Deux biographies très fouillées de Georges Danton et
Maximilien Robespierre.
Plan de l'ouvrage :
Première Partie : les enfants des lumières
- Chapitre 1 La génèse
- Chapitre 2 L'enfance
- Chapitre 3 le corps, ce miroir
- Chapitre 4 Se faire une place dans la société : les années 1780
Deuxième partie : Les pères de la Révolution
- Chapitre 5 Les avocats du peuple, 1789-1790
- Chapitre 6 La conquête du pouvoir 179-1791
- Chapitre 7 Vers la République
- Chapitre 8 Les gouverneurs de la Révolution 1792-1793
Troisième partie : Les frères ennemis
- Chapitre 9 An II, l'impossible unité
- Chapitre 10 La rupture
- Chapitre 11 Jusqu'à la mort
- Chapitre 12 Au Panthéon de l'histoire
L'auteur nous rappelle ce qu'ont été ces deux hommes avant la Révolution, de leurs commencements en politique et leurs parts respectives dans les étapes de la Révolution. L'élection a fait
Robespierre, l'insurrection fera Danton !
Pour
Loris Chavanette, ces deux hommes se sont battus pour l'accession au pouvoir.
Pour lui,
Robespierre voulait à toute force le bonheur des autres parce qu'il ne s'aimait pas lui-même (!), parce qu'il se sentait persécuté, avait "le génie du soupçon" selon Barras (qui lui avait le génie de l'intrigue et des affaires !)
Danton, lui se servait de son corps (sa corpulence, sa laideur, ses excès) ; il est trop impulsif, trop spontané pour se taire ; il est l'instinct, à la différence de
Robespierre qui est l'ascèse.
Issus tous les deux de la même souche roturière, mais dont Danton a une conscience aigüe de cette origine t s'en sert !
I
Danton n'a cure des brouilles verbeuses tandis que
Robespierre recherche la perfection dans ses moeurs, dans ses discours, dans le système politique qu'il élabore.
Danton et
Robespierre, ce n'est pas l'histoire d'une amitié s'étant brisée sur le récif de la Révolution. C'est au contraire, la Révolution elle-même qui a enfanté cette amitié : ils sont frères d'armes, et non pas frères d'âmes.
Une belle biographie croisée, qui hélas ne fait au fil des pages qu'encenser l'un pour dénigrer l'autre ! Dommage ! C'est vraiment lassant à force...
Et la participation de Danton, ou sa non-dénonciation des massacres des prisons en septembre 1792 n'est que peu abordée ainsi que son éventuelle corruption...
Dans la ligne de l'historien
François Furet, l'auteur véhicule encore l'idée passéiste et surannée du "dérapage de la Révolution"...
Une biographie qui oppose chaque homme, à charge pour
Robespierre, mais intéressante à lire, avec du recul !
Mais il serait intéressant que l'auteur se penche sur d'autres personnages de cette période historique, aussi intéressants, tel Saint-Fargeau, Barrère, Vadier ou Antonnelle ..