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EAN : 9782501076401
456 pages
Marabout (06/06/2012)
3.12/5   58 notes
Résumé :
Trois sœurs, élevées au milieu des livres par un père excentrique, obsédé par Shakespeare au point de les avoir baptisées de prénoms d’héroïnes du célèbre dramaturge, rentrent au bercail pour s’occuper de leur mère malade. Mais qu’ont véritablement en commun l’aînée si timide et casanière, la séduisante et mystérieuse cadette, et la benjamine bohème ? Pourquoi Rose ne parvient-elle pas à abandonner sa ville natale pour rejoindre son fiancé qui a décroché un poste de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Trois filles. Trois soeurs. Très différentes, mais qui malgré tout s'entendent bien – comme des soeurs. C'est-à-dire qu'elles se crêpent le chignon souvent, s'énervent mutuellement pour un rien, mais se comprennent aussi sans forcément avoir besoin de trop parler.

Les soeur ont la trentaine environ et reviennent les unes après les autres chez leurs parents, officiellement pour soutenir leur père, et surtout leur mère atteinte d'un cancer. Mais chacune d'elle a aussi ses raisons personnelles qu'il sera bien difficile d'avouer aux parents et aux deux autres, comme une honte cachée qu'on préfère taire, pour ne pas être jugée.

Les prénoms d'héroïnes des soeurs ont été choisis par leur père, fou de Shakespeare, mais les destins de ces femmes sont parfois lourds à porter pour de simples mortelles, bien que la famille soit totalement sous l'emprise du célèbre dramaturge anglais et que père et filles parsèment leurs conversations de références ou de citations, n'ayant d'ailleurs souvent pas d'autre moyen d'exprimer leur émotion ou leurs sentiments… Ainsi, Cordélia, qu'on appelle Cordy, est la fille du roi dans le roi Lear, Bean a pour prénom Bianca, issu de la mégère apprivoisée et Rosalind, que tous appellent Rose, est un prénom issu de Comme il vous plaira… Une ambiance cultivée, très lettrée même, qui donne au lecteur l'envie de relire quelques pièces du bon vieux William !

Rose est l'ainée et se sent responsable de ses parents. Elle habite d'ailleurs tout à coté de chez eux, travaille dans l'université du coin qu'elle n'a jamais quittée et la maladie de sa mère lui donne inconsciemment une parfaite excuse pour ne pas s'éloigner, et par-là ne pas suivre son fiancé en Angleterre, où il vient de trouver un poste en or pour sa carrière. Rose se sent res-pon-sa-ble ! de ses parents, de ses soeurs, de la bonne marche de la maison… elle fait peser sur ses épaules tout un tas de responsabilités et d'obligations qui sont en fait, on s'en aperçoit vite, des leurres pour ne pas s'affronter à sa propre vie…

Bean est la femme d'affaire, celle qui a réussi ses études et dégoté un bon job à New-York. C'est une fashion addict qui collectionne robes ou manteaux, attirée par le clinquant et l'argent. Un rien nympho, elle collectionne aussi les amants, qu'elle garde moins longtemps que ses paires de Louboutin… Mais Bean cache farouchement son secret que pour rien au monde elle ne voudrait avouer aux siens : elle a été virée de son boulot, prise la main dans le sac (Vuitton) en flagrant délit de vol avéré… La société, plutôt clémente, ne portera pas plainte pour les milliers de dollars détournés en falsifiant des chèques, mais elle doit rembourser au plus vite…

Cordy, la cadette, a quant à elle toujours été bohème et un peu follette, mais en tant que dernière de la famille, on lui a tout passé ou pardonné. Maladroite, brouillon et plutôt irresponsable, elle a brûlé sa jeunesse par les deux bouts, sillonné le pays, vécu dans des squatts et fumé moultes pétards. Elle a aussi eu des amants de passage, et d'ailleurs ne sait même pas vraiment qui est le père de l'enfant qu'elle porte, qu'elle arrive pour l'instant à cacher, mais qui finira par pointer son nez un jour ou l'autre sous ses grands tee-shirts…

Bref, chacune des soeurs a sa propre raison de revenir au foyer, en plus du devoir familial à accomplir pour soutenir leur mère dans sa bataille contre la maladie, et toutes les raisons de ne pas s'étendre sur son propre cas, par crainte d'être jugée par les autres. Elles sont toutes les trois attachantes chacune à leur façon, bien que toutes trois totalement immatures : on dirait plus des filles de 20 ans que de 30, pas trop capables de s'assumer et de faire face à la vie.

Le récit se fait tour à tour sur chaque soeur, d'une façon assez originale puisque c'est un « nous » de narration qui nous partage cette histoire familiale, que j'ai beaucoup aimé. On ne sait jamais vraiment laquelle des trois est la narratrice, on s'y perd parfois, mais cette forme narrative qui passe du « elle » au « nous » retrace bien ce qu'est une fratrie : on ne peut jamais quitter vraiment ses frères et soeurs et toujours, malgré nos différences et nos différents, malgré les hasards de la vie et des choix qui nous séparent, on fait partie d'un tout, d'un « nous » dont on ne peut pas se séparer.

A côté des caractères forts des trois filles, le père parait totalement à côté de ses pompes, perdu dans son Shakespeare adoré, mais la figure de la mère est belle, douce, courageuse et surtout d'une compréhension discrète vis-à-vis de ses filles, qu'elle aime sans les juger.

Il est dommage cependant que ce roman n'aborde pas plus l'environnement de la famille, la petite ville provinciale et ses coutumes, les traditions ou us du coin. En fait, on pourrait presque le transposer dans n'importe quel pays, tant il est peu décrit, de même que ses habitants, à part le pasteur du coin, bien trop séduisant pour être pasteur et quelques anciens copains retrouvés ici et là.

Malgré cela, c'est un joli roman sur une famille un peu branque, mais bien attachante, qui nous accueille dans son joyeux brouhaha et que nous côtoyons avec plaisir, mais je pense cependant pas que je garderai de cette lecture un souvenir impérissable.

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Publié aux USA en 2011 et paru en français le 6 juin dernier, "Les soeurs Andreas" est le premier roman de l'écrivaine américaine Eleanor Brown.

A l'annonce du cancer de leur mère, trois soeurs - Cordelia (Cordy), Rosalind (Rose) et Bianca (Bean) - retournent vivre à Barnwell dans la maison familiale.
Entre une mère épuisée par les traitements et un père passionné de Shakespeare qui ne s'exprime qu'au travers de répliques du 'Barde Immortel', toutes les 3 fuient leurs responsabilités et se posent des questions quant leur avenir. Rose serait-elle prête à voler de ses propres ailes pour rejoindre son fiancé en Angleterre ? Cordy ferait-elle une bonne mère ? Bean trouvera-t-elle son équilibre ?

Dans un premier temps, à part Rose, toujours fidèle au poste, les soeurs ne se rendent pas vraiment utiles dans la maisonnée, trop absorbées qu'elles sont par des problèmes qu'elles cachent volontiers au reste de la famille.
Ainsi, durant plus de la moitié du roman, chacune prend sur elle tant bien que mal pour supporter les autres.
Il faut dire que les 3 soeurs sont radicalement différentes. Rose, l'aînée, apparaît comme la rabat-joie de service. Responsable, organisée, elle éprouve sans cesse le besoin de tout contrôler et de s'occuper des autres. Infantiles, Bean, fashion-victim, et Cordy, festivalière effrenée, sont des électrons libres incapables de se fixer quelque part et de garder un job bien longtemps.
Leur seul point commun, la lecture, qui fait l'effet d'une tradition familiale.
Au fur et à mesure, elles se rendent compte qu'à trop vouloir attirer l'attention, en se rendant parfaites ou au contraire insupportables, et à se définir les unes par rapport aux autres, elles n'ont finalement pas fait grand chose de leurs vies. Chacune d'entre elles sera amenée à prendre la décision nécessaire à un nouveau départ.

Mon avis sur ce roman ? Pas vraiment d'histoire mais beaucoup de questionnements. Une bonne dose de morale bien pensante. Des tirades de Shakespeare à la pelle, surtout dans les dialogues, parfois obscures pour les quidam. Des jeunes femmes censées approcher la trentaine qui se comportent, se disputent et s'expriment encore comme des ados attardées (vous me direz que c'est un peu le thème du roman mais bon j'ai trouvé cet aspect-là trop poussé).
Une narration à la 1ère personne du pluriel qui laisse croire à une voix à l'unisson pour raconter les perceptions et souvenirs communs aux trois soeurs.
Contrairement à d'autres, ce point-là ne m'a pas spécialement dérangée.
Ce qui m'a surtout gênée, c'est le rythme trèèèèèès lent et le manque de consistance du récit.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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"Voyez-vous, nous nous aimons. Simplement, nous ne nous apprécions guère."

Voici qui pourrait bien résumer ce livre. C'était beau et magnifiquement touchant.

Rose est l'aînée des trois soeurs. La plus intelligente, la plus sérieuse. Elle a un doctorat, un fiancé parfait. Plutôt maniaque, elle a pour habitude de s'occuper de tout le monde.

Bean, alias Bianca, est l'excentrique, la belle. Exilée à New-York, elle s'occupe de la compatibilité d'un cabinet, poste dont elle profite pour voler allègrement de quoi s'offrir de magnifiques vêtements afin d'être toujours à la pointe de la mode.

Cordy est la petite dernière, celle à qui on passe tout. Baroudeuse, elle a quitté le cocon familial en plein milieu de ses études pour voyager, partir sur les routes, squatter n'importe où et avec n'importe qui. C'est la mignonne, la rayonnante, celle qu'on a envie de protéger.

Les trois filles vont se retrouver toutes ensemble dans la maison de leur enfance à cause de la maladie de leur mère et surtout car elles sont perdues. Toutes se retrouvent dans une situation difficile où elles se tournent instinctivement vers le seul endroit où elles se sentent en sécurité.

La cohabitation sera difficile et elles devront apprendre à grandir, à mettre certaines choses derrière elles pour enfin pouvoir avancer.

"Nous retournâmes dans le giron familial parce que nous étions des ratées. Bien évidemment, aucune d'entre nous ne l'admit ainsi, ni dans un premier temps, ni vis-à-vis d'elle-même, et sûrement pas vis-à-vis de qui que ce soit d'autre. Nous prétendîmes que nous revenions à la maison parce que notre mère était malade, parce que nous avions besoin d'une pause, d'une halte momentanée avant de repartir à la poursuite du Grand But suivant. Mais la vérité était que nous avions échoué, et plutôt que de le laisser voir à quiconque, nous nous inventâmes des alibis et de belles excuses, dans lesquels nous nous drapâmes comme dans une cape destinée à combattre la froide vérité. Première étape: le déni. "

Ce livre m'a transportée dans une douceur et une langueur absolument exquise. Ici, peu d'événements ou d'actions, beaucoup de souvenirs et de réflexions sur les liens familiaux. Il est surtout question de la difficulté d'exister dans une fratrie, de se distinguer et d'exister à part entière. Sans comparer, sans vouloir faire plus ou mieux. Etre soit-même, tout simplement.

Tout est très lent, je le reconnais. Je sais que de nombreuses lectrices reprochent cela à ce livre mais moi je n'ai nullement été dérangée, je trouve que c'est ce qui fait la beauté de l'histoire. On ne se trouve pas devant un livre de catégorie chick-lit comme on pourrait s'y attendre où on suit trois supers soeurs avec leurs supers aventures. On les suit plutôt dans leur vie quotidienne, dans ce qu'elles ressentent envers les autres mais surtout les unes envers les autres. On ressent beaucoup d'agacement dans leur propos mais également beaucoup d'amour. On sent un lourd passé de chamailleries qui les empêchent de s'abandonner et de tendre le main. de vieilles rancunes ridicules et puériles qui restent et ne s'effacent pas.

Un autre point qui a aussi fait beaucoup parler est la narration plutôt étrange. J'ai trouvé ça beau, encore une fois. Nous avons ici trois voix en une, comme si elles parlaient d'elles en une personne. C'était joli et plutôt poétique.

Je me suis attachée à toute cette famille. Pas à une en particulier mais à toutes, l'ensemble qu'elles forment, cette complémentarité que j'ai souvent enviée en tant que fille unique. Rien n'est rose mais au final elles sont là, c'est ce qui compte, non? Il m'a été vraiment agréable de les voir changer et de modifier leur comportement. de les voir se rendre compte de leurs erreurs et d'essayer de tout arranger. Ça pourrait paraître un rien miévrounet mais c'est ce qui me les a rendues vraies et sincères. Crédibles.

En bref, un roman porté sur la réflexion, un roman qui devra plaire à ceux que la douceur n'ennuie pas. Peu d'action mais bien d'autres choses: La famille, l'amour, l'avenir, les erreurs.. et bien d'autres encore qui valent vraiment le coup.
Lien : http://mamantitou.blogspot.b..
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Qu'il est compliqué d'écrire sur ce roman. Je ne sais toujours pas clairement ce qui m'a plu et ce qui m'a moins convaincue. Il faut dire que je suis tombée dessus un peu par hasard, avec l'envie de faire un échange. Et en voyant l'histoire, je me suis dit "Pourquoi pas", espérant y trouver un peu du charme du terroir de ces petites villes américaines. En cela, j'ai été plutôt déçue : si Barnwell est une sorte d'épouvantail pour Cordy et Bean - et pas du tout pour Rose, qui s'y complait d'ailleurs un peu trop - le rythme de la vie n'y est pas d'écrit. L'auteur se concentre bien davantage sur cette famille Andreas, si particulière, avec son père qui ne vit que pour et avec Shakespeare, la mère, malade, qui lutte contre son cancer et les trois soeurs, différentes et pourtant si proches, perdues chacune à sa façon. Rose se pose des questions sur son avenir : doit-elle ou non abandonner sa famille et tout ce qui fait sa vie pour enfin s'envoler du nid ? Bean est complètement à la dérive : elle vole de l'argent à sa société pour tenir son rang de new-yorkaise dans le vent, se sert des hommes et du mensonge pour arriver à ses fins, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Cordy refuse de grandir, mais se retrouve bien obligée avec l'arrivée prochaine d'un bébé.
Contrairement à beaucoup d'autres lectrices, je n'ai pas du tout été dérangée par le mode de narration passant parfois d'une soeur à une sorte d'entité que j'ai vite identifié comme la somme de toute cette famille (un peu comme la voix omnisciente dans Desperate housewives). Au contraire, c'est même quelque chose que j'ai trouvé agréable, un surtout porteur d'espoir. J'ai par contre été assez gênée par les citations de Shakespeare à tout bout de champ, surtout que certaines ne sont pas très explicites. Et puis, l'histoire est passablement longue à démarrer : il faut attendre au moins 120 pages, au point que je me suis demandée si je devait continuer ma lecture.
J'ai oscillé en permanence entre compréhension, à la limite de l'empathie, et détachement complet, en regardant les pensées de chacune sans me sentir impliquée. le fait que tout s'arrange forcément, pour tout le monde, n'encre pas ce récit dans une réalité. Les relations entre soeurs sont bien plus compliquées, j'en sais quelque chose. Quant aux personnages secondaires, ils sont complètement laissés de côté. On peut se demander comment chacune peut trouver son chemin puisqu'il n'y a aucune intervention extérieure. C'est bien dommage, car là encore, on sent que le père Aidan ou Mrs Landrige influencent certainement Bean dans son choix de vie, mais nous n'en sommes pas témoins, faute de creuser davantage ces personnages.

Une lecture en demie-teinte donc, qui ne m'a pas convaincue.
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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"Nous - Rosalind, Bianca, Cordelia. "

Prénommées ainsi par un père universitaire fou de Shakespeare communiquant beaucoup par citations de son auteur préféré.

Dans la vie courante, le soeurs Andreas: Rose, 33 ans, fiancée à Jonathan, freinant des quatre sabots à l'idée de quitter Barnwell, sa ville natale; Bean, 30 ans, licenciée après avoir confondu les finances de sa boîte new yorkaise et les siennes propres et obligée de revenir chez ses parents; Cordy, 27 ans, enceinte, voulant mettre un terme à des années sur la "route".

Les voilà sous le même toit juste au moment où leur mère démarre un traitement contre un cancer du sein.

Les trois soeurs vont, sous les yeux du lecteur (plus vraisemblablement de la lectrice), être confrontées à la maladie de leur mère et à l'abandon de certaines espérances, illusions ou certitudes. Elles vont grandir, quoi.

Un livre sympathique au dénouement sans surprise où je me suis pourtant un peu ennuyée au cours de la première moitié (après j'étais plus accrochée!); il recèle cependant de jolis passages et se lit sans effort, ce qui explique que je sois allée jusqu'au bout. Sans doute l'emploi du "nous" sans narrateur clairement fixe m'a troublée et empêchée de m'immerger facilement dans l'histoire? Ce serait Bean, mango m'a convaincue, mais alors pourquoi compliquer les choses? Pour renforcer l'impression que les soeurs forment une entité? (Bean parle d'elle à la troisième personne comme Jules César dans la guerre des Gaules!)

Pour terminer, un passage sur ces soeurs, folles de lecture ("jamais sans un livre"), qui expliquera pourquoi j'ai persévéré:
"Un de ses petits amis lui avait un jour demandé en passant combien de livres elle lisait par an.
- Quelques centaines, lui avait-elle répondu.
- Et où trouves-tu le temps? avait-il demandé, estomaqué.
Plissant le yeux, elle avait passé en revue l'échantillon de réponses potentielles qui s'offraient à elle: parce que je ne perds pas des heures à zapper sur le câble en me plaignant qu'il n'y a rien à la télé. Parce que mon dimanche n'est pas complètement bouffé par les commentaires des présentateurs d'avant le match, pendant le match et après le match. Parce que je ne passe pas toutes mes soirées à boire de la bière trop chère et à faire des concours de bites avec des traders de mes deux. Parce que lorsque je fais la queue à la salle de gym, dans le train, au restaurant, je ne rouspète pas, ni ne contemple le vide, ni n'admire mon image dans la moindre surface réfléchissante? Je lis!
- Je ne sais pas, avait-elle répondu avec un haussement d'épaules."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Un de ses petits amis lui avait un jour demandé en passant combien de livres elle lisait par an.
- Quelques centaines, lui avait-elle répondu.
- Et où trouves-tu le temps? avait-il demandé, estomaqué.
Plissant le yeux, elle avait passé en revue l'échantillon de réponses potentielles qui s'offraient à elle: parce que je ne perds pas des heures à zapper sur le câble en me plaignant qu'il n'y a rien à la télé. Parce que mon dimanche n'est pas complètement bouffé par les commentaires des présentateurs d'avant le match, pendant le match et après le match. Parce que je ne passe pas toutes mes soirées à boire de la bière trop chère et à faire des concours de bites avec des traders de mes deux. Parce que lorsque je fais la queue à la salle de gym, dans le train, au restaurant, je ne rouspète pas, ni ne contemple le vide, ni n'admire mon image dans la moindre surface réfléchissante? Je lis!
- Je ne sais pas, avait-elle répondu avec un haussement d'épaules."
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Nous retournâmes dans le giron familial parce que nous étions des ratées. Bien évidemment, aucune d’entre nous ne l’admit ainsi, ni dans un premier temps, ni vis-à-vis d’elle-même, et sûrement pas vis-à-vis de qui que ce soit d’autre. Nous prétendîmes que nous revenions à la maison parce que notre mère était malade, parce que nous avions besoin d’une pause, d’une halte momentanée avant de repartir à la poursuite du Grand But suivant Mais la vérité était que nous avions échoué, et plutôt que de le laisser voir à quiconque, nous nous inventâmes des alibis et de belles excuses, dans lesquels nous nous drapâmes comme dans une cape destinée à combattre la froide vérité. Première étape: le déni.
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Une autre famille aurait peut-être fait des préparatifs. Une autre mère aurait peut-être cuisiné à l'avance des ragoûts qu'elle aurait congelés avec des étiquettes portant des instructions. Un autre trio de filles aurait peut-être brodé une robe de chambre pour l'hôpital, composé une chanson en son honneur, apporté des huiles de massage et des bougies d'aromathérapie pour faciliter l'épreuve. En dépit de tous les discours de Rose, nous n'avions amené que nous-mêmes. Ne sachant que demander, mal à l'aise face à la maladie d'une femme qui avait soigné toutes les nôtres, sans autres armes que nos livres, nous-mêmes meurtries et pas vraiment en bon état. Notre mère était là à quelques centimètres de nous, et pourtant nous n'avions quasiment aucune idée de ce qu'elle ressentait.
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Elle comprit que le sentiment qu'elle éprouvait, de ne pas beaucoup apprécier ce type, était en fait très simple : elle ne l'aimait pas du tout. En dépit de son argent, de sa belle apparence et de tous les avantages qu'il présentait sur le papier, il ne lisait pas, et ... eh bien disons que c'est le genre d'ineptie que nous ne sommes pas prêtes à supporter.
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Nous retournâmes dans le giron familial parce que nous étions des râtées. Bien évidemment, aucune d'entre nous ne l'admit ainsi, ni dans un premier temps, ni vis-à-vis d'elle-même, et sûrement pas vis-à-vis de qui que ce soit d'autres. Nous prétendîmes que nous revenions à la maison parce que notre mère était malade, parce que nous avions besoin d'une pause, d'une halte momentanée avant de repartir à la poursuite du Grand But suivant. Mais la vérité était que nous avions échoué, et plutôt que de le laisser voir à quiconque, nous nous inventions des alibis et de belles excuses, dans lesquels nous nous drapâmes comme dans une cape destinée à combattre la froide vérité. Première étape : le déni.
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