C'est un biopic passionnant et très émouvant que la dramaturge,
Martine Chifflot, a rédigé à propos de la vie conjugale de
Lovecraft. Un aspect méconnu de l'histoire peu banale de cet auteur, devenu célèbre post mortem grâce aux bons soins de
Derleth. Ecrit sous la forme d'une pièce engageant des dialogues de sourds puisque l'écrivain est revenu sous forme fantomatique imperceptible par son épouse remariée, le récit confronte le point de vue contrasté des deux protagonistes qui se sont séparés malgré eux. Sonia Greene demanda le divorce à cause des trop fréquentes séparations imposées par son travail tandis que
Lovecraft semblait prendre à la légère leurs retrouvailles raréfiées. Il se refusa toutefois à signer tous les documents du divorce, ce qui valut sans doute à
Sonia D être bigame.
Les biographes ont souvent ignoré ou malmenée Sonia, cette épouse lointaine, qui fut pourtant la chance offerte à la vie de
Lovecraft. Elle le soutint financièrement, affectivement, intellectuellement et la perte de cette étoile affecta certainement l'écrivain plus que les biographes ne l'ont admis. le livre réhabilite la femme libérée que fut Sonia Greene, talentueuse modiste qui souffrit des nouveaux patterns de vente et de distribution imposés par les grandes surfaces dans les années 20.
"
Howard, mon amour" est un livre capital pour mieux comprendre l'homme et l'oeuvre
Lovecraft. Personne ne s'était jusqu'alors penché sur la vie intime de ce couple emblématique.