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sur 581 notes
Tracy Chevalier nous conduit à nouveau de l'autre côté de l'Atlantique pour nous faire patauger dans la boue!
La famille Goodenough a posé ses valises au Black Swamp, qui comme son nom l'indique est un marécage, une terre détrempée, ingrate, collante, indécrottable. C'est la que James tente de faire pousser les pommier qui donneront la merveilleuse reinette dorée, la pomme de la nostalgie, longue en bouche, celle qui a des notes de citron , puis d'ananas (et la légende se transmet, même si personne n'a jamais goûté un ananas!). C'est une tâche difficile, nécessitant patience et obstination et ce d'autant que Sadie, Mme Goodenough, voit d'un sale oeil ses espoirs de cidre et d'eau de vie s'envoler au profit des fameuses pommes à couteau.
La vie est donc bien rude au Black Swamp, la mort rode, fièvre des marais ou drame : Robert est un jeune enfant lorsqu'il quitte la maison.
Un long périple, illustré par une carte de l'Amérique comme elle se présentait au 19è siècle, l'amènera à l'Ouest, là où les hommes perdent leur âme pour chercher de l'or.
C'est sa curiosité pour les grands arbres qui étonnent tous ceux qui ont pu les voir, et le souvenir des greffes de pommiers, qui conduit naturellement Robert à s'intéresser à la botanique d'autant que le destin a mis sur son chemin un passionné qui achemine vers l'Angleterre les végétaux qui raviront les britanniques avides de nouveautés. Les rencontres récurrentes ou improbables feront la trame de l'histoire.

C'est encore un superbe récit qui nous plonge dans une réalité historique captivante, toute en faisant la part belle à la nature, (on peut sans conteste rattacher ce roman au courant Nature writing). C'est une analyse centrée sur l'intime des personnages, qui éclaire et démystifie le rêve américain.

On est frappé aussi par la force des personnages féminins de Tracy Chevalier. On se souvient d'Elisabeth Philpot qui s'était prise de passion pour les fossiles à peu près à la même époque, au Sud de l'Angleterre. Ici la pression sociale est moindre, mais les femmes ont un rude quotidien. Si Sadie se noie dans l'alcool, Molly ou Martha sont des femmes plus libres, prêtes à modifier les codes et à s'affranchir des carcans moraux.

L'écriture est comme toujours claire et précise, et nous entraine avec grand plaisir dans cette traversée du nouveau monde, encore sauvage, où tout reste à faire, où tout est possible, pour peu que l'on prenne la route.



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J'aime me promener dans l'Histoire avec Tracy Chevalier... on chemine sur un récit prenant, avec des personnages consistants, et au bout du chemin on aura appris quelques petites choses dans un domaine inattendu.
Cette fois-ci la ballade passe par un verger, puis par des forêts, en compagnie de passionnés (comme toujours dans ses livres) d'arbres.
Les arbres... vous direz peut-être "bof ! bof !", mais faites confiance à l'auteure, vous ne pourrez qu'être captivés, si ce n'est par la greffe des pommiers ou la découverte de ces géants de séquoias, ce sera par le drame d'une famille de pionniers qui se déchire ou par les pérégrinations de quelques uns des protagonistes dans ce tout nouveau monde.
Je n'ai encore jamais été déçue par un livre de Tracy Chevalier... je pense que vous ne devriez pas l'être non plus.
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La famille Goodenough s'installe sur les terres marécageuses dans l'Ohio.
Que faire sur ces terres où les pommiers ont bien du mal à s'implanter, où la fièvre s'abat impitoyable, où la solitude de l'hiver coule à flot ?

Chaque personnage va survivre à sa manière. Pour le père ce sera la passion des pommiers, pour la mère, ce sera la haine et l'eau de vie de pommes.

Une histoire sombre que celle de ces colons qui doivent s'adapter à des conditions de vie très rudes, au début du 19e siècle. Modeler la terre avec leur haches et leur sueur pour qu'elle veuille bien les faire vivre, ou bien s'en aller toujours plus à l'ouest, vers un rêve de Californie.

La partie que j'ai préférée dans ce roman est celle consacrée aux arbres, avec ses instants de nature très intenses. Ces géants d'Amérique, redwoods ou sequoias, qui ne regardent même pas ces petits hommes venus les admirer ou les exploiter. Ils vivent dans un monde à part.
Pourtant eux aussi, tout comme les hommes, s'adaptent à leurs lieux de vie, ils voyagent, et deviennent des pionniers sur les terres d'Angleterre ou d'ailleurs.

Avec Tracy Chevalier, chaque roman est la découverte d'une passion, d'un métier, d'une culture, et nous fait voguer sur les pages de notre Histoire.
C'est toujours une grande évasion.


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Ce livre mérite que l'on prenne son temps pour le lire.
C'est une aventure à l'époque des colons en Amérique. Durant cette lecture, j'ai souvent fait le parallèle avec l'histoire de "La petite maison dans la prairie" , mais en moins bucolique...!
La vie des membres de la famille Goodenough n'épargne personne. Chacun a son poids à traîner. Les parents se haient et les enfants font ce qu'ils peuvent pour survivre. On suit ensuite Robert dans sa vie dont le fil rouge est incontestablement "les arbres". Rien ne l'épargnera...
Une très belle écriture, sereine, apaisante.
C'est le 1er livre de Tracy Chevalier que je lis, et certainement pas le dernier.
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C'est une histoire de pommes et de discordes, acide et sucrée comme peuvent l'être les pommes à cidre et les reinettes dorées.

C'est une histoire de famille dans l'Ohio, nouvelle patrie pour une fratrie ficelée d'imbroglio.

Le père, à l'aide de sa progéniture, prospère avec ses fruitiers pourtant tellement difficiles à faire fructifier dans ces marécages infortunés.
La mère, détestant sa villégiature, amère et revêche, sombre dans l'eau de vie au delà de ses capacités à gérer sa nature.

Tracy Chevalier m'apaise de ses phrases pleines de douceur où néanmoins se manifestent ses talents de dramaturge. Il y a toujours de la sérénité avant la tourmente, de la quiétude avant le conflit. Lorsque vous lisez sa prose, une sorte de cocon vous englobe, véritable gangue de délicatesse et d'élégance.

Robert, un des fils de James et Sadie, quittera les terres marécageuses de Black Swamp pour la Californie où il exercera mille métiers avant de s'enraciner tout autant que les séquoias qu'il prélèvera en pousse pour les expédier avant qu'ils ne montent au ciel, par mer, en Angleterre.
Grâce à lui, j'ai découvert par la précision de ses descriptions un pan de la botanique que je n'aurais jamais imaginé.

La frêle Martha, sa soeur, à la vie aussi noueuse qu'un arbre traversera l'Amérique du Nord pour le retrouver.

Ne soupçonnez pas un instant que l'intrigue réside dans ces quelques phrases lapidaires.
Ce serait sans compter sur l'habilité de l'auteure à nous emporter dans les méandres de ces existences chahutées, perturbées où foisonnent les révélations truffées de souvenirs amplifiés par la savante alchimie des mots agencés avec opportunité.
Des échanges épistolaires intelligemment insérés viennent nous éclairer sur ces parcours de vies rendus complexes par l'époque et l'immensité du territoire.

Comme moi, laissez-vous charmer par cette aventure humaine tellement adroitement racontée.
Et puis, un roman c'est la vie et, « la vie c'est comme une boîte de chocolat : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. »
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Ah, le rêve américain et ses multiples déclinaisons !
Pour la famille Goodenough, ce rêve prend la forme d'arbres. De pommiers précisément.
Le hic, c'est que James et Sadie ont choisi de s'installer dans une région peu propice à leur culture. Une terre ingrate, marécageuse et désespérante.
Une terre inhospitalière en ce début de dix-neuvième siècle peu tendre pour les pionniers qui ne connaissent pas la réussite.
Les Goodenough tentent donc tant bien que mal d'y vivre ou plutôt d'y survivre.
Dans ce livre sombre, Tracy Chevalier campe une famille qui dysfonctionne, une famille dans laquelle il y a terriblement peu d'affection. Ne parlons même pas d'amour : ce mot semble ne pas exister chez les Goodenough.
Goodenough.
Quelle ironie dans le choix de ce patronyme !
Goodenough, alors qu'il n'y a rien ou presque de "good" chez eux.
Heureusement qu'il y a les pommes !

Dans ses romans, Tracy Chevalier aime explorer un thème qui sert de toile de fond à son histoire.
Elle m'a ainsi enchantée avec les fossiles dans Prodigieuses créatures ou la vie des quakers dans La dernière fugitive.
Là, elle nous parle d'arbres.
De pommiers tout d'abord : de leur culture, des soins et traitements à leur apporter, des greffes que l'on fait pour obtenir telle ou telle caractéristique pour leurs fruits.
Les descriptions des différentes variétés de pommes, de la consistance et du goût de chacune m'ont donné l'eau à la bouche.
Ah, les reinettes dorées, avec "ce croquant délicieux et ce goût de miel avec cette saveur d'ananas à la fin", qui ne rêverait pas de mordre dedans ?
Tracy Chevalier nous parle ensuite d'arbres géants : les séquoias et les redwoods de Californie.
C'est passionnant, et j'ai aimé apprendre un peu de botanique en suivant les aventures de Robert qui apprend à reconnaître les espèces, les prélever, les soigner et les transporter.
Le benjamin de James et Sadie a hérité de l'amour des arbres de son père, et j'ai trouvé très beau ce parallèle entre cette transmission familiale (bien que chaotique) et une nature omniprésente qui sait elle aussi transmettre pour perdurer.
N'allez pas croire pour autant que l'auteur nous dresse un catalogue botanique sans fin et rébarbatif.
Elle croise une fois de plus parfaitement son thème (les arbres) avec son histoire.
Ses livres me font toujours penser à un beau tissu dans lequel les fils de chaîne et de trame s'entremêlent parfaitement : de la belle ouvrage, pour le plus grand plaisir du lecteur.
Laissez-vous tenter, croquez dans la pomme ! Ici, ce n'est pas un péché.
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Retrouvez l'écriture de Tracy Chevalier est toujours un plaisir. A l'orée du verger ne déroge pas à la règle même si j'ai eu au départ du mal à entrer dans le récit. 1838,Black Swamp, Ohio. Il ne fait vraiment pas bon y vivre à Black Swamp , la famille Goodenough le découvre jour après jour. La misère, la boue ,le froid, les conditions de vie sont éprouvantes pour ces colons venus du Conneticut. Et puis pour s'approprier une terre il faut y planter 50 arbres fruitiers, imaginez si c'est facile . Alors James a planté des pommiers et son plaisir - l'un des rares- c'est de savourer une pomme reinette dorée , les autres pommiers servent pour faire des gâteaux, du jus de pomme et de l'eau de vie et ça c'est le régal de Sadie même qu'elle en consomme trop!. Il y a aussi les cinq enfants encore vivants rescapés de ces fichues fièvres des marais et puis un beau jour le benjamin, Robert, décide de quitter la ferme , de partir vers l'Ouest ; les années passent, et de rencontre en rencontre il finit par devenir récolteur de graines et de plants d'arbres destinés à être expédiés en Angleterre....
Tracy Chevalier nous emporte dans un voyage à travers les Etats-Unis du 19ème siècle. Véritable roman "naturaliste" il nous entraîne des mines d'or aux forêts de redwoods ou de séquoias.de la Californie... sans oublier bien sûr notre héros Robert parti tout gosse de la ferme de ses parents et tous ceux qui gravitent autour de lui,ces hommes venus cherchés fortune, ces femmes au caractère bien trempé. On est bien loin de Delphes et de Vermeer ou de Londres au temps de la Reine Victoria mais la plume de Tracy Chevalier a une fois de plus réussi à me charmer n'est-ce pas là l'essentiel ?
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Une fois encore Tracy Chevalier a fait mouche.
J'adore les destins de femmes qui font la force de ses romans. Elle maîtrise pour chacun d'eux un thème particulier dans une période précise de l'histoire.
Sadie, protagoniste plutôt antipathique, embourbée dans une relation saumâtre avec son époux, cultive avec lui un verger de pommiers. C'est donc autour de la culture des pommes et des arbres que se déroule cette histoire passionnante.
Je vous conseille vivement la lecture de ce roman captivant, très bien écrit, et d'une richesse culturelle toujours égale.
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Cette fois, c'est dans le monde du commerce des arbres, pommiers ou sequoias, que Tracy Chevalier, reine du roman historique, nous entraîne. le récit commence dans l'Ohio, où la famille Goodenough, venue du Connecticut, tente de cultiver un verger, dans des conditions de culture assez peu favorables. le père et la mère Goodenough n'ont pas les mêmes ambitions : le père voudrait mettre l'accent sur les pommes de table, dont il cultive une variété particulièrement savoureuse, et la mère, alcoolique, voudrait produire davantage de pommes à cidre et à eau-de-vie… Dans cette nature inhospitalière des marais qui coûtera la vie à la moitié des enfants de la famille, la mésentente au sein du couple provoquera l'éclatement du reste de la famille et le départ du plus jeune garçon vers l'ouest et ses promesses. Page après page, et sans en avoir l'air, Tracy Chevalier nous instruit sur ce qu'était la vie aux Etats-Unis à la fin du 19ème siècle, entre les chercheurs d'or et ceux qui tentaient de faire des affaires d'une manière ou d'une autre. Elle fait intervenir dans son roman des personnages ayant réellement existé, tels le grand botaniste John Chapman, ou le premier propriétaire du parc national de Calaveras Grove (sequoias géants), Billie Lapham. On ne s'ennuie pas une seconde et on ressort de ce livre avec la satisfaction double d'avoir vécu une belle histoire et d'avoir appris quelque chose sur ce petit morceau d'histoire.
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Je suis une inconditionnelle de Tracy Chevalier. J'ai lu tous ses romans et découvrir son dernier titre était pour moi une évidence.

Comme dans son précédent roman (La dernière fugitive) l'auteure nous emmène en Amérique au XIXème siècle. La famille Goodenough essaie tant bien que mal de survivre dans les marécages de l'Ohio où la vie n'est pas des plus faciles. Nous partageons le quotidien de James, le père, amoureux des pommiers, de Sadie, la mère, amoureuse de l'eau-de-vie et de leurs nombreux enfants dont peu résistent à la fièvre saisonnière. J'ai bien aimé l'alternance de narrations dans la première partie. Sadie nous donne ainsi sa version des faits et apparaît sous une autre lumière. Cette méchante ivrogne est aussi une femme intelligente et rongée par des regrets, du coup on la déteste un peu moins.

La suite du roman est un long voyage à travers l'Amérique en compagnie de Robert, un des fils Goodenough. Il quitte précipitamment sa famille pour découvrir le grand Ouest tout en s'adonnant à sa grande passion; les arbres. Ça change un peu des autres romans de l'écrivaine, pas de personnage féminin cette fois-ci mais un jeune homme doux et passionné, tout aussi attachant.

Ce que j'apprécie beaucoup chez Tracy Chevalier c'est sa capacité à capter l'attention du lecteur en lui faisant découvrir, dans chaque roman et à travers ses personnages, un domaine différent et en général méconnu. J'avais aimé me plonger dans le monde de la tapisserie, du cirque, des fossiles et du patchwork, j'ai adoré lire et apprendre plein de choses sur les pommiers et les grands séquoias.

Comme à chaque fois on se rend compte de tout le travail de recherches que l'écrivaine a dû effectuer pour construire son roman autour d'un sujet qu'elle exploite avec talent. C'est une belle histoire empreinte de réalisme, triste et tendre, servie par une écriture harmonieuse dont je ne me lasse pas.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
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