Il s'agit de la première pièce connue écrite par
Paul Claudel. le texte a donné lieu à des controverses sur la date à laquelle il aurait été écrit. L'auteur lui-même se montre vague, insistant sur sa grande jeunesse au moment de l'écriture. Actuellement, la critique tend à penser que la pièce date des années 1886-1887. Ce qui est en revanche certain, c'est que l'auteur l'a envoyé au comité de lecture du théâtre de l'Odéon en 1888. le manuscrit a été retrouvé seulement en 1925, alors que l'auteur était devenu connu, et publié, ce dont Claudel ne semble pas avoir été particulièrement heureux.
Le texte est très court. Nous sommes dans un univers imaginaire : une clairière dans laquelle s'ébattent des faunes mâles et femelles. le vieux Danse-la-nuit apparaît, il rêve à une nymphe endormie, que rien n'arrive à tirer du sommeil. Arrive la mutine Volpilla, qui tourne en ridicule la vieille ivrognesse Strombo. Un poète qui traîne dans les environs est ensuite sujet des moqueries de Volpilla et Danse-la-nuit, qui ne veut surtout pas que l'humain s'essaie au réveil de la nymphe de ses rêves. le poète, réalisant qu'on s'est moqué de lui, s'enfuit. Danse-la-nuit peut revenir à ses rêves sur la belle nymphe.
C'est bien sûr une oeuvre de jeunesse, qui aurait peu de choses d'être éditée aujourd'hui si elle n'était pas de la plume de Claudel. On peut évidemment y chercher les prémices de l'oeuvre future : il y a déjà quelque chose de terriblement claudélien dans l'écriture. Et le texte, très poétique par moments, un peu irréel, sans grand souci de vraisemblance, mais plutôt créant une atmosphère, générant des images, des métaphores, est évidemment annonciateur des textes à venir. Mais c'est quand même une lecture plutôt réservée aux passionnés de Claudel.