L'essai présente, notamment en introduction, une belle mise en perspective de la naissance des théories de la communication (cybernétique), sous l'angle d'une nouvelle utopie, et ce avant même l'émergence de l'internet. Malheureusement, le développement est plombé par un parti-pris un peu trop systématique : à trop vouloir démontrer le totalitarisme d'une société "transparente", l'auteur fait des raccourcis bien peu convaincants.
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Je n'ai pas lu ce livre, je l'ai dévoré!
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Rien, plus rien, ne doit désormais se passer dans un coin obscur de l'humanité. La planète communication est parcourue par ceux qui traquent l'ombre dans laquelle peut se commettre, potentiellement, les pires forfaits.
Le scientifique a dès lors une mission fondamentale. Non pas "prendre le pouvoir", mais bien plutôt construire des machines qui dépossèderont rapidement l'homme de cette cette tâche dont il s'acquitte fort mal... . Dans ce sens, la pensée de Wiener est une sorte d'anarchisme rationnelle car il prône une société sans État où les régulations sociales s'opèrent de façon rationnelle.
Wiener, comme tous les utopistes, si l'on en croit le point de vue de Gilles Lapouge, est profondément hostile au manichéisme qui admet l'existence -et la nécessité- à la fois du bien et du mal.
De la même façon, l'analyse implicite de von Neumann, notamment à travers la théorie des jeux, consiste à dénier aux hommes politiques la capacité à diriger rationnellement la société.
Le nouveau modèle de l'homme est rationnel et transparent. La première opération consiste à le détacher de son corps biologique afin de le traiter comme un pur être de communication.
Présentation de l'ouvrage "Le silence et la parole, contre les excès de la communication", Editions Eres 2017, auteurs : Philippe Breton et David le Breton