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sur 1243 notes
LC avec Bellonzo

Après Bienvenue au club (années 70-80) et le cercle fermé (années 90), Jonathan Coe nous emmène dans l'Angleterre des années 2010.

J'ai lu les deux romans précédents. Même si je ne me rappelais pas de tous les détails, cela ne gêne pas la compréhension de ce roman. J'aime beaucoup le ton de cet auteur qui réussit souvent à me faire sourire.

Ici les personnages sont nombreux, il y a Lois et son frère Benjamin, la cinquantaine, elle est bibliothécaire à Londres et lui écrivain (à la campagne). Leur ami Doug est journaliste politique (tendance travailliste). Il va s'intéresser de près aux années qui vont précéder le Brexit. Par ailleurs, le père de Benjamin et Lois incarne l'Angleterre laborieuse, il a 80 ans et a travaillé dans l'industrie automobile jusqu'à sa retraite. La jeune génération active est incarnée par Sophie, 25 ans au début du livre et Ian son futur mari, enfin les adolescents sont représentés par Connie 15 ans, la fille de Doug.

Quatre générations donc pour comprendre comment l'Angleterre, dans une crise identitaire, va basculer de l'Europe au Brexit…Alors Leave or Remain ?

Augmentation du chômage, désindustrialisation, montée du racisme, immigration, tout est bien rendu chronologiquement, en particulier le « dépassement » des « élites » et leur incapacité à se faire comprendre de la « base ».

Au delà de l'analyse sociale, j'ai beaucoup aimé les personnages : je fais partie de la génération de Lois, Benjamin et Doug, mes enfants sont entre Connie et Sophie.

Le « coeur de l'Angleterre » sera symbolisé par la relation compliquée entre Sophie (Remain) et Ian (Leave) : je trouve la couverture éloquente à ce sujet , tiraillement et hésitation…jusqu'à ce que la corde lâche … Les jeunes générations arriveront elles à prendre un nouveau départ ?
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Dans le coeur de l'Angleterre, l'auteur nous ramène la famille Trotter dans un roman de moeurs sur fond politique qui est en fait le troisième tome de la trigolie des Enfants de Longbridge, dont je n'ai pas lu les deux précédents. Nous sommes en plein Brexit, dans les années Cameron, et l'auteur utilise en particulier le couple formé par Sophie, une professeur d'arts et son mari Ian, un instructeur automobile, comme une métaphore des deux clans qui s'affrontent, la gauche désabusée et la droite réactionnaire et montante, se déchirant entre autres sur le sujet de l'immigration. L'auteur nous présente le reste de la famille, et il réussit habilement à nous faire comprendre à travers les aventures de cette galerie de personnages colorés ce qui a bien pu se passer en Angleterre «pour qu'on en arrive là». On y rencontre entre autres Benjamin et sa soeur, mère de Sophie, deux quinquagénaires un brin dépassés, qui doivent prendre soin de leur vieux père Colin maintenant veuf, ainsi que la belle-mère de Sophie, la très intolérante Héléna. Il y aussi Doug, le chroniqueur politique de gauche, sa fille qui se révèle une nouvelle apôtre du wokisme engagé, un ancien ami d'enfance de Benjamin, un clown qui se retrouve impliqué dans une improbable querelle entre clowns, et aussi un conseiller politique délirant ! Il y a plein de trouvailles et de rebondissements, c'est très drôle par moments, mais allez savoir, je m'y suis parfois aussi un peu ennuyée.
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Ce roman nous plonge au coeur de l'Angleterre entre 2010 et 2018.
Nous suivons l'actualité sociale et politique depuis les jeux olympiques jusque et y compris le Brexit.
Ce roman, très intéressant pour appréhender et comprendre ces moments historiques, nous fait entrer dans le quotidien d'une famille et de ses différents membres, amis et relations professionnelles.
J'ai beaucoup aimé la mosaïque des divers personnages, leurs joies et soucis quotidiens, leurs relations, leurs échanges politiques.
J'ai beaucoup appris sur l'Angleterre et sa situation sociopolitique.
Je retrouve avec plaisir le style de deux romans de J. Coe Bienvenue au club et le cercle fermé que j'avais beaucoup aimé même si mon préféré est La pluie avant qu'elle tombe.
Excellent roman.
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Le Brexit, vu de l'intérieur, à travers trois générations d'une même famille anglaise, à travers leurs relations professionnelles et amicales. Chronique des années 2010, celle d'une fracture sociale inattendue et brutale, qui a profondément divisé le Royaume Uni.
Il y a de nombreux personnages (une vingtaine) dans cette grande fresque à la Balzac. Il n'est pas inutile de prendre quelques notes pour se rappeler qui est qui et qui fait quoi.
Tout commence plutôt pas mal, avec l'excitation d'un peuple prêt à recevoir les jeux olympiques à Londres, avec une cérémonie d'ouverture très réussie, saupoudrée d'un humour british sans égal.
Une fois les réjouissances terminées, les problèmes vont resurgir. C'est à travers les interactions de tous ces personnages, issus de milieux socio-culturels différents, de générations différentes que Jonathan Coe va exposer les nombreux problèmes qui gangrènent la société britannique : les communautarismes, la paupérisation de la classe ouvrière, la désindustrialisation, le mondialisme, la tentation de l'isolationnisme, la montée de la xénophobie et du racisme, la nostalgie de l'Empire Colonial et de sa prospérité. Sans oublier la suffisance d'une classe politique aux affaires, qui n'a pas vu ni senti monter une colère sourde qui s'est transformée en fracture lors du référendum pour rester dans la communauté européenne.
Bref, un cocktail explosif qui en a surpris plus d'un, y compris ceux qui ont voté pour le Brexit !
Si le roman commence par un enterrement, il finit néanmoins par une vraie note d'espoir : quoi qu'il arrive, la vie continue !

Une fois de plus, j'ai été séduit par l'écriture de Jonathan Coe : son style, son intelligence, sa technique littéraire originale et exigeante.
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Un véritable coup de coeur.J'ai acheté les deux précédent tomes.
Ce livre est une plongée dans l'Angleterre entre 2010 et 2018.
J'ai adoré me dire quand je lisais les dates misent pour située les événements ce que je faisais à ce moment là de ma vie.
La lecture de roman a été débuté dans la période ou les pro vaccins et les contre pass sanitaire était à son apogée en France.
Cet oeuvre montre bien que les débats pour ou contre on un effet délétère sur l'unité collectif d'un pays.
Le 23 JUIN 2016 est une date majeur pour le Royaume Unis.
Ce roman le montre bien.
L'importance de l'influence violente de Twitter y est très bien mise en avant.
Il y a des personnages que je me suis plus attachée que d'autres.
Ce livre est plus captivant qu'un livre de sociologie est on apprend tout autant.
Conseil essayait de le lire dans un temps rapproché car on peut se perde car il y a une kyrielle de personnages tous aussi important les uns que les autres.
Les rapports humains y sont aux coeur du livre..
J'aimerai retrouvé ces personnages dans quelques que années.
La chute est étonnant mais juste.
Néanmoins, j'aurai vu autrement les choses pour certains personnages comme pour ce lui de Sophie.
C'est excellent de montrer les liens fort entre les frères et soeurs.
Cela a mon goût n'a pas été assez partagé si ce n'est à la fin du Roman.
Allez y les yeux fermez. Attention c'est additif.
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Difficile de faire un commentaire après l'avoir lu il y a de cela quelques semaines. Il est vrai que le livre est gros : plus de 500 pages. On se prend à apprécier un peu les différents personnages de l'intrigue, en particulier Benjamin et Sophie mais au bout du compte, c'est le sort de l'Angleterre qui est le plus marquant. Après être rentré timidement dans le Marché Commun sans ensuite vouloir utiliser la monnaie commune, il a suffi d'une légère majorité dans le sondage public sur la séparation de l'Union européenne pour que le Brexit fonctionne et ma foi, quoiqu'il en dise, cela n'a pas l'air de marcher si mal pour eux. Ils étaient déjà un peuple à part, dans une île pourtant rattachée au continent depuis une bonne vingtaine d'année ou plus par le tunnel sous la Manche. Ils demeureront à part et c'est ce qui fait leur charme. Livre intéressant avec de bonnes réflexions sensées sur le monde qui nous entoure et beaucoup d'humour. Trop British !
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J'avais découvert Jonathan Coe avec Testament à l'anglaise au moment de la parution en Français et en France donc.
Depuis, je lis au fur et à mesure des parutions en édition poche son oeuvre. Ici, un roman nous conduit à travers une Angleterre en quête de son identité, des années 2010 à 2019 (environ), avec les yeux et les oreilles de Sophie, jeune femme sympathique, dynamique, authentique, la nièce de Benjamin et de celui-ci, qui se pose davantage de questions sur ce qu'est être Britannique en Angleterre, et même qu'est-ce qu'être Anglais au Royaume-Uni, en 2010 et suivantes. Et Jonathan Coe joue de ces questions en peignant des tableaux d'une justesse drôle, ironiquement douce, pince-sans-rire, cynique parfois, toujours sensible et empathique (les émeutes de 2010-2011, les conflits raciaux, les effets toxiques de l'ultra-libéralisme, l'effondrement des valeurs qui avaient fondé l'état-providence, les ruptures sociales et culturelles...).
La plume de Jonathan Coe me plaît énormément. Elle est juste légère mais sait appuyer là où son maître veut être un observateur réaliste et sans concession. Elle laisse le lecteur finir le paragraphe ou même le chapitre (ils sont courts, la construction du roman est remarquable), j'aime ces ellipses qui offrent au lecteur des espaces de respiration, d'imagination et d'action (ou de réaction).
Ce roman, avec des personnages typés mais non stéréotypés, est très politique et pas très correct. Cependant, il est "gentil", non pas au sens niais, mais dans le sens du respect. Respect des protagonistes, respect de leur histoire qui est aussi celle de la Grande-Bretagne, du Royaume-Uni, de l'Angleterre, et quoi encore. Jonathan Coe a un don pour mettre l'histoire dans des histoires. Lecteur et lectrice de cette chronique, vous aurez compris que je suis "fan" de ce grand romancier et que le lire apporte une jubilation franche et directe.
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Oh quel beau livre! mes premiers pas avec cet auteur et je me réjouissais de lire quelquechose sur le Brexit mais je voulais cela par la plume d'un anglais et le livre est bien plus que juste l'histoire d'un référendum raté ( pléonasme?) Il s'agit d'accompagner , en commençant bien des années auparavant , divers personnages pour comprendre leurs vies , leurs environnements les emmèneront jusqu'à des votes opposés. On se prend à succomber à la tendresse envers certains d'entre eux .... une belle plume , bien traduite.... un succès commercial mérité en tous cas...
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Je découvre l'auteur Jonathan Coe avec son dernier ouvrage "Le coeur de l'Angleterre". C'est après avoir lu un extrait du premier chapitre dans la revue Lire que j'ai eu envie de connaître la suite.
Au cours de la lecture Je n'ai pas été perturbée du fait de ne pas avoir lu les deux premiers ouvrages sur les Trotter.

Le roman commence en avril 2010 le jour des obsèques de la mère de famille. Après la cérémonie, et à l'exception de Paul, tous les membres de la famille se retrouvent pour le thé au Moulin, propriété de Benjamin.

Le roman reprend les événement importants socialement et politiquement traversés par l'Angleterre de 2010 à 2018.
En 2010 les émeutes à Londres, puis dans les grandes villes, provoquées par la mort d'un jeune noir mais aggravées par la crise économique.
En 2012 les Jeux Olympiques et son extraordinaire cérémonie d'ouverture. J. COE y consacre un chapitre entier.
En 2016 le référendum sur le Brexit et ses conséquences . (En achevant son ouvrage en 2018 l'auteur était sans doute loin d'imaginer les événements actuels).

Il raconte des événements dans la vie de la famille Trotter. Benjamin finalise son projet d'écriture en publiant un livre sur son histoire avec Cicely. Sophie, l'intellectuelle, épouse Ian, moniteur d'auto école. Ils s'aiment sans avoir beaucoup d'intérêt commun tant sur le plan intellectuel que politique. L'une est favorable au maintien de l'Angleterre dans l'UE, l'autre partisan du brexit. Loïs, toujours perturbée pas le souvenir de l'attentat dans lequel son compagnon trouvera la mort, divorcera de son mari.

Si l'auteur se moque avec talent des colloques universitaires , des croisières littéraires et des personnages politiques, il évoque avec plus de gravité la désindustrialisation de l'Angleterre et l'appauvrissement de certaines catégories sociales.

Le style est agréable, l'humour anglais présent.
Pour conclure excellent livre qui donne envie de lire d'autres ouvrages de cet auteur, notamment les deux précédents sur la famille Trotter.


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Jonathan Coe nous offre ici un roman autour du Brexit. Pour cela il reprend les personnages de la famille Trotter, déjà vue dans Bienvenue au club et le cercle fermé. Colin, le père est veuf depuis peu et ses enfants, Benjamin et Lois s'occupent de lui du mieux qu'ils peuvent car le vieil homme se réfugie dans sa colère face à un monde qu'il ne reconnait plus. Benjamin s'est retiré dans un moulin au bord d'une rivière et vit en gentleman farmer, séparé de celle qui fut la femme de sa vie et dont l'absence pourtant ne le dérange pas. Lois quant à elle, si elle n'est pas séparée de Christopher, elle fait tout pour s'en éloigner, vivant en semaine dans son propre appartement. Sophie, la fille unique de Lois, une jeune universitaire pleine d'avenir, a décidé de son côté de ne plus côtoyer son milieu et entame une relation avec Ian, qui ne partage rien des goûts de la jeune femme, moniteur dans une auto-école. Quant aux amis de longue date de Benjamin, Phil édite des livres régionaux vendus dans les jardineries (et le roman de Benjamin), et Doug, un célèbre chroniqueur politique, est de plus en plus sidéré face au cynisme des hommes politiques de son pays. Car Jonathan Coe ne se contente pas de nous raconter le vote du 23 juin 2016, mais en recherche plus loin les causes de ce vote et ses conséquences. Car si une (courte) majorité d'anglais a voté ce jour-là pour le Leave, ce désamour vient d'abord d'un certain nombre de causes qui, ajoutées les unes aux autres, ont amené à cette situation. Et nous partons des émeutes de 2010, l'arrivée d'une coalition libéraux-tories au pouvoir, les illusions engendrées par les Jeux olympiques de 2012, les conséquences de la crise financières dans un libéralisme effréné, le cynisme et l'inconséquence des politiques (Dave Cameron, Boris Johnson et Nigel Farage étant tout trois largement en tête), n'hésitant pas à user sciemment de mensonges pour défendre leurs intérêts. Et une société qui se divise peu à peu sans que quiconque ne s'en inquiète : une classe ouvrière qui ne reconnaît plus son pays et ses usines qui ferment les unes après les autres (Colin), une financiarisation de plus en plus importante de l'économie, un melting pot qui ne prend plus que dans les villes et dans les milieux aisés (Sophie aime cette tour de Babel qu'est devenue Londres, Ian au contraire fustige le politiquement correct et s'estime lésé par la discrimination positive). Des fractures invisibles qui finalement apparaîtront lors du référendum sur le Brexit. Car ce que nous montre l'auteur, c'est que beaucoup (qu'ils aient voté Remain ou Leave) l'ont fait de façon irrationnelle, loin de toute réflexion sur les faits, les données, les avantages et les inconvénients d'une telle décision (difficile voire impossible à évaluer d'ailleurs, encore moins dans le climat d'une telle campagne électorale). Mais surtout ce que nous montre Jonathan Coe, c'est que ces fractures révélées sont loin de se résorber par la suite, bien au contraire, les sentiments s'exacerbent et même les clowns pour enfants se fâchent ! Car il ne faut pas oublier que l'auteur manie aussi bien l'humour (anglais, cela va de soi) que la psychologie et nous offre avant tout le roman d'une famille bousculée par une société déchirée, où personne, pas même Benjamin, l'homme qui vit dans ses nuages, ne peut rester neutre et/ou indifférent. Un plaisir à lire.
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