Une des questions que je me suis posé en lisant ce livre, est la suivante: un président des USA de la fin du 20e siècle, écrit-il lui même ses mémoires? Ou bien confie-t-il une telle tâche à des spécialistes de l'"image"? Est-ce vraiment la touche personnelle de
George Bush que l'on découvre dans le livre?
Quoiqu'il en soit, le livre permet de combattre plusieurs préjugés : par exemple,
George Bush n'est pas forcément un héritier gâté, il avait fait ses preuves en tant que gouverneur du Texas. Si le monde a conservé de lui une image de cowboy diseur de bêtises, il reste une personne courtoise, généreuse à l'américaine, et respecteux d'une morale à l'américaine.
Le livre m'a permis de constater le traumatisme causé par les attaques du 11 septembre sur la -psychologie du peuple américain. de constater sa "réalité". (Je dois confesser que je n'étais pas trop compatissant avec les USA). Quand l'Etat le plus puissant du monde est attaqué aussi lachement, il se doit, pour son honneur, de répliquer avec véhémence: rappelons-nous que le monde entier avait applaudi la destruction des talibans - l'Iran en premier.
Et nous pouvons nous rendre compte que l'image caricaturale colportée par
Michael Moore est en effet ... une caricature, et rien de plus. Et notons aussi, pour en finir avec les cotés positifs, que Bush, quand il s'est rendu compte que son projet irakien tournait vers le pire, au lieu de se désister, il a pris la décision impopulaire d'augmenter la présence américaine en Irak, en d'autres termes, assumer sa responsabilité par l'action.
Par contre, la chose qui m'a le plus écoeurée, c'est qu'avant la guerre de l'Irak, - et ce fait est noté dans le livre - il admet que l'un de ces conseillers lui avait prédit ce qui arriverait au juste : détruire le régime de Saddam conduirait au chaos, et malgré tout, il prit cette décision ...
Et passons sur le chapitre apologétique de la question des armes de destruction massive: un fiasco des renseignements.
En somme,
George Bush apparait comme quelqu'un de bien intentionné, mais qui a eu la mauvaise chance de guider les Etats-Unis dans leur pire expérience, et a essayé de rétorquer par l'action, une action menée injustement contre l'Irak.