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EAN : 9782226439345
336 pages
Albin Michel (02/10/2019)
2.97/5   17 notes
Résumé :
[ÉPREUVES NON CORRIGÉES]

Un adolescent cherche par tous les moyens à se prouver qu’il est devenu un homme, quitte à mettre en danger son petit frère influençable ; le temps d’une excursion avec le centre aéré, un gamin des quartiers pauvres découvre la réalité des classes sociales ; à l’occasion d’un stage de capoeira, deux frères tentent de renouer et d’oublier la violence de leur passé familial …

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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Une Amérique toujours fracturée par la question raciale
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Lu dans le cadre du Picabo River bookclub
La collection Terres d'Amerique chez Albin Michel fait partie de mes maisons d'edition préférées. Je suis toujours à l'affût des nouvelles sorties US (traduites en VF).
C'est un recueil de 9 nouvelles dont le thème principal est la quête d'identité d'hommes afro-américains.
Vous savez comme moi que la ségrégation raciale est malheureusement toujours d'actualité.
*
L'auteur, pour chaque nouvelle, dresse des portraits très réalistes d'hommes de tous âges cherchant leur place dans la société. Des tranches de vie , je dirais même des instantanés qui brillent par leur côté ordinaire et simple. Et en même temps, on pourrait penser à des super-héros.

Le rythme est souvent lent, l'auteur place ses personnages dans une multitude de détails, d'environnement complexe pour une immersion totale.
Malgré toutes ces facettes, j'ai quand eu du mal à adhérer à certains récits. Probablement par mon manque de culture populaire américaine.
Parfois j'ai eu l'impression que certains personnages n'avaient pas eu un destin abouti, comme si l'auteur avait voulu arrêter la narration, à nous de la compléter peut-être.
*
Qu'est-ce être un homme? En lisant ces différents parcours masculins, vous aurez un échantillon représentatif des afro-américains d'aujourd'hui, fragiles, impulsifs, solidaires.
*
Un nouveau talent à suivre. Une voix qui va compter.
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Entre Lucky man et moi c'est un rendez vous manqué. Je ne dis pas que l'auteur manque de talent, qu'il écrit mal, qu'il est ennuyeux ou je ne sais quoi. Simplement nous se sommes pas fait pour nous comprendre. Je ne suis pas une lectrice pour ce livre mais j'ai le sentiment que certains aimeront beaucoup.
Pourtant j'ai lu consciencieusement toutes les nouvelles les unes après les autres et aujourd'hui je dois bien avouer qu'il ne m'en reste presque rien. J'ai bien compris que ce recueil traitait de la place de l'homme dans la société, du poids qui pèse sur ces épaules, de la difficulté pour un petit garçon à construire son identité d'homme. Surtout quand cet homme est noir et qu'il évolue dans une société où la ségrégation fait partie du quotidien. Pourtant tout cela m'a laissé de marbre. J'ai eu la désagréable impression de ne faire qu'effleurer vaguement ces sujets.

La nouvelle est un format délicat et tandis que certains excellent d'autres s'y sont cassés le nez. Peut être qu'ici il y a un peu de cela, mais je pense surtout que le style d'écriture m'a déplu.
Le rythme, le tempo commun à toutes les nouvelles, y est pour beaucoup. C'est lent, l'auteur prend son temps, trop pour moi qui finissais immanquablement par décrocher. Pourtant un rythme lent n'est pas rédhibitoire et ne me gène pas forcément mais là ça m'a rendue un peu à cran. Je voulais qu'on en vienne aux faits. Justement quand l'auteur fini par en venir au coeur du problème deuxième frustration de l'ordre du « tout ça pour ça… ? ». Je suis passée complètement à côté du message que l'auteur voulait certainement faire passer et ce à chaque nouvelle...
Et puis surtout je n'ai pas du tout aimé le rôle des femmes dans ces nouvelles. Elles sont présentées soit comme un danger, une sorte de poison soit elles se voient affublées d'un rôle très caricatural. du moins c'est comme cela que je l'ai ressenti et ça m'a beaucoup dérangé.

Je n'ai donc pas apprécié ce recueil que je me faisais pourtant une joie de lire et que j'étais ravie de recevoir. Je remercie d'ailleurs Babelio et Albin Michel pour l'envoi de ce livre.
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Etre un homme...
Cette injonction empoisonne l'esprit des petits garçons depuis leur plus jeune âge. Incidemment, inconsciemment, innocemment, ils sont harcelés par cette nécessité. Toute leur perception du monde sera par la suite influencée par ce qu'ils ont compris dans ces quelques mots. Mais que signifie "être un homme" ? Cela semble si évident. Tout le monde possède un avis sur la question. Tout lemonde a sa petite réponse toute faite. Un homme fait ci, il ne fait pas ça... Mais personne n'a la réponse, laissant des gamins se forger une idée de ce qu'ils pensent que l'on attend d'eux, et qui grandissent en reproduisant des schémas pas nécessairement adaptés,; reproduisant la vaste confusion sur ce que c'est d'être un homme.
Voilà sans doute le thème sous-jacent aux nouvelles constituant ce recueil de Jamel Brinkley, nouveau venu sur la scène littéraire américaine.
Au fil de la dizaine de textes composant ce livre, il met en scène des hommes, jeunes ou vieux, qui cherchent leur place. En se concentrant sur la population noire de Brooklyn et du Bronx, il démontre l'influence sociale de la couleur de la peau , qui s'ajoute au sexe, à l'argent, à un "atavisme" social. Il évite la facilité de la représentation d'une caricature du ghetto. Il préfère la description d'une réalité loin des stéréotypes habituels.
les parcous de vie mis en scène par l'auteur sont variés. Un ado tente de s'affirmer en tant qu'homme en tentant de recréer un moment-clé qu'il a vécu avec son père, quitte à mettre en danger son petit frère. Un homme fraichement sorti de prison suit l'ex de son meilleur ami. Deux étudiants essaient de lever 2 filles lors d'une soirée. Un homme hésite à révéler à un ami qu'il a couché avec sa copine... A chaque récit, un étrange sentiment de regret prévaut. Comme si les personnages avaient été contraints de faire quelque chose et qu'ils n'arrivent pas à assumer. Comme si leurs tentatives d'être un homme les avaient conduit à une impasse.
Le propos de Jamel Brinkley n'a jamais revendicatif. Il n'accuse parsonne. Il parle de masculinité sans tomber dans la toxicité. Il n'est pas question de virilité ou de machisme. Il ne fait pas partie de ceux qui blâment les femmes pour leurs propres doutes. Les femmes n'apparaissent qu'en creux. Si certaines semblent tout aussi prisonnière d'un rôle pré-assignés, d'autres semblent s'être affranchies du fardeau d'être "une femme noire". Femmes fortes, femmes libres qui ne se posent pas le question de ce que cela signifie d'être une femme et ont choisi d'être.
Les différentes histoires qu'il conte montre surtout une construction sociale biaisée qui laisse l'homme confus, prisonnier de réflexes conditionnés. Certains luttent pour en sortir, comme cet homme qui prend conscience du gouffre qui le sépare de son frère lors d'un stage de capoeira. D'autres semblent complètement perdus, comme Wolff, qui, plus de 20 ans plus tard, n'arrive toujours pas à comprendre le comportement de Rhonda et qui se heurte au mur de son indifférence.
Comme dans tous recueils de nouvelles, certaines sont plus abouties que d'autres. D'autant que Jamel Brinkley privilégie l'allusion aux faits. Les récits reposent sur le non-dit. Ils n'en sont que plus touchants.
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Je l'avoue, je ne l'ai pas fini ! Mais, ça ne veut pas dire que je l'abandonne ! Oui, parce que figurez-vous que ce livre est un recueil de nouvelles… et, il y en a neuf ! Alors, oui, ce n'est pas beaucoup, mais elles sont ultra longues.
Je peux vous dire que j'en ai lu suffisamment pour me faire une idée des histoires racontées et de la plume de l'auteur. Comme c'est recueil et que j'en lis tous les cent ans et que tous les trois cent ans, il y a un qui me botte – comme celui-ci : il fait partie de la liste trèèèèès sélective de recueils de nouvelles que je ne regrette pas d'avoir lu ! – je préfère donc prendre mon temps.
Comme ça, vous savez déjà tout ! xD
J'ai lu cinq nouvelles et demies sur neuf ; je bloque sur la sixième parce qu'elles sont vraiment trop longues et comme 1) je n'ai pas l'habitude d'en lire… ça pique et 2) comme c'est un livre centré sur des moments de vie liés à la société américaine fracturée par la couleur de peaux des individus américains… Chose que je n'ai pas du tout l'habitude de lire aussi – il faut l'avouer ! – et surtout lire des livres sur des moments, des tranches de vie comme ça, je n'ai pas l'habitude non plus… alors, vous comprenez que c'est particulier et difficile de lire ce livre d'un coup.
Ce livre fait partie d'une sélection de livres plus, adultes que j'ai en ma possession dans ma bibliothèque. « Lucky Man », c'est des instants de vies racontés d'un point de vue masculin : en effet, se sont des garçons allant de l'enfant à l'adulte en passant par l'adolescent et le jeune adulte nous confessent des épisodes de leurs vies. Et donc, ils peignent à la fois une société qui se montre dure par rapport aux regards des personnes de couleur dites « blanches » qu'elles portent aux personnes de couleur dites « noires et en même temps c‘est une société qui se veut compatissante dans le sens où elle rassemblent – de manière maladroite – ces personnes afin de former une communauté qui leur permettront de s'entraider.
« Lucky Man », c'est aussi un autre tableau qui s'en dégage et qui est porté par le regard des hommes : c'est le regard qu'ils portent sur la Femme. Et, par conséquent, la Femme de couleur dite « noire ». C'est quelque chose que l'on voit et ressent très vite, la Femme est importante dans ce livre, et du coup, je le qualifierais de féministe.
Dans le sens où ils nous dressent, un portait de la Femme libre, forte, indépendante, qui n'a clairement pas besoin d'hommes dans sa vie et en même de la Femme douce et fragile !
A contrario, ils nous dressent un portait tout à fait différent des Hommes – qui là aussi m'a beaucoup frappé. Dans le sens où les Hommes sont montrés comme fragiles, dépendants, et peuvent se laisser aller plus facilement que la Femme. Et en même temps, on retrouve aussi ce côté viril, brutal, impulsif de l'Homme…
Donc voilà… « Lucky Man », c'est vraiment un livre qui décrit une société très réaliste et actuelle !
Concernant la plume de l'auteur, elle est réaliste, lente – parce que les nouvelles sont longues et donc on met du temps à les lire. Mais parfaite pour ce genre d'histoires !
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Allez, je me lance pour l'écriture de cet avis sur un genre qui n'est pas mon genre de prédilection : les nouvelles. Il s'agit ici du tout premier livre de Jamey Brinkley. Il nous entraîne à Brooklyn, il nous entraîne dans le Bronx, surtout, il nous fait découvrir des jeunes garçons, des adolescents, des hommes, des hommes mûrs qui ont tous pour point commun d'être noir dans l'Amérique d'aujourd'hui – et d'hier un peu, parce que les nouvelles sont parfois écrites de manière rétrospective, ou nous entraîne dans le passé des personnages.
Etre un homme, ce n'est pas facile. Être un homme noir qui essaie de se faire une place dans la société non plus. Même si la question du racisme n'est pas abordée de front, elle surgit, tout de même, en filigrane. Lincoln, le héros de « Lucky man », la nouvelle éponyme, aurait-il été pris à partie de la même façon par une femme blanche si lui-même avait été blanc ? Curtis, le héros « d'Une famille », sait que sa condamnation aurait été moindre s'il avait été blanc. Certains ont pourtant très bien réussi dans la vie, comme Wolf, si ce n'est que ce n'est pas suffisant aux yeux de son père, si ce n'est que l'on peut se demander s'il est vraiment heureux. C'est une des rares nouvelles où le personnage féminin qui lui est opposé est aussi fort : Rhonda n'en a rien à faire de ce que l'on pense d'elle, de ce que l'on peut dire d'elle, des états d'âme de Wolf, qui ressemble à tant d'hommes qu'elle a côtoyés dans sa vie. Ah non, je devrai parler aussi de Sulay, la compagne de Carlos, belle-soeur du narrateur de Tout ce que mange la bouche : elle aussi dit ses quatre vérités à son beau-frère, et ce n'est pas son manque de capacité à renouer les liens avec son frère qui l'empêchera elle de mener sa vie avec compagnon et fille.
Oui, je m'intéresse dans ce recueil plus aux femmes qu'aux hommes, même si elles n'apparaissent parfois qu'en filigrane, parce qu'elles sont souffrantes, parce qu'elles ont trop tôt disparu de la vie de leur enfant. Pensée aussi pour Alexis, qui a quitté son mari Lincoln, provisoirement ou définitivement, c'est difficile à déterminer – pour lui. Pensée pour Arlène, qui accueille les gamins du centre aérée dans sa maison, sous le haut patronage de soeur Paméla, et qui espère en avoir enfin un à elle.
Pensée aussi à tous ces garçons à qui on a dit d'être des hommes et qui ne sont pas parvenus à se définir, se construire. Il y a comme un goût amer dans certains textes, dans « Tout ce que mange la bouche » : les deux frères, séparés par la violence qu'ils ont connue enfants, ne parviennent pas à se rapprocher complètement, tout comme le jeune garçon de « La parade J'ouvert 1996 », qui cherche à protéger son petit frère. Même la nouvelle qui ouvre le recueil est tout sauf parfaitement sereine, comme si ces deux jeunes hommes n'arrivaient pas à formuler vraiment ce qu'ils désirent. Que dire également de Curtis, qui finalement prend presque la place de son meilleur ami décédé auprès de sa compagne et de son fils.
Ce n'est pas que ce recueil est inabouti, c'est qu'il nous montre des destins inachevés, remplis d'ombres et de regrets.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La foi tellement tiède de sa mère que l'on ne pouvait même plus parler de "foi". Sa volonté opiniâtre que Rhonda vive elle aussi sans religion. Les mensonges du père Grancher, qui lui faisait croire que ses prières étaient plus que de simples suppliques et génuflexions.
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Les études universitaires ne sont rien d'autre qu'une parenthèse de plusieurs années permettant à des jeunes gens de se jeter avec insouciance les uns sur les autres.
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Video de Jamel Brinkley (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jamel Brinkley
Jamel Brinkley on "A Lucky Man" at the 2018 Miami Book Fair
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