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EAN : 9782100809554
144 pages
Dunod (06/05/2020)
3.91/5   16 notes
Résumé :
Les liens du cœur plus forts que les liens du sang
Stéphanie a des parents qui se révèlent très tôt incapables de s’occuper d’elle et elle doit être placée en pouponnière à l’âge de trois mois, puis dans une famille d’accueil où elle peut se sentir en sécurité et se construire émotionnellement. Mais lorsqu’elle a 10 ans, sa mère profondément déprimée, qui ne fait preuve d’aucun sentiment à son égard, qui ne s’est jamais intéressée à elle, demande à ce que Sté... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« Ce témoignage exceptionnel se lit comme un roman policier et doit être parcouru jusqu'à sa dernière page car les rebondissements sont incessants » … je ne pouvais pas dire que je ne savais pas, le Préface du Pr Maurice Berger était très explicite ! du coup, je n'ai posé ce livre que très tard dans la nuit, quand j'ai eu la confirmation que Stéphanie était enfin heureuse…

Ce témoignage prenant, poignant, c'est celui de Stéphanie Callet dont les parents se révèlent incapables de s'occuper d'elle quelques semaines après sa naissance. Elle est donc placée en pouponnière à l'âge de 4 mois, sous protection de l'Aide Social à l'Enfance. le juge accorde un droit de visite à ses parents : sa mère viendra un jour sur deux, son père une à deux fois par semaine seulement… le pédiatre, inquiet de son développement, préconise, quelques mois plus tard, son placement en famille d'accueil. 4 jours avant son premier anniversaire, Stéphanie est placée chez Véronique et Xavier, une grande famille chaleureuse : ce couple a déjà 5 enfants, âgés de 6 à 13 ans, tous heureux d'accueillir temporairement ce bébé. Au sein de cette famille, Stéphanie va grandir, se structurer, goûter aux joies familiales mais (forcément cette histoire a un « mais », ce n'est pas une romance, sa vie n'est pas aussi idyllique) avec une épée de Damoclès au-dessus de sa tête : le renouvellement annuel de son placement et la menace d'un retour dans sa famille d'origine, qu'elle ne connaît pas…

Après avoir vu le reportage « Mineurs en danger », sur M6, et pénétrer dans les foyers de l'Aide Social à l'Enfance ; j'étais curieuse d'entendre la voix d'une enfant placée pour mieux tenter de comprendre le fonctionnement global de ce système. Je remercie donc les Editions Dunod pour l'envoi de ce livre. J'avoue que, entre le reportage et le témoignage de Stéphanie, je n'ai du coup pas une belle image de cette institution même si, son rôle me semble essentielle au bien-être des enfants, certains ajustements dans son fonctionnement semblent nécessaires…
On prône l'intérêt de l'enfant mais on multiplie les intervenants, on néglige sa voix et ses sentiments au profit d'un process à respecter : normalement le placement est temporaire et les parents naturels doivent, à terme, récupérer leurs enfants mais dans quelles conditions ? avec quel accompagnement ? J'ai été horrifié de lire que, dans son cas, l'administration avait fait une « erreur » : la confier si longtemps à une même famille d'accueil ! Comme si, du fait de son placement, elle ne devait pas créer de lien d'affection, elle aurait dû vivre sans amour, ballotée de familles en familles tous les 2 / 3 ans pour éviter tout attachement et retourner vivre, à terme, avec une mère qui ne semble s'intéresser à elle juste parce qu'elle pense que son retour lui permettra de guérir ! (j'avoue cette situation m'a énervée…) Stéphanie montre bien ici la différence entre les liens du sang et les liens du coeur ; l'attachement n'est pas forcément la continuité de notre filiation, on s'attache aux personnes avec lesquelles on crée une proximité, on partage un quotidien, des passions…
Vous connaissez tous le fameux dicton : « on choisit ses amis mais pas sa famille » ? Stéphanie vous prouve ici que l'on peut choisir aussi sa famille, au prix d'un combat bouleversant.
A lire !

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Voilà  un témoignage de l'auteure Stéphanie Callet, placée  en famille d'accueil  lorsqu'elle  elle était  bébé..  À  la base ce n'est  pas  du tout mon style de lecture et sincèrement,  grands égoïstes que nous sommes, nous nous confinons à  lire que ce qui nous nous  plaît ...


Une enfant adoptée ?non elle n'a  pas eu cette chance tôt, car Stéphanie a vécu un parcours chaotique,  de combattant,  avant  d'avoir le droit non seulement  de s'exprimer,  d'être  entendue,  car tout le système  de l'enfance ne prend pas en compte ce qui est essentiel avant  tout:  l'amour , l'affection , le droit d'un  enfant de s'exprimer .  


Juste placée  dans une maison d'accueil pour avoir un toit,  une éducation,  pour ne pas perdre ses facultés  mentales de l'abandon mais en même temps  sans le droit d'aimer  et d'être  aimé, dirons-nous...voilà  le système  des institutions...


 Quand un enfant né  d'une mère  incapable d'aimer son bébé,  instable psychologiquement,   pourquoi lui refuser ce qu'il  a le plus besoin. Dans les rapports faits  par les différentes  structures il etait clairement  spécifié  que l'environnement  de  Stéphanie n'était pas adapté , voir  dangereux pour son bien-être,  malgré celà,  rien ne sera fait pour l'aider dans son épanouissement  pour qu'il  soit  complet,  avec ses parents adoptifs , courageux,  aimants et patients. 


. n'est-il pas  important le bien-être  de l'enfant,  ses besoins plutôt  que de s' obstiner à  voir que le lien du sang entre la mère, le père et l'enfant  sans prendre en compte la  stabilité  mentale et affective  du principal  concerné??  Les éducateurs,  juges,  psychologues  ne font qu'appliquer une loi denuet de sentiments  , rien que de l'administratif,  pour faire juste leur boulot,  en survolant une lecture d'un  dossier sans en être les acteurs principaux.. comment peut on oublier le ressenti d un enfant et faire  fi des signaux d'alerte de parents indifférents  , quand d'autres,  de coeur,  n'attendent que de donner tout ce qu'un  enfant rêve d'avoir.. incompréhensible !!!


Dans cette autobiographie,  le sentiment d'être  constamment  sur une  corde raide ,   de ne pas vivre  une enfance normale,  avec une épée  de Damoclès  en se demandant avec angoisse combien de temps  ils nous restent pour se faire aimer, respecter,  choyer avant  d'être jeter en pâture dans une famille que l'on ne veut pas. 


Où  est la justice?? Comme des millions d'enfants,  Stéphanie n'a  pas  eu la chance de vivre une enfance d'insouciance,  se coucher confiante, souriante à  la vie,non, les professionnels  de l'enfance  lui ont enlevé  ce droit par des droits absurdes justement et dénués  de toute objectivité.  Souhaitons lui, ainsi qu'à  d'autres,  d'être un jour une maman , qui donnera tout l'amour et la stabilité qu'un enfant a besoin, car oui c'est  possible. 


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Devant l'incapacité de ses parents à s'occuper d'elle, Stéphanie est placée en pouponnière dès l'âge de 3 mois puis en famille d'accueil où elle a trouvé attention et attachement dans un cadre structuré et structurant. Dès ses 10 ans, quand sa mère a voulu la reprendre [L'enfant "appartient" juridiquement à ses parents] elle s'est battue avec une ténacité et une force incroyable pour rester dans "sa" famille de coeur, car chaque année, il lui a fallu obtenir du juge une reconduction de son placement... Elle s'est battue pour faire entendre ses ressentis et ses besoins. Et on est stupéfait d'apprendre qu'elle est restée dans la même famille en raison d'une erreur administrative!!! Famille qui lui a offert la stabilité dont elle avait besoin pour se construire...

C'est un témoignage vraiment exceptionnel que livre Stéphanie, "qui se lit comme un roman policier" dit le professeur Berger dans sa préface. Oui c'est vrai !
Stéphanie a rencontré des gens qui ont su l'écouter et qui ont pu l'aider, à commencer par sa famille d'accueil ( admiration absolue pour la générosité, le dévouement, l'humanisme de Véronique et Xavier) certains éducateurs, certains juges, une avocate mais si elle a gagné son combat, elle le doit à une exceptionnelle force intérieure, une volonté de fer. Tout au long de ma lecture je suis passée par beaucoup d'émotions: l'accablement, la stupéfaction, l'indignation, la colère, la révolte ... mais aussi l'admiration pour ce parcours, cette résilience...
Aujourd'hui Stéphanie est assistante sociale...
En France, on a longtemps sacralisé les désirs des parents biologiques alors même qu'ils pouvaient être contraires aux besoins de leur enfant. le lien vital nécessaire au bébé et à l'enfant est celui d'un adulte sécurisant qui lui offre une stabilité et une sécurité affective. Et ce n'est pas forcément le lien parent-enfant. Si ce lien a été reconnu par les lois sur la protection de l'enfance dans de nombreux pays ( depuis plus de 40 ans au Canada, 39 ans en Italie, 31 en Angleterre) il a fallu attendre 2016 en France pour que les besoins fondamentaux de l'enfant, et en priorité celui de la stabilité, soient pris en compte par la loi.
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Stéphanie naît dans une famille entre un père alcoolique et une mère dépressive. Étant négligée par ces derniers, elle est placée à l'Aide Sociale à l'Enfance (ASE) quelques semaines seulement après sa naissance. Ses parents auront des droits de visite, qu'ils n'utiliseront que trop peu.

Juste avant son premier anniversaire, elle est placée dans une famille d'accueil, chez Véronique et Xavier. Au fil des années, le sens du mot famille prend chez eux tout son sens. Malgré que ce couple ait déjà 5 enfants, Stéphanie a su trouver sa place au sein de cette famille et se sent en faire partie. Elle va découvrir les valeurs liées à la famille, mais aussi tout ce que ceci englobe en termes d'amours, de tendresse, de communication, de partage et comme souvent aussi dans les familles, de disputes.

La seule ombre au tableau demeure le placement. En effet, chaque année celui-ci doit être renouvelé par un juge. Au cas où celui-ci ne le serait pas, elle devra rejoindre sa famille d'origine. C'est chaque année, une période source d'angoisse pour Stéphanie.

Dans ce témoignage touchant, j'ai beaucoup appris sur l'ASE, une institution que je ne connaissais que trop peu. Stéphanie Callet met le doigts sur différents dysfonctionnements au sein de cette institution.

On se rend compte que la parole de l'enfant est négligée. Les ressentis, les émotions de l'enfant ne sont pas pris en compte. On a l'impression d'enfant-objet, plus que d'enfant-sujet.

Et puis demeure la régularité des suivis. En effet, son dossier a été suivi par différents acteurs. A chaque nouvel éducateur, il doit prendre connaissance du dossier, créé un lien de confiance avec Stéphanie. Comment prendre en charge correctement un enfant dans ces conditions ?

Au prix d'un long combat, Stéphanie a pu enfin choisir sa famille.

Bref, c'est une belle déclaration d'amour faite à sa famille d'accueil mais aussi un cri de révolte contre l'ASE.

Merci aux Éditions Dunod pour l'envoi de ce livre.
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Stéphanie est une petite fille qui pourrait être comme les autres, un bébé fragile qui, à peine née, est abandonnée par ses parents. Pas volontairement non, mais ils sont bien incapables de s'occuper d'elle et de prendre en compte les responsabilités qui incombent à des parents. À 3 mois, Stéphanie est placée en pouponnière puis en famille d'accueil. Mais il y a des choses aberrantes au sein des services sociaux et Stéphanie a très bien su les mettre en exergues. Elle a dû tout au long de son enfance continuer à voir son père schizophrène et alcoolique et sa mère incapable même de se gérer elle-même. Mais l'ASE (aide sociale à l'enfance) n'a qu'une devise: « les parents restent les parents quoiqu'il advienne ». Et il ne faut surtout pas que la famille d'accueil démontre trop d'affection, voire d'amour pour les enfants dont elle a la garde, ce ne serait pas sain, et ils leur seraient immédiatement enlevés. Nous ressentons la peine et la détresse de Stéphanie tout au long de sa vie, elle a vécu l'enfer mais a réussi bon grés mal grés à s'en sortir.
Stéphanie apporte ici un témoignage profond et étayé de ce qu'elle a vécu, et ce que beaucoup d'enfants comme elle vivent encore… Elle a eu de la chance dans son malheur de rencontrer les bonnes personnes qui l'ont aidé à s'en sortir et ne pas commettre l'irréparable: une avocate (qui a d'ailleurs écrit la postface), un journaliste ensuite qui relaye son histoire et d'autres encore… Tout pour qu'elle n'ait pas à revenir vivre chez sa mère.
Je ne suis généralement pas fan des témoignages et des non-fiction, je préfère m'évader en lisant des romans mais je pense que ce livre devrait être lu par le plus grand nombre afin de faire évoluer les mentalités et les façons de penser de nos politiques! Ces enfants ne sont pas des jouets, ce sont des êtres vivants, sensibles, doués de sentiments, peut-être encore bien plus que les autres enfants… Ce qui est fou c'est de voir toutes les choses qui sont demandées aux familles d'accueil pour être sûr qu'elles s'occuperont bien des enfants alors que lorsque l'on rend les enfants à leurs parents « biologiques », il n'y a aucun contrôle, rien!
Je pourrais écrire des lignes et des lignes sur ce thème tant cela m'a indignée, mais je vous laisse découvrir le livre de Stéphanie qui en parle bien mieux que moi. Et puis c'est tellement rare qu'une histoire comme ça finisse bien que rien que pour ça ça vaut le coup de la lire !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J’ai compris que ces lectures me faisaient souffrir encore plus parce que j’étais incapable de prendre du recul. À ce moment-là, en devanture de toutes les librairies (que je fréquentais assidûment), il y avait notamment l’histoire d’une jeune fille séquestrée dans une cave par son bourreau avec qui elle avait eu des enfants. J’avais été particulièrement troublée. L’ouvrage était sorti très rapidement après sa « libération ». Je m’interroge alors sur le sens de partager son histoire, sur la manière de le faire et son instrumentalisation par les médias. Je ne comprenais pas, j’avais le sentiment que ces personnes livraient leur histoire pour prendre du recul, faire le point, mais est-ce vraiment l’objectif d’un livre ?
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Le premier besoin d’un bébé et d’un enfant, petit, est de disposer d’un adulte sécurisant, appelé « figure d’attachement », qui lui propose de la stabilité et de la sécurité affective adulte. Ce « lien vital », selon l’expression de la pédopsychiatre Nicole Guedeney, a été décrit dès 1954 à la demande de l’OMS (Organisation mondiale de la santé). Il est au fondement des lois sur la protection de la jeunesse québécoises depuis 1977, italiennes (1981) et anglaises (1989).
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Écrire pour raconter. Écrire pour mettre en lumière les souffrances, les incohérences du monde de la protection de l’enfance, et je sais ne pas avoir été la seule à les avoir subies. C’est aussi l’occasion de montrer l’absurdité d’un système mal ajusté et le combat que j’ai voulu mener face à ces injustices. J’avais ce grand besoin de dire ce que j’avais vécu, et surtout comment je l’avais vécu.
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Je pressentais que ma sensibilité exacerbée me donnait une empathie particulière pour tous ces jeunes. J’étais fascinée par leur vie et les adultes qu’ils devenaient. Je me disais que les aider serait mon métier. À la fois, je pense que cela m’a aidée car ça me sortait de moi-même, et en même temps, c’était problématique car je voulais sauver tout le monde, ce qui n’était pas à ma hauteur.
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Il faut savoir que j’étais vraiment passionnée par les livres. Ils me donnaient des clés pour comprendre la vie et la vision des adultes qui m’entouraient. Particulièrement, adolescente, j’ai commencé à lire beaucoup de récits de vie, des histoires de mômes qui en avaient bavé. Je me retrouvais dans ces histoires.
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