Conscient des plus petites particules constitutives du temps — du temps, tel que mesuré par les horloges, les arrivées des trains et les révolutions des machines — l’homme industrialisé a, dans une large mesure, été dépossédé de la perception ancestrale du temps. Le temps dont nous avons connaissance est un temps artificiel, fabriqué par les machines. Le temps naturel et cosmique, tel qu’il est mesuré par le soleil et la lune, lui est le plus souvent étranger.
L’homme préindustriel n’a jamais pu oublier le majestueux mouvement du temps cosmique.
L’industrialisme et l’urbanisme ont changé tout cela. On peut vivre et travailler dans une ville sans être conscient de la course journalière du soleil dans le ciel, sans jamais voir la lune et les étoiles. Broadway et Piccadilly sont notre Voie lactée ; nos constellations sont inscrites dans des tubes de néon. Même les changements de saison n’affectent que très peu le citadin. Il habite un univers artificiel qui, dans une large mesure, est coupé du monde de la nature. Hors les murs, le temps cosmique se meut selon la progression du soleil et des étoiles. À l’intérieur, il est affaire d’engrenages et se mesure en secondes et minutes — au plus long, en journées de huit heures et en semaines de six jours.
BRAVE NEW WORLD Bande Annonce VF (2020) Alden Ehrenreich