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EAN : 9782246828235
160 pages
Grasset (04/01/2023)
3.3/5   167 notes
Résumé :
Découvrir l’âge adulte en pleine crise économique. Rester serviable dans un monde brutal et hostile. Sortir, étudier à "Oxbridge", débuter une carrière. Faire tout ce qu’il faut, comme il faut. Acheter un appartement. Acheter des œuvres d’art. Acheter du bonheur. Et surtout, baisser les yeux. Rester discrète. Continuer comme si de rien n’était.

La narratrice d’Assemblage est une femme britannique noire. Elle se prépare à assister à une somptueuse gard... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,3

sur 167 notes
Sur la lancée de ses études de mathématiques à Cambridge, Natasha Brown a fait carrière dans la finance, avant, la quarantaine approchant, de prendre un congé pour écrire ce livre. On y découvre son manifeste alter ego : une narratrice noire d'origine modeste, elle aussi diplômée de la prestigieuse université britannique, hissée à la force du poignet au rang d'analyste financière gagnant grassement sa vie à la City et de petite amie d'un héritier blanc de la haute bourgeoisie anglaise. Mais voilà que l'annonce d'un cancer agit comme un détonateur dans cette vie jusqu'ici toute entière menée par l'obsession de l'intégration et de la réussite sociale. Elle qui, à force « de labeur et d'huile de coude » et dans un « dépassement sans fin », n'a eu de cesse de se fondre dans les moeurs et les codes de la société britannique, ouvre soudain les yeux : « Je suis tout ce qu'on m'a dit de devenir. Ça ne suffit pas. »


Et, tandis que taisant ses soucis de santé, elle se rend à la garden-party guindée organisée par la famille de son petit ami, celle que l'on présente avec condescendance comme « la nouvelle bonne amie de notre benjamin » se prend intérieurement, dans une colère froide mêlée d'angoisse et de lassitude, à ausculter les fêlures cachées sous son sourire, toutes ces fissures qui rendent si fragile l'assemblage qu'elle est devenue pour se faire accepter – « Sois la meilleure. Travaille plus, travaille mieux. Dépasse toutes les attentes. Mais aussi, sois invisible, imperceptible. Ne mets personne mal à l'aise. Ne gêne personne. N'existe qu'au négatif, dans l'espace alentour. Ne t'insère pas dans le courant de l'Histoire. Ne te fais pas remarquer. Deviens de l'air » – et qui, en fin de compte, n'a jamais servi qu'à la rendre « plus tolérable », irrémédiablement en butte à un racisme diffus et pernicieux la faisant se sentir illégitime et étrangère, comme si elle n'était pas britannique à part entière.


Au travail, elle est d'abord synonyme de diversité, de cette diversité bien comme il faut qui assied la « crédibilité progressiste » de son entourage et dont elle doit contribuer à la promotion par des conférences dans les écoles tout en supportant les réflexions : « C'est tellement plus facile pour vous les Noirs et les Latinos. » Ravies d'un tel alibi, les bonnes consciences se félicitent d'y voir la grandeur si magnanime de l'Angleterre, surtout que – pour une Noire ? – elle « parle si bien ! » Dans le même temps, la rue lui crache du « putain de n***sse » et le personnel d'Heathrow la renvoie d'office au check-in classe éco. Alors, soudain fatiguée, elle résume ainsi sa situation : « Née ici, de parents nés ici, jamais vécu ailleurs – pourtant, jamais d'ici. »


Entre observation clinique et introspection fiévreuse, la narration abrupte et morcelée s'assemble autour de cette femme noire que son quasi anonymat – d'elle, on ne connaîtra rien de personnel, même pas un prénom – transforme en figure emblématique pour dénoncer l'indécrottable hypocrisie d'une société britannique terriblement fermée malgré les beaux discours : « Toujours, cette pression, pile à cet endroit. Assimilez-vous, assimilez-vous… Dissolvez-vous dans le melting-pot. Puis coulez-vous dans le moule. Pliez vos os jusqu'à ce qu'ils craquent, se fendent, jusqu'à ce que ça rentre. Forcez-vous à épouser leur forme. (…) Et toujours, en ligne de basse, sous le vocabulaire insistant de la tolérance et de la convivialité – disparaissez ! Fondez-vous dans la soupe multiculturelle de Londres. »


La lucidité dure et désabusée de ce texte douche tout espoir du revers de ses phrases implacables : ce sont désormais d'invisibles – mais tout aussi infranchissables – parois de verre que, de façon insidieuse et très politiquement correcte, le racisme use aujourd'hui en Angleterre. Un livre qui fait mal, tant il paraît désespéré.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La narratrice est une jeune femme carriériste, à qui tout semble toujours avoir réussi.

Noire, issue d'une famille modeste, elle réussit de brillantes études, entame une tout aussi brillante carrière dans la finance à la City, va même bientôt bénéficier d'une promotion, sans doute pour que sa boîte respecte son quota « diversité », mais soit. Grâce à son travail acharné, la jeune femme gagne très bien sa vie, elle est propriétaire d'un bel appartement, a investi dans divers placements dont les revenus garnissent son épais compte en banque. Elle est donc totalement autonome et a tout ce qu'elle veut, en tout cas sur le plan matériel.

Mais depuis que son petit ami (Blanc, issu de la bonne et riche société aristocratique britannique) lui a proposé d'assister à une garden-party très chic dans la maison de campagne de ses parents, elle s'interroge. Est-ce là la vie à laquelle elle aspire vraiment, une belle carrière, un beau mariage, une vie tranquille et planifiée ? Symbole de réussite sociale, est-elle heureuse pour autant ? le problème, c'est qu'à force d'avoir toujours fait ce qu'on attendait d'elle, elle ne sait pas ce qu'elle veut réellement, ni même qui est la femme qui se cache derrière cet assemblage de facettes rutilantes...

« Assemblage » porte donc bien son titre, tant sur le fond que sur la forme, d'ailleurs, puisque plutôt qu'un texte continu et linéaire, il est composé d'une succession de fragments, comme si on se trouvait dans la tête de la narratrice, sautant d'une pensée à l'autre, suivant un flux de conscience tortueux. Ce roman est en réalité une critique de la société britannique actuelle, vue à travers le regard d'une jeune femme noire dont on pourrait envier la réussite, mais qui pourtant a souffert, tout au long de son parcours, de racisme et de sexisme, et à qui on fait sentir son infériorité de classe sociale, et le fait que, quoi qu'elle fasse, ce ne sera jamais assez.

Cela aurait pu être intéressant, mais c'est tellement impersonnel et désincarné que je n'ai ressenti aucune empathie pour la narratrice, ni compris sa réaction face à son problème de santé (ceux qui liront comprendront). le fait que les personnages secondaires soient superficiels et stéréotypés ne m'a pas aidée à me sentir concernée par cette histoire. L'écriture non plus, trop éclatée, abstraite (sans la 4ème de couverture, je n'aurais pas compris grand-chose), trop à la recherche d'effets de style, au détriment du fond et du message.

En partenariat avec les Editions Grasset via Netgalley.
#Assemblage #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Assemblage annonce la couleur ; le roman est composé de bribes de scènes, de paragraphes non liés, de réflexions entendues, de pensées qui s'immiscent. L'émotion est pourtant là, puissante. Elle m'a laissée sans voix.

La narratrice vient d'avoir une promotion dans la banque où elle est employée. Elle a travaillé pour obtenir ce résultat, un travail et un talent non reconnus.
« C'est tellement plus facile pour vous les Noirs et les Latinos. »
Ben voyons.
Elle est invitée à un week-end dans la famille de son petit ami, une grande famille anglaise, autre indice de sa réussite. Mais là aussi, elle est tolérée malgré ses efforts d'adaptation.
L'auteur explique avec justesse l'injonction qui a été faite à la narratrice, de travailler dur, deux fois plus que les autres, parce qu'elle doit réussir, quitte à se tromper de vie. Elle en est là, coincée dans une existence qui ne lui apporte pas ce qu'elle espérait, alors, quand le cancer s'invite…

Lien : https://dequoilire.com/assem..
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Au moment d'écrire cette chronique je me dis qu'il y a vraiment plusieurs façons d'évaluer une lecture. M'a-t-elle intéressée ? oui. Surprise ? Oui, plutôt par le style de l'autrice, le ton, la structure. M'a-t-elle apporté du plaisir ? Pas vraiment. En fait c'est un peu comme le patinage, je pourrais donner une note technique très haute et une note artistique (qui correspondrait à l'émotion) beaucoup plus moyenne. D'où ces 3 étoiles un peu tièdes pour un roman qui recevra sans doute beaucoup plus d'éloges méritées. Mais le plaisir, ça compte aussi...
C'est bizarre ce titre, Assemblage, alors que ce très court texte ressemble plutôt à un exercice de déconstruction, voire de destruction. La narratrice est une jeune femme d'une trentaine d'années, d'origine jamaïcaine. Elle travaille à la city de Londres dans la finance, gagne beaucoup d'argent et vient d'acheter un appartement. L'homme qu'elle fréquente depuis un moment l'invite enfin à passer un week-end dans sa famille à l'occasion de l'anniversaire de mariage de ses parents. Une sorte d'officialisation. La famille est de la classe des grands bourgeois dans la pure tradition britannique et notre héroïne ne peut s'empêcher de ressentir tout le poids des efforts qu'elle a produit au cours de sa vie pour se faire accepter dans ce type de milieu. Par fragments, par flashs le lecteur est projeté dans quelques scènes emblématiques de ce qu'elle a subi au quotidien : mépris, condescendance, racisme, misogynie... Et c'est sans doute là que réside toute la force du texte qui donne à ressentir l'étau, la contrainte, le corset qui oblige à étouffer toute réaction pour espérer se faire accepter, ne pas se faire remarquer, rentrer dans un rang où de toute façon sa couleur détonne. Au milieu de cette famille hautaine, elle se demande pourquoi continuer et voit dans la révélation d'un mal qui pourrait engager son pronostic vital une sorte d'échappatoire...
Un texte fort, sous-tendu par un propos politique et un style brutal mais dont la brièveté et sans doute aussi la brutalité ont empêché chez moi l'empathie. Mais que je suis contente d'avoir lu, comme une intéressante curiosité.
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Assemblage est le portrait d'une jeune femme noire qui travaille à la City à Londres. Elle vient d'avoir une promotion, elle gagne bien sa vie, elle a un petit ami dont les parents ont une superbe maison dans la campagne anglaise.

Elle coche toutes les cases de la réussite sociale mais alors qu'elle s'apprête à aller à une garden party chic, elle s'interroge sur ses envies et son identité. Toute sa vie jusqu'à présent, elle s'est « intégrée », elle a répondu à cette fameuse « assimilation » passant outre tout le racisme insidieux subi, offrant toujours aux autres l'image qu'on attendait d'elle.

Elle a ainsi le sentiment de n'avoir été que des pièces d'un puzzle mais l'assemblage de toutes ces pièces a t il un sens ?

Natasha Brown traduit ce morcellement identitaire par un morcellement dans l'écriture, déconstruisant totalement le fil narratif.

C'est brillant, très brillant même techniquement parlant , parfois un peu trop froid et clinique mais en même temps résolument évocatrice et sans concession aucune ...


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (6)
LeMonde
06 février 2023
C’est la nouvelle étoile montante des lettres britanniques. Après des études de mathématiques à Cambridge, Natasha Brown, une jeune Londonienne d’origine jamaïcaine, a travaillé dix ans dans la finance, jusqu’au jour où elle a pris un congé pour écrire. Dans Assemblage, son premier roman, elle sonde les chausse-trapes de l’intégration dans un Royaume-Uni marqué par les clivages sociaux et la perte de son empire.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
03 février 2023
Racisme, mépris de classe, sexisme. Pour réussir à la City, la narratrice de ce premier roman grinçant, une jeune Britannique noire, a tout encaissé. Jusqu'à casser.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
23 janvier 2023
Dans ce texte court et implacable, une femme noire de la City à la trajectoire supposée enviable évoque la violence des préjugés raciaux.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Bibliobs
19 janvier 2023
Dans ce premier roman, l’écrivaine se fond dans la peau d’une narratrice noire exposée au racisme quotidien et éternellement considérée comme une étrangère. Tranchant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
16 janvier 2023
Par la force de son propos, sa forme volontairement déstructurée et son style fulgurant, le bref opus de la jeune écrivaine noire, mathématicienne de formation, bouscule et étonne.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LesInrocks
10 janvier 2023
C’est là où Assemblage est le plus fort, dans sa capture de la bourgeoisie bien-pensante britannique, sa fausseté, son contentement de soi, son faux désir d’inclure l’autre alors que tout son pouvoir est fondé sur l’exclusion, l’entre-soi, l’héritage et l’entitlement.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Be the best. Work harder, work smarter. Exceed every expectation. But also, be invisible, imperceptible. Don’t make anyone uncomfortable. Don’t inconvenience. Exist in the negative only, the space around. Do not insert yourself into the main narrative. Go unnoticed. Become the air. Open your eyes.
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Ces directives : écoutez, ne dites rien, faites ceci, ne faites pas cela. Quand est-ce que ça va prendre fin ? Et où est-ce que ça m’a menée ? La même histoire, encore et toujours. Je suis tout ce qu’on m’a dit de devenir. Ça ne suffit pas. Une destruction physique à présent, à la hauteur de la destruction mentale. Disséquer, empoisonner, détruire cette nouvelle part maligne de moi. Mais il y a toujours autre chose : une requête de plus, une critique de plus. Ces acquiescements, ces efforts, ce dépassement sans fin – pourquoi ?
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L’ambivalence de la mère était plus classique. Elle m’a présentée un jour d’une circonvolution maladroite, « la nouvelle bonne amie de notre benjamin ». Suivi d’un sourire entendu à la connaissance qui venait de l’interroger. Malgré tout, je la comprenais. Il me semblait voir la chose par ses yeux : aux amours de son fils, oui, elle acquiesçait. Mais il y avait aussi la famille dont elle venait, celle qu’elle avait rejointe par alliance. L’avenir, les enfants et la pureté – pas dans un sens racial crasse, non. Bien sûr que non. Il était question d’une pureté de lignée, d’histoire : de mœurs et de sensibilités culturelles partagées. La préservation d’un mode de vie, d’une classe, l’échelon supérieur, indispensable, de la société. Il ne fallait pas que la croissance atrophiée de son fils (et qu’était cette relation, sinon une fantaisie puérile ?) ait des répercussions sur le patronyme familial.
Sans surprise, j’ai appris que tous les titres et le patrimoine venaient du père. Il y avait une incertitude sous l’hostilité de la mère à laquelle je m’identifiais presque.
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Mais je l'éprouve. 𝐿'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛. Chaque jour, une nouvelle opportunité de merder. Chaque décision, chaque réunion, chaque rapport. Il n'y a pas de succès, seulement des échecs temporairement évités. 𝐿'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛. Du bourdonnement, de la sonnerie de mon réveil jusqu'au moment où enfin je me rendors. 𝐿'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛. Je me repasse la journée, je l'ausculte, à la recherche d'erreurs, de faux pas, de - quelque chose. 𝐿'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑙'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑙'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑙'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛. Un rien pourrait s'avérer la ruine de tout. Je le sais. Cette vérité résonne dans ma poitrine, une ligne de basse qui cogne. 𝐿'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑙'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛, ça m'étouffe. 𝐿'𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒́𝘩𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛.
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La moindre valeur que mes mots peuvent avoir dans ce pays découle de mon association avec ces institutions : universités, banques, gouvernement. Je ne peux que répéter leurs mots à eux, en espérant exprimer une sorte de vérité. Peut-être est-ce là une piètre façon de justifier ma propre complicité. Le rôle que je joue pour convaincre des enfants qu’eux aussi doivent endurer. Me taire, certainement, aurait été le choix le moins nocif.
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