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3,62

sur 427 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si vous comptez rester sain d'esprit, ne lisez pas ce livre.

Si vous voulez vivre une expérience unique, loin du cadre trop cartésien de nombreux romans, lisez-le.

Mais prenez conscience que Stephen Chbosky va devenir votre ami imaginaire durant un long moment. Déjà, par le temps de lecture que vous allez lui consacrer, le livre fait 750 pages. Puis par la manière dont son histoire et ses personnages vont insidieusement s'incruster dans votre cerveau. Même après l'avoir définitivement posé, vous y penserez encore, en vous disant que vous n'avez pas souvent lu un livre pareil (jamais ?).

"Tu dois leur dire, tu dois leur dire…"

L'écrivain l'annonce haut et fort, les accroches commerciales tout autant, Stephen King est l'inspirateur central de tout. le Dieu qui a engendré le monstre. Il est là, présent comme une entêtante petite voix lancinante, comme s'il veillait sur votre lecture (surveillait ?).

On parle du King des années 80 et 90, celui de Ça ou Simetierre, mais aussi du Fléau, avec une pointe du Talisman des territoires (et d'autres encore). La période où on le qualifiait de Maître de l'horreur. Mais on ne pense pas qu'à lui, aussi à toute cette mouvance féconde de l'époque qui a terrorisé nombre d'adolescents et d'adultes. J'ai fait partie de ces adolescents-là.

D'ailleurs, pour en rajouter dans l'ambiance, Calmann-Lévy a eu la judicieuse idée de confier la traduction à celui qui s'est occupé des derniers livres de Stephen King, l'excellent Jean Esch.

"Arrête de l'aider ! Ne quitte pas la rue, tu vas mourir."

L'ami imaginaire est donc un vrai roman d'horreur, comme on n'en fait plus beaucoup. Et je me demande même si quelqu'un a osé en écrire un pareil avant… Parce qu'inspiration ne veut pas dire recopiage. L'influence est prégnante, mais Stephen Chbosky arrive vite à imprimer sa patte, à vous déchirer l'âme de ses propres griffes (mais à vous toucher au coeur aussi).

Son style s'impose, ses trouvailles narratives sont singulières. Son histoire, qui démarre sobrement, prend ensuite une tournure hallucinante.

Cela fait des décennies que les livres (ou les films) ne me font plus peur. Une émotion bien lointaine. Jusqu'à ce livre. J'ai flippé, souvent…

"Ne pas s'endormir… Les personnes boite aux lettres viennent de se réveiller… Si je renverse un cerf, je serai sauvé…"

Ce roman est complètement dingue, follement terrifiant. Je crois ne jamais avoir vu une telle histoire, poussée aussi loin dans ses extrémités, encore et encore, toujours plus profondément dans la folie.

Entendons-nous bien, il n'est pas question d'un livre gore, la violence est davantage dans les actions, les ressentis et la psychologie.

"Tout ira bien, le gentil monsieur veille…"

Sauf que rien n'est normal, vous vous mettez peu à peu à entendre des voix dans votre tête, tant l'histoire et la manière de la raconter colonisent votre esprit tel un virus. Je les sens d'ailleurs qui viennent perturber jusqu'à cette chronique…

"2h17. C'est l'heure…"

Ce n'est pas qu'une simple lecture, c'est une expérience. Clairement, il faut avoir l'esprit ouvert, l'envie de lâcher prise et de se laisser emporter dans ce monde fantasmagorique (à ce propos, j'aime l'une des définitions de ce mot dans le Larousse : « Procédé consistant à produire dans l'obscurité, sur une toile transparente, au moyen d'appareils de projection dissimulés, des figures lumineuses diaboliques ». C'est exactement ce que fait l'auteur).

Clairement, cette expérience n'est pas faite pour tous les lecteurs. Par son histoire et sa narration. Et parce que Chbosky a, lui, un talent inné de conteur populaire débridé et timbré !

Un cauchemar n'est qu'un rêve qui a mal tourné.

"Tout dépend si je dors ou si je suis éveillé…"

Une mère, son jeune fils, une forêt. Une vie à reconstruire, dans le calme. Sauf que le petit bonhomme disparaît. Et réapparaît. le début du cauchemar.

L'enfance, l'amitié, des thèmes chers à Stephen King, qu'on retrouve ici. Ça ressemble à ce qu'il propose souvent, mais au fil des pages Stephen Chbosky s'extirpe de la référence et trouve sa voix (voie) dans cette petite ville et cette forêt pleine de cerfs.

"Si je renverse un cerf, ça sera un signe, Dieu faites que je renverse un cerf…"

Les pièces sont en place, l'enfer peut se déchaîner. 750 pages d'événements surnaturels qui vont engendrer le chaos. La fièvre va toucher tous les protagonistes (et les lecteurs) dans un suspense inouï qui prend des proportions aussi atypiques qu'ahurissantes.

"2h17. C'est l'heure !"

L'Amérique et sa fascination pour le bien et le mal, où la religion est incrustée aux plus profond des strates de la société, des familles, des femmes et des hommes. L'écrivain utilise cette composante dans son intrigue et pour construire certains de ses personnages. Logique de parler de chaînes, quand on parle d'enfer qui se déchaîne, non ? Certains vont être remués dans leurs croyances.

Vous connaissez cette citation ? « Quand une personne a un ami imaginaire, on appelle ça de la démence. Quand plusieurs personnes ont le même ami imaginaire, on appelle ça une religion ». Alléluia ! Heureux les fous dans la maison de Dieu. Ils brûleront avec le sourire.

"Dieu est un assassin."

Ce livre prend le contre-piEd, à l'heure où les livres sont de plus en plus formatés, l'art de la perte de repères pour les lecteurs quI ont l'ouVeRture d'Esprit et l'amusEment de laiSser Toutes leurs marques de côté, pour suivre Follement cette Originale intrigUe.

Ce livre va diviser, Stephen Chbosky est le Moïse du livre surnaturel. Il faut arriver à entrer dans son univers, dans son délire fascinant (paradoxalement aussi libre que construit). Ça a été diablement mon cas, fasciné que je fus du début à la fin. le seul petit bémol est que j'aurais enlevé une cinquantaine de pages à ce pavé si consistant, mais sans que ça me gâche mon plaisir de lecture (immense).

"2h17. C'est l'heure !!"

Ce roman apporte une nouvelle dimension au mot « fantastique ». Il le développe dans tous les sens du terme. Une histoire surnaturelle follement originale tout en marquant clairement ses références au modèle du genre, Stephen King.

Une ambiance addictive, genre Les griffes de la nuit en version forêt, mais en plus psychologique, où le bien et le mal s'affrontent, où il devient difficile de distinguer la réalité du cauchemar.

Stephen Chbosky pave son enfer de bonnes intentions, et réussit magistralement son suspense aussi maîtrisé que complètement barré. Et surtout, sans oublier les émotions, et les bonnes valeurs ; la lumière qui tente de transpercer les ténèbres.

"C'est l'heure !"
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2h17 C'est l'heure
Tout ira bien le gentil monsieur veille
Arrête de l'aider
Ne pas s'endormir
Dieu est un assassin
Mon Dieu faites que je renverse un cerf !
Ne quitte pas la rue, tu vas mourir

Ca vous paraît décousu ? Quand vous aurez lu ce récit ou si vous l'avez déjà lu, vous offrirez un sourire complice à ce petit préambule.
Stephen Chbowsky et son ami imaginaire m'ont filé une sacrée claque avec cette histoire.
Ne vous fiez pas à la longueur du roman (750 pages dans son format chez Calmann Levy noir), ce livre est un vrai page-turner.
Un condensé de tout ce qui me plaît dans la littérature et les films horrifiques que je dévorais durant l'adolescence.
Bien sûr on ne peut pas passer sous silence Stephen King quand tout est fait pour vous y faire penser jusqu'au marketing autour du livre : la police d'écriture pour le nom de l'auteur et le titre, Jean Esch, le traducteur de Stephen King pour la version française depuis 2018.
Le thème de l'enfance et de l'amitié sont aussi au coeur du récit avec une nette référence au club des ratés dans Ca.

Mais assez de cela. Si Stephen Chbosky reprend certains arcs narratifs du King, il écrit avant tout une histoire originale et surtout terrifiante dont certains passages vous hantent longtemps, même après avoir refermé le livre.

Christopher a sept ans et demi. Pour fuir un petite ami violent, sa mère emmène Christopher avec elle en cavale jusqu'à ce qu'ils s'installent dans une petite ville en Pennsylvanie.
Chrisopher est un garçon timide et sa dyslexie le pénalise dans son parcours scolaire. Il a beaucoup de mal à se faire des amis.
Jusqu'à ce qu'il disparaisse un jour dans les bois. Pendant six jours la communauté va tenter sans succès de le retrouver. Il réapparaîtra au bout de ces six jours et dès lors, des changements apparaissent. La situation financière de sa mère, au bord de la misère, s'améliore. Christopher obtient d'excellents résultats à l'école. Pourtant le garçon semble obsédé par la construction d'une cabane dans la forêt. Et pour cause. C'est le gentil monsieur de la forêt qui lui a demandé de le faire sans quoi, tout le monde mourra.

L'ami Imaginaire est un roman pour adulte même si le récit est souvent vu du point de vue d'un jeune garçon de sept ans et demi (la demi à cet âge ça compte énormément, surtout pour l'intéressé, un beau clin d'oeil de l'auteur).
Il est question avant tout de courage, de pardon, d'amour maternel et des douleurs de l'enfance. J'avais oublié à quel point le monde à cet âge est cruel. L'auteur nous le rappelle parfaitement bien. Les copains d'école et les ennemis sont très bien construits.
L'auteur apporte beaucoup de soin et de réalisme dans la description de ses personnages, que ce soient les adultes ou les enfants, il manie parfaitement la narration en fonction de la psychologie des différents protagonistes.
Lorsque Christopher évolue dans la réalité ou dans l'autre-monde, nous avons bien le point de vue d'un enfant avec son propre vocabulaire, y compris dans la description des choses horribles – les gens boîte-aux-lettres, la dame qui siffle, le gentil monsieur – ce qui, loin d'adoucir l'horreur, la renforce. Une part de notre imagination d'adulte voit plus loin que ce que la raison de l'enfant comprend. Et cela nous terrifie.

Une belle part est faite aux tourments de l'enfance : l'école, les difficultés scolaires, le harcèlement, la difficulté de se faire des copains et, point d'orgue central du récit et symbole de l'enfance : la construction d'une cabane dans la forêt.
Tout est parfaitement maîtrisé pour que ces éléments s'inscrivent dans la normalité du récit et dérivent rapidement vers l'horreur.
L'auteur n'y va pas de main morte avec la religion. Dieu est un assassin nous le rappelle-t-il souvent.
Il critique également les travers de la société américaine : capitalisme, hypocrisie, fanatisme religieux.

Une belle plongée dans les premiers émois horrifiques de mon adolescence.
Un auteur qui aura sûrement été marqué lui aussi par Stephen King et les Griffes de la Nuit.
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AAAHHHH !!!!! ( cri de peur).

Vous souhaitez lire un roman flippant qui n'est pas de Stephen King?
Vous voulez lire un roman "de genre" qui sort de l'ordinaire?
Avec du suspense?
Un roman avec des trucs bien fourbes louches et bouh?
Un roman tellement déstabilisant que vous ne pourrez pas le quitter avant d'en connaître la fin?
Vous ne savez pas quoi faire ce week-end car le temps est moche et vous aimez flipper sous votre plaid en velours en buvant votre thé chaud aux fruits rouges?

Alors voilà le pavé qu'il vous faut !!!!! C'est un pavé qui vous donnera des fourmis dans la main à force de le tenir, mais peut-être aussi la chair de poule.
En plus, vous allez vous attacher à ce petit bonhomme de 7 ans et espérer le meilleur pour lui.
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C'est une belle brique de 750 pages et quasi 1kg, c'est un énorme coup de coeur, c'est un roman complètement fou, original, épique, torturé, doux, violent, beau, effrayant, lucide et abstrait à la fois.

Les personnages eux sont très variés avec chacun une personnalité complexe, travaillée, il y a un groupe d'enfants un peu comme la bande des ratés dans "Ça" de Stephen King, des adultes qui apportent la sympathie ou encore d'autres qui sont imbuvables (j'adore).

Pour ce qui est du scénario c'est certes assez facile à comprendre, ce qui ne veut pas dire que c'est creux, bien au contraire, c'est juste épique la manière dont l'auteur conte son histoire ! Oui conte car c'est ce que l'on ressent au début, d'avoir une histoire pour enfant dans les mains, mais attention, tout cela vire au cauchemar et devient un véritable livre horrifique, c'est de plus en plus speed et vous irez de surprises en surprises, je ne peux pas vous en dire plus sur le scénario car si je rentre dans les détails vous serez spolier, ce qui serait ici très fâcheux, voir même criminel au vu de tout ce qui se passe et des diverses surprises qui vous attendent.

L'écriture, elle, est juste parfaite, structurée et facile à suivre malgré des chemins scénaristiques alambiqués. Dommage qu'il y ai pas mal de coquilles en seconde moitié de livre, mais tout le reste prend le dessus et on n'en fait presque plus cas.

Si vous aimez "Ça" de Stephen King, "Bad Man" de Dathan Auerbach, "underground" de Lars Kepler ou encore "Hex" de Thomas Olde Heuvelt, vous allez vous régaler.

⚠ À lire d'urgence ⚠
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🦌Ce que j'ai ressenti

« La folie n'existe pas. Il n'existe que le mal. »

C'est l'heuRE

J'espère que vous lirez ce message. Je suis obligée de le cacher, car comme tout le monde, je suis surveillée. le monde va disparaître, obligé de mourir dans d'atroces souffrances, il ne reste plus beaucoup de temps…

Je suis aussi combative que Kate, parce que je suis mère aussi, mais le doute s'immisce. Tout comme le monde imaginaire s'immisce, le maL aussi. Il prend différentes formes, mais toujours il essaie de faire tomber les gens. Mais quand iL s'en prend à des enfants, l'instinct maternel se réveille, et qu'importe qu'il soit diable, femme qui siffle, ou n'importe quelle créature de la nuit, il vaut mieux pour eux qu'ils se lèvent du milieu, parce que les mères ont des super pouvoirs…

L'ami imaginaiRe est ce thriller qui dépasse les frontières du jour et de la nuit, qui te fait avoir peur des nuages, des cerfs, de minuit. L'équilibre est fragile, on le sent, on le ressent. C'est du domaine du tangible, cette peur viscérale, la chair de poule, cette angoisse qui te fait tourner les pages, presque avec avidité. Parce qu'on craint pour les enfants. Parce qu'on ne peut se résoudre à leurs disparitions, à leurs souffrances, à la perte de leurs innocences. Mais les enfants sont formidables, presque des dieux, ouverts à des capacités qui dépassent l'entendement.

Alors dans le bois de Mission Street, se joue une guerre qui ramène l'enfer. Une guerre entre le Bien et le Mal. Une guerre qui touche les esprits et les corps. La lutte est ardue. Et le jour fatidique arrive vite.

Faites-moi oublier.

Que la douleur est de ce monde. Qu'une sorte de grippe frappe le monde. Que le maLheur rentre dans les foyers et détruit des vies. Que la nuit est peuplée de monstres. Que certains entendent des voix dans leurs têtes. Que le monde va disparaître.

C'est l'heurE

C'est l'heuRe

C'est l'heUre

J'aurai passé six jours, comme Christopher, dans ce monde, peuplé de cauchemars et de châtiments. Je n'en suis pas ressortie totalement indemne, mais mon coeur s'est ouvert, à laisser passer l'Amour. le coup de coeur. L'admiration et trouver la clé. Je reste encore un peu dans la cabane, le temps de leur dire adieu.

TU ES LIBRE MAINTENANT.

VOUS ÊTES LIBRES MAINTENANT.

De lire ce chef-d'oeuvre. de faire des nuits blanches. de vivre l'expérience. de connaître L'ami imaginaire.

De toute façon, iL voUs observe.

« Je vous aime. »,

Stelphique.
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Un vrai pavé de 750 pages ,un roman hommage à king et l auteur ne s en cache pas,donc pour tous fan de stephen king ce roman est fait pour vous.
Malgré une fin un peu trop longue on plonge facilement dans l histoire qui nous transporte dans une aventure sans temps mort avec beaucoup de protagonistes, mais pour ma part l ami imaginaire restera un coup de coeur.
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La quatrième de couverture de « L'ami imaginaire » en dit très peu. de toute façon, c'est un roman impossible à résumer, encore moins à « genrer ». Je suis bien en peine de vous dire ce que j'ai réellement lu… Juste vous dire que c'est un des ovnis les plus incroyables qui me soit tombé entre les mains ces dix dernières années. Christopher et sa mère Kate fuient le Michigan pour échapper à Jerry, le conjoint violent de Kate. Ils atterrissent dans une communauté de Pennsylvanie, Mill Grove où Kate trouve rapidement un emploi. Près de leur maison, la forêt est un merveilleux terrain de jeux pour ce petit garçon qui a des difficultés d'apprentissage à l'école et des problèmes de socialisation. Un jour, après l'école, alors qu'il attend sa mère, un événement un peu particulier va l'amener à pénétrer dans cette forêt. Il va y disparaître et ne réapparaître que 6 jours plus tard sans pouvoir expliquer ce qui lui est arrivé. Cependant, quelque chose a changé. Il le sait. Des voix dans sa tête lui dictent une mission.

Si vous décidez d'acheter ce roman, vous aurez entre les mains le livre le plus dingue jamais lu. Outre l'épaisseur, un bébé de 749 pages, cette lecture vous laissera non seulement exsangue après une première partie « d'installation », assez psychologique et une seconde partie très cinématographique, mais il vous permettra surtout de plonger dans les tréfonds de l'imaginaire d'un auteur qui a des idées déjantées. Attention, cette dinguerie a du sens, un but, une explication, mais Stephen Chbosky va vous en faire voir de toutes les couleurs.

Ce roman est un hommage au maître du genre, Stephen King, et Stephen Chbosky ne s'en cache pas, il le remercie à la dernière phrase de son ouvrage. S'il développe des thématiques similaires en début de roman, comme l'enfance, le pouvoir de l'amitié, les blessures de la prime jeunesse et les évènements traumatiques qui la peuplent, il me semble que cela serait un pari risqué et sûrement un peu injuste de vouloir les comparer, car Chbosky se détache très rapidement de King pour faire du Chbosky, un savant mélange entre force des personnages, psychologie, fantasmagorie, et imaginaire débridé. Car l'imaginaire est bien la force de ce roman et Chbosky ne parvient à y embarquer son lecteur que parce qu'il a su l'attirer dans ses filets grâce à une progression habilement menée qui démarre comme une histoire à la King, pour finir dans un feu d'artifice.

Le procédé narratif utilisé, notamment celui de l'anaphore, le gentil monsieur, la dame qui siffle, 2h17, Dieu est un assassin, et tant d'autres contribuent à un martelage brillant qui parvient à garder la tête du lecteur sous l'eau en lui offrant très peu de prises d'air. Chbosky vous garde prisonnier dans sa forêt, entouré de cerfs anxiogènes et de boîtes à lettres silencieuses. Il va vous falloir oublier toute forme de raison pour entrer dans ce roman, mais l'auteur y parvient sans même que vous vous en aperceviez, en développant, ni vu, ni connu, un portrait acerbe et vitriolique de l'Amérique puritaine d'aujourd'hui, pétrie de religion, toujours en balance entre les forces du bien et du mal. C'est grinçant et acéré, lucide et extrêmement perspicace. Volontairement, je n'en dirai pas plus, car ce roman doit se vivre seul, égoïstement, pour en apprécier tout le caractère et la singularité. Il restera pour moi un modèle du genre, et une référence.

Un plaisir intense de lecture vous attend si vous êtes prêt à laisser un peu de votre raison de côté. Chbosky vous propose une expérience unique dont vous aurez l'impression de sortir un peu fou, secoué, mais riche d'une histoire surnaturelle ensorcelante. Il aura saccagé quelques-unes de vos rêveries, ouvert des portes magiques, bouleversé vos émotions. Ce roman est une vraie réussite, une performance narrative, visuelle, olfactive, auditive comme vous n'en avez jamais vécu auparavant. Soyez curieux et laissez cette histoire singulière prendre lentement possession de votre esprit, vous ne serez pas déçu du voyage, car il est EXCEPTIONNEL.

Je remercie les éditions Calmann-Lévy de leur confiance et leur dit bravo d'avoir eu le courage d'éditer un roman pareil.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Dans la description, je me suis permise d'insérer les critiques émises outre manche pour vous donner le contexte où j'ai commencé ce livre…avec une haute haute très haute attente !!! Et comment vous dire que je n'ai pas été déçue !!! 757 pages…en 4 jours, chaque pause boulot, repas, lecture du soir tout a été prétexte pour repartir dans la ville de Mill Grove.

Déjà, j'ai eu un énorme attachement à Christopher et à sa maman Kate, un peu en mode seuls contre tous, qui ont enchainé les galères et vraiment de multiples galères, ils se retrouvent à Mill grove car kate met en priorité l'éducation de son fils et l'école a bonne réputation. Vous allez découvrir les habitants de cette communauté, les nouveaux amis de christopher, de sa mère…et là c'est le drame, Christopher disparait durant 6 jours…

Il réapparait, à premier vue il va bien pourtant tout à changer…Il a traversé une frontière, il est revenu avec un ami imaginaire.

Oui c'est captivant !! Comment vous dire…il y a un petit air de STRANGER THINGS avec ce monde parallèle imaginaire en mode démoniaque, ce n'est pas Alice aux merveilles , ce monde maléfique veut traverser la frontière qui le sépare du monde réel. Il est dirigé par la femme qui siffle, elle s'introduit dans les pensées des habitants de Mill Grove, elle connait tous leurs secrets, leurs peurs leurs frustrations…à l'approche de Noël, la ville s'enflamme , les barrières entre le bien et le mal sautent…un petit air de BAZAAR…une mystérieuse grippe contamine la ville….un petit air du FLEAU avec deux forces qui s'opposent.Les rebondissement s'enchainent , l'auteur vous laisse à peine le temps de reprendre votre souffle !!

L'attachement aux personnages est tel que les émotions sont au rendez vous, vous avez peur pour eux, vous tremblez pour eux, c'est très prenant !!!
BREF …CHBOSKY REMERCIE KING POUR LES INSPIRATIONS, IL LUI REND HOMMAGE SANS JAMAIS LE COPIER OU L'IMITER. J'AI ADORÉ, TROUVER UN BON ROMAN FANTASTIQUE / HORREUR N'EST PAS UNE TACHE AISÉE MAIS LÀ …UNE VRAIE BELLE RÉUSSITE.



MERCI CALMANN LEVY POUR CETTE INCROYABLE LECTURE
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Un livre que Stephen King aurait assurément pu écrire ; on y retrouve les ingrédients habituels comme le lieu un peu abandonné mais pas trop, l'enfant avec un pouvoir particulier, un jeu d'ombre et de lumière, une manière fluide de mener l'histoire avec des passages à plat.

L'histoire nous narre le récit de Christopher et de sa mère qui s'enfuient d'un état afin de se réfugier loin de leur bourreau. Un schéma classique, sauf que Christopher n'est pas spécialement comme les autres, il a ce petit quelque chose en plus.

Ainsi vient alors l'histoire de Christopher et de ses amis un peu paumés qui se réunissent afin de construire une cabane dans les bois parce que l'ami imaginaire de Christopher l'a demandé.

L'histoire, parlons-en, 980 pages à avaler. le pavé est devenu un parpaing qui aurait littéralement pu se contenter d'être un pavé de 600 pages, car à un moment donné l'histoire de cet ami imaginaire commence à se répéter dans des longueurs aussi interminables qu'une nuit en plein hiver en plein coeur de la Sibérie. J'ai vu des références à Rose Madder, Charlie, Ça etc .

Cependant, malgré les longueurs, j'ai littéralement dévoré cette histoire qui m'a tenu en haleine. J'ai apprécié les interactions entre les personnages ainsi que la manière de mettre leur obscurité en lumière et la relation entre les deux frères et probablement la plus aboutie, car elle est de loin la plus émouvante et forte.
La manière dont l'auteur en fait un récit initiatique et comment celui-ci éprouve un effet Pygmalion lors de son écriture a été un point fort du roman.

Objectivement, l'ami imaginaire est de bonne fracture si on fait fit des répétitions.
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Cet auteur est également réalisateur et scénariste, et il signe ici son deuxième livre, le premier étant « le monde de Charlie » qu'il a d'ailleurs adapté au Cinéma avec Emma Watson (Hermione Granger de Harry Potter)

Il est écrit sur le quatrième de couverture « Si vous n'êtes pas renversé par les 50 premières pages, il faut aller consulter.» Pari tenu ! Je commence ce pavé de 750 pages, motivée comme jamais, depuis le temps que je voulais le lire.
Et bien il ne m'aura fallu qu'une dizaine de pages pour être emballée. Cette histoire fantastique, à la croisée de Stranger things et de Stephen King, est avant tout une magnifique et profonde histoire qui parle d'amour, de haine, de croyance , de rancoeur.

*****
Tout commence par une scène haletante : David, 8 ans se trouve en danger. Il est poursuivi et tente de sauver sa vie. Mais il n'y parviendra pas et disparaîtra à jamais !
L'histoire saute 50 années et nous faisons connaissance avec Kate, une femme battue qui fuit son conjoint violent, avec son fils Christopher âgé de 7 ans et demi.
Ils vont s'enfuir à Mill Grove en Pennsylvanie, afin de recommencer une toute nouvelle vie. Christopher est un enfant en difficulté d'apprentissage et il peut compter sur le soutien et l'amour de sa mère pour aller de l'avant.

Un jour, Christopher se sent attirée par la forêt de Mission Street. Il va y entrer et disparaître à son tour. Les recherches menées par le Sheriff de la ville resteront vaines.
On ne trouve nulle trace de lui. 6 jours après, Christopher réapparaît. Il ne porte aucune marque de violence mais il ne se souvient plus de rien hormis ce détail étrange : c'est le gentil monsieur qui l'a sauvé.
Que s'est-il passé ? Où était-il ? Nul le sait !
Étrangement, il va montrer des signes d'intelligence, il va se rendre compte qu'il sait plus de choses qu'avant, notamment des secrets qu'il ne devrait pas connaitre. Ses sens sont exacerbés. Sa mère et lui vont avoir la chance de leur côté lorsqu'ils vont remporter le loto.
Mais ce qu'ils ne savent pas encore c'est que tout cela a un prix.
Christopher va se mettre à construire une cabane à la demande du gentil monsieur. A quoi peut-elle servir ? Qui oeuvre dans l'ombre ?

Les habitants de Mill Grove vivent leurs derniers instants de quiétude. : « La mort approche. La mort est là. On va tous mourir le jour de Noël !"

*****
La construction de ce livre est très addictive. En plus de gérer l'intrigue de façon brillante, l'auteur a fait dans le texte et la pagination des effets de style et cela apporte un rythme supplémentaire à l'histoire. Pour savoir de quoi je parle, feuilletez le livre dès que vous en aurez l'occasion !

Nulle place à l'imagination, l'auteur a pensé au moindre petit détail mais ça n'est pas handicapant, bien au contraire. Ça rend l'histoire très vivante. Les descriptions sont faites avec soin, tout est palpable et vous transporte.
Les personnages sont réalistes, attachants et vous n'avez aucun mal à vous les représenter, à ressentir leurs émotions, leurs douleurs.
Le style est fluide. Vous oscillez entre le monde réel et le monde imaginaire sans vous perdre tant le cheminement de l'histoire est maîtrisé.
Vous plongez dans un monde où la frontière entre le réel et l'imaginaire est plus mince que l'on ne le pense. Un monde dangereux qui n'a pour seul but que de détruire nos vies.
Et pour cela, le Mal sera prêt à tout, à corrompre nos âmes, à se servir de nos souffrances, de nos peurs.
C'est une intrigue pleine de rebondissements qui vous est proposée. La folie qui y règne est extrêmement bien retranscrite. Les informations nous sont données petit à petit.
J'ai l'impression de voir plusieurs saisons d'une série d'un seul coup tant cette intrigue est développée.
Je suis surprise par tant de rebondissements, je me dis que l'auteur ne peut pas mener cette intrigue plus loin qu'il ne l'a déjà fait et pourtant il le fait. Je me fourvoie et assiste effarée à cette fin, cette chute !
Car, au final, c'est une très belle et douloureuse histoire dans laquelle est menée une lutte sans merci.

Je ne vous cache pas que j'ai ressenti deux petites longueurs lors de ma lecture. Je crois surtout que cela est dû à la multitude de détails fournis par l'auteur lors des descriptions des paysages, des réactions des personnages. Mais paradoxalement, c'est extrêmement bien fait car du coup j'étais vraiment plongé dans les scènes d'action et j'avais l'impression de tout voir, les couleurs, les scènes, les ralentis. C'est impressionnant !
En fait, je me dis que le but de l'auteur doit être d'en faire , à plus ou moins long terme, un film et qu'il peut aisément être retranscrit sur grand écran en l'état tant les scènes sont très visuelles, très cinématographiques. Ou alors, c'est son talent de réalisateur et de scénariste qui rend cela possible.

Le nombre de pages peut vous effrayer ainsi que les quelques petites longueurs mais il faut vraiment le lire entièrement pour comprendre l'intérêt de cette histoire, de l'intrigue car, au final, c'est une magnifique leçon de vie.
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