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Brontë : Oeuvres - Bouquins tome 3 sur 3

Raymond Bellour (Éditeur scientifique)
EAN : 9782221067772
1043 pages
Robert Laffont (29/10/1992)
4.69/5   8 notes
Résumé :
Comme Raymond Bellour, il y a plus de vingt ans, l'a révélé en tentant une réévaluation totale de leur œuvre, les Brontë, tout comme les trois mousquetaires, étaient quatre. Patrick Branwell - ses œuvres rescapées le proclament - aurait été l'égal de ses trois sœurs s'il n'avait sacrifié son talent à l'alcool et à l'éther, croyant ainsi écarter la malédiction du presbytère de Haworth. Présentés ici par Bellour, "Le Grand Monde à Verdopolis", "Le Sortilège", "Le Pira... >Voir plus
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'elle parlait, de sa voix indescriptiblement monotone et sèche -une voix sans inflexions ni vibrations- vous aviez l'impression d'être soudainement interpellé par quelque esprit mauvais. ce n'était heureusement qu'une illusion. L'horreur fantastique qu'inspirait Miss Mann n'exerçait pas de ravages profonds. c'était une personne consciencieuse et parfaitement honnête, une personne qui avait toujours accompli ses devoirs avec une rectitude austère, devant laquelle plus d'un Péri humain aux yeux de gazelle, aux tresses de soie et à la langue d'argent aurait reculé avec épouvante. Elle avait connu et supporté toute seule de longues souffrances, pratiqué une abnégation rigide, sacrifié son temps, son argent et sa santé pour des êtres qui l'avaient uniquement payée d'ingratitude. Aujourd'hui, son principal et pour ainsi dire son unique défaut était sa causticité. Une causticité terrible. Caroline était à peine entrée de cinq minutes, que la vieille fille, tout en la maintenant sous la fascination de son effrayant regard de Gorgone, se mit à écorcher toutes vives certaines familles du voisinage. Elle procédait avec une froideur singulière et délibérée; on eût dit un chirurgien travaillant du scalpel sur un sujet inanimé. Elle n'épargnait quasi personne; rares étaient ceux qui trouvaient grâce devant le couperet de sa langue acéré; avec une impartialité impitoyable, elle disséquait toutes ses relations. (...) Pourtant, en dépit de la censure implacable qu'elle faisait peser sur les âmes, elle n'était pas cancanière ni calomnieuse : jamais en effet elle ne colportait de méchancetés. En fait, aucune malignité n'habitait son coeur. Ce fut ce jour-là que, pour la première fois, Caroline se rendit compte de cette vérité, et, toute contrite des jugements injustes qu'elle avait maintes fois portés sur l'acariâtre vieille fille, elle entreprit de s'entretenir gentiment avec elle. Elle fut péniblement frappée de la solitude profonde qui ensevelissait Miss Mann. Elle mesura aussi l'étendue de sa laideur -un teint d'une pâleur exsangue et des traits profondément ravinés. Elle eût pitié de cette pauvre vieille fille solitaire et ses yeux exprimaient clairement les sentiments qui remuaient son coeur.

Shirley
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Nous avons tous, pour la plupart, connu dans notre vie un ou des moments où nous nous sommes crus abandonnés; où, ayant longuement espéré et ayant vu sans cesse nos espérances déçues, nous avons senti notre coeur défaillir de détresse. Ces heures sont terribles, mais bien souvent, elles ne sont que cet instant le plus noir de la nuit qui précède le lever du jour.
Ou encore ce moment de l'année lorsque le vent glacial de janvier recouvre les mores étendues de son chant funèbre, mais où pourtant pointe déjà la promesse du prochain printemps, si l'on veut bien tendre l'oreille et rendre son coeur attentif au bruit secret du monde. Cependant, la plupart sont sourds. La plupart sont pareils à l'oiseau qui, perdu dans la tourmente, tremble et croit venue l'heure de la mort, car l'oiseau ne se souvient plus de la lumière. Oh non, l'âme en souffrance ne peut reconnaître dans la nuit de son affliction l'aurore de sa délivrance !
Que celui qui souffre s'accroche malgré tout à son amour pour Dieu et à sa foi en Lui; car Dieu ne le décevra jamais; il ne l'abandonnera jamais. "Dieu éprouve celui qu'Il aime." Ces mots sont vrais ; souvenons-nous-en toujours.

Shirley
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Les Sympson étaient anglicans : (...)
Mr. Sympson se révéla un homme éminemment respectable, au tempérament irascible, pénétré de piété et agréablement mondain. Son épouse était une femme excellente, patiente, affable et bien élevée. Son éducation avait été comprimée dans un système étriqué de conceptions vieillottes saupoudrées de quelques préjugés, pareils à une poignée d'herbes amères. Elle avait aussi des préférences, mais tellement édulcorées qu'elles ne donnaient plus aucun sel à son existence. Enfin, une telle carapace de bigoterie l'enveloppait que le plat en devenait indigeste. Mieux valait ne pas y goûter. trop soumise pour se plaindre de ce régime, Mrs Sympson n'avait même pas l'idée de réclamer une miette supplémentaire.

Shirley
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La flamme et l'ombre semblaient être les parties constituantes de l'âme de ce garçon : pas d'aurore en elle, ni de soleil, ni de clair de lune frais et pur. (...)
La poésie n'existerait jamais pour mark : ni en littérature ni dans la vie; les plus pures effusions de l'âme lui paraîtraient toujours des déclamations ridicules et un jargon incompréhensible, l'enthousiasme ne récolterait jamais que sa haine et son mépris. bref, il n'aurait pas de jeunesse. Encore enfant, à peine ouvert à la vie, il possédait déjà l'esprit d'un homme mûr. Son corps n'avait que quatorze ans, mais son âme en avait déjà trente.

Shirley
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Vous voudriez pouvoir être fiers de vos filles; vous voudriez n'avoir pas à rougir d'elles. Cherchez-leur donc une occupation intéressante qui les élève au-dessus du flirt, des intrigues et des cancans. Maintenez l'esprit de vos filles enchaîné dans les limites étroites d'un horizon rabougri, et elles seront toujours pour vous un objet de raillerie, de souci, peut-être même de disgrâce. Cultivez leur cerveau, donnez-leur de l'espace et du travail, et elles seront vos plus joyeuses compagnes dans la santé, vos plus tendres infirmières dans la maladie, vos plus fidèles soutiens lorsque vous serez vieux.

Shirley
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C'est « Un livre merveilleux, très étrange par endroits mais admirablement écrit » : ce n'est pas moi qui le dis, c'est la reine Victoria. Mais savez-vous pour quel livre la reine Victoria s'est enflammée ainsi ?
« Jane Eyre » de Charlotte Brontë, c'est à lire en poche chez 10/18.
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