Ce livre regroupe 27 articles universitaires issus du Colloque de CERISY 2008 consacré aux Persistances gothiques dans la littérature et les arts de l'image.
Je vais donc parler brièvement les articles qui m'ont le plus embarqués, charmés ou intrigués :
Le premier article de Victor Sage donne furieusement envie de relire les contes d'Hoffmann, mais c'est cependant le deuxième article, celui de
Lauric Guillaud qui m'a embarqué dans ce livre avec une réflexion autour de la naissance du gothique aux Etats Unis. Certes c'est un mouvement européen à la base, mais qui est aujourd'hui grandement marqué par l'imaginaire américain. L'auteur revient là dessus de superbe manière.
Christian Chelebourg , quant à lui, fait une comparaison intéressante entre la nature et le surnaturel, comme le gothique entend qu'ode rousseauiste à la nature.
Hélène Machinal propose une approche tout aussi intéressante, partant du principe que le genre gothique est multiple, et qu'il gagne à être étudier sous le jour de ses archétypes : le détective, le vampire et
le savant fou. Gaïd Girard creuse le fin fil dont sont cousues nombre d'
histoires fantastiques, à savoir le lien entre science et étrange. Si l'inexplicable apparaît dans le contexte de la science, sont implication se ressent d'autant plus. de même, la science et la recherche historique qu'elle sous entend offrent une dynamique à l'histoire.
Jocelyn Dupont nous régale avec une étude sur le travail de
Chuck Palahniuk, l'auteur de
Fight Club, dont j'ai adoré
Survivant, et qu'il présente comme "faisant de la transgression outrancière le principe de [son] écriture" et je suis plutôt d'accord avec cette vision de la chose ! Ses oeuvres sont elles gothiques ? C'est la question qui est posée et dont la réponse est tout en demie mesure. Mais se replonger dans l'univers de cet auteur par cette analyse a été un vrai plaisir !
Maxime Lachaud met en lumière le gothique sudiste. Réel mouvement littéraire qui a énormément de charme (à mes yeux), le gothique est pourtant associé aux landes froides et châteaux ouverts à tout vent. Il est pourtant super agréable d'avoir peur .. au chaud ! Et c'est une esthétique qui me plaît particulièrement !
Dans la partie dédiée au cinéma,
Florent Christol joue en funambule entre les légendes urbaines, l'historique et le cinéma d'horreur en prenant pour cas Massacre à la tronçonneuse 2 ;
Taïna Tuhkunen fait le lien avec la partie littéraire qui ouvre ce recueil en travaillant sur les inspirations à partir d'
Edgar Poe ;
Jean-François Baillon propose une analyse intéressante de la résurgence éternelle du Gothique, comme dans le film le Prestige ;
Philippe Ortoli ose se frotter à Hostel et Hostel 2 s'opposant à la doxa universitaire.
Que ce soit dans le chapitre dédié au cinéma ou à la bande dessinée, on peut regretter que le colloque date de 2008 car de nombreuses oeuvres ont vu le jour depuis, dont le fantastique Dracula de Bess, au sujet duquel ces universitaires auraient eu surement beaucoup à dire.