C'est Sophie Solet qui l'acheta aux puces de Turenne. le tableau n'était pas d'un maître et il ne lui coûta pas cher. Depuis, elle peut le contempler tous les matins en enfilant ses chaussures, dans l'entrée du petit pavillon qu'elle vient de se faire construire. La missive, d'une valeur inestimable, est toujours bien cachée dans le châssis, à l'abri des regards et du temps. de toute façon, Vidocq, s'il l'avait eue entre les mains, n'aurait su qu'en faire. Napoléon était mort en exil, à Sainte-Hélène, à l'autre bout du monde. Tout était dit.
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Ce roman est prenant. J'ai surtout aimé la double intrigue, celle de Bastien et celle de Colin. Quant à la fin, elle prend aux tripes. Franchement, c'est un livre qui se lit bien, vite et qui reste dans un petit coin de la mémoire. Personnellement, c'est ce que j'aime.
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C'est un roman bien agréable à lire, surtout pour les personnes qui, comme moi, aiment beaucoup l'Ile d'Aix.
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L'histoire est prenante, j'ai beaucoup aimée.
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Mardi 11 juillet 1815. Il pleuvait depuis le petit jour. Lorsque Bastien s'assit en face de son père, il n'essaya même pas de le tromper en jouant la comédie. Il se sentait démoralisé. Vidé. Impuissant surtout. Et son père s'en rendit compte tout de suite. Certaines choses n'ont pas besoin de longues explications. Bien sûr, ils s'étaient peu vus, lorsqu'il exerçait encore son métier de chirurgien des armées, mais les dix-huit mois qu'ils venaient de passer en tête à tête avaient bien changé leur relation.
Bastien prit le tableau sous son bras, Marie le paquet de vêtements et de nourriture, et ils s'approchèrent du fort sur les rochers glissants d'algues. La porte d'entrée du fort était juste poussée. Tout doucement, ils pénétrèrent dans le bâtiment. Une obscurité complète règnait, et ils n'avaient rien prévu pour s'éclairer. A tâtons, ils avancèrent vers ce qui semblait être un escalier. Impressionnés par les lieux, ils ne faisaient aucun bruit. C'est alors qu'ils entendirent un étrange raclement.
Tout était dit. Ou presque. L'Empereur resta seul, face à sa fenêtre, et de nombreuses images défilèrent alors, en désordre. Brisé de fatigue, il restait immobile. Peu à peu, il prit machinalement le courrier qui jonchait sa table de travail et le parcourut d'un air absent. Le nom de Colin attira cependant son attention. Il devait être transféré à Rochefort ce matin même pour y être jugé. Il envoya un serviteur le chercher.
Le matin du vendredi 14 Juillet, Napoléon réunit un conseil avec les personnes de sa suite. Il était très calme, lointain. Les multiples solutions qui lui avaient été présentées jusqu'à présent n'avaient pu se réaliser. Même celle du Capitaine Ponée qui commandait la Méduse et qui était prêt à attaquer de nuit le bateau anglais, le Bellérophon, afin de permettre à l'Empereur de partir à bord de la Saale.
Le petit vieux est ratatiné comme une chiure de mouche, constate Rondeau en tournant la tête pour cracher par la fenêtre ouverte. Il faut respecter les scènes de crime. C'est d'ailleurs la seule chose qu'il respecte, à peu près.