Les femmes et la folie

La lecture de ce livre a été difficile. L'autrice ne remet pas du tout en question les théories psychanalytiques et les utilisent à tout va, même quand elle est en désaccord avec. 
Pour elle chaque relation hétérosexuelle à l'âge adulte n'est que la reconduction de la relation « incestueuse » au parent de sexe opposé dans la petite enfance.
L'inceste n'est que fictif dans ce livre mais jamais questionné dans une pratique pourtant bien réelle qui, on le sait, peut mener des femmes à la folie ? Jamais discuté, envisagé.
Pire, une note de bas de page laisse à penser qu'elle regrette le fait que la sexualité enfant/adulte ne soit pas possible. (J'ai recherché l'édition étasunienne du livre, pour m'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une erreur de traduction, mais je n'ai pu trouver que la dernière réédition où cette note de bas de page ne s'y trouve pas, étrangement). Je cite « La sexualité dans l'enfance et la vie familiale est un sujet important et « radical ». le fait que nous ne puissions faire l'expérience du plaisir sexuel avec les parents de notre enfance, mais avec des étrangers, limite sans aucun doute notre sexualité ainsi que le niveau de développement de notre civilisation. »
Et le livre est truffé d'insinuation « d'inceste » , théorie freudienne oblige.
La traduction (ou le texte initial ?) est bien impérialiste, du à l'époque, avec une catégorisation des femmes interrogées comme « femmes du tiers-monde ».
Des passages comparant le travail domestiques des femmes à du travail d'esclaves.

L'intérêt de ce livre réside uniquement dans les verbatims des femmes interrogées qui livrent un glaçant état des lieux des institutions psychiatriques et psychothérapeutes, dans les années 60 et avant, aux états-unis.
Les « thérapeutes » ne le sont par ailleurs que de nom, loin, très loin de l'éthique des soignant·es, et même de la simple éthique humaine.
La psychanalyse et ses idées moisies y sont omniprésentes.
Épargnez-vous, lisez seulement les témoignages, le reste n'en vaut pas la peine.