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EAN : 9782020087384
288 pages
Seuil (01/05/1985)
5/5   1 notes
Résumé :
Au fond de moi, dans une petite chambre où il n'y a pas de porte, très loin au-dessus du temps des choses, captive et attentive, c'est ma mort qui m'attend. Regard de bête de proie, grands yeux verts liquides de la dernière terreur : planent et se lèvent comme l'astre au-dessus de l'horizon qui est courbe, tu te souviens ? dit la voix du songe. Yeux de mon assassin, yeux verts qui me prennent et me captivent, ces yeux sont les miens puisqu'ils savent mon nom. Avec L... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
ce livre est sous titré " autobiographie d'une folie", ce qui pourrait le résumer à qui est pressé et impatient. Emmanuel Bresson nous parle de sa schizophrénie avec des mots venus d'ailleurs,des mots tordus pour qu'ils crachent des vérités inhabituelles et dérangeantes, froidement enflammées,logiques et illogiques,des phrases justes, posées comme des diagnostics,des phrases irréfutables et des phrases d'une poésie extraordinaires. Je reconnais que lisant les toutes premières pages j'ai vite buté sur les mots,leurs sens ne m'atteignaient pas mais leur densité me blessaient. je n'étais pas sûre de pouvoir continuer ce voyage de souffrances exacerbées.J'ai eu raison de passer outre,ce livre est magnifique ,et ravageur. Souvent d'une grande profondeur,d'une très grande finesse d'analyse.
D'une grande violence.
D'une grande beauté.
Si un tel degré de solitude peut être beau .
je vais tâcher de sélectionner des extraits pour mieux vous y faire goûter.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
la guérison se situerait dans le fait d'être cru .ainsi soupire mon rêve de fou qui toujours et par besoin se tend vers celui qui saurait.
apprivoisant le trou et jetant le pont de l'image, rompre mon cercle de tous les vices. mon rêve de fou puisque par-delà l'atroce souffrance de désordre, à travers elle et par elle je connais, pour en avoir souvenir, le merveilleux pays où en quintessence d'équilibre et d'harmonie l'un peut sans y penser prendre appui sur l'autre.
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je n'ai jamais embrassé ma mère ,chez nous, ça ne se faisait pas .
l'élan, l'impulsion, l'expression immédiate, l'expression simple, papa ni maman n'en portait la trace .pas le moindre souffle, pas le moindre filet, jamais, c'était impossible. la présence de papa, la présence de maman était incompatible avec l'expression à moins qu'elle ne soit enveloppée dans l'arrière-pensée. devant eux, elle eût introduit un si monstrueux sentiment d'incongru qu'il n'aurait pas été supportable. l'expression, puis la simple vie nue n'était pas soutenable tant 'elle était pour la vue une brûlure. la joie, le plaisir, la tendresse, l'amour, le chagrin , l'amitié, tout était tabou .
tout, et l'on était contraint d'être complice. c'était, institutionnalisé, le viol de nous-même qu'il nous fallait, et son prix que rien ne paraisse, consommer .
tout ce qui aurait pu laisser voir, pour peu qu'on y soit surpris, faisait jaillir d'interminbles pulsions de honte muette
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( à propos de son père) angoisse d'être mêlé, angoisse de perdre la frontière de soi, angoisse d'être surpris, angoisse d'être vu et d'être nu, il fut le plus indécis des hommes que j'ai connus . avec cette énergie de bête qu'ont les noyés lorsqu'ils trouvent un objet qui flotte, il s'agrippait aux vêtements. toute sa vie, l'inventa et le secréta autour de soi, autour de tout. vêtement qui coupe, retranche et retire, comme tu t'agrippais, papa, à ce qui se sait et comme tu haïssais ce qui s'existe, comme tu redoutais le risqué sur soi, le risqué sur l'autre, comme tu avais peur du féminin, peur de l'eau et comme tu savais la rendre méchante, comme tu savais la peupler de monstres. comme il a fallu sous ton regard que mon être se clive et se partage, c'est détournant à la surface, de son image mauvaise qu'il devait se défendre, son image perdue qu'il dut trahir
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il a donc appris à se défier de son cœur et à vivre dans une autre pièce .pauvre type retranché le soir, dédoublé entre ce qui sent et ce qui fait, entre ce qui aime et ce qui agit, pauvre type qui se donne tort d'aimer, pauvre type en tout petits bouts, comme la poussière de par terre, il se révolte mais comme il est docile!. l'amour, c'est toujours l'amour même à 14 ans il ne faudrait pas l'écraser comme une punaise parce qu'il gêne. l'amour, qui n'était pas l'amour, fut repoussé dans l'irréel, les élans confondus avec la tentation prirent le chemin des cimetières tandis que l'image de la femme recevait le sceau de l'impossible, de l'inaccessible et du dominant. sans qu'il le sache encore, son amour était devenu utopie, une espérance abstraite dont la seule réalité était sans doute de rendre possible le fait de s'en passer.
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si l'on n'a pas la force, l'autre est un mur .
tant que l'on n'a pas atteint la base de pierre froide, tant que l'on peut se tenir à l'écart et marcher, on peut avoir l'illusion de partir car il n'est pas de prison si exiguë qu'elle ne permette de se retourner. l'enfance de M qui est une histoire sans autre peut donner l'illusion du début d'une vie elle n' est en fait qu'un angoissant atermoiement. joie si belle, joie si douce, joie de mon jardin, rose éphémère de la Roseraie des absents ressemble à cette lumière de soleil derrière la vitre vers qui s'élance et s'élance encore l'oiseau captif, s'elance et s'assomme. pauvre liberté de l'âme au piquet une rémission de sursis, tel fut, en somme, et rien de plus, le fruit de cette fuyeuse enfance.
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