[Cette critique vaut pour toute la série, en cours!]
Je vous présente Mélusine, notre sorcière bien aimée ! Fille de
François Gilson (scénario) et Clarke (dessin), aux éditions Dupuis. Une sorcière plutôt sexy qui a rythmé notre enfance (fait fantasmer les valeureux garçonnets qui rêvaient d'être ce prince charmant qu'elle cherchait avec tant d'ardeur) et qui est en réalité fille au-pair dans ce château de Transylvanie. Il est donc normal que nous y croisions un vampire et sa femme fantôme pour maîtres des lieux, le cousin de la créature de Frankenstein pour gardien, et une sorcière blonde et maladroite nommée Cancrelune, la meilleure amie de Mélusine. Entre autres.
> Coup de crayon
Clarke, en plus d'être le papa-dessin de Mélusine, est également l'auteur de plus d'une quarantaine d'albums, tous plus différents les uns que les autres. Il fait partie de la génération pré-publiée dans le magazine Spirou, et son coup de crayon s'en ressent. le « syndrome Spirou » est reconnaissable : couleurs vives, traits cartoon, gags d'une page, un faible pour l'exploration de la vie quotidienne, des personnages à la personnalité unique et forte… Son style est réussi et nous rend tout nostalgique de cette époque BD-Spirou. Ce qui n'est pas plus mal. Après tout, Halloween est la fête des morts, du passé, des revenants, des souvenirs enfouis que l'on aurait préféré garder enterrés… Alors Mélusine, sa belle robe verte aux collants noirs, son chapeau sur la tête et ses aventures, c'est un régal pour nos yeux de jeunes adultes en mal d'une insouciance disparue. Les sorcières étaient nos amies imaginaires, quand on rêvait de s'envoler avec elles sur leur balai pour fuir un loup-garou bedonnant.
> Coup de plume
Jusqu'au tome 20,
François Gilson fait parler Mélusine et ses compagnons. L'humour est le trait principal de cette BD. de quelle manière ? En faisant tomber amoureux un loup-garou d'une sorcière, et pas n'importe laquelle, la jolie rousse ici pour étudier la magie. Ou encore en mettant en scène un vampire qui n'arrive pas à faire comprendre aux habitants du château qu'il est allergique à la lumière du jour. Ah, et en peignant un personnage tel que Cancrelune, maladroit et pourtant plein de volonté et de courage, qui suscite à la fois l'empathie du lecteur et son désarroi. Tous les ingrédients sont réunis pour une BD jeunesse humoristique réussie.
François Gilson fait naître des personnages drôles, atypiques, charismatiques, loin des stéréotypes. Qui aurait crû que la créature de Frankenstein pouvait tomber amoureuse ? Au-delà de simples gags, un fil rouge guide Mélusine : l'obtention de son diplôme de magie. Ce qui rend l'histoire d'autant plus comique, notamment lorsqu'elle s'entraîne à réaliser des sorts ou autres expériences magiques !