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EAN : 9782070749539
335 pages
Gallimard (30/09/1997)
2.5/5   4 notes
Résumé :
Louis, quarante ans, est peintre.
Il peint des forêts et des géants. Il a une femme, Sarah, et une maîtresse, Sibylle, et puis aussi quatre fils. Loin des forêts, le monde perd de plus en plus de son sens. C'est ce qui le bouleverse dans sa banlieue de Malakoff chaque fois qu'il se demande quoi peindre et comment, chaque fois qu'il tente d'y voir clair en lisant les faits divers, les crimes de clochards dans le journal de la Nuit, chaque fois qu'il refait le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Tant le titre de ce livre que son résumé en quatrième de couv me plaisaient, tant j'en ressors perplexe.
L'histoire commence comme prévu, celle de Louis, peintre, amoureux des forêts et de deux femmes une « légitime » avec laquelle il a quatre petits Louis et une autre non, parce qu'il ne peut choisir.
Côté peinture, il explore les mythes, les géants, rien que ça ! Pour ça il lui faut des trognes pour modèles, des gueules de l'emploi, ce qui l'amène à fréquenter tous les lieux possibles où la misère est susceptible de laisser des traces de ses ravages. Au « Coeur-Français » où il donne un coup de main qui lui permet de respecter la dignité des clients et où il rencontre Sibylle, bénévole dans ce resto du coeur et sa bénévole à lui.
Dans cette première partie, il erre dans les bas-fonds de Paris, dans ces milieux « underground » et ses hiérarchies, où il quête ses inspirations et opportunités créatrices pour ses titans ; on entre de plein pied dans la marginalité urbaine. Loin des forêts, la marginalité sociale a regagné l'espace public urbain et l'auteur nous fait partager l'angoisse de Louis et nous oblige à réfléchir sur les concepts d'identité, de dignité, de solidarité dans nos sociétés, et même de guerre sociale, même si elle n'est ici exprimée que de manière sous jacente.

Parallèlement à cela, il y a bien sûr le sujet de l'art, mais l'art en relation avec la marginalité, ce qui n'est guère de mise, celui-ci appartenant à la sphère de l'esthétique et de la consommation culturelle, la marginalité, par définition en est exclu. Quid donc de la construction d'une identité culturelle…. Enfin, quantités de questions viennent à nous être posées, comme aussi celle des jeux vidéo, du moins de certains, propres à trafiquer les esprits, voire jusqu'à la paranoïa.

Enfin beaucoup de point d'interrogations intéressants au début de ce livre, même s'il ne se passe pas grand-chose finalement, en terme d'action, mis à part le meurtre gratuit d'un SDF … faut ça ?

Par contre, plus on avance dans ces quand même 400 pages bien sonnées, plus la brume s'épaissit, les personnages, pourtant peu nombreux disparaissent et on ingurgite (le mot ne me semble pas trop fort, car j'ai eu l'impression qu'on m'avait mis un entonnoir pour me gaver), des digressions thématiques des plus variées qui s'emboîtent les unes dans les autres et qui m'ont semblé sans queue ni tête, mais hélas avec peut-être parfois un peu trop de « queue » à mon goût, un magma qui m'a semblé comme un tout et un n'importe quoi, qui peut-être voulait traduire la dérive de notre Louis, une perte désespérée de ses repères ?… En tout cas la perte des miens à coup sûr, à tel point que j'avais hâte d'en finir avec ces phrases qui s'étalaient sur deux, voire trois pages sans le moindre point final, et qu'il faut reprendre je ne sais combien de fois pour comprendre à peu près de quoi il s'agit …

En d'autres termes, ce livre m'a beaucoup dérouté car on passe finalement du narratif à un questionnement tout azimut, comme si la marginalité avait bousculé la forme littéraire elle-même.

Et en d'autres termes encore, je ne suis pas du tout à l'aise avec ce livre et encore avec l'auteur, ma misérable tentative de compréhension que j'ai consenti à partager n'a qu'un égoïste dessein : que vous le lirez et m'apporterez quelques lumières.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Ils devaient être ivres morts, ou bien défoncés avec des amphétamines, complètement surexcités, et ils s’étaient dit tout simplement : « Et si on foutait le feu au vieux pendant qu’il pionce ? » ou quelque chose dans ce genre, une sorte de farce un peu dure, c’est ce qui est toujours réconfortant avec l’homme, jamais moins bas qu’on pourrait le penser, et ouvert à la connerie par une baie immense, vue imprenable.
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Louis connaît ces attitudes, .... les pauvres ne sont pas reconnaissants de ce qu'on fait pour eux. Ils ne sont pas humbles, même s'ils sont abattus, ils ne s'excusent pas de ce qu'ils sont, de ce qu'ils ne sont plus, de ce qu'ils n'ont plus. Ils ne regardent pas les bénévoles du Cœur-Français comme ds anges venus du Ciel avec du pain, de la soupe et de bons sentiments. Ils ne doivent rien à personne, pas un mot, pas un sourire. Les bénévoles, hommes ou femmes, un peu blessés au début, ont vite fait leur examen de conscience.
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Ainsi, elle est bénévole aux gîtes du Cœur-Français, chaque hiver, deux matins par semaine. Comme toujours, il entre un calcul égoïste dans cette charité, une façon de liquider avec un tiers inconnu une partie des dettes qu’on peut avoir auprès d’un proche, et c’est pour elle une des écoles du nouveau métier qu’elle a choisi d’exercer, celui de thérapeute pour lequel elle a, par tempérament autant que par son histoire, des dispositions évidentes.
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On attend des nouvelles de la science, pour nous expliquer comment l'information emprunte certaines molécules qu'on n'a jamais cherché à interroger, un système d'investigation et de communication bien plus fin que les virus. L'épiderme, l'oreille et les yeux enregistrent en provenance de l'autre des signaux dont l'autre n'est en rien prévenu et sans qu'on le sache le tout est mémorisé, connu et incognito.
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Elle lui dit que c’est un peu comme cela qu’elle voit parfois son métier de thérapeute, plongeuse agréée pour expéditions intimes, bien qu’en fait la plupart du temps ce soient les gens qui apportent eux-mêmes le bocal d’eau sale où ils se noient.
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