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EAN : 9782714310217
119 pages
José Corti (04/03/2010)
3/5   2 notes
Résumé :
Ce n’est pas un hasard si Jules Claretie a été pendant longtemps l’auteur de la meilleure étude sur Pétrus Borel. Il partage avec lui son goût du macabre, de la démesure, du frénétique.

Romancier, journaliste, polygraphe, directeur de la Comédie française, académicien lui aussi, comme Richepin, son œuvre est très inégale.

Jean Mornas qu’il publie en 1885 mérite pourtant d’échapper à l’oubli tant son héros, ou anti-héros, devrait-on di... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il avait été attiré dans ce quartier de Montmartre par la curiosité banale de la fête populaire, l’appétit de ces macabres gaietés foraines qui semblaient à son pessimisme plus ironiques encore et plus irritantes que les kermesses mondaines dont il lisait les descriptions dans les journaux. Il éprouvait, ce Jean Mornas, une sorte de volupté douloureuse à heurter sa détresse de fils de bourgeois avide et pauvre aux rires niais des pitres de baraques, aux tapages des tirs en plein-vent, aux musiques criardes des chevaux de bois qui tournaient, tournaient, tournaient comme des vols d’illusions mortes ou des rondes de feuilles tombées, roulées par les vents d’automne. La déchirante mélancolie des orgues pénétrait en lui avec l’acuité d’une plainte humaine. Et il était demeuré là, dans le coudoiement brutal de cette foule, jusqu’au moment où, peu à peu, le boulevard extérieur s’était vidé, les baraques s’éteignant, lentement, une à une, et le sommeil et l’ombre tombant lourdement sur ces théâtres de saltimbanques, ces étalages de marchands ambulants dont les devantures se fermaient comme des paupières fatiguées. Il ne restait plus, çà et là, ouvertes encore, que de vagues boutiques où de maigres rôdeurs, imberbes et jeunes, jouaient des pièces blanches à des gageures étranges, avec les yeux luisants et les contractions de lèvres de brelandiers mondains risquant une fortune à une table de baccarat. Après les avoir longtemps regardés, trouvant tout simple, lui l’ambitieux de vingt-huit ans, qu’on tentât et même au besoin qu’on violât la fortune, Jean Mornas songea à regagner sa chambre triste dans un petit hôtel du quartier Latin, et lentement quitta la file des baraques presque éteintes, où, ça et là, apparaissaient seulement des lumières assoupies par la toile verte des tentes, cette toile aux longs plis de tentures funèbres qui clapotait au vent d’hiver.
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Vidéo de Jules Claretie
La Commune de Paris : Analyse spectrale de l’Occident (1965 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 12 juin 1965. Illustration : Une photo de la Barricade de la Chaussée Ménilmontant, Paris, 18 mars 1871 © Getty / Bettmann / Contributeur. Pierre Sipriot s'entretient avec Henri Guillemin (critique littéraire, historien, conférencier, polémiste, homme de radio et de télévision), Emmanuel Berl (journaliste, historien, essayiste), Adrien Dansette (historien, juriste), Pierre Descaves (écrivain, chroniqueur, homme de radio), Jacques Rougerie (historien spécialiste de la Commune de Paris), Philippe Vigier (historien contemporanéiste spécialiste de la Deuxième République), Henri Lefebvre (philosophe), et Georges Lefranc (historien spécialiste du socialisme et du syndicalisme). Dans les années 60, la Commune de Paris était encore "un objet chaud" qui divisait profondément les historiens. Comme en atteste ce débat diffusé pour la première fois sur les ondes de France Culture en juin 1965 et qui réunissait sept historiens, journalistes ou philosophes spécialistes du XIXe siècle. Textes d'Élémir Bourges, Jules Claretie, Lucien Descaves, Paul et Victor Margueritte, Jules Vallès et Émile Zola lus par Jean-Paul Moulinot, Robert Party et François Périer.
« La Commune, objet chaud, a longtemps divisé les historiens. Elle a eu sa légende noire, sitôt après l’événement : celle de la révolte sauvage des barbares et bandits. Elle a eu sa légende rouge : toutes les révolutions, les insurrections socialistes du XXe siècle se sont voulues filles de l’insurrection parisienne de 1871 ; et c’était à tout prendre, politiquement, leur droit. Historiquement, cette légende a pu se révéler redoutablement déformante. L’historiographie socialiste s’assignait pour tâche de démontrer "scientifiquement" que l’onde révolutionnaire qui parcourt le premier XXe siècle trouvait sa source vive dans une Commune dont elle se déclarait légitime héritière. On quêtait, par une analyse anachroniquement rétrospective, les preuves de cette filiation, oubliant le beau précepte que Lissagaray, communard, historien « immédiat » de l’événement avait placé en 1876 en exergue à son Histoire de la Commune. "Celui qui fait au peuple de fausses légendes révolutionnaires, celui qui l’amuse d’histoires chantantes est aussi criminel que le géographe qui dresserait des cartes menteuses pour les navigateurs." » Jacques Rougerie (in "La Commune, 1871", PUF, 1988)
Source : France Culture
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