A Calcutta, au début des années 1990, nous suivons la vie quotidienne d'une famille de la petite bourgeoisie hindoue et de ses proches. Il n'y a pas d'histoire à proprement parler, simplement la volonté de restituer les petits événements de tous les jours et les sentiments intimes et familiers qui vont avec. le personnage central est Khuku, la mère de famille âgée d'une soixantaine d'années. Elle accueille son amie Minie, convalescente; elle se fait du souci pour son mari, retraité qui a repris la direction d'une entreprise en difficulté; elle cherche une épouse pour son fils qui milite au parti communiste ce dont elle espère que le mariage le détournera; elle se remémore des événements de son enfance et de sa jeunesse. Tout cela est construit par petites touches avec des aller-retours entre le présent et le passé.
Les événements politiques forment la toile de fond du récit qui se déroule peu après la destruction de la mosquée d'Ayodhya par des fondamentalistes hindous (1992). Elle a entraîné des émeutes et violences intercommunautaires et la mise en place d'un couvre-feu de dix jours, sorte de confinement. Khuku et Mini échangent des propos anti-musulmans et développent une version locale du mythe du grand remplacement.
Mon avis sur ce roman est mitigé. J'ai apprécié la peinture des sentiments que je trouve souvent très bien observés. L'écriture m'a semblé inégale. Il y a des passages où la lecture bute sur des choix de vocabulaire surprenants, des formulations chaotiques et d'autres très beaux, une prose quasi-poétique. Enfin j'ai été déconcertée par un ou deux éléments incohérents dans la biographie de Khuku. Rien qui prête à conséquence : il s'agit de savoir si son père est mort avant ou après son mariage, si son mari était un ami d'enfance ou s'il lui a été présenté sur le tard; mais j'aime bien que l'auteur connaisse mieux ses personnages que moi.
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