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EAN : 9782721004482
746 pages
Editions des Femmes (06/07/1993)
4.56/5   27 notes
Résumé :
"Susan Faludi remet les pendules à l'heure : rien n'est joué pour les femmes, la réaction machiste menace." Elle

"Backlash est un livre talentueux, brillant, féroce... L'argumentation portée par une série d'enquêtes pointues est convaincante. "Pascal Bruckner, Le Nouvel Observateur

" S'il se lit comme une descente aux enfers dans la guerre des sexes, Backlash n'est pas un pamphlet idéologique sur les "méchants hommes", mais l'analyse m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Publié en 1991, Backlash, La guerre froide contre les femmes de la journaliste au Wall Street Journal Susan Faludi est un pave de 746 pages (y inclus une centaine de pages de notes et références).

Susan Faludi fait le constat que l'histoire des droits des femmes n'est pas un mouvement continu, mais bien au contraire, des avancées parfois spectaculaires, suivies de régressions presque aussi importantes dans les années qui suivent. Si le droit de vote est accordé après les guerres mondiales qui ont remplacé les hommes partis se battre; elles doivent abandonner peu à peu leurs emplois pour retourner vers leur foyer. Après les avancées spectaculaires des droits des femmes dans les années 1970 (accès à la contraception et à l'avortement); les années Reagan marqueront un recul sensible en réduisant les aides publiques pour les gardes d'enfant ou pour les mères qui élèvent seules leurs enfants.

L'essai bien étayé de Susan Faludi ne se place pas uniquement sur le plan politique; mais parle aussi de la place de la femme dans les médias (presse, cinéma, télévision, ...), l'industrie de l'habillement, les soins corporels et esthétique, l'essor de la chirurgie esthétique, ...

Divisé en quatre parties : Mythes et histoire; La revanche dans la culture de masse; Aux origines de la réaction - Les agitateurs et les idéologues de la revanche; Les conséquences de la revanche sur le psychisme, le travail et le corps des femmes, Balcklash dresse un constat qui, si les exemples sont puisés dans les années 1980, font écho à ce qui s'est passé pendant la présidence Trump.

Susan Faludi termine ses Remerciements, placés en tête de l'ouvrage par : "Je dédie ce livre à ma mère, qui s'est trouvée, jeune femme, confrontée elle aussi à la revanche et qui a dû livrer bataille pour préserver son indépendance. Je l'ai écrit dans l'espoir que les futures générations de femmes n'auront pas à mener le même combat." Espoir cruellement déçu.
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Livre brillant et indispensable pour toute féministe ou aspirante féministe. :-)
"Le terme Backlash (retour de bâton) est utilisé par les féministes pour nommer la puissante contre-offensive patriarcale qui s'est enclenchée depuis le début des années 80 (depuis l'élection de Reagan en 1980 – président sortant Jimmy Carter) pour annihiler les droits des femmes.

Ce mot est apparu dans le langage féministe à l'occasion de la publication du best-seller mondial « Backlash: The Undeclared War Against American Women », paru aux États-Unis en 1991.

L'auteure de ce best-seller est Susan C. Faludi, une journaliste et féministe américaine née le 18 avril 1959."
Lien : https://mariannekuhni.wordpr..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Si les femmes sont davantage embauchées durant ces années de basses eaux pour l'emploi - ...- c'est parce qu'elles acceptent des postes que les hommes ne veulent pas. Le tiers environ de ces emplois ne permettent pas de dépasser le seuil de pauvreté, contre seulement un quart dix ans plus tôt, et la croissance nette du nombre d'emploi durant la décennie* n'est due, pour plus des trois quarts, qu'à l'augmentation des petits boulots "féminins" mal payés du commerce et des services... Les femmes ne les prennent pas aux hommes; personne ne veut de ces tâches ingrates qu'elles acceptent d'assumer, contraintes et forcées, pour nourrir la famille quand leur mari est absent, au chômage ou trop mal payé.

* années 80
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Si les marchands de beauté évoquent ainsi le prix de la réussite pour angoisser les femmes, c'est parce que cette réussite leur a coûté, à eux, beaucoup d'argent. Le déploiement du mouvement des femmes dans les années soixante-dix s'est traduit par dix longues années de stagnation, voire de baisse des ventes de produits cosmétiques et de parfums, par une crise prolongée dans le secteur des produits capillaires et par une désertion des salons de coiffure, les clientes adoptant en masse les coupes simples et peu coûteuses des salons unisexe.
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Accuser les féministes de faire mener aux femmes des vies "au rabais", c'est passer complètement à côté du féminisme, dont l'ambition a toujours été d'enrichir leur vie. Bien que certains s'obstinent à en donner une image caricaturale et à transformer les militantes en abominables gargouilles, le féminisme reste une idée simple, comme l'expliquait Rebecca West en 1913, avec tout son humour : "Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson."
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Comme de coutume, la revanche est d'une violence sans commune mesure avec les timides avancées des femmes. "Les femmes sont en train de prendre le pouvoir", refrain connu de toutes les femmes qui travaillent, est entonné dès qu'une, deux au maximum d'entre elles obtiennent une petite promotion, le bastion de la direction restant bien entendu entre les mains des hommes. Dans les salles de rédaction, les hommes déplorent ouvertement dans leurs articles que la direction n'embauche que des femmes et des représentants des minorités - ceci dans les journaux où on n'en compte guère. "A Columbia, raconte Caroline Heilbrun, professeur de littérature, j'ai entendu des hommes dire que la poignée de femmes qui réclamaient l'égalité des salaires allaient bouleverser l'université et la conduire à sa perte ; et ils le pensaient sincèrement.". A l'université de Boston, John Silber s'aperçoit, navré, qu'avec six femmes sur vingt professeurs au total, son département d'anglais est devenu un "foutu matriarcat". Les féministes "tiennent" le Pentagone, fulmine un général de brigade, alors que les femmes, et pas toujours des féministes, y constituent à peine 10 % des effectifs et sont plutôt reléguées aux fonctions subalternes.
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Les médias répandent des fables qu'ils transforment en faits objectifs, tout comme ils déguisent les pressions politiques qu'ils exercent sur les femmes en phénomènes apolitiques ou étrangers à toute pression sociale.
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