Comment qualifier cet ouvrage? Un livre de plus sur le dopage? Non.
Un nouveau livre à charge sur Lance Armstrong ? Non plus.
Alors quoi ? Même si l'ombre encombrante de "ce coureur" est présente à chacune des pages, l'essentiel est ailleurs.
Partant d'une rencontre avec un chercheur Hongrois, Ivan Varjas, Philippe Brunel traite ici d'une nouvelle forme de dopage qui gangrène le cyclisme, je veux parler du dopage mécanique.
Ce sujet fait beaucoup fantasmer. Régulièrement des affaires surgissent, je pense notamment à l'affaire Cancellara en 2010.
Partant des travaux de Varjas en matière de vélo électrique, l'auteur échafaude diverses hypothèse et si.........
Et si Armstrong avait eu recours à cette technologie. En plus d'un dopage avéré, a t'il bénéficié d'une aide supplémentaire ?
Tout au long de ma lecture, je suis resté très partagé : parfois septique, souvent révolté, mais jamais totalement convaincu.
L'auteur pose de bonnes questions, mais n'apporte qu'un début de réponse, sans jamais apporter de preuves. le sujet est il trop brûlant pour être déballé sur la place publique ? Peut être, en tous les cas c'est dommage, car c'est un problème qui semble prendre bien de l'ampleur au sein du peloton.
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Moi, la seule chose que je n’avais pas mesurée, c’est l’emprise du moteur sur l’esprit, celui qui l’utilise une fois ne peut plus s’en passer, il devient dépendant… et il ne faut pas croire que le moteur est un substitut au dopage. Le coureur est obligé de prendre de l’EPO pour accompagner, amortir la force du moteur parce qu’il entraîne une grande consommation d’oxygène… Un moteur c’est quinze coups de pédale à la minute de plus que les autres… La pédalée s’accélère, la vitesse augmente, au début le cœur n’enregistre aucune perturbation puis le rythme cardiaque s’affole. Le moteur te lessive… Il faut être très entraîné pour soutenir le rythme, sous peine de se retrouver en situation anaérobique (au-delà du seuil de respiration) avec l’envie de mettre pied à terre… C’est évidemment plus facile pour les grimpeurs au gabarit léger, parce qu’ils offrent moins de résistance à l’air…
Deux mois auparavant, Fabian Cancellara avait gagné le Tour des Flandres - le célèbre Ronde Van Vlandeeen - en distancant l'icône nationale, le belge Tom Boonen sur les pavés rugueux du Mur de Gammont, sans même se lever de la selle. Le soir, en visionnant la course, Boonen avait chronométré la montée du Grammont pour s'apercevoir qu'il ne l'avait jamais gravie aussi vite.
Greg Lemond : "Au fond, Armstrong, c'est l'histoire d'un type sans conscience qui a triché toute sa vie, qui croit que tout le monde triche et qu'on ne peut y arriver qu'en trichant".
On peut activer le moteur à distance avec une télécommande ou à l’aide d’une montre, ou le relier grâce à bluetooth au cardio-fréquence mètre que le coureur se plaque sur le torse, sous le maillot. Après, il suffit de programmer son niveau de seuil lactique, au-delà duquel le moteur se mettra tout seul en marche… À l’extrême limite, un coureur n’est pas obligé de savoir… Il peut très bien ignorer qu’il pédale sous assistance avec un moteur dans sa roue arrière…
C’était un bon rouleur qui ne rechignait pas à l’effort, sur le plat il avait de l’abattage, ça se sentait quand il prenait des relais, derrière, les autres donnaient de la bande… Ses problèmes de poids n’empêchaient pas la qualité. Il avait d’ailleurs gagné des titres de champion de Hongrie sur piste avec ses propres jambes, sans se doper, et je sais que ce détail a eu par la suite de l’importance. Stefano c’est un type singulier, original.
Philippe Brunel - Laura Antonelli n'existe plus