Sur la corde raide

Idris est un jeune garçon qui vient pour la première fois dans une grande ville, le Caire. Fellah en Égypte de nos jours, il a été élevé par sa grand-mère dans un petit village à la campagne. Petit garçon sensible et intelligent, il rêve d'aller au collège pour apprendre. Sa vie bascule avec ce voyage au Caire. C'est pour retrouver son père et sa mère qu'il se retrouve au pied de cet immeuble habité par de riches propriétaires. Est-il fils de gens qui ont réussi à la ville ? La réalité est toute autre, Idris découvre une jeune maman qui vit sur le toit de l'immeuble dans ce qui ressemble plus à une décharge qu'un lieu d'habitation. Il ne peut imaginer rester ici et pourtant sa vie devient celle de milliers d'enfants cairotes brinqueballés, maltraités, exploités. C'est avec son regard que l'on découvre cette réalité.
Un roman facile à lire, avec des chapitres court, du rythme et une intrigue bien posée. Comme Idris, le lecteur est dans l'inconnu et on prend de plein fouet la violence de l'univers dans lequel le garçon doit se faire une place. Il n'a pas les codes de la vie en ville, il est privé d'affection parentale, nul adulte pour vraiment le guider, son apprentissage est douloureux. Alors chaque rencontre peut être déterminante pour Idris et sa naïveté le fragilise beaucoup. Il ne sait pas voir le danger et nous lecteur, nous le voyons sur le point de devenir une proie. On voit tout le processus de l'approche des prédateurs qui savent l'amadouer mais sans pouvoir déterminer encore s'il s'agit d'un réseau de prostitution ou de trafiquants d'organes. C'est bien amené et ce n'est qu'au dernier chapitre que l'intrigue se dénoue mais pour le coup, je trouve qu'il manque à ce type de roman quelques pages documentaires sur cette sordide réalité. Il est vrai que rien n'empêche le jeune lecteur de faire cette démarche par la suite, mais cette simple proposition est pour moi un manque dans ce roman intéressant qui ouvre les yeux sur un sinistre marché qui prospère dans les pays pauvres et menace des milliers d'enfants abandonnés.

Idris, 11 ans, a toujours vécu dans la campagne égyptienne, élevé par sa grand-mère Farida. Mais Farida vieillit, l'instituteur dit qu'Idriss devrait faire des études alors ils partent tous les deux pour le Caire où ses parents vivent. Farida en est sûre, les parents d'Idriss ont fait fortune et Idriss pourra aller au collège.
Mais arrivés au Caire, ils découvrent que le père d'Idriss est parti depuis longtemps abandonnant sa femme qui survit difficilement sur un toit-terrasse. Mona la mère, n'a ni temps, ni argent, ni même place pour Idriss mais Farida ne peut plus s'occuper de lui et le laisse tout seul.
Idriss se retrouve seul et désoeuvrée dans un monde qu'il ne connait pas et qui l'effraie...

Comme Idriss, on se retrouve sur ce toit-terrasse transformé en bidonville. Comme lui, on est un peu fasciné mais surtout horrifié, révolté devant cette vie difficile, bien loin de ce que l'on connait. J'ai été très intéressée par la description de ce monde. Ça me semble documenté et très réel.
La misère est omniprésente. Les habitants de la terrasse ont beaucoup de recul sur leur situation. La situation des enfants en particulier est révoltante.
Le roman pose de nombreuses questions sur la place des plus pauvres en Egypte, sur la médecine, le trafic d'organe... tout cela fait réfléchir.

Il y a du suspense dans cette histoire. du moins, il y en aura sans doute pour de jeunes lecteurs, j'ai vu les choses arriver de loin. Mais on frémit tout de même pour Idriss.
Après tant d'horreurs, nous laissons Idriss sur une touche optimiste qui fait du bien.
Lien : http://bloguiblogas.blogspot..