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3,96

sur 768 notes
Pour être honnête, je suis fan de Jonathan Coe et de ses descriptions de la société anglaise. Donc il faut lire ce commentaire avec ce prisme (biaisé ?).
De nouveau, à travers une famille, Coe va nous décrire plusieurs moments phare de l'histoire anglaise entre 1945 et aujourd'hui. On va découvrir Mary 10 ans à la fin de la guerre, ses parents, puis son mariage, ses enfants et petits-enfants. Et en parallèle, la finale de foot gagnée par le Royaume-Uni, Charles fait prince de Galles, le couronnement de la Reine, le mariage de Charles et Diana, la mort de Diana.... et moi qui me régale, les Anglais ont bon être nos voisins (très proches vu que je vis tout là-haut dans le nord de la France), c'est toujours une découverte.
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Ce récit laisse un peu de côté l'humour mordant de l'auteur (néanmoins, la description de la cuisson du rôti made in UK, wah !). Là on a des moments poétiques, touchants et puis si douloureux. La fin est vraiment très émouvante. Sans doute aussi parce qu'on s'est attaché à l'héroïne....
Coe a vraiment le chic pour créer un monde, une famille avec ses bonheurs et ses difficultés, ses amours et ses rejets.... Ce livre est, pour moi, encore une belle réussite de l'auteur. Ah ça sent la fan de base ? oui... peut-être.... mais quand même quel beau livre !!!

PS : à lire ne serait-ce que pour une scène de sexe qui aurait pu être crue mais qui prend une autre saveur avec Coe ou la guerre du chocolat entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne (drôle, très drôle...)
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Mes amies m'avaient conseillé de lire quelque chose de plus léger, je les ai écouté et je suis allée me promener en Angleterre durant 75 ans quand même...

Dans le royaume désuni de Jonathan Coe, nous suivrons Mary, ses enfants, petits enfants et en parallèle l'histoire de ce pays ainsi que les évènements les plus marquants.
Ils vivent à Bournville, banlieue de Birmingham.
Cette saga se déroule de 1945 l'Armistice à 2020 début du covid.

Nous assisterons à la guerre du chocolat, entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni, le couronnement de la reine, la coupe du monde de football, le mariage de Charles et Diana, le décès de Diana, le brexit, L'arrivée de la télé dans les foyers.
Tous ces événements vus et décortiqués par cette famille, grands et petits sont drôles, piquants, parsemés d'un peu d'ironie, vous donne un roman très agréable.
Différents sujets sont abordés, la relation parents-enfants, la musique, les enjeux politiques et beaucoup d'autres choses.

Une histoire très british en compagnie de cette famille anglaise. Je vous le recommande.


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Il est fort, le bougre ! C'est souvent ce que je me dis lorsque je referme un roman de Jonathan Coe, de plus en plus admirative qu'il réussisse cette prouesse sur la durée (écrire un bon roman quelques écrivains l'ont fait, mais en écrire autant de très bons c'est plus rare). Un jour je prendrai le temps de les relire tous depuis Testament à l'anglaise, ce sera un peu comme la Comédie humaine (la comparaison n'est ni vaine ni fortuite). Chez Coe aussi on retrouve des personnages d'un roman à l'autre, on a l'impression d'une vaste toile en train de se peindre. Il a déclaré récemment dans une interview qu'il rêvait d'écrire un grand roman qui rassemblerait à peu près tous les personnages de ses précédents livres : autant dire que j'attends ça avec impatience.

Mais revenons à ce Royaume désuni, piquante saga d'une famille dont le destin se confond avec celui de la Grande-Bretagne et que l'auteur met en scène à travers sept grands moments de l'Histoire du pays et du monde. Les fidèles lecteurs se souviennent sans doute de ce moment d'anthologie du Coeur de l'Angleterre lorsque l'auteur photographiait son pays rassemblé devant des écrans de télévision au moment de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Londres en 2012. On retrouve un peu cette mécanique qui permet de zoomer en utilisant les temps forts censés rassembler les citoyens (depuis l'Armistice de 1945 jusqu'aux cérémonies de commémoration de son 75ème anniversaire, en passant par un couronnement, des funérailles ou la coupe du monde de football en 1966), et c'est une idée qui est magistralement mise en musique par le maestro Jonathan Coe. D'abord parce qu'il sait mieux que personne donner vie à des personnages qu'on a l'impression, à peine rencontrés, d'avoir toujours connus (ce qui est vrai si on a lu Expo 58 ou La pluie avant qu'elle tombe, et les fins observateurs noteront que la référence à James Bond tout au long du livre n'a rien de fortuit ni d'inhabituel), des personnages qu'il nourrit et auxquels il fait porter en toute légèreté et avec un naturel confondant les points de vue qui permettent d'éclairer les grands sujets sociétaux des dernières décennies. Il fouille, cherche à comprendre comment le Royaume-Uni en est arrivé là et n'hésite pas pour cela à expliciter les relations Franco-Britanniques - voire la mondialisation - à l'aune de la "guerre du chocolat", ce qui nous vaut une formidable démonstration d'ironie aussi mordante que tendre ayant pour cadre une réunion au Parlement européen. Mais la force de l'auteur est de parvenir à entremêler les enjeux politiques et intimes lorsqu'il est question de différences, du rapport à l'autre et de visions d'avenir. Bournville, banlieue de Birmingham et siège historique de Cadbury devient ainsi un terrain d'observation idéal de l'Angleterre et des Anglais face au reste du monde.

Le résultat est formidable. Impeccablement construit, ce roman enchante par ses choix narratifs, ses clins d'oeil (oui, décidément il faudra tous les relire), son habileté à jouer des noeuds de crispation. Il dégage une certaine mélancolie en puisant dans l'essence de ce qui fait l'Angleterre et que l'on n'a pas envie de perdre ; en faisant aussi référence à l'expérience intime de l'auteur. Si l'humour est bien présent, sa férocité est tempérée par une réelle empathie pour les fragiles individus malmenés par le tourbillon de la vie, si indécis au moment du choix et tellement anxieux face aux changements.

En conclusion je n'ai qu'une chose à dire : s'il vous plaît M. Coe, encore !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Jonathan Coe a un talent fou , on le sait, pour entremêler l'histoire du Royaume- Uni, ou désuni, c'est selon, avec celle de ses personnages.

de 1945 à 2020, nous suivons l'évolution d'une famille de classe moyenne, implantée dans la banlieue de Birmingham, et travaillant au départ pour l'usine de chocolat Cadbury. Et, subtilement, chaque partie correspond aussi à un événement touchant la royauté, que ce soit l'avènement de la reine Elisabeth ou la mort de Lady Di.

Les membres de la famille Lamb ( ainsi que ses ramifications ) sont comme toujours fort attachants. Au départ, j'ai dû souvent consulter l'arbre généalogique présenté en préface, car les retours en arrière fréquents demandent beaucoup d'attention pour retenir qui est qui. le personnage que j'ai préféré est Mary, pour son charisme et son caractère entreprenant et curieux de tout. L'auteur nous confie à la fin qu'il s'est beaucoup inspiré de sa propre mère, ce qui nous la rend plus proche encore.

L'humour est bien sûr présent, notamment dans le décalage entre les paroles officielles prononcées à la télé et ce que disent ou pensent les protagonistes. La tendresse accordée par Jonathan Coe à chacun d'entre eux, à travers leurs failles, leurs échecs personnels, est perceptible.

J'ai quand même trouvé parfois le temps un peu long, mais c'est avec grand plaisir que j'ai suivi cette radiographie anglaise, acerbe et douce-amère.
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Lire Jonathan Coe est toujours un exercice de plongée au coeur de l'âme anglaise. Suffisamment près de l'agitation du monde et néanmoins sans remous excessifs.
Ici, il réussit un exercice remarquablement nostalgique : nous brosser les portraits et les destins des membres d'une même famille, d'hier à aujourd'hui. de la seconde guerre mondiale au Covid. Grâce à la figure éminemment attachante de Mary Clarke.
Lorsque je dis qu'il "réussit", je vous invite, si vous tentez le loisir J. Coe, à bien vous laisser aller dans la narration, de vous laisser submerger, sans retenue, sans réticence. Ainsi il vous arrivera peut être, comme moi, de vous dire vers la fin : Mais... ça...
Alors vous reprendrez le livre, le réouvrirez, relirez certain passage et esquisserez un sourire... so british.
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Comme à son habitude, Jonathan Coe décrypte son pays à travers les affres d'une famille. Cette fois ce sont les Lamb qui sont au coeur de l'Angleterre et que le romancier raconte, de bond en bond, d'événement fédérateur en événement fédérateur, de la victoire de 1945 aux funérailles de Diana. Il n'oublie pas pour autant les clivages d'aujourd'hui, du Brexit à la pandémie de 2020... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/11/27/le-royaume-desuni-jonathan-coe/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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GOD SAVE THE QUEEN AND THE CHOCOLATE

On retrouve pas mal de choses dans ce petit roman ma foi bien sympathique.
Nous suivons la vie d'une famille anglaise sur plusieurs générations, du 8 mai 1945 jusqu'aux célébrations des 75 ans de la fin de la seconde guerre mondiale.
Chaque époque correspond à un jalon dans le règne d'Elisabeth II : son couronnement, Charles devient Prince de Galles, le Mariage de Charles et Diana, la mort de Diana,... vu par une famille anglaise.

On trouve, pêle-mêle, l'histoire du chocolat Cadbury et celle de la guerre du chocolat... qui explique pourquoi Cadbury n'est pas vendu chez nous.
On y rencontre un futur Premier ministre mal coiffé dans ses premières attributions de journalistes, tournant en dérision l'Union européenne.
On y retrouve la Covid 19 et ses dégâts (mais bon, j'aurais préféré ne pas le trouver là)
On y trouve aussi les tensions entre Gallois, Anglais, Irlandais, une évolution des moeurs concernant les homosexuels notamment, les évolutions technologiques,...

C'est pas mal, ca se laisse lire, sans vraiment trouver d'accroche.
Ca manque un peu d'humour et voire même de british touch (!)
Ca manque de punk, elle est trop propre sur elle cette famille.
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Jonathan COE, à travers la vie d'une famille de Bournville, où une grande chocolaterie Cadbury donne du travail à toute la cité, nous fait traverser les époques de l'histoire britannique, de 1945 à 2020.

Je suis assez dubitative sur ce roman. Je n'ai pas rencontré la verve qu'il y avait dans « Les enfants de Longbridge », qui contient « Bienvenue au club » et « le cercle fermé » que j'avais vraiment appréciés. Bien que le livre ait 500 pages, j'ai trouvé que c'était trop décousu, trop bref dès que l'on passait d'un personnage à l'autre, alors qu'il y a des moments superbes qui auraient mérité d'être plus approfondi. Voilà c'est ça ! Les passages manquent de profondeur. Jonathan COE passe trop vite d'un sujet à l'autre, d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre.

Ce que j'ai aimé, ce sont les passages entre les différentes époques et la retranscription des évènements par les journalistes, la venue de la télé au sein des foyers et du changement que cela va avoir sur la vie des uns et des autres. le personnage que j'ai préféré, est celui de Marie, le plus important dans ce livre.

Donc, lecture mitigée pour moi.
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Jonathan Coe fait partie des rares écrivains contemporains dont les lecteurs fidèles savent qu'il ne les décevra pas, dans un cocktail miraculeusement équilibré entre ironie, tendresse, cruauté et humour. Par ailleurs, s'il est un conteur délicieux, il est aussi à sa manière sociologue et historien, implacable et suave narrateur de la "Britannitude." Dans le royaume désuni, il parcourt ainsi 75 ans d'histoire anglaise, en s'attardant sur plusieurs événements marquants, du 8 mai 1945 au Covid de 2020, en passant par le couronnement de la reine, la coupe du monde de football victorieuse de 1966 ou la mort de Diana. Soit autant de moments marquants de communion populaire mais vus aussi d'un oeil moqueur, à travers l'intimité d'une famille dont les membres évoluent au fil du temps. le personnage principal, Mary, enfant en 1945, est une femme ordinaire, qui s'inspire de la propre mère de Jonathan Coe, et qui représente un éléments de stabilité autant qu'un fil conducteur dans un livre qui parle d'une quantité de sujets, dont par exemple la croustillante guerre du chocolat entre l'Union Européenne et le Royaume-Uni, sans perdre un seul instant son inventivité et son écriture narquoise. le rapport des sujets britanniques à la royauté y prend une large place de même que, plus épisodiquement, les réminiscences de la seconde guerre mondiale, le libéralisme de Thatcher "et tout le tintouin", selon l'expression favorite de Mary. Quant à l'évolution des mentalités, la persistance de certains préjugés raciaux ou sexuels, ils sont pareillement abordés au fil d'une variété d'intrigues qui ne souffrent pas des ellipses temporelles entre chacun des chapitres. Bref, comme toujours avec Coe, c'est un régal, et une occasion renouvelée de s'intéresser à ces drôles de Britanniques, si éloignés et si proches de nous. Ne sont-ils pas ?
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Quel conteur, non mais quel fabuleux conteur que Jonathan Coe !
En sept tableaux il nous sert l'Angleterre sur un plateau, le tout assorti d'une brochette d'anglais typique.
Et je précise bien d'anglais, car de l'Ecosse, il ne sera pas question, l'Irlande n'étant représentée que sous la forme de quolibets plus ou moins bien sentis ; quant au Pays de Galles, il apparaît comme une nation totalement étrangère et vivement opposée à l'Angleterre, ce socle sur lequel repose le Royaume prétendument Uni, apparaissant de ce fait comme l'oppresseur.

De 1945 à 2020, de la victoire à la crise du Covid, 3/4 de siècle défile sous les yeux du lecteur enchanté. Bien entendu tout ce temps se déroule sous l'emprise de cette monarchie emblématique du pays et qui, soulevant adhésion ou répulsion, en demeure néanmoins l'incarnation aussi bien à l'étranger qu'à l'intérieur de ce Royaume désuni, selon l'auteur !
Du discours du roi George VI le 8 mai 1945 à celui de sa fille Elisabeth II le 8 mai 2020, en passant par le couronnement d'icelle, l'intronisation en tant que prince de Galles de son fils Charles, le mariage de ce dernier avec lady Diana et la mort de la "princesse du peuple", toute l'Angleterre va vibrer, se réjouir, se lamenter et pleurer. Elle va surtout laisser éclater sa joie pour la victoire lors de la coupe du monde de football 1966, où elle va surclasser l'Allemagne lors d'une finale d'anthologie, seul moment où la famille royale ne pèse pas de sa présence sur les événements.

Que d'humour dans cette évocation et que de tendresse également, que de précision dans la relation pointue que l'auteur fait de tous ces événements, et que de talent dans la conduite de ce récit qui mêle la grande histoire de la nation à celle d'une famille qui, au cours du temps s'agrandit, la vie des nombreux personnages influençant plus ou moins le cours des événements contés par l'auteur, qu'il s'agisse de la destinée de l'entreprise Cadbury et de la guerre du chocolat ayant fait fureur sur les bancs de la Commission Européenne à Bruxelles, ce qui donne lieu à une truculente et hilarante retranscription de débats.

De quel oeil acéré Jonathan Coe scrute son pays et ses habitants. Et comme elle est bien croquée cette famille Lamb dont la diversité de comportement des membres explique parfaitement les haines et rivalités qui opposent les êtres au sein de la société en général.
Seul bémol pour moi lors de cette réjouissante lecture. Il est dommage que certains personnages ne soient qu'effleurés, les sauts dans le temps effectués par l'auteur ne permettant pas de suivre leur évolution psychologique. du coup le lecteur est amené à se demander pourquoi diable celui-ci s'est apparié à celui-là !
Je n'en donnerai pour exemple que le personnage de Mary, qui passe brutalement de l'adolescence - au cours de laquelle on perçoit son hésitation entre un fiancé a priori falot et trop réservé, et un jeune homme beaucoup plus séduisant sous tous rapports - à un statut de femme mariée, pourvue de trois enfants, côtoyant un mari avec lequel elle n'a pas grand chose en commun !

Et il est vrai que pour le plus grand plaisir du lecteur, l'auteur nous sert son discours avec une telle verve qu'on en voudrait encore et encore. Eh oui, avec Monsieur Coe, on souhaiterait que cela ne s'arrête jamais !
Allons pour terminer, puisqu'il faut en finir, venez donc savourer une tasse de thé, mais que dis-je, a cup of tea, of course !
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