qu'il n'y a ni plantes, ni chat dans le logement. Dans la chambre, au plafond, une moulure en plâtre en forme de masque semble la regarder. Difficile de dormir avec cette menace en face d'elle. Dans cette tour, seuls quelques habitants résident là. A commencer par une voisine qui devient très vite envahissante. Sans compter le gardien, qu'elle peut regarder à l'aide d'une caméra et qui se masturbe la nuit. Ainsi que des voisins, un couple, dont les conversations sont bien étranges.

Petit à petit, Eva va se renfermer sur elle-même, ne vivant que par les informations qu'elle regarde sur Internet, la télévision ou le programme qui retransmet les caméras de surveillance de la résidence. Les cauchemars apparaissent, la solitude s'installe comme quelque chose de rassurant, et elle se retrouve enfermée dans une tour qui ressemble à elle-même.

De la vie de Eva, on découvre petit à petit les événements, ceux d'une jeune artiste fainéante superficielle. Ce qu'elle reproche aux autres, c'est aussi ce qu'elle est elle-même. Puis le mystère s'installe, les voisins font connaissance, disent des choses qui sont en contradiction de ce qu'elle apprend le lendemain. Même l'amie de son ami, celui qui la loge, s'avère morte, suicidée.

L'ambiance devient bizarre, glauque, jusqu'à la deuxième partie où on navigue entre rêve et réalité, entre délires alcooliques et actes idiots voire dangereux. Les pièces changent de couleur, changent de forme, Eva subit des violences ou bien ce ne sont que des punitions. Est-elle victime de ses rêves, de ses désirs ou de séquestration. On nage en plein surnaturel jusqu'à un final surprenant.

Ce programme parait bien alléchant. Mais c'est sans compter l'écriture, bourrée de fautes de grammaire, de mots mal utilisés, ou de mots utilisés à la place d'autres. Est-ce de la faute de l'auteur ou bien du traducteur ? Je ne sais pas, mais certains passages sont agaçants, certaines expression involontairement amusantes et m'ont sorti de cette histoire. C'est en tous cas une histoire pas comme les autres, bigrement originale à mi chemin entre un huis clos et du David Lynch, dont je ne suis pas sur d'avoir compris la fin. Je n'ai pas trop aimé celui là, mais je relirai probablement son prochain roman.
Lien : https://blacknovel1.wordpres..
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critiques presse (1)
Actualitte
27 juin 2011
Une histoire qui fait souffrir. L’angoisse d’Eva affecte le lecteur ; il redoute alors chaque page qu’il tourne. […]
A lire peut être comme une expérimentation artistique, en tout cas, trop éprouvante pour la recommander personnellement. A vous de voir maintenant quelles sont vos limites.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
«Les islandais étaient de piètres papoteurs, et même encore plus mauvais dans la pratique du cloisonnement des classes sociales, peut-être parce qu’il n’avait jamais pu reconnaître son existence dans le pays ; ils étaient incapables de mélanger l’humeur avec les gens qui avaient du pouvoir sur eux…… »
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Les apparences sont trompeuses. Lorsque des meurtriers en série sont arrêtés - pourquoi tout le monde est toujours aussi surpris devant les vingt ou trente ans pendant lesquels le cannibale meurtrier de l'appartement d'à côté a été "si normal", comme si le mal avait un visage, comme s'il était une déviation, "anormal", mais pas la nature elle même et au plus profond de nous tous, inégalement bien réprimé.
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Boire était retourner la longue vue, l'ambition ou l'intention qui se dirigeait vers l'extérieur et entraînait les conflits dans ce qui en langage quotidien est connu sous le nom de réalité, mais qui n'était rien que du vent.
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À chaque personne il était attribué une petite surface ou tranche de vie - "une aire de jeux", qu'il était question de faire d'une certaine manière "sienne", en adopter les règles, diriger ses désirs et ses rêves selon les droits chemins à l'intérieur de ce petit lopin de terre et récolter ou ensemencer en harmonie avec la façon dont ça réussissait.
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« Rappelle-toi seulement de ne pas trop penser, ne laisse pas tes pensées creuser des trous dans lesquels tu tombes et tu te perds. »
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