AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 3172 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'aime beaucoup Sorj Chalandon (comme tout le monde, j'ai envie de dire), assez en tout cas pour avoir versé une larme sur "Le jour d'avant".
Ici pourtant, malgré un sujet irrésistible, je suis restée un peu de côté. La faute je crois à un surcroît d'effets appuyés, de sentiments très (trop?) marqués, au point que le narrateur finit par être légèrement exaspérant. J'ai pourtant bien en tête que l'auteur part d'un vrai vécu, mais malgré tout le respect que l'on doit à l'expérience de ceux qui savent, je ne suis pas arrivée à poser que cela excusait tout.
Après la lecture cependant, il reste sur la rétine et dans le coeur cette très belle histoire d'aventure théâtrale commune entre ennemis réconciliés sur les ruines de Beyrouth, qui résonne d'autant plus fortement aujourd'hui que ce pays peine à se relever d'un nouveau coup particulièrement funeste.
Commenter  J’apprécie          230
Je ne connaissais pas cette expression du monde de théâtre qui définit la séparation imaginaire entre la scène et le public que Sorj Chalandon a choisie pour le titre de son roman. J'avais une vague connaissance de la guerre civile qui a ravagé le Liban entre 1975 et 1990 et de lointains souvenirs du lycée de la tragédie de Sophocle et de sa version moderne de Jean Anouilh. Je ne connaissais pas l'écriture de Sorj Chalandon et après avoir lu "Le quatrième mur" je me sens un peu moins ignare.

Je n'ai pas été tout de suite happée par le récit, le style direct de l'auteur me dérangeait un peu. Petit à petit, je suis rentrée dans l'histoire, je commençais à croire en ce projet utopique de vouloir rassembler les acteurs de tous les camps ennemis pour jouer "l'Antigone" de Jean Anouilh à Beyrouth en pleine guerre. Puis, il y a eu ces paroles très dures de Simone, l'ancienne ouvreuse du cinéma, où elle parle de son petit-fils, ces atrocités de la guerre qui engloutit Georges, le narrateur, ce retour difficile à la vie d'avant. La plume de Sorj Chalandon montre alors toute sa force, prend toute sa valeur, j'ai été bouleversée, touchée, retournée sans pouvoir cacher l'immense émotion qui m'a envahie. Désormais, je regarderai autrement un t-shirt avec Mickey, une jupe écossaise ou une glace au chocolat écrasée sur le trottoir. Une lecture inoubliable.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
Commenter  J’apprécie          221
Tout commence par l'amitié entre un étudiant parisien, Georges, et un jeune Grec, Sam, metteur en scène, venu se réfugier en France.
Nous sommes en 1974 et le Moyen-Orient connait des heures sanglantes.
Au Liban la guerre va se déclencher et va bouleverser les Européens.
Sam, en pacifiste convaincu, veut monter une opération incroyable.
Il veut mettre en scène l'Antigone d'Anouilh à Beyrouth avec des acteurs venant de chaque camp.
Un défi à la situation et une porte ouverte sur l'espoir d'une réconciliation.
Mais Sam tombe malade et il fait promettre à Georges de poursuivre ce projet.
Georges accepte mais quand il va à Beyrouth en 1982 l'intervention israélienne fait monter de plusieurs crans la violence, la mort est partout, le projet théâtral, pourtant bien démarré, semble bien dérisoire, et Georges reviendra en France anéanti par la sauvagerie des agressions qu'il a vu de ses propres yeux dans les différents camps.


Il aura fallu trente ans à l'auteur, grand reporter à l'époque au Liban, pour écrire sur ce sujet et cela donne un livre fort et douloureux.
Son grand talent est d'avoir réussi à mettre des mots sur cette violence.
La force vient aussi de la construction du livre qui commence doucement avec cette amitié entre les deux hommes, leurs discussions sur le théâtre, le projet de monter une pièce, et l'escalade de la situation.
Un livre que l'on n'oubliera pas.
Commenter  J’apprécie          222
Un début très difficile, il a fallu que je recommence ma lecture, ne parvenant pas à m'approprier le roman. A vrai dire je ne comprenais rien à ce que je lisais. J'ai reposé le livre et attendu. Repris au calme, et sachant que d'autres lecteurs avaient beaucoup aimé, je me suis dit : il n'y a pas de raison pour que je passe à côté de ce roman !
Au final, j'ai trouvé ce livre très dur de part le sujet : la guerre au Liban, Samuel mourant, Georges qui sacrifie sa famille pour respecter sa promesse de Samuel. Par contre j'ai trouvé très beau la raison de jouer Antigone, cette pièce de théâtre comme un lieu de paix, un drapeau blanc qui s'agite sur la scène de guerre, ce lieu stratégique pour répéter, tous ces symboles pour effacer l'instant d'une répétition cette chose horrible.
Une lecture difficile, on n'en ressort pas très bien, s'imaginer qu'à quelques heures d'avion le monde n'est qu'horreur, on peut ou pas comprendre Georges qui ne supporte plus sa vie d'avant il dit : Les misères de la paix me dégoûtaient. C'est vrai que revenir d'un univers à l'opposé cela ne peut que le déstabiliser. Au point qu'il ne supporte plus les pleurs de sa fille pour une boule de glace tombée à terre, alors que là-haut des enfants se font égorger dans leur berceau.
C'est beau dans l'horreur de la guerre, ce sentiment que Georges ressent au point de retourner au Liban pour être auprès de ces gens qui vivent l'enfer plutôt que de se complaire dans un faux paradis qui n'est plus le sien.
Une lecture difficile pour ma part pour le sujet mais au combien porteur de réflexions. Quand vivrons nous dans un monde en paix totale ? Pourquoi se faire la guerre ? Tout est symbole par le biais d'Antigone mais tellement beau. J'ai admiré les acteurs qui se tirent dessus en dehors du théâtre et là sur scène ils jouent leur personnage tous ensemble en paix alors qu'à l'extérieur ils sont acteurs de leur appartenance dans l'obligation de la revendiquer et de la défendre. Et Georges est spectateur de ce beau gâchis.

Commenter  J’apprécie          200
Les horreurs et les absurdités de la guerre du Liban et le caractère implacable de l'engrenage qui pousse les diverses communautés à s'affronter. Même les meilleures intentions s'effacent devant cet engrenage de la haine. le livre est dur comme les cruautés qu'il dénonce. le support d'Antigone et son intransigeance, fil conducteur du livre, est parfaitement bien adapté. Ironie qui serait comique si elle n'était triste, chacune des communautés conviées à participer au projet y voit sa propre justification et l'image de sa fierté, sans que personne ne remette en question le caractère inéluctable de la fin tragique. Je ne connais qu'indirectement la pièce revue par Anouilh et cela me donne envie de la lire. Quoiqu'il en soit la lecture de ce livre est très enrichissante.
Commenter  J’apprécie          200
Monter Antigone d'Anouilh au Liban en pleine guerre, en signe de paix. Voilà le challenge de Georges, militant d'extrême gauche.

Son voyage nous entraîne dans une guerre fratricide aux visages multiples. C'est la guerre des factions, des religions, des dictateurs.

C'est le rêve illusoire que l'art puisse changer les esprits et les faire évoluer.

C'est le retour à la normale impossible quand on a vécu des horreurs.

J'ai sauté quelques pages, car je ne voulais pas vivre le massacre de Chatila. Sinon, j'ai passé un bon moment de lecture
Commenter  J’apprécie          180
Très beau livre sur une formidable idée : monter Antigone de Jean Anouilh, joué pour la 1ère fois en pleine seconde guerre mondiale et que nos héros, deux hommes qui se sont rapprochés dans des périodes tragiques et troublées, ont pour projet de le monter à Beyrouth en pleine guerre, également. Chaque personnage devra être joué par un représentant d'une communauté en guerre (Palestinien, Chiite, Druze, Chrétien...) et le défi est celui-ci, faire en sorte que l'amour du théâtre et de l'oeuvre de Anouilh transcende les haines et les conflits.
Ce livre se lit finalement sur 3 dimensions, la vie et l'histoire de nos héros eux mêmes (Antoine, sa famille, ses amis et Sam : d'où viennent-ils? Pourquoi ces liens si forts? ), la pièce Antigone elle-même et l'interprétation ou le sens que donne chaque interprète à la pièce et à chaque personnage (qui est bon? qui est mauvais? qui domine ? qui est dominé?) , selon sa culture ou ce qu'il souhaite trouver dans la pièce et enfin le 3ème niveau de lecture est la guerre au Liban elle-même, ses atrocités et ses drames. Un vrai livre coup de poing, pas forcément facile à lire et dont on ressort lessivé et choqué.
Commenter  J’apprécie          180
Ce livre m'a été prêté par une amie. J'ai eu du mal à "rentrer" dans l'histoire, peut être à cause du thème : le conflit israélo-palestinien, que je connais peu.
Samuel promet à un ami grec qui est en train de mourir, de finir de monter "Antigone" de Jean Anouilh à Beyrouth avec des acteurs de chaque camp et donc de plusieurs religions.
Ce livre raconte une histoire d'amitié (mais jusqu'où) et d'engagement politique et amoureux.
Cette histoire m'a fait comprendre plus que par les images d'actualité l'horreur de ce conflit.
Même si j'ai eu du mal au début, j'avoue avoir été conquise à la fin ... mais bouleversée.
Commenter  J’apprécie          173
Un roman bouleversant sur la folie des hommes, la folie fratricide qui déchire le Liban, la folie de metteurs en scène plus inconscients que téméraires qui veulent offrir une pause théâtrale dans l'enfer de la guerre, une parenthèse enchantée dans le quotidien déchiré, « associer les communautés dans un même rêve de paix » . Un projet complètement fou, irréalisable. C'était en 1982 et la situation n'a pas beaucoup changé. L'homme n'apprendra sûrement jamais, ne tirera pas de leçon des massacres passés et l'histoire se répétera.
Oui, un roman bouleversant qui, je pense, restera gravé dans mon coeur de lectrice.
Commenter  J’apprécie          160
Le défi est démesuré : monter la pièce d'Anouilh, Antigone, dans le Liban du début des années 80, déchiré entre palestiniens, druzes, milices chrétiennes ou chiites, syriens, israéliens et quelques autres. On prendrait un acteur dans chaque communauté et on jouerait la pièce dans un cinéma en ruine au milieu de la ligne de démarcation entre Beyrouth Est et Ouest. Antigone serait palestinienne et Créon, son oncle et roi, serait du camp chrétien. Un jeune metteur en scène français qui n'a jamais mis les pieds au Liban va tenter de relever ce pari insensé, au péril de sa vie. L'histoire est belle et tragique (comme la pièce d'Anouilh) mais le roman m'a paru ployer sous le poids trop lourd de cette tragédie. Un peu trop d'emphase, dans le scénario et aussi dans le style. Si je n'ai pas retrouvé ici le style de l'auteur de "Mon traitre" ou de "Retour à Killibegs", je ne peux malgré tout me résoudre à lui mettre moins de 4 étoiles. Appelez cela "parti pris" ou "manque d'objectivité", peu me chaut : j'aime cet auteur, même s'il m'arrive de l'aimer un peu moins.
Commenter  J’apprécie          160





Lecteurs (6715) Voir plus



Quiz Voir plus

Le quatrième mur

Quel rôle joue Imane dans Antigone ?

La nourrice
Elle ne joue pas
Le choeur
Antigone

11 questions
422 lecteurs ont répondu
Thème : Le Quatrième Mur de Sorj ChalandonCréer un quiz sur ce livre

{* *}