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EAN : 9782368476383
300 pages
Michalon Editeur (01/08/2014)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Laure Brenner a quarante-huit ans. Malade, elle se sait condamnée bien que son entourage lui assure le contraire. Elle décide alors de mettre par écrit les étapes du chemin qu'elle suit désormais, qui passe par l'âpreté de la révolte, l'introspection, le questionnement et enfin l'acceptation de la réalité. Entourée de son mari, de son fils, de son père et de son ami d'enfance, la poursuite de ce chemin va l'amener à vivre des moments étonnamment riches et émouvants.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Née à Pau en 1962, Christine Cerrada est avocate au barreau de Paris. Passionnée par l'écriture, mais trop prise par sa vie professionnelle, ce n'est qu'en 2011 qu'elle révèle son talent d'écrivaine et décide alors de s'y consacrer davantage. Après la publication de trois nouvelles, son premier roman, Un Mari ordinaire, parait en 2013 et le second, le Pays silencieux, sera bientôt disponible à la vente.
Laure la narratrice, femme active de quarante-huit ans, se sachant condamnée par ce qu'il est de bon ton d'appeler « une longue maladie » décide de ne pas être traitée inutilement pour ne pas souffrir. Par contre, elle se propose de mettre par écrit le court futur lui restant à vivre avant d'entrer au Pays silencieux, selon la jolie formule empruntée à un lied de Strauss. Entourée de ses proches, Louis son mari de vingt ans son aîné, Alex son fils préparant HEC, Marion sa soeur et Paul, son grand amour de jeunesse devenu son meilleur ami, nous écoutons cette femme nous dire ses interrogations, sa souffrance, mais aussi ses joies.
Je tiens à préciser tout de suite que le roman ne vous plongera pas dans le désespoir avec étalage clinique des humeurs de la malade, ni dans le larmoyant perpétuel – même si parfois et c'est bien compréhensible, l'oeil s'humidifie -, car je ne l'aurais pas supporté. On y relèvera même des traces d'humour (« [Le docteur] qui me suit. J'aime bien cette expression. Il me suit mais se gardera bien d'aller où je vais ») et de l'autodérision, Laure femme de tête, ne manquant jamais de lucidité.
Christine Cerrada s'attache dans ce roman à décrire une quête spirituelle au travers d'interrogations existentielles, comme elles surviennent toujours à l'approche de la mort, portrait psychologique d'une femme qui sait que ses jours sont comptés et qui doit, outre ses propres angoisses, gérer celles de son entourage. Evoquant ses souvenirs Laure revivra ses bonheurs passés que ce soit avec son mari ou son fils enfant ; à moins que tentant de ranimer la mémoire de Paul, temporairement amnésique, elle n'inverse la donne puisque c'est elle, alors, qui assistera un ami dans la détresse, ce qui nous donne de bien belles scènes.
Là où l'on aurait pu tomber dans l'ennui poli, voire tourner en rond, l'auteure sait maintenir l'intérêt du lecteur en sortant Laure de son lit. Par une expédition en camping-car, emportant tout ce joli monde de Paris vers le Sud-Ouest où ils s'installeront tous dans une grande maison, voyage propice à nous faire croiser de nouveaux personnages, ou lors d'une escapade secrète et risquée avec fauteuil roulant, de Laure et Paul, seuls comme aux jours anciens de leur jeunesse, à Lourdes. Tout est bon quand la fin est proche pour en retarder l'issue, que ce soient les remèdes exotiques achetés par Louis, le recours à un guérisseur conseillé par le toubib du coin ou bien la grotte aux miraculés. Quand approchera le bout de la route, Laure, apaisée, pourra se réjouir, sa quête n'aura pas été vaine.
Le roman est bon, il est bon parce qu'il sonne toujours juste et c'est ce qui m'a le plus impressionné. Que ce soit l'expression des sentiments ou bien les petits détails a priori anodins mais qui vous campent un décor, une situation, Christine Cerrada sait capter l'intérêt du lecteur. Soit il s'agit d'une fiction totale et c'est magistralement bien rendu, soit et c'est mon sentiment, il y a une part autobiographique ou vécue de près et l'émotion n'en est que plus forte encore. Un bouquin qui aura sa place dans votre bibliothèque, au côté – d'une certaine manière - de celui de Christine Orban le Pays de l'absence, dont il se rapproche par la gravité sans pleurnicheries, la délicatesse mêlées et une fausse homonymie.
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C'est l'histoire d'une femme de 48 ans, atteinte d'un cancer qui décide de mettre par écrit (ou plutôt par oral, à l'aide d'un dictaphone) les dernières étapes du chemin qui la mène vers le Pays silencieux. Pas gai, n'est-ce pas ? Et pourtant, on sourit pendant ce voyage.



J'ai eu peur !

Après une quarantaine de pages, je commençais à m'ennuyer. Je trouvais ça redondant, j'avais l'impression que ça tournait un peu en rond et je me disais que je ne tiendrais pas très longtemps à ce rythme-là. Impossible de me mettre vraiment dedans, je restais à distance, en observatrice lointaine et sans grande compassion. Pas glorieux !

Et puis, il y a eu l'arrivée de Paul, l'ami d'enfance amnésique qui aura besoin d'elle comme elle aura besoin de lui. Mais le vrai départ du roman, c'est le voyage dans le sud-ouest, cette équipée incroyable avec son fils, son mari, son ami d'enfance et Blanche, un personnage haut en couleurs, dont ils feront la connaissance dans la maison qu'ils louent.

A partir de ce moment, je me suis sentie concernée, j'ai aimé le ton du livre, un ton très juste, pas forcé, pas larmoyant, juste ce qu'il faut d'émotion pour que le lecteur comprenne le cheminement intérieur de cette femme.

Il y a quelques situations cocasses comme le voyage improvisé à Lourdes (dernier événement du roman). Les personnages qui entourent Laure sont aussi attachants qu'elle, et drôles parfois. Ils ont du corps et ils donnent au roman le piquant nécessaire.

C'est un roman intime, touchant, avec une pointe de légèreté pas désagréable.


Lien : https://krolfranca.wordpress..
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A part chez le bouquineur avec son beau billet, silence radio pour ce roman ayant vraisemblablement eu la malchance de sortir au moment du raz-de-marée de la rentrée littéraire. Quand l'auteur me l'a proposé j'ai accepté parce que "je le sentais bien", et je crois que les blogs ont aussi pour rôle de rattraper les oublis.

A quarante-huit ans, Laure Brenner vit ses derniers mois. Un cancer du sein détecté trop tard (les filles, faites-vous suivre régulièrement!), des traitements sans effets positifs, la décision de les stopper en accord avec médecins et entourage, sans cependant arrêter les analyses et les transfusions lui apportant des "répits".
Elle enregistre ses pensées, son journal de bord, son mari Louis étant chargé de les mettre sur papier quand elle ne sera plus là. L'on sait donc que Laure est décédée, même si sa voix nous accompagne.

Avant d'aller trop loin il me faut dire que ce roman n'est absolument pas plombant et tire-larmes! Règne une atmosphère paisible, maîtrisée, sereine : Laure a déjà parcouru du chemin dans sa maladie, on le sent, et elle passera de l'espoir à l'espérance (non, ce n'est pas du tout la même chose!). Elle est bien entourée, avec un mari amoureux, un fils, une infirmière, et un ami d'enfance, Paul, qu'elle sera capable d'aider. Pas de problèmes de moyens, et la petite troupe pourra passer des semaines dans une propriété du sud-ouest (et tester des médecines inattendues). L'état de Laure évolue doucement (vers le moins bon), tout est crédible, bien sûr c'est poignant, mais on n'a pas envie de crier à l'injustice, Laure ne le voudrait pas non plus.

"Si je n'étais pas malade, je serais en train de courir vers la bouche de métro, un sac Picard à la main contenant le repas du soir. Je penserais aux résultats de l'agence, à un dossier pas encore bouclé. Je n'aurais pas eu le temps de regarder le ciel, ni ce qu'il en tombe! Je ne connaîtrais de la météo que ce qu'en dit la radio..."

J'ai aimé cette lecture sans paillettes, paisible, hors courant. Face à la mort, face à celle d'un proche, les masques tombent, l'essentiel demeure. J'aimerais le faire voyager, ce beau roman, n'hésitez-pas!

J'en ai profité pour découvrir quelques relais de la route du Tokaïdo, estampes de Hiroshige, qui ponctuent joliment le roman.
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Bouleversant, savoureux, « le Pays Silencieux » est un roman tout en finesse et en délicatesse qui parle de Départ et de "Grand Passage"... Ce livre, dont le sujet est la mort annoncée de la jeune Laure, 48 ans, est un comme un "chemin de croix" mais surtout une oeuvre heureuse et d'espoir qui ne verse jamais dans le pathos ! Bien construit et magnifiquement traité, c'est un roman qui fait du bien ! Il nous conte comment Laure, dont la mort est inéluctable, trouve, lors d'un voyage et un séjour sur la terre de ses origines, la force de passer de la douleur à l'acceptation puis de la paix à l'espoir : un lâcher-prise et un état miraculeux de plénitude rendus possibles grâce à l'amour des siens ! Ce roman qui m'a fait très souvent sourire, nous donne des clés pour cheminer... Il nous invite à la fois à nous pencher sur ce que nous faisons de notre vie et à regarder vers demain et nous délivre un double message : chaque jour que Dieu fait, "CARPE DIEM" et n'oublie pas de dire "JE T'AIME" !
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Un récit poignant d'une femme atteinte d'une « longue et douloureuse maladie » et qui sait qu'après avoir gagné les deux premières manches, elle va perdre la belle.

La première partie du récit m'a presque fait suffoquer tant le personnage principal manquait d'air. Ce n'est qu'en seconde partie, lorsqu'elle descend dans son Sud-Ouest natal que la narration peut enfin respirer. Et moi aussi.

J'ai trouvé la fin du roman très beau, malgré le peu de forces de Laure.

Les paragraphes sur les estampes japonaises ne m'ont pas convaincu, car c'est un art que je préfère voir plutôt que décrit. Tant pis.

Un récit que j'aurai pensé autobiographique tant l'auteure m'a rendu le personnage proche et vrai dans ses souffrances et ses questionnements.

L'image que je retiendrai :

Celle de l'escapade à Lourdes et du bain incontournable dans les Eaux de la Grotte.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je veux mourir tranquille. A trop penser, je risque de mettre en péril cet ultime challenge ! Le philosophe veut exercer un contrôle (total je suppose) sur ses pensées. Quelle prétention, parfaitement illusoire ! Ce n’est pas le contrôle des pensées qui permet d’en finir avant le terme normal. C’est le contrôle des émotions.
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