En attendant Bojangles (BD)

… Musique…
Sur la platine, un vinyle est déposé puis le diamant est posé sur le sillon. Les danseurs sont prêts. Ils attendent les premières notes. Après quelques secondes, la voix de Nina Simone s'élève. Elle chante son Mr Bojangles. Ils s'élancent. Georges et sa femme rejouent inlassablement cette danse et inlassablement ils se réchauffent à la flamme de leur amour.
La journée commence, leur fils dort encore. Dans le couloir, Mademoiselle Superfétatoire, la grue de la famille, donne des coups de becs sur la porte pour réveiller l'enfant et venir lui dire bonjour. Pris par leur danse, ses parents n'ont pas fait attention à l'heure… L'enfant va encore être en retard à l'école.
Quant au meilleur ami de la famille, adorablement surnommé l'Ordure, il viendra ce soir à la fête.
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Adaptation réussie ! On y est. On retrouve cette jolie famille et cette place parmi eux. L'ambiance graphique offre une chaleur inespérée grâce à des tons dominants qui oscillent entre le sépia et le vert pistache. Quelques scènes font intervenir des teintes plus toniques, plus chaudes encore ; c'est la fête, le rire, le bonheur. On accueille à bras ouverts l'originalité délirante de cette petite famille, on passe de la gaieté à la mélancolie en un battement de cils. La mère que son époux renomme chaque jour. Chaque matin, elle est une autre. Chaque jour elle tente trouver un équilibre entre son excentricité et ses envies de femme.
S'adapter à la maladie. Trouver sa force dans cette fragilité. La contourner. Rire d'elle et des instants saugrenus qu'elle impose. Tenir, danser, s'aimer, relativiser, s'aimer. C'est dans cette cellule qu'un enfant grandit entre deux mondes : celui très discipliné de l'école et celui plus sémillant de la maison.
(...) Lire la chronique complète sur le site : https://chezmo.wordpress.com/2017/11/01/en-attendant-bojangles-chabbert-maurel/
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J'ai lu le roman dès sa sortie et j'avais ressenti beaucoup d'empathie et de tristesse, le début m'avait enchanté, cette famille un peu rebelle, qui casse les codes et qui prend la vie du bon côté … Jusqu'à ce que je comprenne qu'elle était totalement dysfonctionnelle et que le petit garçon en souffrait beaucoup.

J'ai pris conscience en lisant le livre de Delphine de Vigan : ce que le jour doit à la nuit que ma maman souffrait de bipolarité (que l'on ne diagnostiquait pas dans les années 70, et par conséquent elle était souvent en séjour en hôpital psychiatrique). C'est dire si ce texte me parle.
Le lire quelques années plus tard sous forme de roman graphique est une belle expérience. Les dessins sont absolument magnifiques, l'ambiance de désinvolture est tout à fait palpable, les couleurs sont toniques et dynamiques, on a l'impression d'être heureux, d'être en joie dans cette famille. Les moments plus sombres, le séjour à l'hôpital sont eux représentés dans des tonalités plus grises.

L'enfant semble moins tracassé, moins conscient de la situation dans le roman graphique que dans le livre, le roman graphique m'a moins bouleversé, ma représentation mentale du texte étant beaucoup plus personnelle et par conséquent plus puissante que le fait de regarder les illustrations.

C'est la même histoire mais une tout autre lecture et elle m'a fait du bien, je me suis sentie beaucoup moins vulnérable et bien plus à même de mettre une distance entre ma lecture et mon propre parcours de vie.
J'ai beaucoup apprécié la façon dont l'illustratrice a représenté la présence de la musique dans l'appartement tout au long des jours et des nuits…

Je l'ai lu deux fois, une première pour prendre connaissance du travail de réécriture et du travail graphique, la seconde pour observer méticuleusement les détails des dessins. Une belle rencontre avec un genre de livre dont je n'ai pas l'habitude.

À l'occasion de la sortie du film avec Virginie Efira et Romain Duris,  les éditions Steinkis rééditent ce roman graphique écrit par Ingrid Chabbert (d'après le roman d'Olivier Bourdeaut) et dessiné par Carole Maurel.

Georges et Antoinette ont une passion, faire la fête, danser jusqu'au bout de la nuit. Profiter de la vie c'est leur crédo. Jusqu'au jour où les ennuis commencent…

"En attendant Bojangles" ne vous laissera pas indifférent. C'est une histoire qui vous fera passer par toutes les émotions, du rire aux larmes. Les dessins sont magnifiques. Ils illustrent à merveille la folie, la légèreté et l'insouciance. Un très bel album à lire avec en fond sonore : Mr Bojangle de Nina Simone! 

Lu et commenté sur izneo

Je viens de refermer une pépite ! C'est le deuxième coup de coeur de ma journée !

Une histoire forte remplie d'une palette d'émotions : rire, joie, tristesse etc. Un sujet fort si bien mené.

Les couleurs sont si belles. Les illustrations sont si profondes et si poétiques. Je vous recommande vivement ce sublime roman graphique.

Doux samedi à vous tous.

C'est l'histoire d'une famille un peu extravagante, très proche les uns des autres (l'enfant et ses parents qu'il observe). L'homme est amoureux fou de sa femme, leur vie est un jeu composé de musique, de danse, et de séjour en Espagne. Un contrôle des impôts bouleverse cette insouciante joie de vivre. Et l'excentricité, le petit grain de folie de la femme devient incontrôlable, un danger, et elle est internée en psychiatrie. L'enfant est le témoin de l'absolu fidélité de son père. Je ne relèverai pas la fin. le roman fait partie des très belles histoires que j'ai pu lire. L'adaptation en BD est réussie, même s'il n'est peut-être pas possible d'installer dans la durée cette même élégante et extravagante ambiance qui traverse l'original et qui rend les protagonistes et leur sensibilité tellement touchants. Mais en tout cas, à la lecture du roman graphique, on ne se sent pas trahi, les correspondances entre les personnages imaginés par Olivier Bourdeaut et ceux repris dans cette adaptation par Ingrid Chabbert (scénario) et Carole Maurel (dessin), existent bien.

💊 Dans quels cas lire ce livre ?
Pour rencontrer l'amour fou
Antoinette-Pauline-Hortense porte deux chaussures différentes. A chaque pied sa réalité. A chaque jour sa réalité. Elle n'est pas facile à suivre Antoinette-Pauline-Hortense et pourtant Georges, par amour, a décidé de s'y conformer.
Leur quotidien, aussi absurde que poétique, c'est aussi celui de leur petit garçon pour qui une maman folle à lier, un papa fou d'amour et un oiseau de compagnie ne sont rien d'autre qu'une normalité loufoque à chérir.
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Pour retrouver l'amour fou
Lorsque plusieurs mois après avoir adoré le roman d'Olivier Bourdeault, En attendant Bojangles, je me suis retrouvée avec son adaptation graphique dans les mains… j'appréhendais un peu…
Et si je ne m'y retrouvais pas ? Et si c'était moins bien ? Et si ça gâchait carrément le film dans ma tête ? Vous savez, ce petit film qui prend vie dans nos esprits au fur et à mesure de notre lecture…
Et puis je l'ai ouvert.
Bouche bée.
Ingrid Chabbert et Carole Maurel sont entrées dans ma tête. Ce n'est pas possible autrement. Page après page, vignette après vignette, a pris vie, sous mes yeux, le film de ma tête.
Expérience aussi vertigineuse que merveilleuse.
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💊 Effet secondaire éventuel ?
Une poussière dans l'oeil.
Pourtant je le savais hein… J'y suis allée armée d'un masque de protection qu'on appelle expérience, mais ça n'a rien changé. Cette adaptation m'a transportée aussi haut et aussi vite que le roman qui est à son origine. Prise de conscience irresistible de l'incommensurable force de l'amour.
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💊 Contre-indication
AUCUNE
Y compris pour ceux qui sont passés à côté du roman. Pour vous, cela sera double dose.
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Ayant adoré le magnifique livre d'Olivier Bourdeaut, je n'ai pas trop hésité devant la BD d'Ingrid Chabbert et de Carole Maurel.

C'est une très belle adaptation que voilà. le dessin est fluide, agréable et colle parfaitement au style de l'histoire. Les couleurs sont superbes et légèrement surannées pour nous plonger dans l'ambiance du livre.

L'histoire quand à elle est bien respectée. le roman étant incroyablement fort, j'ai moins ressenti d'émotions à la lecture de l'adaptation même si celles-ci sont bien présentes.

C'est donc une lecture que je conseille aux lecteurs du roman mais pas pour la découverte de cette magnifique histoire.

Une belle bande dessinée, élégamment dessinée. On tombe vite sous le charme de ce couple complètement déconnecté de la réalité. Et on se prend vite d'affection pour leur enfant qui regarde d'un oeil attendri ses parents danser, danser et danser encore. La question que soulève ce livre ressemble à : pourrait-on éduquer nos enfants en faisant fi de toutes les contraintes moderne. Sous entendu : est-ce que l'amour suffit pour éduquer un enfant ?
La réponse est visiblement « non » mais j'ai cru comprendre que ces parents n'aime pas leur petit garçons en fait car, même si ces parents partagent des moments de bonheur avec leur fils, à aucun moment ils ne semblent se soucier de ce qu'il ressent vraiment. Cela ressemble à de l'égoïsme de la part de ces parents, et la fin confirme ceci. Caché derrière ces parents fou fou, cette histoire est un vrai drame.
Elle pose de vraies questions sur l'éducation des enfants et pourrait servir de base de discussion avec des enfants qui pourraient trouver leurs parents un peu « classiques ».
Au niveau dessin, j'ai juste trouvé un peu dommage que parfois certains dessins n'ont pas le charme des autres et qu'il y a donc quelques inégalités au niveau style graphique.
C'est mineur, mais parfois j'ai été étonné dans certains dessins de ne pas retrouver la fraîcheur qui caractérise la plupart des scènes.

J'ai bien aimé le petit air rétro des illustrations qui nous plongent dans les années 50 qui semblent être la période dans laquelle se passe l'enfance du narrateur. Par contre, j'ai trouvé l'histoire très télescopée, comme si l'adaptation en BD ne rendait pas la durée dans laquelle elle se déroulait. Je n'ai pas lu le roman original et c'est peut-être la que le bât blesse. En lisant la BD, j'ai cru prendre un raccourci qui ne rend sans doute pas le paysage dans l'entièreté de sa splendeur et du coup, je n'ai presque plus envie de lire le roman car je sais l'histoire…. Je suis du genre à ne pas lire les quatrièmes de couverture pour ne pas avoir d'idée préconçue et voilà que inconsciemment j'ai dérogé à cette bonne habitude.
Tout ça pour dire que je ne recommande pas cette lecture à ceux qui n'ont pas encore lu le roman. Pour ce qui est des autres, je me demande si la BD leur a apporté quelque chose…

adaptée du roman d'Olivier Bourdeaut (que je n'ai pas lu), une belle et dramatique histoire, pleine de fantaisie, de légèreté, de gaieté et de noblesse, celle qui vous fait dédaigner les mesquineries du quotidien :) j'ai aimé le trait de Carole Maurel qui a su trouver le physique qui correspond précisément à chaque personnage. une belle trouvaille encore une fois, merci les médiathèques de Poitiers!