La sortie très récente de « L'université des chèvres » me donne l'occasion de m'attarder sur son auteur :
Christian Lacroix dit Lax. Bien longtemps que je voulais le faire sans transformer cette volonté en réalité. La faute, certainement, à une langueur qui m'est propre.
Je m'étais pâmé devant la force d'évocation de « Pierre qui roule », la finesse de ses dessins expressionnistes et la caricature des visages.
Je m'étais identifié à Amédée Fario, louant sa force de caractère dans « l'Aigle sans orteils » et l'explosion du talent de son auteur dans la représentation fabuleuse des vélos et des coureurs dans l'effort.
J'avais été transporté par cet anti-héros de Mike, planté dans une Amérique libérale à bout de souffle dans «un certain
Cervantès» …
Quelle tronche que ce Choucas comme extrait d'une toile d'
Egon Schiele et aux saillies ciselées dans la serie éponyme.
C'est chose faite grâce à cette monographie des éditions Mosquito et à l'implication de
Serge Buch,
Jean-Michel Vernet et
Gilles Ratier. Si le choix d'un examen chronologique de l'oeuvre de Lax à le grand mérite de rendre la démarche structurée, j'aurais, par moment, aimé les mises en perspective thématiques et les ponts entre les oeuvres qui se trouve ici en partie repoussés en fin de monographie.
Il serait passionnant de reprendre le fil de ce riche entretien au regard de la décennie et demie écoulée.
Quel talent étalé par Lax ! Je suis toujours frappé de constater la richesse de la scène bd française.
Je vais pouvoir, à présent, m'acheter ce dernier album «L'université des chèvres» ... et les quelques-uns qui me manquent pour une mise en perspective personnelle de l'oeuvre de ce grand monsieur de la bd.
Une biographie à lire.