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EAN : 9782898220296
204 pages
Héliotrope Editions (20/02/2021)
3.57/5   22 notes
Résumé :
L'action se déroule au cœur de Tokyo, entre une galerie d'art contemporain, le fleuve Sumida et le marché aux poissons de Tsukiji.Un Montréalais retourne au Japon, où son amoureuse a disparu dans des circonstances tout à fait singulières. Ainsi commence cettehistoire d'amour et de deuil, un récit sur la présence des absents.Dans ce roman sensuel et déroutant se croisent une femme aux paupières incandescentes, un peintre serbe, une taxidermiste, des flamants roses et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Vincent est un écrivain montréalais qui retourne à Tokyo 4 mois et demi après la mort de son amoureuse Arai Suzuko. Cette dernière était une artiste singulière et reconnue grâce à son amie Ona Ayumi qui l'a mise en avant dans sa galerie d'art contemporain. Vincent s'installe en location dans le dernier appartement qu'il a partagé avec Suzuko. Il est difficile pour lui de ne pas penser à elle alors qu'il erre dans les lieux où ils avaient l'habitude de se rendre . À tel point qu'il croise son fantôme à chaque coin de rue.

C'est un roman étrange où l'essence de la littérature japonaise entre réalité et rêve est bien contée.

Le roman comporte deux parties. La première raconte le retour de Vincent à Tokyo et sa dérive mentale dans son difficile deuil. "La présence de l'absence" de l'être aimé est si dévastateur et douloureux pour Vincent que ses amis s'inquiètent de ses hallucinations et tentent tant bien que mal de lui changer les idées. Ils le poussent à aller de l'avant. Il va alors rencontrer Kana lors d'un vernissage organisé par Ayumi, une étrange jeune femme aux paupières rouges incandescentes. Puis le roman bascule dans une deuxième partie où l'auteur retrace la relation particulière et passionnelle entre Vincent et Suzuko. Cette seconde partie semble totalement distincte mais elle apporte en fait un éclairage sur des éléments de la première partie.

Le style d'écriture est très particulier. Les phrases sont saccadées à certains moments et sans verbe. Cela renforce l'idée que les pensées de Vincent sont troubles et embrouillées mais aussi que sa vie est en suspension depuis le drame. Cela m'a déstabilisé au début puis ce langage m'est devenu naturel. Ce qui m'a permis d'évoluer dans le monde déroutant, onirique et fantastique de Vincent.

On retrouve dans cette lecture tout ce qui fait la littérature japonaise que j'aime : la poésie, le deuil et ses fantômes, la pudeur, le charnel. Il y a aussi cet aura surnaturel et folklorique avec l'évocation du Kitsune, l'esprit renard, prenant l'apparence d'une jeune femme.

Malgré tout je suis restée à la lisière de cette autofiction dont l'univers est finalement trop intime . Car oui l'histoire de Vincent est bien celle de Vincent Brault. le même prénom et l'exercice du même métier sont des indices solides.

J'ai ressenti le trouble et la mélancolie mais jamais ce vide vertigineux du sentiment amoureux et/ou passionnel. La sensualité du couple est présente mais pas leur sentiment. Leur relation m'apparaît "bizarre" et éphémère comme cet art contemporain en filigrane dans l'histoire. Impossible d'en dire plus au risque de trop en dévoiler. Il faut le lire pour comprendre. Je me dis pourtant que si l'auteur a eu besoin de l'écrire c'est que ça l'a terriblement marqué et qu'il était forcément attaché à cette femme.

"Le fantôme de Suzuko" est une expérience littéraire troublante qui me fait encore cogiter après l'avoir terminé. Je n'arrive toujours pas à me décider si j'ai aimé ou pas. J'ai été un peu perdue avec ce style torturé et complexe où les émotions relevant de l'amour me manquaient. Dans tous les cas je ne regrette pas de l'avoir lu car il me fait encore réagir.
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Le fantôme de Suzuko est la tragique histoire éphémère d'un amour puissant, et du vide laissé par l'ouverture béante de la douleur et des faux espoirs. Vincent Brault nous avait habitués aux univers complexes, uniques et soignés. Celui-ci l'est davantage avec sa plume presque poétique et ses nombreux paliers d'interprétations, où il aborde des thèmes forts et actuels, dont le désastre écologique de Fukushima, la question de l'identité, le siège de Sarajevo, et, etc. Les amoureux de l'art vont apprécier la justesse avec laquelle l'auteur intègre brillamment la notion de performance artistique à l'intrigue. Sa maîtrise de la mythologie japonaise est l'un des rouages du récit. Enchâssée à l'histoire, omniprésente et toujours mystérieuse, elle rend la lecture déroutante. On se demande constamment si un phénomène est de l'ordre du mythe ou de la réalité. Touchant et poignant, ce récit intense est aussi parsemé de passages amusants qui font sourire. La tension dramatique est menée avec brio et rend le fantôme de Suzuko haletant et captivant. L'auteur nous confirme encore une fois son talent. Décidément, Vincent Brault est à découvrir ou redécouvrir.
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Vincent, montréalais, revient à Tokyo sur les traces d'un amour perdu. Là, dans son appartement de Sumida, il a vécu plusieurs mois avec Suzuko, une taxidermiste reconnue dans le monde de l'art.
Aujourd'hui, il erre dans les rues, les jardins, les galeries où ils ont flâné en amoureux. Il croit la voir au coin d'une rue, dans un bar.
Ses amis, Ono Ayumi et le serbe Pavle, tentent de l'aider à sortir de cette dépression qui les inquiète. Il lui propose un travail ou un autre appartement mais Vincent ne peut renoncer à attendre Suzuko . Jusqu'au jour où il rencontre Kana, une jeune femme solaire aux paupières étonnamment rouges et gonflées.
Dans une seconde partie, l'auteur revient sur la genèse de l'histoire de Vincent et Suzuko. En percevant toute l'originalité de la jeune femme, l'auteur nous guide prudemment vers un monde fantastique où les chats peuvent avoir neuf vies.
La ville est le décor idéal pour cette histoire. L'auteur l'arpente à vélo sous la pluie. Une ville moderne aux arrondissements bien différents avec ses petites maison, ses buildings, les eaux noires du fleuve, les jardins et cerisiers en fleurs, son marché aux poissons. Avec toujours cette menace du tremblement de terre. Vincent Brault exprime avec beaucoup de poésie l'absence de l'être aimé. Omniprésent dans tous les recoins de la ville et de l'appartement.
Tokyo est aussi une ville entre tradition et démesure. La galerie d'art d'Ono Ayumi, l'ambition de Suzuko en sont de fantastiques exemples.
Naviguer entre les mondes est l'originalité de ce roman. Grâce à cela, l'auteur nous emmène plus loin qu'une superbe histoire d'amour, plus fort qu'une évocation du deuil.
J'ai aimé que deux ou trois phrases en anglais ne soient pas traduites, que certaines expressions canadiennes y trouvent naturellement sa place. Il n'y a pas de frontières. Ainsi, les fantômes ne sont-ils pas plus réalistes?
L'absente est présente en chaque lieu, dans chaque odeur, dans chaque visage. Tout se confond, tout est possible. Mais l'auteur sait pertinemment où il nous emmène. Et le dénouement est remarquable.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Quel roman. Je suis partie à la découverte de Tokyo avec toute sa démesure. J'ai infiltré le milieu de l'art contemporain, me suis promenée dans divers quartiers, bu énormément dans de petits bars miteux. J'y ai vécu l'amour, le deuil, suivi un fantôme (chose dont je ne suis pas friande). le tout s'imbriquant à la perfection. Bravo!
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A travers cette errance poétique, le fantôme de Suzuko est partout et nulle part à la fois, mais reste ancré dans le coeur de Vincent qui n'arrive pas à l'oublier au point de la laisser errer à ses côtés. 

Vincent Brault est canadien et pourtant sa plume m'a souvent fait pensé à Yoko Ogawa, car elle est imprégnée de cette ambiance particulière que l'on trouve dans les beaux romans japonais, où certains personnages hors normes voyagent entre le rêve et la réalité. 
Le fantôme de Suzuko fait partie de ces livres qui laissent de beaux souvenirs aux lecteurs qui sauront apprécier l'imaginaire de l'auteur pour nous parler de l'amour sans guimauve, mais aussi du deuil sans pathos, mais au contraire avec beaucoup de délicatesse et de poésie


Une très belle découverte et un énorme coup de coeur. 
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critiques presse (3)
LActualite
04 juillet 2023
De retour à Tokyo après la disparition de son amoureuse, un auteur montréalais plonge dans les souvenirs de leur relation singulière, où s’entrechoquaient l’amour et le désir.
Lire la critique sur le site : LActualite
LeJournaldeQuebec
15 mars 2021
Troisième roman pour Vincent Brault, troisième habile démonstration de sa capacité à jouer avec la mort, les cadavres, la disparition.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
15 février 2021
La pénible disparition d’un être cher, des voyages formateurs, beaucoup de lectures, puis l’écriture d’un long journal de vie : voilà ce qui a construit Vincent Brault, l’auteur.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je sillonne le quartier durant une heure. Le kiosque de takoyaki devant lequel nous sommes passés mille fois. L’odeur de pâte grillée. L’huile de coco. La pieuvre. L’atelier de sérigraphie où on brasse aussi de la bière. C’est elle qui m’a fait découvrir l’endroit. Les arbres nus. Le club érotique où on entrait parfois pour rire. Le pachinko de dix étages. Les rues sans trottoirs autour de chez nous. Le canal. On s’y promenait souvent, le soir.
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Video de Vincent Brault (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Vincent Brault
Trois entre­vues en solo et en rafale avec des auteur·rice·s autour d'un même sujet: le voy­age. En pre­mier lieu, l'auteur Vin­cent Brault nous par­lera des raisons qui l'ont mené à choisir Tokyo comme des­ti­na­tion pour la quête de son per­son­nage dans le fan­tôme de Suzuko. de son côté, Annie Per­reault nous fait voy­ager vers la Russie dans Les grands espaces. Finale­ment, Joanne Rochette nous trans­porte en Colom­bie pour vivre le rire de Gar­cia. Ani­ma­tion: Audrey Martel.
Avec: Joanne Rochette, Auteur·rice Annie Perreault, Auteur·rice Vincent Brault, Auteur·rice Audrey Martel, Animateurrice
Livres: Le rire de Garcia Les grands espaces Le fantôme de Suzuko
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