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Petites Luxures (Illustrateur)
EAN : 9782757898222
160 pages
Points (03/11/2023)
4.48/5   26 notes
Résumé :
Un nuancier de 30 couleurs mêlant poésie et dessins érotiques.
Au fil de trente poèmes, Jeanne Cherhal nous invite à suivre une femme amoureuse et libre, et à partager des moments intimes de sa vie. Savamment illustré par les dessins silhouettés de Petites Luxures, ce nuancier du désir propose une palette riche de trente couleurs aux formes multiples (sonnet, haïku, blason, calligramme...) De Fauve à Béluga, de Saint-Crème à Bleu d'orage, poèmes et illustrat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Pourquoi se contenter de nuances de gris, alors qu'on peut caresser du regard le velours coloré de la passion. du fauve, du Béluga, du bleu d'orage, c'est un nuancier de couleurs primitives qui se déshabillent sous tes yeux, qui déshabillent mon âme.

Du rouge couleur Saint-Amour au carmin grand cru, je bois cette poésie de ma gorge asséchée par tant de passions oubliées. Un nu clair, sous le clair de lune, le verre se déverse entre les seins de l'Amour.

Une goutte finement saline, couleur rosée, glisse le long de la vitre, la sueur souligne le creux de tes hanches, quand je pénètre ton cul, ce sont mes rêves qui transpirent de plaisir.

Du bleu de la lune au bleu espoir de la vie, souvenir oublié de quelques étoiles scintillantes dans la lueur de tes yeux, je débouche le millésime de mes désirs, ton sourire danse le flamenco, et je te laisse boire la liqueur de mon amour, harmonie d'une vie.
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Nuancier poétique de couleurs érotiques et parfois surprenantes. Panaché d'exemples dans le désordre :

La couleur denim :
« de cette politesse infime,
Je tirerai la joie ultime
De reluquer ta chair intime
Si bien galbée de bleu denim »

La couleur diamant :
« Au fond de ma gorge : ta langue.
Dans mes joues : ton souffle alarmant.
Au gré de ton roulis, je tangue…
Quoi de mieux qu'un baiser diamant ? »

La couleur béluga :
« A cet instant apparut,
Sublime oméga
Son joyau de beauté crue
D'un blanc béluga »
(je vous laisse deviner ce que l'oméga représente)

Et la sublime couleur mauve :
« j'ai trouvé sur ton corps un repli pulsatile,
Tendre secret caché, aveugle à la lumière,
Qui se déplie parfois en pétale, en pistil,
Et détient le plus délicat de tous les mauves. »

Un petit regret : il est trop souvent question de lui et d'elle, et jamais question d'elle et d'elle, ou de lui et de lui. Il y a tant d'autres façons de célébrer Eros… quel dommage de se limiter au schéma classique.

Et une faute de goût : la couleur violette,

« Voici la couleur que je hais :
Celle qui vous reste en mémoire
Et vous repeint le coeur en noir
En vous laissant le corps violet »

Violet, c'est la couleur de la violence trop souvent faite aux femmes, inexplicable, inexcusable et totalement inadmissible. Et je crache sur le premier connard qui me parlera ici d'érotisme.
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Je l'avoue ce n'est pas vers la poésie que me dirige spontanément ma lecture (“nobody is perfect !”).

Mais j'aime le répertoire de la chanteuse Jeanne Cherhal ainsi que les romans graphiques.
Aussi ai-je voulu tenter ce livre qui m'a fait sortir de ma zone de confort… et bien m'en a pris… Merci Masse Critique !

J'ai aimé retrouver la sensibilité de cette artiste, à la plume légère, aux rimes sensuelles qui nous invitent à faire frémir nos sens.

Les illustrations ont la grâce d'un trait à main levée et la délicatesse d'un songe.

Dessins et poèmes sont à l'unisson, formant une osmose subtile des corps servie par l'écrin d'un beau livre à offrir.

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Nuancier de couleurs entre chaque poème !
L'auteure souligne délicatement les contours d'une poésie sensuelle,
érotique , toute en subtilité.

Tout est beau, suggéré, savamment ressenti, respiré ....

Un souffle !

Un délicieux frisson de plaisir vous traverse avec ses mots.
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Je suis une personne simple, je vois que Petites Luxures aka Simon Frankart participe à un projet, je l'achète dès sa sortie.

Je dois avouer que je ne connaissais cependant pas Jeanne Cherhal en dehors de "Voilà". Cet achat aurait donc pu se révéler catastrophique.

Mais il n'en est rien. La plume de cette poétesse est un enchantement, moi qui lit très peu de poésie j'ai été embarqué par les multiples formes poétiques qu'elle nous sert.

J'ai été prise par l'envie irrépressible de relire chaque poème aussitôt terminé pour que les mots s'imprégnent à nouveau en moi et me submergent à nouveau.

30 poèmes parfois courts, parfois longs.
30 couleurs folles, fantasques, originales.
30 dessins coquins, delicats, sublimes.
30 pages de couleurs créant une merveilleuse cadence rythmique.
30 échanges entre les mots et les courbes qui les illustrent, tango si puissant que l'on ne saurait dire qui a inspiré l'autre.

30 merveilles dans un somptueux écrin livresque.

Bref, un nouveau pari réussi pour Simon Frankart et une envie de découvrir un peu plus la délicate Jeanne Cherhal.

Un grand bravo à ces 2 artistes pour ce merveilleux projet et un grand merci de l'avoir fait parvenir jusqu'à nous simples lecteurs.
Un superbe travail d'édition de la part des éditions Grund est a souligné d'ailleurs.

Une incroyable découverte.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Bleu d'orage

Quelquefois notre amour a le sens de l'effort.
Il va puiser profond son magma de ressource.
Brûle son dernier sucre en un dernier renfort.
Et nous lance, épuisés, sur la fin de la course.

Tes muscles sont de pierre, ils tremblent de fatigue
Et ta langue incendie mon palais sans salive.
Le poids de ton ressac, éclate sur ma digue.
L'air vient à nous manquer pour atteindre la rive.

Pourtant, rien ne saurait nous faire abandonner.
Car l'un à la barre, et l'autre à la misaine.
Mais le temps d'un éclair, le vent aura tourné !
Ce navire est sacré : il a deux capitaines.

Proue et beaupré vivants, nos bassins d'entrechoquent
Et vibrent à l'unisson, de délice et de rage.
Notre lave en fusion vient lécher notre coque,
En ces instants bénis, nos corps sont bleu d'orage.
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MAUVE

Pose du bout des lèvres un baiser sur mes cils.
Adoucis bien ta langue et lisse mes paupières.
Goûte un peu l'eau salée des mes iris d'argile,
Comme si tu mangeais mes yeux cernés de mauve.

Glisse ton doigt léger sur mon poignet fragile,
Dessine mes vaisseaux traversés de bruyère.
Crée au fil de ma peau un frisson immobile
En effleurant tout doux mes veines bleues et mauves.

Aide-moi s'il te plaît à ôter l'inutile
Etoffe de lilas qui vraiment ne me sert
Plus à rien maintenant. Oh, le beau projectile !
Au pied de notre lit gît un petit tas mauve.

J'ai trouvé sur ton corps un repli pulsatile,
Tendre secret caché, aveugle à la lumière,
Qui se déplie parfois en pétale, en pistil,
Et détient le plus délicat de tous les mauves.
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Etoile

La Voie lactée tenait entre ses deux épaules
En dévoilant parfois un astre méconnu.
Il était constellé sur chacun de ses pôles,
Et je lisais le ciel entier sur son dos nu.

J'aimais frôler du doigt les chemins éphémères
Qui naissaient au hasard des ses points cardinaux.
Sa colonne était souple et se creusait, chimère
De ma phalange-plume aux traits subliminaux

Je reconnaissais là Orion sous l'omoplate,
Et nichée dans le double creux de son coccyx,
La Grande Ourse l'éclaboussait jusqu'à la cuisse.

Moi, j'aurais pu jurer que la Terre était plate
Pour contempler toujours son éden sidéral.
Les grains de sa beauté étaient couleur d'étoile.
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Tes mots sont vifs,
Nerveux, charnels,
Définitifs,
Irrationnels.

Quand ils palpitent
En turgescence,
Ils précipitent
Mon impatience.

Tes mots sont crus
Et rock'n roll.
Je monte à cru
Sur tes paroles.

Leur peau est fine,
Leur viande épaisse,
Leur chair sanguine,
Leur corps topless.

Tes mots parfois
Sont en désordre
Et quelquefois,
Ce sont des ordres.

Ils se murmurent
Le souffle court
Entre les murs
De notre amour.
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Béluga

La cascade ruisselait
Sur les rochers froids,
L'eau ressemblait à du lait
Le long des parois.

Quelques anguilles frémissantes
Filaient dans les fonds,
Pas plus d'un mètre soixante,
Même au plus profond.

Dans ce bassin naturel,
Un bel animal
Prenait un moment pour elle,
Simple joie thermale.

Soudain, sous le soleil d'août,
L'adorable bête,
Pour se rafraîchir sans doute,
Piqua une tête.

A cet instant apparut,
Sublime oméga,
Son joyau de beauté crue
D'un blanc béluga.
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