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4,27

sur 3171 notes
Une belle écriture, un roman plein d'espoir mais aussi de tristes réalités. Un roman qui montre ou cherche à démontrer que chaque camp qui s'affronte dans une guerre a ses raisons et qu'elles sont toutes acceptables, un roman surtout qui nous engage à l'espoir que l'art, ici le théâtre, peut réunir par delà les conflits et faire espérer un monde meilleur. Pour autant le le quatrième mur n'est pas une utopie c'est plutôt un roman violent, sanglant parfois, souvent, un vrai roman cathartique.
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Un avis de plus, un éloge de plus !
Je suis tombée sous le charme de ce livre dès le début. Je l'ai trouvé émouvant, sensible, terrible, passionnant !
L'histoire c'est un metteur en scène qui met en scène Antigone au Liban pendant la guerre dans les années 80. Je ne connais pas bien ce pan de l'histoire, voire très mal et j'ai vraiment apprécié ce point de vue, découvrir à travers le prisme du théâtre.
Le théâtre ajoute de la force parce qu'en filigrane on a le texte d'Anouilh d'une force incroyable, une Antigone intemporelle. Et cela ajoute de la beauté, dans un monde en guerre, du sensible, de l'humain.
J'ai vraiment trouvé ce texte magnifique, à tirer les larmes, il est dur parce que réaliste et à la fois le théâtre crée un autre espace.
Sorj Chalandon a réussi à me toucher, il a percé le quatrième mur...
Sublime !!!
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Je suis la 93è, ce livre ne laisse pas indifférent!!
Le narrateur est un étudiant en histoire et metteur en scène pour de jeunes amateurs;
A paris, en 1975, plein de violence, il combat les étudiants de la Nouvelle Droite et utilise les mêmes procédés que ceux de la fac; d'Assas qui l'avaient tabassé deux ans auparavant;
"Nous étions la vengeance des masses. Je me souviens de ma force. de ma colère. Et aussi de ma joie brutale."
"J'étais entré en violence pour défendre l'humanité."
Sorj Chalandon journaliste, grand reporter a connu la guerre du Liban. Ses articles rendaient compte , froidement, nettement, comme une photographie. Un témoignage.,
Le même homme, sous la plume de son narrateur, écrit une fiction pleine de son ressenti. C'est sa façon de partager en écrivant. de retourner sur les lieux qui le hantent.
L'écrivain peut exprimer son désarroi, sa colère. le journaliste non.
Ce livre est donc un moyen de dire son chagrin, sa douleur.
Il n'oubliera jamais.
Pourquoi avoir choisi de jouer Antigone au Liban en guerre?
Parce que c'est une pièce qui parle de résistance. Les mots écrasent les ordres.
"Depuis toujours, Sam voulait monter la pièce noire d'Anouilh dans une zone de guerre. Parce qu'il y est question de terre et de fierté."
Chaque parti politique ou groupe religieux peut l'interpréter à la faveur de ses opinions.
Ce livre est bouleversant, déchirant . Reste une question: comment peut-on passer de la guerre où ce qu'on vit est vital à la paix de son pays, au confort de son foyer?
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Un début très difficile, il a fallu que je recommence ma lecture, ne parvenant pas à m'approprier le roman. A vrai dire je ne comprenais rien à ce que je lisais. J'ai reposé le livre et attendu. Repris au calme, et sachant que d'autres lecteurs avaient beaucoup aimé, je me suis dit : il n'y a pas de raison pour que je passe à côté de ce roman !
Au final, j'ai trouvé ce livre très dur de part le sujet : la guerre au Liban, Samuel mourant, Georges qui sacrifie sa famille pour respecter sa promesse de Samuel. Par contre j'ai trouvé très beau la raison de jouer Antigone, cette pièce de théâtre comme un lieu de paix, un drapeau blanc qui s'agite sur la scène de guerre, ce lieu stratégique pour répéter, tous ces symboles pour effacer l'instant d'une répétition cette chose horrible.
Une lecture difficile, on n'en ressort pas très bien, s'imaginer qu'à quelques heures d'avion le monde n'est qu'horreur, on peut ou pas comprendre Georges qui ne supporte plus sa vie d'avant il dit : Les misères de la paix me dégoûtaient. C'est vrai que revenir d'un univers à l'opposé cela ne peut que le déstabiliser. Au point qu'il ne supporte plus les pleurs de sa fille pour une boule de glace tombée à terre, alors que là-haut des enfants se font égorger dans leur berceau.
C'est beau dans l'horreur de la guerre, ce sentiment que Georges ressent au point de retourner au Liban pour être auprès de ces gens qui vivent l'enfer plutôt que de se complaire dans un faux paradis qui n'est plus le sien.
Une lecture difficile pour ma part pour le sujet mais au combien porteur de réflexions. Quand vivrons nous dans un monde en paix totale ? Pourquoi se faire la guerre ? Tout est symbole par le biais d'Antigone mais tellement beau. J'ai admiré les acteurs qui se tirent dessus en dehors du théâtre et là sur scène ils jouent leur personnage tous ensemble en paix alors qu'à l'extérieur ils sont acteurs de leur appartenance dans l'obligation de la revendiquer et de la défendre. Et Georges est spectateur de ce beau gâchis.

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Rarement la lecture d'un roman m'aura autant remué. le quatrième mur, ce mur fictif que les acteurs érigent au théâtre entre la scène et la salle, c'est à la fois une tragédie, et des tragédies.
C'est une tragédie tout d'abord : Antigone, la pièce de Jean Anouilh, que Georges veut tenter d'aller monter à Beyrouth, afin de respecter la promesse faite à Samuel, un ami mourant. Beyrouth, que Georges découvre en février 1982, une ville ravagée par la guerre. La particularité de cette représentation qui sera unique, son ambition également, c'est de réunir sur la scène (délabrée au demeurant) un représentant, homme ou femme, de chaque communauté concernée par le conflit, afin d'offrir un court moment de répit dans cet affrontement fratricide. le théâtre, la culture plus globalement, pour essayer de dépasser temporairement les haines : l'idée est belle… avec cependant un côté naïf, utopique.
Ce roman relate toutefois aussi des tragédies : celle d'un pays, le Liban, celle de ses habitants, victimes d'atrocités, mais aussi celle d'un homme, Georges, et de son entourage. Car cette guerre abominable va aussi faire des victimes collatérales, loin du Liban : un couple, une petite fille,… une famille.
L'histoire est bouleversante, les personnages particulièrement forts, la violence, sous toutes ses formes, ahurissante. Ce roman permet de véritablement de mesurer ce qu'est la folie de la guerre, pas ce que l'on croit percevoir lorsqu'on se situe loin du théâtre du conflit, mais ce que les hommes, femmes et enfants vivent concrètement au quotidien au coeur des affrontements (la peur, les privations, le sang, la barbarie). J'ai découvert un auteur avec ce roman incroyablement marquant.
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Les horreurs et les absurdités de la guerre du Liban et le caractère implacable de l'engrenage qui pousse les diverses communautés à s'affronter. Même les meilleures intentions s'effacent devant cet engrenage de la haine. le livre est dur comme les cruautés qu'il dénonce. le support d'Antigone et son intransigeance, fil conducteur du livre, est parfaitement bien adapté. Ironie qui serait comique si elle n'était triste, chacune des communautés conviées à participer au projet y voit sa propre justification et l'image de sa fierté, sans que personne ne remette en question le caractère inéluctable de la fin tragique. Je ne connais qu'indirectement la pièce revue par Anouilh et cela me donne envie de la lire. Quoiqu'il en soit la lecture de ce livre est très enrichissante.
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Ce livre est à la fois une pépite et une bombe. Une bombe au sens propre, car les scènes de guerre et de massacres sont criantes de vérité, et d'une violence à la limite du supportable. A cette lecture, on suffoque, on peine à respirer, on se retient de vomir et de pleurer. Comment est-ce possible que l'humain se comporte ainsi avec ses congénères?...

Georges est metteur et scène et comédien. Lorsqu'il rencontre Samuel, le Grec, le Juif, sa vie prend un autre tournant et quand son ami comme son frère lui demande une dernière faveur, il ne peut que dire oui. Et le voilà qui s'embarque vers Beyrouth, en pleine guerre des années 80, pour monter l'"Antigone" d'Anouilh, avec des acteurs de tous les bords. Comme un hommage à la paix au milieu de cette guerre fratricide et tellement complexe. Au milieu de cette poudrière presque impossible à comprendre, Georges se fait happer par les horreurs de la guerre, se prend d'affection pour son Antigone, Palestinienne, son ami et protecteur druze, et les autres acteurs.
Et son retour à sa réalité en sera tellement plus violent aussi. Il lui devient compliqué de montrer son amour à sa femme et sa fille, qui ne le comprennent plus.

Je ne peux rien ajouter à tout ce qui a déjà été dit sur la plume de Sorj Chalandon, quel auteur! Les émotions à fleur de peau, brutes, violentes; les personnages incroyables de réalisme. On sort de là essoufflé, traumatisé, écoeuré, sonné. Et soufflé d'une telle lecture, incroyable, magnifique, vivante.
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J'aimais déjà beaucoup Chalandron après Killybegs et Mon traitre, et j'avais celui ci dans ma PAL depuis un moment. Dans notre groupe de lecture, les avis étaient assez partagés, alors j'avais un peu peur d'être déçue . Mais quel bonheur de lecture ! Les scènes de guerre sont tellement prenantes et les sentiments mêlés du narrateur sont très bien transmis et m'ont touché profondément.
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J'ai rarement autant souffert en lisant un livre que pendant ma lecture de ce Quatrième Mur.
Comme toujours avec Chalandon, la syntaxe est d'une clarté lumineuse, les phrases tranchantes, concises mais elles disent l'essentiel. Pire que ça, elles frappent, elles donnent des coups. Dans le ventre, dans le coeur. Elles lacèrent. Elles réveillent.
Georges, pour un ami disparu et parce qu'il est pétri de beauté et d'idéaux, fait un pari aussi beau que poétique: monter Antigone d'Anouilh à Beyrouth, en pleine guerre du Liban, avec des comédiens de nationalités et de confessions différentes. La beauté est fragile, l'art aussi quand la guerre s'en mêle... Mais George y croit et il se donne à ce projet corps et âme, il y met de la fièvre et de l'espoir, de l'amour même. Il a la foi.
Mais comme Antigone, il sera rattrapée par la tragédie. Il faut croire que le monde n'est pas prêt pour la beauté... ou qu'il a oublié qu'elle était une possibilité.
A lire. Vraiment.
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Un récit d'une grande beauté et d'une grande violence aussi, parfois insoutenable, mais comment dire autrement la guerre ?
Ce projet fou de monter l'Antigone d'Anouilh en plein milieu des combats à Beyrouth, pour réunir un moment les membres des multiples communautés qui s'entretuent, pour une trêve de deux heures, pour l'idée d'un théâtre qui pourrait crier l'absurdité de la tragique réalité.
Les mots de Sorj Chalandon sont magnifiques, doux, cruels, beaux, odieux, tendres, glaçants... Ils m'ont émue, retournée, bouleversée, révoltée.
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