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Sylvie Durastanti (Traducteur)
EAN : 9782267019445
379 pages
Christian Bourgois Editeur (18/10/2007)
3.4/5   10 notes
Résumé :
«Burroughs a le goût du rebondissement, de la surprise, du détail grotesque et des incidents qui entraînent son héros, lui-même, vers les bas-fonds, en toute ville qu'il aille. Il faut lire ses listes de drogues, le récit de ses fréquentations, de ses cures de désintoxication pour apprécier la dimension monstrueuse de l'exercice de survie qu'il s'est imposé en faisant de son corps et de sa prose un filtre universel pour tous les poisons, chimiques ou intellectuels, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
J'avoue à ma confusion que je n'ai pas tout suivi dans ce roman touffu, drôle, divers, même en m'accrochant désespérément au fil conducteur, qui est la migration vers "les Terres Occidentales", terme emprunté à la mythologie égyptienne pour désigner l'Au-Delà. L'auteur semble imaginer le passage sur le mode d'une frontière comparable à celle du Mexique et des USA, avec ses villes-frontière, ses passeurs, ses trafiquants de toute sorte, sa violence et ses trafics, dans une espèce de western délirant. Curieusement, en acceptant de laisser en veilleuse la compréhension globale de l'histoire et le suivi des personnages, j'ai éprouvé un vrai plaisir de lecture, un peu comme avec un grand poème d'Ezra Pound. Je n'en veux pas à l'auteur de m'avoir fait rencontrer ma limite de lecteur, car c'est toujours stimulant et cela donne l'envie de le relire et d'essayer de la dépasser.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Evidemment, les savants occidentaux n'ont vu dans le panthéon égyptien qu'une ménagerie, reflétant les fantasmes de primitifs arriérés n'ayant point bénéficié des merveilleux acquis de la révolution industrielle; révolution limitée, pour les êtres humains produits en série, à se laisser supplanter par de simples machines (tellement plus efficaces).

Pourtant, tout fantasme se fonde sur une réalité. Je me risquerais à suggérer qu'en des temps et des lieux lointains, les dieux à tête de bête existèrent réellement et que c'est leur existence même qui inspira ces croyances. C'est alors que la notion monolithique de Dieu Unique vint écraser la révolution biologique qui aurait pu pulvériser les frontières établies entre les espèces, déclenchant ainsi un invraisemblable chaos ... horreur, jouissance et terreur, angoisses et extases inouïes, délirants vertiges d'expériences limites, gain et pertes incommensurables, monstrueuses impasses ...

Ceux-là qui en naissant n'ont point flairé de telle braise, qu'ont-ils à faire parmi nous ?

p. 170
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Einstein, surnommé Al-la-Science dans la famille, transmua la matière en énergie et certains d'entre nous estiment qu'on aurait dû l'étouffer au berceau. Il évalua également la vitesse de la lumière à quatre-cent quatre-vingt mille kilomètres par seconde. Telle est la vitesse à laquelle la terre perd sa lumière. Tout facteur peut se mesurer en termes quantitatifs, et tout facteur quantitatif est voué à l'épuisement, dans un univers régi par le temps. Ce processus a connu une accélération considérable depuis l'invention de la photographie. Une photo n'émet pas de lumière en tant que telle, mais elle en capture. Chaque fois que quelqu'un prend une photo, un peu de lumière disparaît. Progressivement, l'obscurité a grignoté les pourtours du champ de vision ... et des voix murmurent, juste en dessous du seuil audible.

p. 346
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La route des Terres Occidentales est par définition la plus dangereuse des routes du monde, puisqu'elle mène par-delà la Mort, par-delà le Danger et la Peur qui sont le lot commun. C'est la route la mieux défendue du monde, car la seule permettant d'accéder au bien suprême : l'Immortalité.

Chacun doit en passer par cette épreuve. Mais sur un million de partants, un seul s'en sortira. Encore que, biologiquement parlant, cette estimation soit assez large. Les Egyptiens et les Tibétains ont entrepris ce périple post mortem, et leurs Livres des Morts renferment à cet égard des instructions précises - aussi précises qu'arbitraires.

p. 188
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La carabine sous le bras, il traverse le jardin et emprunte l'allée au ciment fissuré pour gagner la rue. Nul n'a foulé ces pavés depuis vingt ou trente ans. C'est à peine si le trottoir est encore visible, sous l'enchevêtrement des herbes folles et des arbustes qui l'ont envahi.

Que s'est-il passé ici ? Il ne s'est rien passé. Cause du décès : sans aucun intérêt. Incapables de rien créer, ils moururent, faute d'avoir la moindre raison de rester en vie ... respectables athées.

Avis aux athées : rêver représente à la fois un besoin biologique, et le seul moyen d'accéder à l'espace, autrement dit, à l'état divin, à la communauté des Corps Célestes. Il s'ensuit de cela que les dieux constituent une nécessité biologique. Ils sont part intégrante de l'humanité.

p. 271
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Joe gardait des souvenirs fragmentaires de l'Empire des Morts : rues dallées pleines de flaques huileuses ... brouillard verdâtre lourd de menaces et de maux presque palpables ... couleur de tornade. Mais de tornade statique, de vide pesant, aspirant tout. Les visages entrevus dans les rues glissent dans cette visqueuse substance verdâtre, déformés par la haine, le désespoir et mille maux jusqu'à en perdre apparence humaine ... traits tordus par des besoins et aspirations inconnus, atroces. Des vents de souffrances déchirantes balaient les rues noires parcourues d'ondes sonores - hurlements, gémissements, plaintes, rires fous. Yeux brûlants, crachant des flammes bleues ... au fil des rues en pente, des gens dérapent sur les flaques huileuses pour disparaître hurlants dans les noires ténèbres verdâtres.

POSTE DE CONTROLE ... la terrible milice de la mort procède à un contrôle, laissant passer les uns et pas les autres. Etre arrêté à ce poste, c'est devoir affronter la seconde et dernière mort. Les miliciens emmènent un gamin, sans prêter la moindre attention à ses faibles cris de désespoir.

p. 276
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