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sur 1245 notes
Superbe fresque de notre époque. Bien qu'il s'agisse de l'Angleterre du Brexit, les symptômes du mal être ambiant ne sont pas spécifiques à ce pays et l'analyse est particulièrement bien vue. Pour autant, il s'agit bien d'un roman, et ce sont des personnages attachants et variés qui nous dépeignent ce monde qui est le nôtre, avec un sens plein d'humour et d'autodérision. le lecture est agréable et facile et donne envie de lire, ou relire, bienvenue au club et le cercle fermé.
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Au coeur de l'Angleterre et de la famille Trotter avec toutes les divergences d'opinions qui peuvent diviser une société, générer des conflits, parfois même semer la discorde au sein d'une famille.

J'ai apprécié ce roman politico-social autour de personnages aux idées différentes dont ceux de la famille Trotter (j'ignorais qu'il s'agissait d'une trilogie romanesque, je n'avais pas lu les deux premiers volets : Bienvenue au club et le cercle fermé, mais cela n'a pas été gênant).

Tel un roman feuilleton contemporain, au gré des histoires de chacun, jouant parfois sur le registre satirique, ironique, l'auteur dépeint les relations amicales – familiales – amoureuses - de plusieurs personnages, leurs destins mêlés inévitablement et intimement à l'histoire de l'Angleterre sur une décennie - les années 2010.

Middle England et relations humaines, questions sociétales, avec une approche pimentée d'humour doux-amer et de mélancolie avec, au coeur, de la nostalgie.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture enrichissante avec les regards outre-Manche sur des sujets d'actualité et le référendum qui a conduit au Brexit.
Néanmoins il m'a fallu au cours de ma lecture faire des recherches plus en détails afin de mieux comprendre certains passages, même si je pense que des subtilités m'ont échappé, mais ce n'était pas bloquant.
J'ai trouvé ce roman très intéressant, éclairant et agréable à lire.
*
J'avais déjà accroché avec le style de l'auteur avec « Testament à l'anglaise » il y a quelques années, je poursuivrai la découverte.
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Comme à l'accoutumée Jonathan Coe nous réjouit en nous inondant sans compter de son fabuleux talent.
Il représente ce que l'Angleterre peut apporter de meilleur à l'humanité. Enfin, je module, compte tenu des circonstances actuelles (!) .... car, je ne voudrais pas que cette assertion puisse paraître réductrice, vu que ce remarquable auteur est ce que la littérature propose au monde de plus talentueux.
Jonathan Coe, un auteur qui possède la plume la plus humoristique, la plus acérée, la plus lumineuse et la plus tendre aussi, ..... quand il le veut bien !

Et ici, pour notre plus grand plaisir, il nous fait explorer le coeur de l'Angleterre avec de vieilles connaissances : Benjamin, sa soeur Loïs, ses amis Doug et Philip, enfin tous ceux (ou presque) qui nous avaient enchantés dans Bienvenue au club et le Cercle fermé !
Il y ajoute Sophie, la fille de Loïs dont nous allons suivre le parcours largement chamboulé à l'image de cette Angleterre des années 2010, ainsi qu'une galerie de personnages représentatifs de la multiplicité culturelle de la société anglaise.

Cette analyse féroce de la société anglaise, brillamment entreprise dans Testament à l'anglaise, poursuivie, quoique de façon plus feutrée dans Bienvenue au club et le Cercle fermé, il l'achève ici de façon magistrale avec ce coeur de l'Angleterre qui clôt ainsi (temporairement sans doute) presque cinquante ans de bouleversements sociétaux.

Jonathan Coe décortique, dissèque, autopsie avec vigueur cette Angleterre malade, qui souffre depuis les années Thatcher de la mondialisation effrénée d'une société en mal de fric, en mal de profits immédiats laissant peu à peu en bord de route tous ceux qui n'appartiennent pas au cénacle des requins possédants et qui deviennent ainsi victimes de la rapacité de cette frange, certes minime, mais ultra dominante de la société !

Il explore sans fard le mal-être de la société anglaise, ce mal-être qui s'applique peu ou prou à toute la société européenne et qui, au Royaume-Uni a pris le visage du Brexit, dont Jonathan Coe expose les raisons en romancier, mais aussi en sociologue. Certes, il n'apprend rien de vraiment nouveau au lecteur, mais il a l'art de mettre en évidence avec une clarté aveuglante les multiples facettes du malaise social et les fractures qui divisent de plus en plus les citoyens, créant ainsi des zones de conflit de plus en plus nombreuses et dangereuses.

Et ce coeur de l'Angleterre est irrigué par la finesse et l'intelligence de Jonathan Coe qui raconte son pays avec jubilation, lors de l'évocation de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de 2012, avec humour lors des rencontres entre Doug, le journaliste politique et l'inénarrable Nigel, "communicant" au cabinet du Premier Ministre, avec tendresse également en rappelant l'amertume, désirs inassouvis, rêves enterrés, mais aussi la douceur du temps qui s'écoule et l'éternel espoir qui anime le coeur des hommes.
Quel ouvrage magistral !
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C'est bizarre, je ne suis pas étonné que ce livre soit premier de la rentrée littéraire dans la catégorie Littérature étrangère, et pour cause il est excellent et me fait prendre la ferme décision de lire les deux premiers tomes de cette trilogie, oui il s'agit d'une trilogie, " Bienvenue au club " et " le cercle fermé " que je regrette amèrement de n'avoir pas lus avant, enfin il n'est jamais trop tard..

Nous assistons à travers plusieurs personnages plus ou moins liés, en famille, amis, au pré-Brexit qui secouera tout le Royaume-Uni et, qui à l'heure où j'écris cette chronique, est déclaré.

Nous suivons la famille Trotter, Benjamin, Lois, Colin et leurs amis communs ou pas dans de nouvelles aventures où le Brexit prendra une place ( presque ) déterminante dans leur chemin de vie ou tout au moins va bousculer tout ce petit monde. C'est tout un pan de l'histoire britannique que Jonathan COE nous fait vivre et découvrir de l'intérieur et c'est passionnant. J'ai vécu avec chacun d'eux, j'ai ressenti leur mal aise, leur mal-être, leur bonheur quand même. J'ai mesuré l'impact impressionnant de ce tournant sur le peuple britannique représenté, bien sûr fictivement, par nos " héros ". Séparations, divorces, retrouvailles, départs, bagarres, traîtrise, enfin tout y passe. Mais quelle M. a mis ce Brexit dans la vie anglaise. Malgré tout cela, il y a dans ce roman beaucoup d'humour, d'hilarité ( un passage particulièrement de la page 304 à 311 qui fait dans l'étude de moeurs ) du cynisme aussi, ce pourrait être hormis ce sujet grave, une comédie politique.

J'adore le Royaume-Uni et ce fut un vrai plaisir de lire cette oeuvre d'un auteur que j'apprends à connaître.

Je remercie Lecteurs.com et les éditions Gallimard pour m'avoir offert ce livre et les perspectives de bonnes lectures futures qu'ils m'ouvrent.
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J'ai été déroutée par le début du dernier roman de Jonathan Coe, le Coeur de l'Angleterre. Je ne me suis pas perdue parmi les nombreux personnages, mais il m'a fallu du temps pour discerner les liens qui les unissent. Je n'avais pas lu les deux premiers tomes de cette trilogie qui s'étale sur une vingtaine d'années et dont les personnages semblent avoir vieilli en même temps que l'auteur ; ceci explique peut-être cela, même si les trois tomes sont autonomes. J'ai eu besoin d'une petite fiche pour prendre mes repères…
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Le récit se situe en Angleterre, entre 2010 et 2018. L'auteur nous fait suivre de nombreux personnages de milieu sociaux ou culturels différents et aux intérêts divers, voire divergents, dont la vie va se trouver grandement influencée par la politique en général et la question du Brexit en particulier. Le roman débute immédiatement après l'enterrement de la mère de Benjamin, Sheila. Colin, le père de Benjamin, évidemment bouleversé, se montre encore plus grognon que d'habitude. Paul, le frère de Benjamin était présent, mais ils ne se parlent plus depuis six ans. Loïs, la sœur de Benjamin, et Sophie, sa nièce, les rejoignent dans le moulin où vit Benjamin depuis qu'il s'est résigné à la rupture d'avec Cicely, la femme dont il est amoureux depuis toujours. Doug Anderton, journaliste plutôt à gauche, arrive à son tour, inquiet pour son vieux copain qu'il n'arrive pas à joindre au téléphone. Il entretient une relation, disons, distendue, avec Francesca, sa femme. Coriandre, leur fille, fréquente l'université où enseigne Sophie ; elle méprise le mode de vie et les compromissions de son père. Pour sa part, Benjamin, comptable à la retraite et écrivain prolixe, mais non encore publié, commence à peine à apprécier ce que lui apporte la maturité. Les personnages secondaires se greffent évidemment sur ceux-ci. Citons Nigel Ives, communiquant champion de la langue de bois et des éléments de langage, proche du pouvoir, source de Doug, parfois officielle mais pas toujours ; Sohan, Sri-Lankais et homosexuel qui entretient avec Sophie une solide relation d'amitié ; Ian, le moniteur d'auto-école qui deviendra le mari de Sophie, et Helena, sa mère dominatrice et absolument dépourvue de la moindre empathie, pas même capable d'apprécier l'extrême gentillesse de Grete, sa femme de ménage lituanienne ; Charlie, ami d'enfance de Benjamin, devenu clown se produisant dans des goûter d'enfants tout en se débattant dans une situation matérielle et une aventure sentimentale difficiles.
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Ces personnages permettent à Jonathan Coe de donner à voir l'Angleterre contemporaine et ses dissensions. Les divergences politiques, les conflits de générations, les différences de milieux sociaux, les frictions avec les minorités quelles qu'elles soient, la rectitude politique, le manque de sens moral de nombreux politiciens, la nostalgie qui habite ces cinquantenaires, les difficultés auxquelles se heurtent leurs enfants, etc., alimentent la plume de l'auteur pour le plus grand plaisir de ses lecteurs. Si le propos est la plupart du temps extrêmement sérieux, l'humour qui sous-tend tout le texte désamorce ou exacerbe de potentiels conflits, particulièrement en ces temps de Brexit. Certaines scènes m'ont vraiment fait rire… Les rencontres de Doug avec Nigel Ives, la panne sexuelle de Benjamin qui les conduit, sa partenaire et lui, dans un placard, les coups de griffes au milieu universitaires et à l'hyper spécialisation des sujets de thèses, les repas du dimanche chez Helena entre rires, larmes et engueulades feutrées, et d'autres encore. J'espère lire les deux premiers tomes de cette trilogie, et je suis sûre de me régaler encore une fois. Bref, un magnifique roman !
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Lire « le coeur de l'Angleterre », c'est comme retrouver une bande de vieux copains, qu'on a un peu perdu de vue, mais avec lesquels on se sent bien, même si certains ont le don de nous exaspérer. On y retrouve après le Brexit les protagonistes de "Bienvenue au club" et "Le cercle fermé".
Contexte historique et vie imaginée de nos héros se confondent de façon heureuse, rendant le livre passionnant. On retrouve le ton doucement ironique et plein de tendresse pour ses personnages de Jonathan Coe.
C'est décidément un auteur que j'apprécie beaucoup. Un vrai coup de coeur pour moi.
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"Le coeur de l'Angleterre" constitue une formidable chronique d'une nation déboussolée, déchirée, prise dans un vrai tourbillon aboutissant à une tragédie... le Brexit.

Par le biais de personnages que j'ai découvert à cette occasion (je n'ai lu ni "Bienvenue au club" ni "Le cercle fermé"), on vit, sur une décennie, ce cataclysme de l'intérieur, allant jusqu'à fissurer les cellules familiales. On perçoit l'amertume grandissante, l'intolérance débridée, les fractures générationnelles.

Portée par une écriture fine et pleine d'humour, ce roman est brillant, instructif et captivant.
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Un excellent roman pour comprendre ce qui a tiraillé les Anglais dans les années 2010, jusqu'à amener une très courte majorité à voter pour le Brexit auquel les gouvernants ne croyaient pas une seule minute... Austérité, nationalisme, immigration, rejet d'un certain "politiquement correct"... ce roman questionne la société anglaise sur ses divisions, et toutes les sociétés européennes par la même occasion.
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Chapeau, Mr Coe : parvenir à prendre le pouls de son pays et le restituer de manière crédible et sensible, avec en plus un humour plus que bienvenu, ce n'est pas donné à tous les auteurs! Je n'en connais pas d'ailleurs de ce côté de la Manche, à part Houellebecq pour les aspects les plus sombres. Et pourtant, que de traits communs entre les deux pays dans cette chronique douce amère de la vague de fond ayant amené la Grande Bretagne au Brexit : désindustrialisation, fracture sociale irréparable, élites satellisées, boomers largués entre repentance et nostalgie, instrumentalisation médiatique des peurs, précarité, c'est dans cette tambouille bien complexe que l'auteur nous replonge en offrant au lecteur le plaisir de retrouver la tribu des Trotter quarante ans après l'Angleterre thatchérienne de Bienvenue au Club. Et c'est toujours aussi bien senti, douloureux, attachant et drôle.
Quel boxon, ce "Brixit"!
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Cet excellent roman de Jonathan Coe est indispensable à lire vu l'actualité, puisqu'il permet de mieux comprendre l'Angleterre du Brexit.
J'ai également eu la divine surprise de découvrir en commençant à le lire qu'on y retrouvait les personnages de Bienvenue au club et du Cercle fermé.
Il est passionnant de bout en bout grâce à la finesse d'observation et d'écriture de Jonathan Coe.
Quant au titre, Middle England, sa traduction française reflète encore mieux la sensation qu'on a en lisant ce livre, celle de se trouver au coeur de l'Angleterre.
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