Redhand est une trilogie globalement réussit bien que l'ensemble ne soit pas très homogène qualitativement parlant, le premier tome est d'ailleurs certainement le meilleur.
Redhand, sur-homme amnésique placé en hibernation depuis des siècles par une civilisation aujourd'hui disparue, est ramené à la vie par accident pendant un rixe qui oppose un groupe de chasseurs venue se réfugier dans le laboratoire abandonné, à une bande de mercenaires esclavagistes.
Véritable machine de guerre, Redhand prend le parti des faibles avec qui il lie son destin tout en triomphant de l'adversité.
Amnésique mais doté de connaissances pré-acquises, Redhand semble également immunisé de l'influences des Dieux qui régissent ce monde.
Véritable mystère pour lui même tout autant qu'il l'est pour ceux qui l'accueille au sein de leur communauté, l'homme en quête d'identité semble investit littéralement par un quête viscérale qu'il porte dans ses gênes.
Et parce qu'il est celui qui provoquera le crépuscule des Dieux, dans son sillage souffle un vent chaud auquel personne ne peux résister, bons comme mauvais...
L'histoire prend place dans un monde post-apo, une prophétie annonce l'avènement d'un élu qui renversera les dieux et par là même libèrera les hommes de la tyrannie de ceux qui représentent le pouvoir divin.
La grande faiblesse du récit tient au fait que tout est très conventionnel et déjà vu, si on mélange les codes de la SF à ceux de l'héroïque fantasy pour le meilleur plus que pour le pire çà sent quand même clairement le réchauffé à l'image d'une prophétie qui sert d'introduction et qui est relou au possible. Qui a dit qu'il faudrait définitivement classer cette facilité scénaristique dans le dossier des mille et une choses à éviter dans un récit de fantasy !
Cette histoire est toutefois satisfaisante bien que le deuxième tome soit sans doute légèrement en deçà des deux autres. Bien que
Kurt Busiek abuse d'ellipses temporelles pour nous amener au final (ce qui est bien dommage car certains passages auraient mérité plus de développement comme la révolte des esclaves), celui-ci se révèle épique et grandiose.
Au niveau de la conception graphique, deux dessinateurs au style radicalement différent se succèdent,
Mario Alberti dont le trait s'apparente à celui d'un sous-
Régis Loisel, et Bazal (Horlemonde) au style très comics américains.
Si le premier fait preuve d'une belle habileté sur les détails des environnements, le second est clairement plus à l'aise pour le traitement des personnages et de manière générale pour la gestion de la dynamique des scènes d'action.
Redhand est une minisérie sympathique à découvrir bien qu'elle commence déjà à souffrir du poids des ans.