On ne peut imaginer en France la "popularité", la puissance, le rayonnement de Jimmy Hoffa, figure américaine d'un syndicalisme violent, politique, et lié aux mafias, surtout italiennes.
Un syndicaliste bénéficiant via sa structure d'une manne financière énorme, d'une armée de combattants dévoués et d'une milice spécifique efficace, y intègrant jusqu'aux tueurs mafieux.
La disparition d'une pointure de l'histoire moderne des USA, figure hors normes comme seule l'Amérique semble pouvoir en exuder, la passionne depuis les années 1975.
L'auteur,
Charles Brandt, ex-procureur du Dalawere, a réalisé un remarquable travail de rédaction à partir des nombreuses discussions officielles ou informelles, lors de déplacements personnels avec son sujet, Franck Sheeran " l' Irlandais".
Au fil de ces relations étalées sur une période de plus de 20 ans, ce dernier se confesse et se livre par petites touches à ce confident juridique qui sait écouter, interpréter, questionner en temps voulu sans brusquerie, et retranscrire.
Pkus qu'une compilation d'entretiens, ce recueil se lit en fait comme un polar, reprenant et décrivant le destin d'un tueur au service de la plus puissante organisation criminelle du pays, et capable d'expliquer la disparition de Jimmy Hoffa.
Brandt retranscrit la vie "professionnelle" et privée de Sheeran, et l'intègre parfaitement dans les remugles de l'histoire intime et publique des USA depuis les années 50, expliquant comment un irlandais tête brûlée devient un homme de main de confiance de mafieux reconnus, après avoir combattu sur tous les fronts italiens de la seconde guerre mondiale, et survit à son propre étonnement jusqu'à un âge avancé.
Avec un tel sujet, il n' est pas étonnant que Scorcese s'en soit servi de scénario de film, ses thèmes de prédilection, violence, mafias, politique, pesonnages véreux, et l'époque abordée ne pouvaient que lui plaire. Par contre n'ayant pas vu ledit film je ne sais pas s'il est fidèle au livre.
Petite curiosité et anecdote,
Joe Biden est mentionné en tant que jeune politicien de terrain.
La postface n'a qu'un intérêt très relatif et est dispensable, n'amenant pas grand-chose de nouveau voire gachant un peu le plaisir de la lecture de l'ouvrage. L'auteur explique pourquoi il est sur que sa version est réelle et pourquoi elle est la meilleure, en partie grâce à lui.