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Sleeper - Panini tome 2 sur 4
EAN : 9782809406009
200 pages
Panini France (18/02/2009)
4.5/5   8 notes
Résumé :
Holden Carver est un agent double sans libre arbitre, forcé de jouer un rôle dont il se serait bien passé. Seul face aux criminels de la pire espèce, il doit tout faire pour éviter d'être capturé par ses anciens alliés et ne pas éveiller les soupçons de ceux qu'il espionne en secret. Mais l'étau se resserre et Carver va devoir faire face à des choix difficiles. Que sait véritablement le cerveau malfaisant Tao ? Et que fera Holden face à la possibilité de laver son n... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Seul contre tous (épisodes 1 à 6) et il constitue la deuxième moitié de la première saison. Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement paus en 2003/2004.

Holden Carver (Conductor) est maintenant bien installé dans l'organisation de Tao (un de ses 3 seconds les plus proches) et il a noué une relation durable (un peu particulière) avec Gretchen MacDonald (Miss Misery). Mais un soir, près d'un de ses lieux de résidence, il découvre le signal que quelqu'un d'IO (le service de contre-espionnage pour le compte duquel il a infiltré l'équipe de Tao) souhaite prendre contact avec lui. Impossible ! La seule personne au courant de sa mission (John Lynch) est toujours dans le coma. Carver se rend au rendez-vous, sans se montrer pour découvrir l'identité de ce contact inespéré (à moins qu'il ne s'agisse d'un piège tendu par Tao). Au sein de l'organisation, il doit toujours se défier de Peter Grimm convaincu qu'il cache quelque chose. Or l'une des taupes de Tao (au sein d'IO) apprend qu'il y aurait une taupe dans l'organisation de Tao.

Ed Brubaker se montre d'une habilité surnaturelle pour raconter son histoire. Il continue d'utiliser avec modération le flux de pensées intérieur de Carver pour faire passer les sentiments et les émotions du personnage, et expliciter les risques qu'il estime courir. La force de Brubaker réside dans sa capacité à concocter un récit d'espionnage, avec agent double (ou peut-être triple), incertitude quant à l'allégeance réelle de quelques uns, motifs indiscernables de Tao, plan de secours, situations intenables, sans jamais perdre le lecteur. Dans ce monde d'agents secrets, le lecteur n'a jamais besoin de retourner en arrière pour se souvenir de qui est quel personnage, ou quelle est son allégeance réelle ou feinte. le récit reste toujours intelligible et d'une limpidité exemplaire. Les personnages n'ont pas besoin de se parler à eux-mêmes et à haute voix pour expliquer la nature des risques potentiels qu'ils encourent.

Tout aussi remarquable, cette narration limpide n'est pas synonyme de superficialité ou de simplisme. L'histoire est dense, le suspense aussi. Ed Brubaker intègre les machinations des uns et des autres dans des intrigues directement liées à la position intenable de Carver, mais aussi aux agissements de Tao. Alors que le lecteur serait en droit de craindre que l'absence de lisibilité dans les objectifs de Tao rende cette partie du récit artificielle ou absconse, elle permet au contraire de montrer que Carver est un simple exécutant sur un échiquier, déplacé puis abandonné comme un pion par Lynch. Carver continue également de s'interroger sur ce qu'il est vraiment. Il ne fait plus qu'exécuter les missions (y compris les meurtres) commanditées par Tao. Il doit accepter qu'il soit devenu ce qu'il voulait combattre, sans espoir de pouvoir s'en sortir. Comme dans les meilleurs romans d'espionnage, Brubaker montre comment le personnage principal est changé par les actions qu'il effectue, comment l'écart se creuse entre ce qu'il est vraiment (par ses actions), et la façon dont il se conçoit (dans son esprit). Les amateurs de l'univers partagé Wildstorm auront le plaisir de retrouver un personnage connu : Marc Slayton (Backlash), superhéros ayant fait partie de Team 0, Team 1 et Team 7, et apparu pour la première fois dans la série Stormwatch.

Il revient à Sean Phillips de donner corps à cette ambiance paranoïaque, de rendre intéressant visuellement les dialogues et de créer des endroits plausibles pour ces rencontres clandestines. Il utilise un style sans fioriture à destination des adultes. Il ne cherche pas à faire joli, les visages sont mangés par des zones de noir anguleuses, représentés par quelques traits grossiers et rapides. Les rares lignes bien courbes sont celles qui délimitent la silhouette de Gretchen MacDonald. La violence est sèche et rapide, sans glorification, sans attrait romantique. Les scènes d'acquisition de superpouvoirs (pour Byron Jones et Tao) sont dans un style plus simple, sans aplats de noir, créant une distance sarcastique avec ce que raconte le personnage. Alors que les visages donnent l'impression d'être esquissés vite fait, le lecteur se rend compte que les traits de Phillips sont précis puisqu'ils arrivent à bien transcrire les émotions des personnages, ajoutant des informations visuelles sur leur état d'esprit. Il reste quand même quelques scènes de dialogues où Phillips n'est pas loin de se cantonner à des cases comprenant uniquement des têtes parlantes. Mais globalement, l'ambiance noire et oppressante est bien là, rendant compte de l'impossibilité pour les protagonistes, de savoir vraiment ce que pense ou ce que va faire son vis-à-vis.

Cette deuxième moitié de la première saison est à la hauteur de la première et elle ne déçoit en rien. Ed Brubaker sert de guide épatant pour une plongée dans les eaux troubles du contre-espionnage à haut risque, avec une évolution inéluctable de l'état d'esprit du personnage principal dont les convictions sont mises à mal. Sean Phillips utilise un vocabulaire visuel qui permet au lecteur de s'enfoncer dans le quotidien anxiogène d'Holden Carver, entouré de personnages aux motifs indiscernables, à l'animosité masquée mais indubitable. Les épreuves d'Holden Carver se poursuivent dans Une ligne brisée (saison 2, épisodes 1 à 6).
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Après un premier tome aussi prenant et aussi brutal, Sleeper peut il tenir dans la durée?
Holden Carver est donc agent double dans une organisation de super héros maléfique qui est puissante au point de servir et manipuler les « maîtres secrets du monde » eux mêmes. Et le premier tome racontait l'ascension de Carver au sein de l'organisation.
Mais l'agent traitant de Carver, Lynch, est dans le coma et il semble condamné à oeuvrer en secret sans support extérieur. Peut il s'en sortir? C'est le thème magistratement traité de ce second tome.
Un signal longtemps attendu fait miroiter que quelqu'un le contacte au nom de Lynch. Opportunité ou danger? Un jeu de chat et souris redoutable commence. Capture par une agence gouvernementale. Opportunité ou danger? Encore une tentation redoutable de sortir de son rôle d'agent double, mais à qui peut il faire confiance ? Plus grave: peut il encore faire conscience? Peut il croire qu'il peut sortir sans risque d'une situation où il n'a rien à perdre? Partir dans la clandestinité est il une échappatoire?
Suspense, paranoïa à son comble. Pari réussi, et on termine par un entretien avec le diable de très haute volée. le relire 15 ans après est encore plus sidérant que la première fois.
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Holden Carver est seul contre tous, coincé entre deux mondes, obligé de jouer un rôle qui ne colle pas à ses convictions. Isolé au sein du camp ennemi depuis que son supérieur est plongé dans le coma, l'agent double essaye de survivre au jour le jour, espérant que personne ne découvrira qu'il agit pour le compte de l'adversaire. Pourchassé par ses anciens collègues d'une part, et soupçonné de double jeu de l'autre, l'étau se resserre lentement autour de l'agent secret aux super pouvoirs. Puis vient l'ultime espoir, un homme qui semble capable de prouver que Carver fait bel et bien partie des gentils …

Regroupant les épisodes #7 à #12 de la série US, « Tous les faux mouvements » propose la deuxième moitié de cette excellente première saison de Sleeper. Ed Brubaker (Gotham central, Criminal, Daredevil, Iron Fist) est un habitué du monde du crime et du développement du côté sombre de ses personnages. Avec ce polar mêlant espionnage et super pouvoirs, l'auteur qui accumule les nominations aux Eisner Awards demeure donc dans son domaine de prédilection.

Le titre de cette saga ne réfère aucunement aux bras de Morphée qui s'empressent d'accueillir les lecteurs de récits soporifiques et inintéressants. Il se rapporte plutôt au statut de cet agent « dormant », plongé dans un cauchemar sans issu, ainsi qu'à l'état comateux du seul homme à savoir que Holden Carver n'est pas un agent dévoyé. Abandonné le cul entre deux chaises, la situation du héros devient de plus en plus inconfortable au fil des pages. D'un côté, les méchants qui l'obligent à se comporter en véritable crapule et de l'autre des gentils, à qui il espère prouver un jour qu'il est toujours du bon côté de la loi. Plus le temps passe, plus il craint de devenir la personne qu'il incarne, d'autant plus qu'il s'est lié d'amitié avec quelques belles crapules.

Une nouvelle fois, Ed Brubaker livre des personnages à la psychologie extrêmement fouillée. Des dialogues léchés et une voix-off qui puise dans les pensées les plus sombres des protagonistes, font également mouche. A l'aide d'une narration qui partage les sentiments torturés du personnage principal tout en installant une ambiance de polar quasi parfaite, l'auteur prend plaisir à dévoiler les deux côtés de l'histoire de cet agent double. le contexte super-héroïque n'est pour une fois pas mis au service de la veuve et de l'orphelin, mais sert admirablement la noirceur du récit lorsque l'origine des capacités extraordinaires des différents protagonistes est révélée. Tout en immergeant le lecteur dans un monde du crime sombre, réaliste et sans merci, c'est avec maestria que le scénariste parvient à faire ressortir toute l'ambigüité et le soupçon d'humanité de personnages tels que Génocide Jones et Miss Misery.

Au niveau du graphisme, Sean Phillips (Sept) soutient parfaitement le scénario de son compère sur la série Criminal. Pas de dessin flashy pour cette histoire qui se veut réaliste malgré la présence de surhommes, mais un encrage solide, un jeu d'ombres approprié et une colorisation qui colle parfaitement au décor et qui contribue à faire ressortir la noirceur du récit et des personnages.

Une saga indispensable pour les amateurs de récits d'espionnage.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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À l'occasion de ses 60 ans, l'Homme sans peur dévoile tous ses secrets à Aurélien & Émile dans ce nouvel épisode du Panini Cast !
Titres abordés :
Je suis Daredevil - Edition 60ème anniversaire (Marvel Anthologie) - Collectif
Les épisodes de Daredevil avant Miller sont à retrouver dans la collection intégrale
Daredevil par Frank Miller (Marvel Omnibus) - Frank Miller, David Michelinie, Roger McKenzie
Daredevil par Frank Miller : Companion (Marvel Omnibus) - Frank Miller, Bill Sienkiewicz, David Mazzucchelli & John Romita Jr.
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Tout Daredevil par Brian Michael Bendis & Alex Maleev est disponible en 4 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Ed Brubaker est disponible en 3 volumes dans la collection Marvel Deluxe
Tout Daredevil par Mark Waid est disponible en 2 volumes dans la collection Marvel Omnibus
Daredevil T01 : Connaître la peur (Marvel Deluxe) - Chip Zdarsky & Marco Checchetto
Daredevil T01 (Marvel 100%) - Saladin Ahmed & Aaron Kuder
LE titre par lequel débuter selon nous : Aurélien : Daredevil : Sous l'aile du Diable (Marvel Must-have) de Kevin Smith & Joe Quesada Emile : Daredevil : Renaissance (Marvel Must-have) de Frank Miller & David Mazzucchelli
Notre histoire préférée : Aurélien : Daredevil : L'homme sans peur (Marvel Must-have) de Frank Miller & John Romita Jr. Emile : le Décalogue (histoire disponible dans le 4ème et dernier tome du Daredevil de Brian M. Bendis)
Merci à Emmanuel pour le montage et ClemB pour l'habillage sonore.
+ Lire la suite
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