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sur 3172 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Je ne veux pas comprendre. C'est bon pour vous. Moi je suis là pour autre chose que pour comprendre. Je suis là pour vous dire non et pour mourir. AntigoneAnouilh."

1974, nous sommes les résistants avec nos « Palestine vaincra » et autres slogans libérateurs des peuples. Nous sommes, Georges le narrateur et son petit groupe d'intellos, cette gauche certaine de ses valeurs de progrès et d'humanisme combattant dans nos rues le confort que nos parents n'ont pas eu. Et puis est venu Sam, Samuel Akounis, un juif grec qui a connu la dictature des colonels. Blessé lors de la bataille d'Athènes où l'on chantait « Pain, éducation et liberté », il est exilé parmi nous. Nos combats sont un genre d'opérette pour cet homme libre redoutant les certitudes mais pas les convictions. Nous criions CRS=SS. Sam nous pris le bras et face aux CRS, ses questions claquent : « Montre-moi Aloïs Brunner ! C'est lequel. Celui-là ? Celui-ci ? Où se cache ce salaud ?» Aloïs Brunner n'est pas là, Georges. Ni aucun autre SS. Ni leurs chiens, ni leurs fouets. Alors ne balance plus jamais ce genre de conneries, d'accord. »

Littérature, ni roman, ni histoire, juste littérature et ses situations toutes pleines de nos contradictions, ses phrases décrivant des personnages pleins de nos sentiments. Une oeuvre de littérature qu'éviteront les fous de thrilleurs et de polars mais à laquelle sauront s'abreuver les lecteurs amateurs de style empli de la vie. Une livre ouvert à ceux qui ont fait tomber leur quatrième mur.

Sam, révélateur des contradictions liées aux certitudes de Georges, que dis-je de nos certitudes, aime le théâtre d'Anouilh, son Antigone et son Créon, ses personnages riches de leur conviction. Combattre le quatrième mur. le théâtre et son quatrième mur, cette façade imaginaire que les acteurs imaginent en bord scène. Une muraille qui protège leur personnage, un remède contre le trac, la frontière du réel, une clôture invisible que brise parfois une réplique lancée au public. Ce quatrième mur de nos vies qui nous empêchent d'entendre la douleur des autres.

Sam, sur son lit d'hôpital, fait promettre à Georges de réaliser son rêve : monter Antigone à Beyrouth en pleine guerre du Liban. Occasion de refaire le monde sous ses coups, d'ouvrir son quatrième mur fermé de ses certitudes, le Liban sera la renaissance du petit gauchiste racorni transformé en un homme affirmant ses contradictions. Et l'oeuvre de Sorj Chalandon devient grandiose et universelle. 200 pages extraordinaires décrivant Georges, cet autre nous-même, prenant ses quartiers dans un Liban déchiré, offrant un rôle à chacun des belligérants sunnites, druzes, chiites, chrétiens et musulmans, prenant le rôle du choeur celui du juif et fabricant la paix pendant deux heures sur le front entre cour et jardin.

Du grand, très grand, Sorj Chalandon. Un grand moment de littérature.

Cette maison n'était pas une ruine de guerre. Elle était la guerre. de la terrasse au sol, les combats l'avaient martelée comme un plateau de cuivre. Pas un pouce intact. Partout ses colonnes fragiles, ses balcons, ses fenêtres romanes, les pointillés des rafales, les impacts des tirs de précision, les écorchures de grenades, les déchirures de roquettes, les cicatrices ouvertes par les mortiers. Dans le soleil levant, les décombres d'une arène antique.

Pourquoi
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Quel Choc , que d'émotion à la lecture de ce magnifique roman.

Ca commence par une très belle et folle idée : un défi à la guerre , lui voler 2 heures pour jouer L'Antigone d'Anouilh en plein milieu de Beyrouth ; c'est l' Amitié avec un grand A qui dit OUI ; ce sont des personnages - acteurs magnifiques plein de rêve et d'idéaux qui se ressemblent ; c'est beau et émouvant .
et ...tout d'un coup c'est la Guerre , sa violence et sa cruauté qui emporte tout.
J'ai pleuré avec George , j'ai haï avec lui , crié .

Je ne suis pas prête d'oublier ce livre , je vais en parler , l'offrir , le lire et relire et surtout qu'on ne me dise pas qu'on n'a pas AIME.

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Le quatrième mur est celui qui sépare les comédiens du public, le monde du théâtre du monde réel. Dans ce livre, le théâtre c'est "Antigone" de Jean Anouilh que Georges a promis de mettre en scène pour son ami Samuel. le monde réel, c'est le Liban en guerre au début des années 1980, années terribles, ayant notamment été le théâtre de Sabra et Chatila. La lecture de certaines pages est difficilement soutenable, mais j'ai cependant beaucoup aimé ce roman. La symbolique d'Antigone est très belle et les quelques moments de théâtre sont forts. Samuel, juif de Salonique, seuĺ rescapé de la Shoah, est un beau personnage, le personnage central en fait, à l'origine de ce rêve.
Si le roman d'Amin Maalouf, "Les désorientés", lu récemment, traitait d'espoir, d'amitié possible, du moins espérée, entre ces peuples que tout sépare, celui-ci traite de haine pure, brute et désespérée, de souffrance et d'échec. Il faut évidemment dire que celui d'A.Maalouf se passe 20 ans plus tard.
Je n'oublierai pas ce livre, mais je suggère de lire les deux et dans l'ordre inverse, pour garder espoir d'une paix possible.
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1982, Liban. Pour honorer une promesse faite à un mourant, Georges quitte Paris, sa femme, sa fille en bas âge, pour Beyrouth, dans le chaos de la guerre. Tout ça pour tenir la promesse faite à Sam, celle de monter Antigone d'Anouilh, de faire jouer la pièce sur la ligne de démarcation, par des acteurs pris dans les différentes factions. Voler deux heures à la guerre, en prélevant dans chaque camp un fils ou une fille pour en faire des acteurs et rassembler ces ennemis sur une scène de fortune, entre cour détruite et jardin saccagé.
Georges s'embarque pour cette trêve poétique, la main tendue à la paix. Et la guerre lui offre brutalement la sienne en retour.

Prélever dans chaque camp d'une lutte acharnée un acteur, qui incarnera un rôle dans l'Antigone d'Anouilh, et donner la pièce dans Beyrouth ruiné, bombardé, martyrisé, comme une parenthèse dans une guerre meurtrière, voilà un pari osé, risqué, complètement fou. Mais qu'importe. Avec acharnement, Samuel réunit tous les acteurs, toutes les autorisations, tous les sauf-conduits. À l'heure dite, il est le seul à manquer à l'appel, cloué dans un lit d'hôpital. Alors il envoie Georges, son ami, surveillant dans un lycée, éternel étudiant en histoire, jeune papa, metteur en scène à ses heures perdues, ancien militant maoïste convaincu.
Évidemment, le choix de la pièce n'est pas anodin et, quels que soient les acteurs, on comprend tout de suite comment l'Antigone d'Anouilh, écrite en 1942, entrera en résonance avec le conflit en cours. Lequel s'avère complexe à appréhender depuis la France, tant le jeu des alliances, sympathies et inimitiés ressemble à un écheveau diablement emmêlé. Comme beaucoup de Français de l'époque, Georges a une vision pour le moins partielle (si ce n'est partiale) des choses ; Sorj Chalandon procède avec habileté : son récit à la première personne nous laisse découvrir les tenants et aboutissants en même temps que son personnage. Car ce n'est pas seulement une guerre entre deux factions que l'on pourrait résumer en « gentils » VS « méchants ». Non. C'est un conflit politique, idéologique, religieux, ethnique, géographique. Des dizaines de petits clans s'autodétruisent, les pays voisins s'en mêlent, les réfugiés de tous bords trinquent : c'est la mêlée générale, et les belligérants sont difficiles à départager.
Georges, militant bagarreur, arrive au Liban plein d'idées préconçues, pétri d'humanité, le beau projet de Samuel en tête, et découvre l'ampleur du conflit d'un coup. D'autant que la situation est loin d'être aussi idéale que Sam la lui avait décrite. Pour rencontrer ses acteurs, Georges devra passer des lignes de démarcations, survivre dans le no man's land, rencontrer des dignitaires méfiants, défier des snipers embusqués, assister à des scènes d'une violence impensable, bien loin des petites bagarres entre bords étudiants ennemis dont il était coutumier. Sur place, il devra lutter pour l'idée de Sam, faire accepter le texte, retrancher des éléments, appréhender les différentes lectures du texte (chaque parti ayant, évidemment, une interprétation différente), composer avec les desiderata de chacun, qui sont parfois aux antipodes du projet initial. En s'impliquant, Georges va faire brutalement éclater le quatrième mur. le quatrième mur, au théâtre, c'est ce mur invisible qui protège et sépare les comédiens de la réalité, et du public. L'implication de Georges, la teneur du projet, la guerre, et ses développements barbares et inattendus vont faire que ce mur va brutalement s'écrouler, et laisser le metteur en scène en première ligne.
De comédien, Georges, qui ne devait incarner que le Choeur, devient acteur de cette guerre, partie prenante de ce conflit qui lamine ses convictions, ratatine ses préjugés, arase et redessine sa vision du monde – en plus sombre, on s'en doute. La guerre est loin de tout ce qu'il avait imaginé. Il n'avait pas pensé au bruit permanent qui l'accompagne, celui des tirs et des rafales métalliques, aux cris de détresse, aux hurlements de souffrance. Pas pensé aux visions d'horreur, si éloignées et étrangères à sa vie parisienne.
Vie qu'il a d'ailleurs du mal à appréhender, désormais, tant son esprit est tourné vers le Liban, pays qui l'obsède. La fracture entre les deux existences est trop violente, et même le lecteur ressent avec acuité le côté vain et futile de la vie « normale » de Georges, par rapport à l'urgence ressentie au Liban. Propulsé sur la scène du drame, il quitte le monde du théâtre pour celui de la machine de guerre. Censé être l'ambassadeur de la paix, Georges se laisse emporter par le fracas du conflit, et devient un pur produit de la haine et de la violence brute. Lui qui était sans-faction redevient un militant, et pas nécessairement le meilleur. Obnubilé par sa propre vision des choses, enfermé dans son trauma, il en devient ignoble, imbuvable, incompréhensible et incompris. La transformation est brutale, sans concession, irrémédiable.
Le Quatrième mur n'est pas un énième plaidoyer en faveur de la paix contre la guerre. Oh, loin de là. Si vous vous attendez à un récit édulcoré, plein de bons sentiments, ou tendant la main pour fraterniser avec l'ennemi, inutile de l'ouvrir. le Quatrième mur est un récit âpre, puissant, violent, qui vous balance la guerre en pleine face, dans toute sa sordide réalité. C'est cru, confondant de réalisme, d'une violence inouïe, qui met mal à l'aise, loin de la violence littéraire joliment factice, décrite simplement pour faire frissonner agréablement le lecteur confortablement installé dans son canapé. C'est une violence qui vous prend aux tripes, vous lamine, vous projette dans la dure réalité. Pour vous, le Quatrième mur n'existe plus non plus. le lecteur est en plein dedans, et les échos de l'Antigone d'Anouilh scandent les accents de l'épouvantable drame qui se joue sous ses yeux. Finies les rêveries ingénues, finie la belle innocence candide, bienvenue dans le monde réel, celui dans lequel on ne peut plus s'abriter derrière de belles idées ou un mur factice. La réalité sale et bien présente qui jaillit brusquement de derrière ce mur éclabousse et meurtrit bien trop pour cela.
La chute du quatrième mur, qui protégeait tant Georges que le lecteur, ressemble à s'y méprendre au fracas des rêves qui se brisent. Fin des illusions, baissez le rideau.

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Sam, un juif décide de monter la pièce de Jean Anouilh de 1942 -Antigone- au Liban, à Beyrouth en pleine guerre civile, encore plus surréaliste que Jean Anouih qui a monté cette pièce pendant la seconde guerre mondiale. ce juif Grec veut réunir sur scène une personne de chaque "camp", soit de religions ou d'origines différentes qui n'arrivent pas à cohabiter dans le même pays ou autre part: palestinien, chiite, druze, catholique, sunnite..., qui se font la guerre.
Mais Sam, gravement malade fait jurer à Georges, un français de prendre sa place au Liban pour mener ce projet jusqu'au bout. George va donc aller au pays pour rencontrer chaque protagoniste et essayer de mettre en place une trêve de 3 heures entre tous ces camps. Il va faire 2 voyages pour organiser une représentation unique mais il ne va pas en revenir indemne: à la fois blessé physiquement et surtout psychiquement, il aura de grandes difficultés à reprendre le cours de la sa vie auprès de Louise, sa petite fille et Aurore sa femme.
Sorj Chalandon par de simples situations ou mises en scène décrit parfaitement ce qui oppose les protagonistes qui vont réussir à trouver un brève instant un compromis pour répéter la pièce de théâtre: où, quand, comment?
La guerre omniprésente a été très dure à lire lorsque George retourne à Chatila et découvre les habitants. Cela m'en a tiré les larmes. le retour de Goerge en France est également très émouvant et nous tient en haleine car on n'a peut que le pire arrive.
J'avais ressenti la même chose quand j'ai lu "Le jour d'avant". L'histoire est bien, assez intéressante et d'un seul coup, cela s'accélère et on craint le pire jusqu'au bout.
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J'ai eu beaucoup de mal à le lire étant assez inculte en géopolitique & n'ayant que de vagues connaissances sur Antigone. La lecture est parfois difficile & j'ai à plusieurs reprises décroché. Cependant, ce roman se termine ds un magistral apothéose : pour le coup, impossible de décrocher !!!!
D'une grande qualité....
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Le quatrième mur, c'est le mur invisible qui sépare au théâtre les acteurs du public, c'est le mur entre le réel et la fiction, entre la tragédie et le réel.
Le narrateur raconte comment, investit dans une association étudiante de gauche qui défend les Palestiniens, il rencontre en 1979 sa future femme puis son meilleur ami Samuel. Ce dernier est d'origine juive, réfugié en France suite aux soulèvements en Grèce. Alors qu'il se marie et a une petite fille avec Aurore, Samuel se lance dans la mise en scène. Ils se perdent de vue et il retrouve son ami mourant, malade des poumons suite aux gaz qu'on lui avait fait ingérer en Grèce pour le torturer. Samuel a une dernière volonté: que son ami prenne sa place pour mettre en scène, à Beyrouth, Antigone de Anouilh. Pour ce faire, il a engagé des acteurs de diverses origines: Antigone sera jouée par Imane, Palestinienne, Créon par Charbel, Phalangiste chrétien... C'est un veau projet, mais quand il débarque dans ce pays en guerre civile, il est loin de s'imaginer ce qu'il va y trouver. D'autant plus que se préparent les massacres dans les camps de Sabra et Chatila par les phalangistes...
un roman fort sur la tragédie: celle, inspiré de l'Antiquité, de Anouilh. Celle, moderne, de cette lutte entre Israël et la Palestine. Celle de cet homme qui va briser sa vie et découvrir l'horreur pour respecter la promesse faire à son ami. Celles de ces enfants massacrés, de tous ces combattants engagés dans des luttes fratricides dont la mort semble être le seul aboutissement.
Ce roman a reçu le Goncourt des lycées, ce qui est souvent un gage de qualité et pour le contenu et pour le style
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Le quatrième mur, c'est une séparation invisible... entre les acteurs et leur public, entre le spectateur et la guerre, entre l'auteur et son lecteur, la vie et la mort. Une surface lisse mais terrible contre laquelle on se heurte et s'abîme avec ferveur et violence.
Mais le quatrième mur, c'est aussi et surtout une puissance d'écriture, une fournaise brûlante entre terre et enfer, le quotidien de la guerre, la tragédie contemporaine. Un roman tragiquement documenté, qui prouve toute la puissance narrative de Sorj Chalandon. Une oeuvre largement récompensée qui nous parle au creux de l'oreille et du coeur, de la guerre, des déchirures, de la violence et de l'amour.
Un roman fort, vif et intense, qui laisse une marque de feu à l'âme, une odeur de poussière et une violence intense derrière les paupières...
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Quand il s'adresse à ses lecteurs, Sorj Chalandon fait preuve d'une grande sincérité et authenticité, il leur parle avec une émotion profonde, et se livre dans ce qu'il a de plus personnel. Ce qu'il dit, et la manière dont il le dit, sont très impressionnants.

Ne revenons pas sur le thème du roman, une fiction destinée par l'auteur à lui permettre de partager avec autrui une expérience terrible, celle de la découverte sans nom des charniers des camps palestiniens de Sabra et Chatila en septembre 1982.
L'intrigue repose sur la mission folle confiée au narrateur Georges, par son ami Samuel, le metteur en scène grec, qui se meurt d'un cancer : donner suite à son projet de monter "Antigone" d'Anouilh, un drame emblématique de la guerre et de la Résistance, à Beyrouth, en confiant les différents rôles à des acteurs appartenant aux diverses communautés, palestinienne, druze, chrétienne maronite, chiite, arménienne, etc. Georges, qui croyait que la violence, c'était son engagement physique dans l'extrême-gauche militante parisienne des années 70 et ses petits combats de rues avec les étudiants d'extrême-droite, découvre d'abord la guerre civile libanaise, les snipers, la mort, mais aussi la densité et la chaleur des sentiments manifestés par les acteurs du conflit. Puis vient la bascule entre la paix qu'il retrouve à Paris auprès de ses proches, et qui lui paraît si dérisoire, et la guerre qui l'attire et le fascine. Malgré l'attaque du Liban par Israël en juin 1982, il persiste dans ce projet infaisable, mais, après la découverte insoutenable des cadavres mutilés des camps palestiniens, il va à la rencontre de son destin, au bout du désespoir.

Un livre dont la tension dramatique va croissant depuis les années estudiantines et leur violence emphatique mais souvent gratuite, jusqu'à l'engagement total dans une guerre qui ne laisse personne intact, pas même ses simples témoins, engagés qu'ils sont dans des rapports humains fraternels avec les différentes parties en conflit. C'est l'histoire de la tristesse, de la souffrance, des larmes retenues, de la colère et de la rage devant des massacres barbares de civils désarmés, sans que jamais l'auteur ne juge ni ne condamne les acteurs de ce drame, qui pourtant l'a aussi détruit intimement. L'écriture, sobre et percutante, montre son efficacité au fil du roman, et on sort de cette lecture marqué par la douleur qui en émane.
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Mon premier livre de cet auteur ! J'ai beaucoup aimé l'intrigue, les personnages et surtout l'art de la narration. Lorsqu'il décrit les combats à Beyrouth, on s'y croît, on le vit.
L'histoire d'un jeune paumé qui s'accroche aux extrémismes (ici de gauche) pour se donner une identité et qui par amitié et donné un sens à son existence va essayer de relayer un ami, Sam, en montant Antigone d'Anouilh à Beyrouth.
Autant Sam a un vécu, autant Aurore, sa femme, a su tourner la page de son militantisme, autant notre héros va se perdre dans sa quête, et perdre ceux qui l'entourent.
Une livre très fort qui me marque.
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