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3,83

sur 581 notes
Tracy Chevalier a réussi , dans ce roman, à nous transporter au-delà de l'Atlantique au temps de la vie des pionniers et à écrire une épopée à la fois sombre et lumineuse. Cela commence dans l'Ohio, en 1838, au sein d'une famille nombreuse qui survit tant qu'elle peut au milieu des marais, entre boue et moustiques. Amoureux de ses pommiers, garants et sésames d'une intégration sur le sol américain , James, le père, vit avec sa femme Sadie, la plupart du temps saoule pour oublier la mort successive de ses enfants et sa vie misérable . Fin du premier acte, sombre, âpre, très dur. Le parcours de Robert, l'un des fils, commence alors. D'un point de vue littéraire, c'est formidablement lié : nous comprenons que Robert a échappé aux marais par les lettres qu'il adresse aux siens. Fin du second acte. S'ensuivent alors mille aventures du corps et de l'âme, des arbres qui voyagent sur des bateaux, un botaniste un peu fou, des femmes fortes et fragiles, des promoteurs déjà sur le pied de guerre, des chercheurs d'or et des mineurs. Une petite lumière surgit au bout de cette épopée et le monde avance. Bravo Mme Chevalier !
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Encore un roman très réussi de Tracy Chevalier.
Une famille de pionniers pauvres et incultes ,poussés dans le dos par leur famille (Sadie la mère de famille semant la zizanie en vampant ses beaux frères )prend la route vers l'ouest (go west )selon une vielle tradition américaine du droit à la recherche du bonheur(stipulé dans la constitution )
Nous suivons le quotidien de ces pauvres hères qui cherchent à s établir dans les terres vierges et inhospitalières( mais gratuites )de la region marais noir dans l OHio .
Le père de famille essaie de planter un verger de pommiers ,s il réussi à en planter une cinquantaine la terre lui appartiendra automatiquement.
La mère ,Sadie est le prototype de la mère « not good enough«  (le patronyme de la famille étant ,ironie du sort, Goodenough )
Alcoolique (le fameux alcool de pommes applejack )volage pour ne pas dire un peu pute , paresseuse ,critiquant sans cesse son mari ,harcelant ses enfants les plus vulnérables ,un bien méchant portait de femme .
Au passage , je remarque que Tracy Chevalier a un solide répertoire de femmes horriblement horripilantes .
Bref , la première partie de ce roman est assez triste .

En seconde partie ,nous suivions ,Robert ,le plus jeune des fils qui ,suite à un événement tragique ,prend la fuite et GO WEST lui aussi .
Livré à lui même ,encore adolescent ,il exerce différents métiers (assistant d un charlatan , cow-boy , chercheur d or , plongeur )en route pour finalement devenir l assistant du chasseur de plantes William Lobb. Beaux passages sur la découverte des conifères géants de Californie .En fin de compte ,il devra affronter la réalité ,devenir adulte en faisant des choix et cesser de fuir son passé .
Il rencontre Molly cuisinière et prostituée au grand coeur et au grand décolleté qui l aidera à franchir ces caps .

Le roman est bien construit et tout s enchaîne de manière crédible , comme d habitude l auteur s est très bien documentée et les notes en fin d ouvrage toujours aussi intéressantes .
Un plaisir de lecture , pourquoi s en priver ?

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En 1838, la famille Goodenough se débat depuis plusieurs années dans le Black Swamp pour faire pousser des pommiers. « Aux yeux de la loi, un verger constituait le signe indéniable qu'un colon avait l'intention de rester sur place. » (p. 16) Alors que James veut faire pousser et greffer des reinettes dorées pour la table, son épouse Sadie préfère les pommes à cidre pour faire de l'eau-de-vie. L'existence est rude et, chaque année, la fièvre des marais emporte un des enfants. Restent Sal, Martha, Robert, Nathan et Caleb. de 1840 à 1856, on suit le périple de Robert à travers l'Amérique : loin du marais de son enfance, il découvre les arbres immenses de Californie et les envoie en Europe où ils agrémenteront les jardins de riches Anglais. Les lettres de Robert à sa famille restent sans réponse et il finit par penser que les siens ne sont plus. Mais la famille Goodenough n'est pas éteinte. Robert devra seulement décider s'il veut encore avoir affaire à elle. « L'ennui, c'était qu'en Californie il n'était plus possible de partir vers l'Ouest, or Robert n'avait jamais fui que vers l'Ouest. » (p. 146)

Cette fresque familiale se lit d'une traite et avec grand plaisir. Les terres d'Amérique ne sont pas clémentes envers les colons avides de se tailler un avenir loin de la pauvreté de la vieille Europe ou de la côte Est qui est déjà tellement peuplée. Entre la saveur sucrée d'une pomme et l'odeur ambrée des séquoias, le coeur et la culpabilité de Robert balancent. Ce dont il s'accable depuis tant d'années et qu'il traîne comme un boulet est finalement la première pierre sur laquelle il construira son avenir et celui des Goodenough. Je n'ai pas boudé mon plaisir avec ce roman à plusieurs voix : l'alternance de narrateur compose un tableau d'ensemble très complet et d'autant plus émouvant que l'un comble les silences ou les secrets de l'autre.
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Quel délice! Encore une fois Tracy Chevalier nous emmène voyager et dans le passé, et dans un pays tellement fascinant. Ici c'est d'un homme qu'il sera question: James, l'amoureux des pommiers et des pommes ( attention, les sucrées, celles qu'on déguste avec le couteau). Son épouse Sadie, elle, préfère les pommiers à cidre, et surtout à eau-de-vie....
C'est à son fils Robert qu'il va transmettre le goût des arbres, et de la liberté. Mais j'en ai déjà trop dit, il vous reste à déguster cette lecture , pas trop vite, c'est un régal.
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Evidemment, quand on habite en Normandie et que l'on a la chance d'avoir un pommier dans son jardin, on est peut-être plus sensible aux histoires de pommes et de pommiers (même si l'on est incapable de savoir de quelle espèce sont les pommes rouges que l'on cueille chaque automne !).
Car c'est bien de cela qu'il s'agit, on l'apprend dès le début : « Ils se disputaient encore à propos des pommes. Lui voulait cultiver davantage de pommes de table, pour les manger ; elle voulait des pommes à cidre, pour les boire. » le ton est donné et l'on sent qu'entre les époux Goodenough rien ne va plus…
Il faut dire que la vie des pionniers est particulièrement difficile dans le Black Swamp (Ohio) en 1938 : la boue des marais colle aux bottes et aux vêtements, impossible de s'en débarrasser. Pour construire sa maison et aménager son potager, il faut déboiser à se tuer les reins et le lendemain, guetter les premières pousses qui jaillissent de partout.
Quant aux moustiques, n'en parlons pas : ils transmettent une fièvre mortelle. Au printemps 1838, Sadie Goodenough a déjà perdu cinq enfants sur les dix qu'elle a eus, à cause de cette fièvre. Alors, pour elle, c'en est trop : elle veut partir, quitter « cette saleté de marais puant » et puis, elle trouve que les greffes que pratique son mari sur les pommiers, c'est contre - nature. Se prendre pour Dieu, ça n'est pas une bonne chose… de toute façon, si elle s'écoutait, elle mettrait volontiers le feu à ce stupide verger. « On vivait pas grâce à cette terre, non : on était en vie malgré elle. Cette terre cherchait à avoir notre peau, que ce soit avec les moustiques, la fièvre, la boue, l'humidité, la chaleur ou le froid. » se dit-elle, folle de rage et maîtrisant à peine son désir de détruire les arbres chéris de son mari.
Heureusement que l'eau-de-vie de pomme l'aide à tenir le coup en la détruisant lentement. Alors, quand elle est couchée, James Goodenough et son fils Robert s'occupent des pommes sous l'oeil attentif de Martha, la fille dévouée qui gère la maison quand la mère ne tient plus debout. Ils font des greffes et ce n'est pas si simple, une greffe, il faut avoir le coup de main (j'en connais plus d'un dans mon coin de campagne qui vous retiendrait un après-midi entier pour vous en parler !). le père et le fils protègent leur travail tant bien que mal du raz de marée maternel qui détruirait tout si elle s'écoutait, furie incapable de sentir dans une reinette dorée l'arrière goût de miel et d'ananas et trouvant que « toutes les pommes ont juste un goût de pomme ».
Témoin silencieux des déchirements quotidiens entre ses parents jusqu'au terrible drame final, Robert Goodenough partira vers l'Ouest américain, la lumière, l'or : la Californie. Il exercera différents métiers jusqu'à ce que son amour des arbres le pousse à rechercher des espèces géantes dont on lui a parlé : les redwoods et les séquoias de Calaveras Grove. Spectacle fascinant. Sa rencontre avec un homme William Lobb dont le métier consiste à envoyer des arbres en Angleterre changera sa destinée. Une postface nous indique d'ailleurs que cet homme a réellement existé : il a introduit des pommiers dans l'Ohio et dans l'Indiana et envoyé en Angleterre divers arbres et végétaux venus d'Amérique.
C'est une histoire simple et belle : la vie d'un homme qui a voulu fuir, plus loin, toujours plus loin, porté par sa passion des arbres et le désir d'oublier un passé douloureux. Mais, c'est difficile quand le coeur est resté sur les terres de l'enfance et que les années ont passé.
A l'orée du verger est un livre où voyagent des hommes et des arbres, où les destins se croisent et où la vie, toujours plus puissante, tenace, entêtée, comme les arbres du Black Swamp, prend racine au plus profond de la terre et s'envole dans la lumière, ailleurs, vers un avenir plein de promesses.
Un très beau texte…

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Les débuts furent difficiles, notamment avec le tandem James-Sadie où l'un est très fade et l'autre alcoolique et aigrie. Ayant besoin de m'attacher dès qu'il s'agit de roman historique, j'ai peiné à progresser. Il faut également avouer que les descriptions sont nombreuses. Comme toujours, l'autrice joue sur l'ambiance, sur son amour pour la nature et la botanique et sur toute une période historique que je ne connais pas. Cela a son charme et se lit bien. Toutefois, je m'attendais à un peu plus de rebondissements ou d'attachement aux membres de la famille. Quoi que j'en pense, cela reste ouvrage bien écrit et dépaysant, qui ravira les adeptes de la nature… Mais on est loin de la jeune fille à la perle ou, encore mieux, de la dernière fugitive.
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Un roman sur la culture des pommiers dans les États-Unis à l'epoque des pionniers. On peut avoir du mal à suivre le récit familial enchevêtré, sans doute du fait de cette absence de linéarité et d'intérêt pour une histoire noyée dans celle des arbres et des fruits. L'univers simple, grossier et rude des pionniers est certainement bien rendu.
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Chaque roman de Tracy Chevalier est un véritable univers, qui a dû demander de longues et profondes recherches tant les domaines sont spécifiques. Après la peinture dans "La jeune fille à la perle", voici les pionniers américains vers 1850, agriculteurs, planteurs, greffeurs, passionnés d'arbres.

L'histoire de la famille Goodenough (ça ne s'invente pas !), sur près de vingt ans, une histoire mâtinée de violence, de secrets de famille, de rancoeur, de manques inavoués. le portrait aussi de tous les déracinés qui ont fait l'Amérique : chercheurs d'or, colporteurs, hommes d'affaires, simples paysans cherchant à garder une terre bien souvent hostile et boueuse...

J'ai beaucoup aimé la première partie, très axée sur les pommes et leur culture : fascinant ! Même si j'ai moins aimé les quelques passages un peu plus "romantiques", je reconnais que tout est bien amené, les sentiments faciles sont évités. La vie est aussi rude et âpre que le texte est doux et beau.

Je rêverais de voir cette histoire dans un film, Robert au pied d'un séquoia, sa soeur sous son petit bonnet blanc, et des reinettes bien jaunes et brillantes partout autour d'eux...
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Épopée américaine, répartie entre la quatrième et la cinquième décennie du XIXe siècle, celles des rêves, des efforts, des migrations, des combats contre les climats, les reliefs, la végétation, les sols et les eaux de cet immense territoire à conquérir, À l'Orée du verger est une belle découverte des talents multiples de Tracy Chevalier.
Entre un marais sordide de l'Ohio et les majestueuses forêts californiennes, entre l'acharnement à vouloir faire sortir de la boue des rangées de pommiers et la patience du botaniste en quête de plantes extraordinaires, entre des brassées de haine et de violence et des amours ou des amitiés aussi tendres qu'inespérées, entre alcoolisme et crédulité religieuse, entre les cruels écueils de la vie et les havres réconfortants offerts par un regard ou une paire de bras, entre les hommes, les femmes, les enfants malmenés, les bébés surprises, les arbres et les fruits, l'autrice nous offre une chronique familiale tortueuse mais solide, une parabole arboricole autour de la difficulté de trouver un territoire où prendre racines, un récit ancré sur les besoins humains de se lier aux bonnes personnes et de se couper des plus nocives, de s'inventer une vie, de s'investir dans une passion ou des obligations, mais de toujours s'accrocher, s'élever, comme le greffon implanté sur un arbre étranger, qui lui prend sa force et lui offre sa nouveauté.
C'est un roman très riche, tour à tour émouvant, révoltant, attendrissant, amusant, mais en tout cas très prenant et aussi bien maîtrisé dans l'écriture que dans la narration. Et c'est aussi un passionnant cours d'histoire, de géographie, de botanique et d'humanité.
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Voici un roman qui nous emmène dans le passé des Etats-Unis pendant la conquête de l'Ouest.
Mais n'allons pas trop vite! Passons d'abord quelques temps dans la famille Goodenough. Nous sommes à une époque où les Etats-Unis doivent tout entiers être colonisés, domptés et apprivoisés.
La famille décide de partir s'installer dans l'Ohio, au milieau des bois et des marais et de vivre de son verger de pommiers. le père est un passionné et c'est très intéressant de découvrir - un peu- la culture des pommiers. Mais les conditions de vie sont déplorables. le père est violent et insensible, la mère est dépressive et alcoolique, les enfants meurent de la fièvre des marais ou sont les esclaves de leurs parents. L'auteur nous peint un tableau noir.

Suite à un épisode dramatique qu'on découvre à la fin du livre, le fils Robert part tenter sa chance dans l'Ouest. Il vivra à son tour par les arbres.

J'ai apprécié la description non romantique de la vie de cette époque (même si certains passages sont vraiment crus) et j'ai beaucoup apprécié être plongée dans l'univers des arbres, même si bien sûr on n'aperçoit qu'un petit bout de ce vaste champ d'études. C'est impressionnant tout ce qu'il restait à découvrir et faire connaître! et comme les gens voyageaient!

Un roman donc très intéressant, mais la fin ne m'a pas emballée et il faut bien reconnaître qu'on ne s'attache pas aux personnages.
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